Agnès Martin-Lugand - Entre mes mains le bonheur se faufile

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Entre mes mains le bonheur se faufile: краткое содержание, описание и аннотация

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Depuis l’enfance, Iris a une passion pour la couture. Dessiner des modèles, leur donner vie par la magie du fil et de l’aiguille, voilà ce qui la rend heureuse. Mais ses parents n’ont toujours vu dans ses ambitions qu’un caprice : les chiffons, ce n’est pas « convenable ». Et Iris, la mort dans l’âme, s’est résignée.
Aujourd’hui, la jeune femme étouffe dans son carcan de province, son mari la délaisse, sa vie semble s’être arrêtée. Mais une révélation va pousser Iris à reprendre en main son destin. Dans le tourbillon de Paris, elle va courir le risque de s’ouvrir au monde et faire la rencontre de Marthe, égérie et mentor, troublante et autoritaire…
Portrait d’une femme en quête de son identité, ce roman nous entraîne dans une aventure diabolique dont, comme son héroïne, le lecteur a du mal à se libérer.

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Gabriel m’attendait, bras croisés, appuyé contre sa moto. Et il ne bougea pas alors que je m’avançais vers lui, cambrée, les épaules en arrière. Plus la distance se réduisait entre nous, plus nos yeux se cherchaient.

— J’avais peur de te trouver au fond du gouffre, et tu es…

Il me regarda de haut en bas. Je pris la parole avant lui.

— Je veux profiter de cette dernière soirée. Alors, hors de question de pleurer sur mon sort ni d’en parler. Où allons-nous ?

— Suis-moi.

Nous marchâmes en silence un petit quart d’heure avant de pénétrer dans un restaurant cosy, à l’ambiance feutrée et intime, près du musée Picasso. Un très léger fond musical se faisait entendre : du jazz brésilien, Stan Getz et Gilberto Gil. Gabriel demanda une bouteille de champagne et m’annonça que notre menu était déjà commandé : foie gras sans chichi, simplement accompagné de confiture de figues, coquilles Saint-Jacques, et en dessert, crème brulée.

— En quelques mois, j’ai eu le temps de t’observer, et rien qu’avec les petits-fours, je connais tes plats préférés.

Je ris et rougis à la fois. Gabriel leva sa flûte.

– À quoi trinquons-nous ?

– À nous.

Les minutes s’égrenaient inexorablement. J’aurais voulu suspendre le temps, j’aurais voulu rester dans ce restaurant, j’aurais voulu ne jamais quitter Gabriel. Ses regards ne trompaient pas, je comptais pour lui, ça me faisait du bien, ça me faisait du mal. Je n’avais pas le choix. La bouteille se vidait tranquillement, mais sûrement. L’ivresse était douce, délassante. Nous n’arrivions pas à tenir une conversation. Un sourire échangé par-ci, par-là, c’était tout. Brusquement, une de ses remarques me déconcerta.

— Tu n’oublieras pas de m’envoyer le faire-part, me dit-il en souriant en coin.

— Faire-part de quoi ?

— Tu ne vas pas tarder à être enceinte, c’est logique.

— Je ne sais pas… peut-être.

Les traits de son visage devinrent sérieux.

– Ça t’ira bien, peu importe le père.

Mon ventre se tordit.

— Ne me dis pas ce genre de chose, s’il te plaît.

— O.K., O.K… Et puis après, tu auras un chien.

— Le cliché !

— Ce qui compte, c’est que tu sois heureuse et que tu continues à créer et à coudre. Reste celle que tu es devenue ici. Au diable ce que Marthe a pu te dire.

— C’est ce qui est prévu.

Je n’y croyais pas. Il demanda l’addition, la régla. Puis il me regarda.

— On y va ?

Ma gorge commença à se nouer. Je me contentai d’acquiescer d’un signe de tête. Gabriel m’aida à enfiler mon imperméable. Comme à son habitude, il me tint la porte.

La distance nous séparant de mon immeuble diminuait. Nous marchions épaule contre épaule. Je devais faire de plus en plus d’efforts pour ne pas pleurer. J’aurais voulu lui dire tellement de choses. J’aurais voulu qu’il sache ce qu’il provoquait en moi, même si je n’en avais pas le droit. J’aurais voulu lui dire de ne pas m’oublier. Gabriel brisa le silence en premier.

— Je vais m’emmerder, maintenant, pendant les soirées.

— Oh, je te connais, tu trouveras vite une autre occupation. Je ne m’inquiète pas pour toi.

Je l’imaginais déjà au milieu de sa cour.

— Tu ne peux pas être sage, c’est toi-même qui le dis, ajoutai-je en le regardant.

— Avec toi, c’était bien d’être désobéissant.

Il me fit un clin d’œil.

— J’ai joué mon rôle de chevalier servant, te voilà arrivée à destination.

On y était. Déjà. Devant la porte cochère. Face à face. Gabriel me sourit, moi, je n’en avais plus la force.

— Je ne suis pas près de te revoir, constata-t-il.

Je secouai la tête. Il ne souriait plus, il ne riait plus.

— Iris, je…

Il s’ébouriffa les cheveux.

— Tu vas me manquer, le coupai-je. Plus que tu ne l’imagines.

Ce fut plus fort que moi, je me jetai dans ses bras. Je me nichai contre son cou, contre lui, contre sa peau. Il me serra fort et enfouit son visage dans mes cheveux.

— Je ne veux pas te laisser, lui murmurai-je.

— Je sais…

Il se redressa, je me détachai de lui. Il prit mon visage entre ses mains. Elles étaient douces. Je posai les miennes sur les siennes et les caressai. Avec son pouce, il essuya mes traîtresses de larmes qui coulaient toutes seules, il souffla doucement sur ma peau pour dégager mes cheveux. Il sourit tristement.

– Ça aurait été bien, même très bien, me dit-il.

— Je crois.

Il soupira et riva son regard au mien.

— On a réussi à voler beaucoup de moments extraordinaires, et ce n’était pas prévu au programme… mais on sait aussi que c’est impossible entre nous. Tu as ta vie, j’ai la mienne. On a plutôt de la chance tous les deux, chacun dans son style.

Il me reprit dans ses bras. Je nichai à nouveau mon visage dans son cou pour m’imprégner de lui, de son parfum.

— Iris, il faut que tu rentres chez toi, sinon, on ne va pas y arriver.

Je le lâchai, il posa son front contre le mien. Nous nous regardâmes dans les yeux. Notre respiration s’accéléra. Gabriel posa ses lèvres quelques secondes sur les miennes. Je frissonnai des pieds à la tête.

— Je prends juste le goût de tes lèvres.

Il recommença, et je pressai ma bouche contre la sienne. Il mit fin à notre chaste baiser.

— Rentre auprès de ton mari.

Je m’arrachai à lui.

— Gabriel, je…

— Chut…

J’ouvris la porte, lui jetai un dernier regard et pénétrai dans la cour. Une fois seule, je m’écroulai le dos contre la porte. Je venais de laisser une partie de moi sur le trottoir. Le bois trembla. Un coup venait d’être porté. Mon Dieu, faites qu’il s’en aille , pensai-je, sinon je ne tiendrai pas. Après ce qui me sembla une éternité, la moto démarra. Gabriel partit en trombe.

Cinq minutes passèrent avant que je prenne le chemin de l’ascenseur en titubant. J’étais ivre de tristesse, le sentiment de gâchis, de culpabilité me donnait le vertige. Je resterais coupée en deux à vie. L’Iris de Pierre. L’Iris de Gabriel. Deux hommes, deux amours. Je rirais au nez de quiconque me dirait que l’on ne peut aimer deux personnes à la fois. Si, c’était tout à fait possible. Sauf qu’on n’aimait pas de la même façon. Avec Pierre, c’était un amour routinier, rassurant. Avec Gabriel, un amour explosif, sur le fil, un amour en terre inconnue. Ses lèvres n’avaient pas déclenché le sentiment de sécurité que me procuraient celles de Pierre. Elles m’avaient fait vibrer comme j’ignorais que ce fût possible, et j’y avais à peine goûté.

Arrivée dans mon studio, je balançai mes chaussures et me couchai sans me déshabiller. Je me mis en boule. J’allais pleurer toute la nuit s’il le fallait sur mon amour perdu, mon amour impossible. Demain, à mon réveil, j’enfouirais Gabriel au plus profond de mon cœur. Je conserverais son souvenir, les moments passés ensemble précieusement. Un peu comme un trésor.

— 9 —

Comme prévu, Pierre m’attendait sur le quai de la gare le lendemain matin. Il attrapa mes valises pour m’aider à descendre du train. Puis il me serra dans ses bras. Cette effusion en public n’était pas son genre.

— Je suis tellement heureux que tu sois là, me dit-il avant de m’observer de longues secondes. Tu as l’air fatigué…

Je passai ma main dans mes cheveux.

— Je me suis couchée tard hier soir.

— Dernière soirée parisienne ?

— Exactement. On rentre à la maison ?

En arrivant chez nous, je découvris un énorme bouquet de roses dans le séjour. La maison était nickel ; chaque chose à sa place. Ça ne me fit ni chaud ni froid. Je remerciai Pierre en l’embrassant et allai à l’étage commencer à vider mes valises. Il ne me suivit pas. Des larmes me montèrent aux yeux et coulèrent sur mes joues. Je tamponnai ma peau pour en effacer les traces. Je soufflai un grand coup, regardai en l’air. Rien à faire. Elles coulaient de plus en plus vite, de plus en plus fort. J’entendis Pierre monter l’escalier. Je me précipitai dans la salle de bains et m’aspergeai d’eau froide.

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