Daniel Pennac - Chagrin d'école
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- Название:Chagrin d'école
- Автор:
- Издательство:Éditions Gallimard
- Жанр:
- Год:2007
- Город:Paris
- ISBN:978-2070396849
- Рейтинг книги:5 / 5. Голосов: 1
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Comme un roman
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Maléfice du rôle social pour lequel nous avons été instruits et éduqués, et que nous avons joué « toute notre vie », soit une moitié de notre temps de vivre : ôtez-nous le rôle, nous ne sommes même plus l’acteur.
Ces fins de carrière dramatiques évoquent un désarroi assez comparable à mes yeux au tourment de l’adolescent qui, croyant n’avoir aucun avenir, éprouve tant de douleur à durer. Réduits à nous-mêmes, nous nous réduisons à rien. Au point qu’il nous arrive de nous tuer. C’est, à tout le moins, une faille dans notre éducation.
13
Vint une année où je fus particulièrement mécontent de moi. Tout à fait malheureux d’être ce que j’étais. Assez désireux de ne pas devenir. La fenêtre de ma chambre donnait sur les baous de La Gaude et de Saint-Jeannet, deux rochers abrupts de nos Alpes du Sud, réputés abréger la souffrance des amoureux éconduits. Un matin que j’envisageais ces falaises avec un peu trop d’affection, on a frappé à la porte de ma chambre. C’était mon père. Il a juste passé sa tête par l’entrebâillement :
— Ah ! Daniel, j’ai complètement oublié de te dire : le suicide est une imprudence.
14
Mais revenons à mes débuts. Bouleversée par mon cambriolage familial, ma mère était allée demander conseil au directeur de mon collège, un personnage débonnaire et perspicace, affublé d’un gros nez rassurant (les élèves l’appelaient Tarin). Me jugeant plus anxieux et chétif que dangereux, Tarin préconisa l’éloignement et le grand air. Un séjour en altitude me remplumerait. Un pensionnat de montagne, oui, c’était la solution, j’y gagnerais des forces et j’y apprendrais les règles de la vie en communauté. Ne vous inquiétez pas, chère madame, vous n’êtes pas la mère d’Arsène Lupin mais d’un petit rêveur auquel on se doit de donner le sens des réalités. S’ensuivirent mes deux premières années de pension, cinquième et quatrième, où je ne retrouvais ma famille qu’à Noël, à Pâques et pour les grandes vacances. Les autres années, je les passerais dans des internats hebdomadaires.
La question de savoir si je fus « heureux » au pensionnat est assez secondaire. Disons que l’état de pensionnaire me fut infiniment plus supportable que celui d’externe.
Il est difficile d’expliquer aux parents d’aujourd’hui les atouts de l’internat, tant ils l’envisagent comme un bagne. À leurs yeux, y envoyer ses enfants relève de l’abandon de paternité. Évoquer seulement la possibilité d’une année de pension, c’est passer pour un monstre rétrograde, adepte de la prison pour cancres. Inutile d’expliquer qu’on y a soi-même survécu, l’argument de l’autre époque vous est immédiatement opposé : « Oui, mais en ce temps-là on traitait les gosses à la dure ! »
Aujourd’hui qu’on a inventé l’amour parental, la question de la pension est taboue, sauf comme menace, ce qui prouve qu’on ne la tient pas pour une solution.
Et pourtant…
Non, je ne vais pas faire l’apologie de la pension. Non.
Essayons juste de décrire le cauchemar ordinaire d’un externe « en échec scolaire ».
15
Quel externe ? Un de ceux dont m’entretiennent mes mères téléphoniques, par exemple, et qu’elles n’enverraient pour rien au monde en pension. Mettons les choses au mieux : c’est un gentil garçon, aimé par sa famille ; il ne veut la mort de personne mais, à force de ne rien comprendre à rien, il ne fait plus grand-chose et récolte des bulletins scolaires où les professeurs, exténués, laissent aller des appréciations sans espoir : « Aucun travail », « N’a rien fait rien rendu », « En chute libre », ou plus sobrement : « Que dire ? » (J’ai, en écrivant ces lignes, ce bulletin et quelques autres sous les yeux.)
Suivons notre mauvais externe dans une de ses journées scolaires. Exceptionnellement, il n’est pas en retard — son carnet de correspondance l’a trop souvent rappelé à l’ordre ces derniers temps —, mais son cartable est presque vide : livres, cahiers, matériel une fois de plus oubliés (son professeur de musique écrira joliment sur son bulletin trimestriel : « Manque de flûte »).
Bien entendu ses devoirs ne sont pas faits. Or sa première heure est une heure de mathématiques et les exercices de math sont de ceux qui manquent à l’appel. Ici, de trois choses l’une : ou il n’a pas fait ces exercices parce qu’il s’est occupé à autre chose (une vadrouille entre copains, un quelconque massacre vidéo dans sa chambre verrouillée…), ou il s’est laissé tomber sur son lit sous le poids d’une prostration molle et a sombré dans l’oubli, un flot de musique hurlant dans son crâne, ou — et c’est l’hypothèse la plus optimiste — il a, pendant une heure ou deux, bravement tenté de faire ses exercices mais n’y est pas arrivé.
Dans les trois cas de figure, à défaut de copie, notre externe doit fournir une justification à son professeur. Or, l’explication la plus difficile à servir en l’occurrence est la vérité pure et simple : « Monsieur, madame, je n’ai pas fait mes exercices parce que j’ai passé une bonne partie de la nuit quelque part dans le cyberespace à combattre les soldats du Mal, que j’ai d’ailleurs exterminés jusqu’au dernier, vous pouvez me faire confiance. » « Madame, monsieur, désolé pour ces exercices non faits mais hier soir j’ai cédé sous le poids d’une écrasante hébétude, impossible de remuer le petit doigt, juste la force de chausser mon baladeur. »
La vérité présente ici l’inconvénient de l’aveu « Je n’ai pas fait mon travail », qui appelle une sanction immédiate. Notre externe lui préférera une version institutionnellement plus présentable. Par exemple : « Mes parents étant divorcés, j’ai oublié mon devoir chez mon père avant de rentrer chez Maman. » En d’autres termes un mensonge. De son côté le professeur préfère souvent cette vérité aménagée à un aveu trop abrupt qui l’atteindrait dans son autorité. Le choc frontal est évité, l’élève et le professeur trouvent leur compte dans ce pas de deux diplomatique. Pour la note, le tarif est connu : copie non remise, zéro.
Le cas de l’externe qui a essayé, bravement mais en vain, de faire son devoir, n’est guère différent. Lui aussi entre en classe détenteur d’une vérité difficilement recevable : « Monsieur, j’ai consacré hier deux heures à ne pas faire votre devoir. Non, non, je n’ai pas fait autre chose, je me suis assis à ma table de travail, j’ai sorti mon cahier de texte, j’ai lu l’énoncé et, pendant deux heures, je me suis retrouvé dans un état de sidération mathématique, une paralysie mentale dont je ne suis sorti qu’en entendant ma mère m’appeler pour passer à table. Vous le voyez, je n’ai pas fait votre devoir, mais j’y ai bel et bien consacré ces deux heures. Après le dîner il était trop tard, une nouvelle séance de catalepsie m’attendait : mon exercice d’anglais. » « Si vous écoutiez davantage en classe, vous comprendriez vos énoncés ! » peut objecter (à juste titre) le professeur.
Pour éviter cette humiliation publique, notre externe préférera lui aussi une présentation diplomatique des faits : « J’étais occupé à lire l’énoncé quand la chaudière a explosé. »
Et ainsi de suite, du matin au soir, de matière en matière, de professeur en professeur, de jour en jour, dans une exponentielle du mensonge qui aboutit au fameux « C’est ma mère !… Elle est morte ! » de François Truffaut.
Après cette journée passée à mentir à l’institution scolaire, la première question que notre mauvais externe entendra en rentrant à la maison est l’invariable :
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