Daniel Pennac - Chagrin d'école
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- Название:Chagrin d'école
- Автор:
- Издательство:Éditions Gallimard
- Жанр:
- Год:2007
- Город:Paris
- ISBN:978-2070396849
- Рейтинг книги:5 / 5. Голосов: 1
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Comme un roman
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Ici s’arrête mon éloge de la pension.
Ah, si, tout de même, histoire de terroriser tout le monde j’ajouterai, pour y avoir enseigné moi-même, que les meilleurs internats sont ceux où les professeurs eux aussi sont pensionnaires. Disponibles à toute heure, en cas de SOS.
19
À noter que, durant ces vingt dernières années où la pension avait si mauvaise presse, trois des plus gros succès du cinéma et de la littérature populaires auprès de la jeunesse auront été Le cercle des poètes disparus, Harry Potter, et Les choristes, tous trois ayant pour cadre un pensionnat. Trois pensionnats assez archaïques de surcroît : uniformes, rituels et châtiments corporels chez les Anglo-Saxons, blouses grises, bâtiments sinistres, professeurs poussiéreux et paires de baffes chez Les choristes.
Il serait intéressant d’analyser le triomphe que fit auprès des jeunes spectateurs de 1989 Le cercle des poètes disparus, à peu près unanimement décrié par notre critique et nos salles de professeurs : démagogie, complaisance, archaïsme, niaiserie, sentimentalisme, pauvreté cinématographique et intellectuelle, autant d’arguments qu’on ne peut raisonnablement contester… Reste que des hordes de lycéens s’y précipitèrent et en revinrent radieux. Les supposer enchantés par les seuls défauts du film c’est se faire une piètre opinion d’une génération entière. Les anachronismes du professeur Keating, par exemple, n’avaient pas échappé à mes élèves, ni sa mauvaise foi :
— Il n’est pas tout à fait « honnête », monsieur, avec son Carpe diem, Keating, il en parle comme si nous étions toujours au XVI esiècle ; or, au XVI eon mourait beaucoup plus jeune qu’aujourd’hui !
— Et puis, c’est dégueulasse, le début, quand il fait déchirer le manuel scolaire, un type qui se prétend si ouvert… Et pourquoi pas se mettre à brûler les livres qui lui déplaisent, tant qu’il y est ? Moi, j’aurais refusé.
Cela déduit, mes élèves avaient « adoré » le film. Tous et toutes s’identifiaient à ces jeunes Américains de la fin des années cinquante qui, socialement et culturellement parlant, leur étaient à peu près aussi proches que des Martiens. Tous et toutes raffolaient de l’acteur Robin Williams (dont les adultes estimaient qu’il en faisait des tonnes). Son professeur Keating incarnait à leurs yeux la chaleur humaine et l’amour du métier : passion pour la matière enseignée, dévouement absolu à ses élèves, le tout servi par un dynamisme de coach infatigable. Le vase clos de l’internat ajoutait à l’intensité de ses cours, il leur conférait un climat d’intimité dramatique qui élevait nos jeunes spectateurs à la dignité d’étudiants à part entière. À leurs yeux les cours de Keating étaient un rituel de passage qui ne regardait qu’eux et eux seuls. Ce n’était pas l’affaire de la famille. Ni d’ailleurs celle des professeurs. Ce qu’un de mes élèves exprima sans ambages :
— Bon, les profs n’aiment pas. Mais c’est notre film, c’est pas le vôtre !
Exactement ce qu’avaient dû penser la plupart des professeurs en question, vingt ans plus tôt, quand, lycéens eux-mêmes, ils avaient jubilé à la Palme d’or du Festival de Cannes 1969, intitulée If, une autre histoire de pensionnat, où les plus brillants élèves d’un collège ô combien britannique prenaient leur école d’assaut et, perchés sur les toits, tiraient à la mitrailleuse et au mortier sur les parents, l’évêque et les professeurs rassemblés pour la remise des prix. Spectateurs adultes scandalisés, comme il se doit, étudiants et lycéens exultant, bien entendu : C’est notre film, pas le leur !
Apparemment, les temps avaient changé.
Je me suis dit alors qu’une étude comparée de tous les films concernant l’école en dirait long sur les sociétés qui les avaient vus naître. Du Zéro de conduite de Jean Vigo à ce fameux Cercle des poètes disparus, en passant par Les disparus de Saint-Agil de Christian-Jaque (1939), La cage aux rossignols de Jean Dréville (1944, l’ancêtre des Choristes), Graine de violence de Richard Brooks (USA, 1955), Les 400 coups de François Truffaut (1959), Le premier maître de Mikhalkov-Kontchalovski (URSS, 1965), Le professeur de Zurlini (1972), à quoi on peut ajouter, après 1990, Le porteur de serviette de Daniele Luchetti (1991), Le tableau noir de l’Iranienne Samira Makhmalbaf (2000), L’esquive d’Abdellatif Kechiche (2002), et quelques dizaines encore.
Mon projet d’étude comparée n’a pas dépassé le stade de l’intention ; le traite qui veut, si ce n’est déjà fait. Voilà en tout cas un beau prétexte à rétrospective. La plupart de ces films ayant été d’énormes succès publics, on pourrait en tirer bon nombre d’enseignements intéressants, entre autres celui-ci : que, depuis Rabelais, chaque génération de Gargantua éprouve une juvénile horreur des Holoferne et un gros besoin de Ponocrates, en d’autres termes l’envie toujours renouvelée de se former en supposant à l’air du temps, à l’esprit du lieu, et le désir de s’épanouir à l’ombre — ou plutôt dans la clarté ! — d’un maître jugé exemplaire.
20
Mais revenons à la question du devenir.
Février 1959, septembre 1969. Dix années, donc, s’étaient écoulées entre la lettre calamiteuse que j’avais écrite à ma mère et celle que mon père envoyait à son fils professeur.
Les dix années où je suis devenu.
À quoi tient la métamorphose du cancre en professeur ?
Et, accessoirement, celle de l’analphabète en romancier ?
C’est évidemment la première question qui vient à l’esprit.
Comment suis-je devenu ?
La tentation est grande de ne pas répondre. En arguant, par exemple, que la maturation ne se laisse pas décrire, celle des individus pas plus que celle des oranges. À quel moment l’adolescent le plus rétif atterrit-il sur le terrain de la réalité sociale ? Quand décide-t-il de jouer, si peu que ce soit, ce jeu-là ? Est-ce seulement de l’ordre de la décision ? Quelle part y prennent l’évolution organique, la chimie cellulaire, le maillage du réseau neuronal ? Autant de questions qui permettent d’éviter le sujet.
— Si ce que vous écrivez de votre cancrerie est vrai, pourrait-on m’objecter, cette métamorphose est un authentique mystère !
À ne pas y croire, en effet. C’est d’ailleurs le lot du cancre : on ne le croit jamais. Pendant sa cancrerie on l’accuse de déguiser une paresse vicieuse en lamentations commodes : « Arrête de nous raconter des histoires et travaille ! » Et quand sa situation sociale atteste qu’il s’en est sorti on le soupçonne de se faire valoir : « Vous, un ancien cancre ? Allons donc, vous vous vantez ! » Le fait est que le bonnet d’âne se porte volontiers a posteriori. C’est même une décoration qu’on s’octroie couramment en société. Elle vous distingue de ceux dont le seul mérite fut de suivre les chemins du savoir balisé. Le gotha pullule d’anciens cancres héroïques. On les entend, ces malins, dans les salons, sur les ondes, présenter leurs déboires scolaires comme des hauts faits de résistance. Je ne crois, moi, à ces paroles, que si j’y perçois l’arrière-son d’une douleur. Car si l’on guérit parfois de la cancrerie, on ne cicatrise jamais tout à fait des blessures qu’elle nous infligea. Cette enfance-là n’était pas drôle, et s’en souvenir ne l’est pas davantage. Impossible de s’en flatter. Comme si l’ancien asthmatique se vantait d’avoir senti mille fois qu’il allait mourir d’étouffement ! Pour autant, le cancre tiré d’affaire ne souhaite pas qu’on le plaigne, surtout pas, il veut oublier, c’est tout, ne plus penser à cette honte. Et puis il sait, au fond de lui, qu’il aurait fort bien pu ne pas s’en sortir. Après tout, les cancres perdus à vie sont les plus nombreux. J’ai toujours eu le sentiment d’être un rescapé.
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