Daniel Pennac - Journal d'un corps

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Journal d'un corps: краткое содержание, описание и аннотация

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13 ans, 1 mois, 8 jours
Mercredi 18 novembre 1936
Je veux écrire le journal de mon corps parce que tout le monde parle d'autre chose.
50 ans et 3 mois
Jeudi 10 janvier 1974
Si je devais rendre ce journal public, je le destinerais d'abord aux femmes. En retour, j'aimerais lire le journal qu'une femme aurait tenu de son corps. Histoire de lever un coin du mystère. En quoi consiste le mystère ? En ceci par exemple qu'un homme ignore tout de ce que ressent une femme quant au volume et au poids de ses seins, et que les femmes ne savent rien de ce que ressentent les hommes quant à l'encombrement de leur sexe.
86 ans, 9 mois, 16 jours
Lundi 26 juillet 2010
Nous sommes jusqu'au bout l'enfant de notre corps. Un enfant déconcerté.

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59 ans, 1 mois, 14 jours

Mercredi 24 novembre 1982

De l’agrément de se gratter. Pas seulement pour cette montée orgasmique qui s’achève dans l’apothéose du soulagement mais pour le délice, surtout, de trouver au millimètre près le point exact de la démangeaison. Cela aussi c’est « se bien connaître ». Très difficile de désigner à l’autre l’endroit précis où vous gratter. Dans ce domaine, l’autre déçoit toujours. Comme souvent, il est légèrement à côté du sujet.

59 ans, 1 mois, 15 jours

Jeudi 25 novembre 1982

Nous pouvons nous gratter jusqu’à la jouissance mais chatouille-toi tant que tu veux, tu ne te feras jamais rire.

59 ans, 3 mois, 12 jours

Samedi 22 janvier 1983

J’apprends à Grégoire à manger ce qu’il déteste. En l’occurrence ces endives braisées que Bruno s’obstine à lui servir pour lui « former le goût ». J’ai donc entraîné Grégoire à interroger patiemment le goût des endives braisées. En d’autres termes à s’intéresser à cette horreur, comme je l’avais fait, en son temps, avec Dodo, mon petit frère fictif, pour pouvoir les avaler moi-même. Mange-les en les goûtant vraiment , en cherchant vraiment à comprendre le goût qu’elles ont. Tu verras, c’est intéressant de savoir pourquoi on n’aime pas quelque chose. (Dans ce genre d’exercice, je me surprends à parler en italiques, comme le faisait papa.) On y va ? On y va ! Une toute petite bouchée d’abord, suivie d’une description minutieuse de ce goût-là, en l’occurrence cette amertume qui rebute la plupart des enfants (sauf les petits Italiens, peut-être, entrés tôt dans la culture de l’ amargo ). Une deuxième bouchée, un peu plus copieuse, pour vérifier le bien-fondé de cette description, et ainsi de suite (sans aller jamais jusqu’à la grosse bouchée par laquelle en croyant abréger le supplice on provoque le haut-le-cœur). Grégoire est venu à bout de son assiette avec une satisfaction tout intellectuelle. Il prétend que les endives ont un goût de clou rouillé. Va pour le clou rouillé, pourvu qu’il bouffe ses endives sans moufter tout en continuant à les trouver dégueulasses.

Un goût de clou rouillé… Ça m’a rappelé ces colosses qui mangeaient leur vélo dans les foires de mon enfance. Je le raconte à Grégoire. L’un d’entre eux avait même entrepris d’avaler une voiture, une Juvaquatre. Grégoire me demande si sa mère était au courant, la mère du colosse, pour la Juvaquatre.

60 ans

Lundi 10 octobre 1983

Mon anniversaire. Pourquoi fête-t-on les dizaines avec tant de faste ? Mona a rameuté le ban et l’arrière-ban. Seront-ils aussi nombreux à mon enterrement ? Selon Tijo, la fête s’impose doublement, chaque dizaine étant à la fois enterrement et naissance. Tu étais un vieux quinqua te voilà un jeune sexagénaire, dit-il en levant son verre à ma santé. Un marmot dans ton nouvel âge. Vive toi ! Pas si mal vu. Souffle tes soixante bougies, bonhomme, tu renais pour dix ans !

60 ans, 10 mois, 6 jours

Jeudi 16 août 1984

Le crissement du gravier sous un pas nonchalant, entendu dans le jardin de l’hôtel T., vers une heure du matin, Mona endormie contre moi. Ce crissement fait partie des sons apaisants de ma vie.

61 ans, 7 mois, 2 jours

Dimanche 12 mai 1985

Hier après-midi, j’ai emmené Grégoire voir Greystoke , une énième version de Tarzan. Grégoire ravi et moi frappé par la scène suivante : lord Greystoke, grand-père gâteau de Tarsinge l’homme Zan (la blague date de toute éternité mais Grégoire, admiratif, croit que je suis le premier à la faire), plonge son blaireau dans un bol de café noir avant d’épandre la mousse sur son visage. J’ai expérimenté la chose ce matin même. Résultat saisissant ! Les pores de la peau se rétractent sous l’effet astringent du café et en conservent l’arôme pendant une vingtaine de minutes. Peau de bébé parfumée au café. Mona, ravie. Elle me trouve de plus en plus raffiné.

61 ans, 7 mois, 17 jours

Lundi 27 mai 1985

Accident stupide. Lundi de Pentecôte. Nous prenions le thé chez Madame P., vieille amie de la défunte mère de Mona, qui va sur ses cent deux ans. Villa néovictorienne, le thé servi dehors sous un platane poussé au beau milieu d’un court de tennis ! L’image est d’autant plus saisissante qu’autour de ce platane le court, en terre battue, continue d’être entretenu à l’ancienne, arrosé, roulé, les lignes dûment tracées à la chaux, comme si de rien n’était. Boire le thé sous cet arbre c’est s’installer tout vivant dans un tableau de Magritte. Le jeu consiste à ne pas s’en étonner auprès de la vieille dame. Si toutefois un indiscret questionne Madame P., elle répond : Que voulez-vous, mes hommes sont morts, plus personne ne joue, cet arbre a poussé là, il faut accepter ce qui vous quitte comme ce qui vous échoit. Bref, nous sirotions notre thé quand un chien a fait irruption dans la propriété. La vieille dame l’a repéré du coin de l’œil et s’en est offusquée. Qui donc me débarrassera de cet animal ? Ici, l’accident. Je bondis sur mes pieds, fonce vers le chien en moulinant des bras avec force vociférations, mais un obstacle invisible me stoppe en plein élan, au niveau du front. Mes deux pieds décollent, je tombe à plat dos, ma main et mon crâne heurtant violemment le sol. Quelques secondes d’étourdissement, douleur cuisante sur toute la largeur du front et, conscience revenue, me voilà aveuglé par un rideau de sang. Premiers soins de Mona qui m’éponge. Explication : l’obstacle était un fil de fer tendu à hauteur d’homme, reste de l’ancien grillage qui limitait jadis le tennis. C’est alors que je vois ma main. Le médius, figé à la verticale de la paume, montre le ciel. Il ne peut pas se remettre en place. Un morceau de moi qui rompt l’alignement. Ce n’est rien, dit Mona, tu t’es cassé le doigt. Hôpital : ébahissement du médecin de garde devant la diversité des dégâts : « Que vous est-il arrivé ? » Difficile à expliquer en quelques mots : le thé, le tennis, Magritte, le chien, la vieille dame, le fil de fer, bref, le plus gigantesque désastre de l’histoire du thé mondain. Piqûre antitétanique (le fil de fer était rouillé), huit points de suture le long de la calotte crânienne, On a voulu vous scalper ? Radio du crâne, pansement pyramidal pour maintenir la poche de glace contre la bosse, radio de la main, pas cassée finalement, doigt foulé replacé dans l’alignement (un peu brutal), attelle et pansement.

Plus tard, Mona me demande ce qui m’a pris de bondir comme ça.

— Je crois que je m’ennuyais un peu.

— Ce fil de fer aurait pu te décapiter.

61 ans, 7 mois, 22 jours

Samedi 1 erjuin 1985

À la fin de Greystoke , le vieux lord, pendant un réveillon de Noël, se tue en glissant dans l’escalier du château, assis sur un grand plateau d’argent qui lui tient lieu de luge. Enfant, il dévalait sur ce même plateau toutes les marches depuis la nursery, mais il n’a plus l’âge, ne contrôle plus sa trajectoire et se tue dans un virage. Sa tête heurte un lourd pilier de bois. Gros chagrin de Tarzan. (Et de Grégoire.) Le vieux lord a été victime d’une attaque d’enfance. C’est ce qui a dû m’arriver hier quand j’ai brusquement joué à effrayer ce chien. Très souvent, l’enfant bondit en moi. Il présume de mes forces. Nous sommes tous sujets à ces accès d’enfance. Même les plus âgés. Jusqu’au bout, l’enfant revendique son corps. Il ne désarme pas. Des tentatives de réappropriation aussi imprévisibles que des raids. L’énergie que je déploie dans ces moments-là est d’un autre temps. Mona s’effraie de me voir courser un autobus ou grimper aux arbres pour cueillir un fruit hors de portée. Ce n’est pas que tu le fasses qui me fait peur, c’est qu’une seconde avant tu ne songeais pas à le faire.

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