Frédéric Dard - À San Pedro ou ailleurs…

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À San Pedro ou ailleurs…: краткое содержание, описание и аннотация

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VOUS CROYEZ QUE LES MOUCHES AIMENT LE WHISKY ?
IL y a des gens bizarres dans les bars, la nuit…
Des hommes et des femmes accrochés à la rampe du comptoir pour « laisser souffler » leur destin.
Des hommes, des femmes qui se regardent, qui se sourient… se disent quelques mots, n'importe lesquels :
VOUS CROYEZ QUE LES MOUCHES AIMENT LE WHISKY ?
Et puis ils repartent dans la nuit, à la recherche d'un impossible bonheur, à la recherche d'eux-mêmes.
Ils s'en ont plus loin.
A San Pedro…
Ou ailleurs.
VOUS CROYEZ QUE LES MOUCHES AIMENT LE WHISKY ?

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Je revins aux deux hommes attentifs à mes faits et gestes. Mon comportement les déconcertait.

— Écoutez, Yves, déclarai-je, je crois que je me suis effectivement écarté du sujet. Il arrive à tous les auteurs de merdoyer, n’est-ce pas ? On est là à s’embaumer dans son histoire ; le manque de recul vous fait dérailler.

Marcé acquiesça.

— Je ne sais pas si Edmond est de mon avis, mais je pense que nous devrions nous accorder un petit temps mort de quelques jours afin de laisser se refroidir la chaudière. Ensuite nous y verrions plus clair.

Le producteur prit une mine boudeuse.

— Les Italiens arrivent la semaine prochaine pour discuter de la coproduction, il faut bien que je leur fasse lire quelque chose, non ?

— Donnez-leur le traitement sur vingt-cinq pages !

— Ils l’ont lu, c’est d’ailleurs ce qui les a accrochés. Ils ont dit qu’ils s’engageraient définitivement à la continuité. Si je leur donne « ça »…

Il saisit mon manuscrit entre le pouce et l’index comme on porte à la poubelle un papier souillé.

— Si je leur donne ça, Jean, ils vont se sauver à Rome en courant.

— Bon, alors laissez-moi au moins la journée. Demain nous reprendrons le collier, Edmond et moi, mais aujourd’hui, il faut que je rentre en moi-même. Vous comprenez, la situation est nouvelle. Hier encore nous pensions que tout baignait dans l’huile et ce matin vous nous apprenez qu’on s’est foutu le doigt dans l’œil, ça mérite une petite retraite, non ?

Marcé voulut bien l’admettre, mais aussitôt il ajouta :

— Voilà ce que je vous propose. On va passer tout ça au crible aujourd’hui, définir ce qui est sauvable. Demain vous vous relaxez, et lundi…

— Non !

Il se tut. Ses mâchoires se crispèrent et sa pipe tangua un instant. Son regard s’éteignit ; il n’y eut plus sur son visage aristocratique qu’un froid dédain. Il détestait qu’on lui résiste. En dehors de la question travail, il était également déçu par mon lâchage. Il aimait prolonger à la « Commanderie » ses activités professionnelles, jouer au producteur-paysan-pour-rire. Il faisait lui-même la cuisine, affublé de tabliers-gadgets que des acteurs lui ramenaient des États-Unis et servait à la ronde de grandes rasades de vin rouge en prenant l’accent berrichon.

— Comme vous voudrez, Jean. Mais c’est dommage !

Derrière la fumée de sa pipe, le « c’est dommage » sonnait comme une menace.

— Vous restez, Edmond ? demanda-t-il au metteur en scène.

— Naturellement ! s’empressa Barnaque.

Il m’adressa une œillade hautement réprobatrice. Elle constituait une espèce de lâchage. Edmond se désolidarisait de moi. Je faillis me raviser. Partir à cet instant constituait une sombre idiotie. Les absents ont toujours tort, principalement dans une profession aussi fumeuse que la mienne. Je me connaissais, je savais qu’en restant et en les écoutant disséquer notre scénario je me prendrais au jeu. Stimulée par la discussion, mon imagination se mettrait vite à caracoler. Dans ce domaine, j’étais le gars à prouesses. Plusieurs fois, des producteurs m’ayant téléphoné pour me demander si je disposais d’un sujet, j’avais répondu par l’affirmative et m’étais présenté dans leurs bureaux sans savoir ce que j’allais leur raconter.

Je démarrais par un prudent :

— J’ai un sujet sensas, tout dépend du genre de film que vous souhaitez faire…

— On aimerait un truc d’action, policier peut-être, c’est pour l’ancien assistant d’Untel à qui nous allons confier sa première réalisation. Vous savez que c’est lui qui, pratiquement, fait les films d’Untel, néanmoins, nous voulons limiter les risques.

La plaie de ce milieu, c’est qu’on y fait toujours courir des bruits désobligeants sur les gens réputés.

J’avais le chic pour m’exclamer :

— Ça tombe au poil, mon sujet est justement policier.

Je plongeai alors dans un état second, proche de l’hypnose. Ça se déclenchait tout seul dans mon esprit. Des images défilaient. Un type marchait sur la grève. Je le décrivais. J’imitais le bruit des flots, les cris des mouettes. Un homme embusqué dans une cabine de bain, avec un fusil à lunette… Une heure plus tard, les producteurs me demandaient de mettre tout ça « noir sur blanc » mais de le condenser en un minimum de pages « Car vous savez combien les distributeurs sont paresseux quand il s’agit de lire ? »

Oui, j’aurais dû rester. J’aime mon métier et je le trahissais en m’en allant. Quand je pris congé, leurs mains étaient sèches, leur « au revoir » bref. Ils ne me raccompagnèrent pas. Je gardai le dos rond jusqu’à ma voiture. Pourtant, une fois que j’eus franchi le portail de la « Commanderie » une immense exaltation s’empara de moi. Cela me rappela le jour où j’avais quitté Martine, avec pour bagages ma machine à écrire et mon carnet d’adresses.

Par-delà l’âcre peine qui me poignait, une sauvage allégresse gonflait mon âme comme une voile. L’arrachement avait été sinistre, impitoyable, un peu honteux par certain côté. Et pourtant je chantais à tue-tête au volant de mon auto.

Jamais un révolutionnaire ne chanta plus fort sa foi en la liberté.

Je pris la route de Montfort et me mis à chanter.

L’odeur des haies me chavirait.

CHAPITRE IV

Les étangs ! ce nom faisait présager une noble demeure d’Île-de-France, nichée dans un creux de vallon. J’imaginais des murs de pierre, un toit pentu, des portes-fenêtres, une terrasse pavée au milieu de laquelle devait subsister un vieux puits ; aussi fus-je terriblement choqué en découvrant une infâme bâtisse cubique, d’un mauvais goût provocant. C’était le genre de construction qui profane un paysage et fait la honte des voisins. Les propriétaires environnants devaient se référer à elle pour situer leurs propres maisons. « Vous prenez le premier chemin sur la gauche après l’horrible chose qui ressemble à une clinique tunisienne. »

Car cette habitation était anachronique avant tout. Peut-être ne m’aurait-elle pas fait sursauter si elle se fût trouvée parmi les pins parasols de la Côte d’Azur ; ici elle hurlait de tout son cubisme plâtreux, de toutes ses fenêtres peintes en rouge.

Son nom courait en vermicelle de fer forgé sur le mur d’enceinte sommé de tuiles romaines, immense comme le « Défense d’afficher » rébarbatif qui souille certaines maisons bien plus qu’une affiche.

Un vaste jardin bien léché l’entourait. D’immondes animaux en porcelaine transformaient les pelouses en un parc zoologique pour Musée Grévin. Je me dis qu’il fallait un fameux potentiel de mauvais goût pour accumuler tant d’horreurs sur une si faible superficie.

Au fond de la propriété, se dressait un vaste bâtiment dont le toit en arc de cercle était entièrement vitré. Il ressemblait à une usine, à une serre ou bien encore à une immense volière. Je n’eus pas le temps de me demander à quel usage on avait destiné cette seconde aberration, car un énorme chien danois se jeta en grondant contre le portail de bois. Il le dépassait de la tête. Ses yeux rouges flamboyaient. J’hésitai à sonner, non pas certes par peur du molosse, mais parce que je n’en avais plus la moindre envie. La veille, Danièle (je ne parvenais pas à me faire à ce prénom) prétendait que j’avais sabordé son état de grâce en début de soirée. Le mien venait à son tour de cesser net, comme cesse la musique lorsqu’on soulève le bras de l’électrophone. Il avait suffi de cette maison de B.O.F. délirant pour balayer l’intense nostalgie qui me taraudait depuis mon réveil. Le gros danois avait l’air aussi stupide que la propriété de ses maîtres. Le sac sous le bras, je m’approchai de la sonnette lumineuse et l’actionnai. Une minute plus tôt j’aspirais à revoir Danièle, maintenant je redoutais qu’elle ne se montre. Je ne perçus pas le timbre, mais très vite une domestique parut à la porte de service. Une jeune mulâtresse dont une blouse à rayures bleues et blanches soulignait les formes agréables et rehaussait le teint. Elle s’approcha en ondulant de la croupe, d’un geste souverain elle calma les grondements du danois avant de m’adresser un éclatant sourire.

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