Frédéric Dard - À San Pedro ou ailleurs…

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À San Pedro ou ailleurs…: краткое содержание, описание и аннотация

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VOUS CROYEZ QUE LES MOUCHES AIMENT LE WHISKY ?
IL y a des gens bizarres dans les bars, la nuit…
Des hommes et des femmes accrochés à la rampe du comptoir pour « laisser souffler » leur destin.
Des hommes, des femmes qui se regardent, qui se sourient… se disent quelques mots, n'importe lesquels :
VOUS CROYEZ QUE LES MOUCHES AIMENT LE WHISKY ?
Et puis ils repartent dans la nuit, à la recherche d'un impossible bonheur, à la recherche d'eux-mêmes.
Ils s'en ont plus loin.
A San Pedro…
Ou ailleurs.
VOUS CROYEZ QUE LES MOUCHES AIMENT LE WHISKY ?

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Son tailleur Chanel, dans les tons verts, s’harmonisait très bien avec sa chevelure roux vénitien.

— Non, reste habillée.

Elle haussa un sourcil.

— Toute la journée ?

— Oui !

Geneviève lissa doucement les revers de son deux-pièces.

— Dis, tu permets : il est flambant neuf et avec le prix que je l’ai payé j’aurais pu acheter au moins dix lignes d’un de tes scénarios !

— Je le dorloterai !

— Tu parles ! Toi, quand tu t’envoles, on a l’impression que tu joues « Typhon sur Nagasaki ». Qu’est-ce qui te prend de vouloir me faire ça habillée ?

Je ne répondis pas. Je revoyais la robe fripée de Danièle à la terrasse de la brasserie. Je retrouvais son odeur, pour la première fois de la journée. Une odeur extraordinairement sensuelle.

Nous déjeunâmes et je bus une forte quantité de vodka. J’avais les oreilles rouges en quittant la table.

— T’es pas causant, déplora Geneviève. Je te trouve tout chose aujourd’hui.

— C’est vrai, en ce moment j’ai une certaine difficulté d’être.

— Tu veux que je te dise ? Ça vient du foie. T’as le blanc des yeux jaune comme un vieux bourrin. Tu sais que ça existe, le vichy, et que c’est pas mauvais à boire ? Bon, si tu me parlais de ce rôle ? J’eus un geste évasif.

— Rien ne presse…

— D’autant plus qu’il est pas encore écrit, hein ? ajouta-t-elle amèrement. Toujours des salades, des promesses-bidon. On dirait que ça vous amuse, les hommes, d’être dégueulasses. Si tu as envie de moi, c’est pas la peine de m’appâter avec des bobards, je sais me contenter de caviar.

J’eus honte. Je lui pris la taille. Un grand élan de sincérité m’anima. Il ne durerait pas, mais il était sincère. Dans la foulée, je croyais toujours pouvoir réaliser les promesses que m’arrachaient les acteurs.

— En voilà des façons de m’engueuler, puisque je te dis que tu vas avoir un rôle. Très chouette, même !

— Un rôle de quoi ?

Je fis par la pensée une rapide exploration du scénario en cours.

— De sœur, dis-je.

Ça la fit rire.

— Je vais être marrante avec une cornette, ma bigote de mère sera folle de joie.

— Crétine, il n’est pas question de religieuse ! Tu seras la sœur du héros.

— Ah ! bon, et ça consistera en quoi ?

— Il a un gros chagrin, il veut se buter, tu comprends ses funestes intentions et tu l’en empêches.

— En coupant le gaz ? Comme c’est Barnaque qui réalise ça va se traduire par un gros plan de ma main sur le robinet ; je connais sa théorie : faire parler l’objet !

— Tu veux bien me laisser t’expliquer au lieu de faire de l’esprit ?

Elle battit des cils.

Go , homme ! Mais si tu permets je vais tomber la veste car la chaleur communicative des banquets me grimpe au bocal.

Elle ajouta en ponctuant d’un clin d’œil polisson.

— T’inquiète pas, je la remettrai pour. Alors, mon rôle de frangine vigilante ?

— Le gars tourne en rond dans sa chambre… Comme moi en ce moment… Il est dévasté par une bonne femme rencontrée au cours d’une virée nocturne. Il s’en rend compte par instants, surtout lorsqu’il en a un coup dans l’aile. Cette rencontre vient de chambouler bêtement sa vie. C’est comme un maléfice, un sortilège, tu suis ?

— Ouais ! c’est pas mal. Ensuite ?

— Quand il étudie son cas, il le trouve idiot. Quand il juge la dame en question, il l’estime névrosée, et pourtant il a besoin d’elle. C’est valable, non ?

— Tout dépend comment tu leur feras gober ça.

Naturellement, ce n’était pas le scénario que je lui racontais, depuis un instant, mais ma propre aventure. Manière indirecte de faire des confidences, de tester mes sentiments.

— Parce que tu trouves ça un peu louftingue ? m’inquiétai-je.

Geneviève s’assit sur le bord du lit et envoya promener ses chaussures à l’autre bout de la chambre.

— Évidemment, mais c’est du cinoche, après tout. Faut bien leur raconter des trucs abracadabrants pour les distraire, sinon ils resteraient devant leur télé…

Comme je me taisais, elle soupira :

— Ben, continue, tu m’intéresses !

— C’est un état d’âme, tu comprends.

— C’est enregistré. Mais faut des rebondissements, sinon y a rien qu’ennuie davantage le public que les états d’âme. Parce que je vais te dire : des états d’âme, tout le monde en a.

— Ce type…

— Mon frère ?

— Oui, ton frère… Il est en plein cirage. Il voudrait retrouver sa bouleversante compagne d’une nuit. Le hasard lui vient en aide. En effet, imagine qu’il découvre le sac à main de cette personne dans sa voiture où elle l’avait oublié.

Geneviève fit la moue.

— Ça te chiffonne ? m’inquiétai-je.

— Je voudrais pas te vexer, mais tu as phosphoré dans le facile. Le sac à main dans la bagnole, c’est un peu comme l’assassin qui perdrait sa carte de visite sur les lieux du crime. Les spectateurs vont se tapoter le menton, dire que tu baisses…

— Écoute la suite. Il lâche ses occupations et reporte le sac à la dame. Il arrive devant une propriété hurlante de mauvais goût ; lui, c’est un esthète, la vue de cette baraque de B.O.F. le meurtrit, cisaille net son envie de revoir la femme en question. Il donne le sac à la domestique et se sauve littéralement.

— J’aime déjà mieux, apprécia Geneviève ; after ?

— Un moment de calme absolu suit. Mon héros se sent délivré. Il reprend goût au quotidien. Mais cette accalmie est de courte durée, il suffit de quelques verres d’alcool pour que revienne, insistante, la nostalgie de l’inconnue.

— C’est plus une inconnue s’il a son adresse. Alors ?

Je me versai un verre de vodka et l’avalai.

— Alors il traverse une période trouble. Il n’a plus de moral, tout lui paraît gris et superflu. Et, devine ce qui se passe ?

Je venais de prendre une décision : celle de jouer mon spleen à pile ou face et de me comporter selon l’hypothèse qu’allait formuler ma petite camarade.

— Ben, réfléchit-elle, il téléphone à sa bonne femme, puisque maintenant il sait où elle perche.

— Et que lui dit-il ?

Geneviève me dévisagea avec attention, après quoi elle s’allongea sur le lit, tira sa jupe sur ses cuisses, moins par pudeur que pour ne pas la froisser, et soupira :

— T’es casse-pieds quand tu as le béguin, toi. Appelle-la et cesse de me vendre tes vannes. Tu trouveras bien quoi lui dire !

Un homme est toujours stupéfait de voir ses astuces percées à jour par une femme. Nous restons jusqu’à la mort des petits garçons gauches qui ne savent pas mentir.

— Qu’est-ce que tu racontes !

— Moi, la vérité ! Je sentais bien que tu voguais en plein cafouillage. Ton héroïne, tu te l’es faite ?

Vaincu, je secouai négativement la tête.

— Alors, dépêche-toi de l’amener ici ! Ensuite, je te prédis que tu verras les choses autrement.

Elle m’adressa un rire tendre.

— Un vrai puceau, t’as quel âge ?

— Trente-neuf !

— Bientôt génaire et toujours vierge, ricana Geneviève, ta maman t’a donc rien dit quand tu t’es marié, Jeannot ?

D’une souple détente, elle quitta le lit et erra dans la pièce pour récupérer ses vêtements dispersés. Elle enfila ses chaussures sans se baisser, passa sa veste lestée d’une chaînette dorée et rechargea ses lèvres épaisses.

— Qu’est-ce que tu fais ?

— Juste le temps de foncer chez Carita.

— Dis, tu ne vas pas me laisser, Viève ! Je suis en plein cirage !

— Tout ce que je pouvais pour toi, c’était te donner un bon conseil : téléphone-lui.

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