Frédéric Dard - À San Pedro ou ailleurs…

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À San Pedro ou ailleurs…: краткое содержание, описание и аннотация

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VOUS CROYEZ QUE LES MOUCHES AIMENT LE WHISKY ?
IL y a des gens bizarres dans les bars, la nuit…
Des hommes et des femmes accrochés à la rampe du comptoir pour « laisser souffler » leur destin.
Des hommes, des femmes qui se regardent, qui se sourient… se disent quelques mots, n'importe lesquels :
VOUS CROYEZ QUE LES MOUCHES AIMENT LE WHISKY ?
Et puis ils repartent dans la nuit, à la recherche d'un impossible bonheur, à la recherche d'eux-mêmes.
Ils s'en ont plus loin.
A San Pedro…
Ou ailleurs.
VOUS CROYEZ QUE LES MOUCHES AIMENT LE WHISKY ?

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À quoi rimait cette insistance stérile ? Je devais avoir fait un fameux gâchis. « Tu es un salaud », me disais-je à chaque appel. Le vieux type au pardessus à carreaux rêvait probablement de me briser ses béquilles sur la tête. Sa silhouette burlesque me hantait. Je le revoyais, sortant de sa piscine, les jambes nues sous le gros manteau aux épaules remontées par les deux rames métalliques. La cocasserie de son accoutrement résidait là. Peut-être eût-il éveillé ma compassion s’il avait eu un pantalon ?

— Dites, Oscar !

— Je m’appelle Georges, monsieur, Oscar est de congé le samedi.

Je n’avais pas remarqué le changement de barman. Décidément, la trahison de cette fielleuse journée continuait. Il ne me restait même pas le recours de parler d’elle à un garçon de café.

— Monsieur voulait quelque chose ? s’inquiétait le serveur.

Il était brun, comme Oscar, mais plus grand, plus maigre et son œil, à lui, ne pétillait pas.

— Vous croyez aux horoscopes, Georges ?

Par contre, malgré son visible manque d’humour, tout comme son collègue, il possédait la psychologie du client ivre.

— Pas complètement, mais il y a du vrai, monsieur. Je l’ai remarqué : beaucoup de vrai. Monsieur est de quel signe ?

Il parlait en continuant sa mise en place. On aurait dit quelque chirurgien préparant sa table d’opération. Il disposait des verres sur des serviettes blanches, mettait son shaker à portée de main, modifiait l’ordonnance des bouteilles sur les étagères, selon un rangement qui lui était personnel.

— Cancer !

Il fronça le nez.

— Intelligence, sensibilité, penchant à l’imagination, récita Georges. Seulement le Cancer se complique la vie, monsieur. J’en sais quelque chose.

— Vous l’êtes également ?

— Pas moi : ma femme.

— Il se présentait comment, aujourd’hui, l’horoscope du Cancer ?

— Je l’ignore, monsieur. D’ailleurs il n’existe pas d’horoscope commun. Tout est affaire de décan et d’influences. Moi qui suis Poisson, influence Sagittaire, je peux vous promettre que mon horoscope n’a rien à voir avec celui de ma belle-sœur qui est également Poisson, mais influence Gémeaux.

Il rechargea le tourne-disques, comme un soutier recharge sa chaudière. La pile de microsillons voisinait avec celle des soucoupes, à l’extrémité du comptoir.

— En voilà pour une heure, murmura-t-il en revenant presser des oranges de mon côté. J’ai une soirée à base de slows et de tangos. Comme dit le patron : le samedi, notre principal client c’est le charcutier de Charenton. Ces gens-là, le jerk les fait fuir. Ils viennent ici pour y chercher du langoureux. Si je vous disais que, passé minuit, je leurs fous des trucs tziganes ? Ça les fait chialer et ils commandent du champagne.

Un tango éclata, brutal, mais très vite évanescent. Il me rappela Danièle, dans l’autre boîte, avec son cavalier qui dansait comme les casse-noisettes de la publicité Nuts . Cette musique-sirop remua ma tristesse stagnante, lui donna une espèce d’effervescence.

Je bus deux verres. Ce soir j’aurais mon compte et c’est une brute inerte qui s’abattrait dans son lit d’hôtel.

— Georges !

— Oui, monsieur ?

— Vous avez l’inter ?

— Au comptoir seulement, monsieur, fit le barman en me désignant l’appareil téléphonique. Quel numéro demandez-vous ?

— Le zéro, cent soixante-trois, à Montfort… Non, je me trompe, le… Attendez…

Je fouillai la poche supérieure de mon veston.

— C’est inutile, dit une voix : il s’est mis aux abonnés absents.

Et elle fut là, près de moi, avec son manteau de fourrure où perlaient des gouttes de pluie, la même robe que la veille, et le sac de daim noir que je lui avais rapporté. J’eus du mal à reconnaître son visage figé. Elle était à jeun ; un je ne sais quoi de dur rendait ses traits anguleux. Elle cessa immédiatement de m’enchanter. Je la trouvai quelconque. Ma déception dépassa ma surprise.

— Un scotch pour Madame, Georges ! Et pas de téléphone pour moi !

L’arrivante escalada le tabouret voisin. Je tendis la main pour l’aider, mais elle feignit de ne pas la voir.

— Non, pas de whisky, rectifia-t-elle, donnez-moi du vichy avec n’importe quoi dedans.

Georges se rembrunit.

— On ne sert pas de vichy ici, madame ! protesta le barman.

— Alors un Perrier !

Il me prit à témoin :

— Le Perrier, d’accord, mais pas seul…

Danièle haussa les épaules.

— Servez-moi un scotch-Perrier. Mais je me servirai l’eau moi-même.

Le garçon retrouva son sourire commercial. Quand il eut posé le verre d’alcool et la bouteille d’eau gazeuse devant la jeune femme, elle vida son verre dans le bac à plonge où j’avais jeté mon alliance. Ensuite de quoi, tranquillement, elle se servit en eau. Georges se renfrogna.

— Ça te choque ? lui demandai-je.

Il hocha la tête.

— J’aime pas voir gaspiller la marchandise.

— Tu penses aux petits Hindous qui n’ont même pas un whisky pour oublier leur faim, hein ?

Sentant ma hargne, il préféra s’éloigner.

Je me tournai vers Danièle.

— C’est votre période d’austérité ?

— De sobriété seulement.

— Sur toute la ligne ? Ce soir vous ne tapinez pas ?

Ses doigts se crispèrent sur le verre embué.

— Ce soir je suis venue vous voir.

— Vous saviez que je serais ici ?

— Ce n’était pas difficile à deviner.

— Bon, alors allez-y, engueulez-moi, j’écoute !

Elle posa sur moi un regard froid et ne dit rien.

— Sacrée Marie, va ! grommelai-je. Les bonnes femmes ont vraiment le mensonge chevillé aux lèvres. Je vous entends encore me dire de chercher un autre prénom parce que celui-ci était le vôtre ! Vous êtes une vraie menteuse, car vous mentez gratuitement, par sport…

Elle ne se départit pas de son calme.

— Je vous ai répondu ainsi parce que Marie était le prénom de ma mère.

— Il faudrait maintenant que je voie votre livret de famille pour vous croire. Vous voulez que je vous dise, Danièle ? Je préférais Marie.

— Je sais.

— Comment le savez-vous ?

— Je l’ai lu dans vos yeux.

— Qu’est-ce qu’on peut lire dans les yeux d’un type bourré à mort ?

— Tout, et principalement votre déception.

— Quelle déception ?

— Celle que vous avez éprouvée en me voyant. Je ne corresponds pas à l’idée que vous aviez gardée de moi. Savez-vous pourquoi ?

— Ça m’intéresse…

— Hier, quand nous nous sommes rencontrés, nous avions déjà pas mal bu, vous et moi. Ensuite nous avons continué ensemble, si bien que nos brèves relations se sont situées très au-dessus de la réalité. En ce moment je suis moi-même. Je vous propose ma face d’ombre et elle ne vous plaît pas.

— C’est vrai, lâchai-je, cynique, pas du tout ! Pourtant je suis bien plus saoul qu’hier…

— Il faut croire que ça ne suffit pas.

— Vous ne voulez vraiment pas essayer de picoler un peu, qu’on se rende compte ?

— Non.

— Dommage, alors, cette engueulade ?

— Inutile. Je sais que vous me laisserez tranquille désormais. Si j’étais allée moi-même à la porte ce matin, vous n’auriez pas eu par la suite ce comportement de collégien.

— Vous m’en voulez ?

— Non. Dans un sens c’était flatteur.

— Ça barde, avec votre bonhomme ?

Ma question parut presque la surprendre.

— Quelle idée !

— Un époux ne doit pas tellement apprécier qu’un autre homme fasse le siège de sa maison et de son téléphone ?

— Ça l’agace, c’est pourquoi il m’a conseillé de venir. Il aime sa tranquillité jusqu’à la maniaquerie.

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