Frédéric Dard - À San Pedro ou ailleurs…

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À San Pedro ou ailleurs…: краткое содержание, описание и аннотация

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VOUS CROYEZ QUE LES MOUCHES AIMENT LE WHISKY ?
IL y a des gens bizarres dans les bars, la nuit…
Des hommes et des femmes accrochés à la rampe du comptoir pour « laisser souffler » leur destin.
Des hommes, des femmes qui se regardent, qui se sourient… se disent quelques mots, n'importe lesquels :
VOUS CROYEZ QUE LES MOUCHES AIMENT LE WHISKY ?
Et puis ils repartent dans la nuit, à la recherche d'un impossible bonheur, à la recherche d'eux-mêmes.
Ils s'en ont plus loin.
A San Pedro…
Ou ailleurs.
VOUS CROYEZ QUE LES MOUCHES AIMENT LE WHISKY ?

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— Salut, Pierrot, dis-je, tu as amené ton jumeau ?

Il plissa un œil :

— Pourquoi ?

— Je te vois deux ; ça vient de moi ou de ta mère ?

— Ça vient des établissements Martini de Milano, plaisanta Rossel en désignant mon verre rechargé.

Je fis les présentations. Danièle parut interloquée. Elle sortait très peu. Serrer la main d’une vedette la faisait rougir comme une collégienne.

— Tu prépares un film pour Barnaque, paraît-il ? me demanda le bourreau des cœurs.

— Pour, et avec Barnaque, hélas ! soupirai-je. Tu le connais ? Il est aussi pédé que toi, seulement, lui, c’est les mouches qu’il sodomise !

Ma boutade le fit se renfrogner. Rossel détestait les allusions à ses mœurs.

— Toujours ce dialogue étincelant, grommela-t-il ; bonne continuation, vieux !

Il adressa un signe de tête à ma compagne et s’en fut rejoindre un groupe de jeunes gens dans le fond de la salle.

— Vous ne m’aviez pas dit que vous étiez dans le cinéma, dit Danièle d’un ton de reproche.

— Vous ne vouliez même pas apprendre mon prénom, objectai-je.

— Vous êtes metteur en scène ?

— Dialoguiste, mon nom est Jean Debise.

Elle eut une exclamation enfantine :

— Oh ! bien sûr, je connais. La semaine dernière on a passé un film de vous à la télévision : « Les portes du Désir ».

— Un péché de jeunesse, m’excusai-je, à l’époque j’avais encore un peu faim, j’écrivais n’importe quoi, pour n’importe qui, à n’importe quel prix. Depuis, bien du temps a passé. Je croyais qu’il y avait prescription, mais cette foutue télé est une nécrophage qui exhume les pires cadavres pour les dévorer.

Elle but son verre. Aussitôt ses traits se modifièrent. Profitant de ce qu’elle louchait en direction de Rossel, je fis signe au barman de lui servir un nouveau scotch.

Quand elle s’aperçut de la chose, elle se contenta de murmurer : « Traître » et de sourire.

Je sus alors, malgré mon ivresse, que tout allait recommencer.

CHAPITRE VI

— Vous me le demanderez, mon autographe, hein ? Vous me le demanderez ?

Elle avait moins bu que la veille, mais elle était dix fois plus saoule. Quant à moi, j’appréhendais ce qui se passerait lorsque je descendrais de mon perchoir.

— Vous serez bien avancé avec le nom de ce connard sur un bout de papier. Vous le ferez mettre sous verre ?

— Il représente quelque chose d’inouï, pour moi. J’étais amoureuse de lui dans ma jeunesse ! Je rêvais de l’approcher, de lui parler… Et puis il est là, il m’a serré la main, il…

— Oh, merde, vous êtes saoule ou conne ! finis-je par m’emporter. Amoureuse de cette vieille frappe ! Ne vous envolez pas, mon chou, c’est pas parce qu’il vous a touchée que vous voilà sanctifiée !

Ma rogne ne la rebutait pas.

— J’ai peur qu’il ne parte, venez, on va lui demander.

— Bon, d’accord…

Je me cramponnai bien fort à la main courante du comptoir et d’un pied mou sondai le vide. Rien de plus traître qu’un haut tabouret pour un poivrot. L’escalader ou en descendre constitue un exploit périlleux. Malgré mon application et ma prudence, je renversai le siège qui s’abattit avec fracas dans la mollesse d’un slow.

Les danseurs tournèrent la tête dans ma direction. Je décidai de régler les consommations pour filer de cette boîte sitôt l’autographe demandé. Ça me gênait horriblement de présenter à Rossel la requête de Danièle. Je trouvais ridicule qu’un homme de ma réputation joue les midinettes et s’abaisse à solliciter la signature d’un vieux cabot vaniteux. Tenant mon amie par l’épaule, je m’approchai en tanguant de sa table. On y riait beaucoup. Une demi-douzaine de jeunes éphèbes en redingotes et foulards de soie faisaient la roue devant le comédien.

— Pierrot, dis-je, ça t’ennuierait de donner un autographe à madame ?

Me connaissant, il crut que je plaisantais, mais Danièle lui décocha une œillade humide, si pétrie d’admiration que Rossel sortit une photographie de sa poche (il en avait toujours quelques-unes sur lui) et la signa au crayon feutre.

— Voici, madame ! fit-il en lui tendant le cliché imprimé d’un geste rond.

— Oh, merci ! balbutia Danièle.

Je me penchai sur l’image.

— Il était beau à l’époque du muet, hein ! gouaillai-je. Tu ne peux pas t’imaginer le plaisir que tu fais à Madame, Pierrot. Elle va offrir ça à sa grand-mère dont tu étais l’idole dans sa jeunesse.

Personne ne rit. J’entraînai une Danièle morte de honte à l’extérieur du bar.

Il tombait la même pluie floue que la veille. Montparnasse était sans joie, malgré son animation et ses lumières. L’air frais me dégrisa un peu.

— Vous avez la plaisanterie méchante, déclara Danièle, vous n’aimez pas Pierre Rossel ?

— Je m’en fous.

— À vous entendre, on penserait que vous le détestez. C’est à cause de… de ses mœurs ?

— Vous plaisantez ! Huit sur dix de mes meilleurs copains sont homosexuels, l’ont été ou vont le devenir !

« Ce soir, il m’énervait : j’étais jaloux de lui. Ou plus exactement, jaloux de l’admiration que vous lui témoigniez.

Elle regarda la photographie à la lumière rose de l’enseigne.

— C’est vrai, murmura-t-elle, je suis stupide. J’appartiens à cette catégorie de gens que le cinéma impressionne encore. Ça doit venir de mon séjour prolongé en Afrique. De temps à autre, nous quittions notre exploitation de bois, en brousse, pour descendre à Abidjan. Nous y passions quelques jours. Pendant que mon mari traitait ses affaires, moi je faisais une cure de cinéma. Il m’arrivait d’aller voir trois films dans la même journée… Ensuite je les ressassais jusqu’au voyage suivant…

J’avais soif d’avoir trop bu. Je me dis que si nous entrions dans un café, la beuverie allait continuer, or j’approchais de la zone critique. Quelques verres encore et je risquais de ne plus me rappeler mon nom.

— Venez ! décidai-je.

Elle se laissa entraîner par le bras sans poser de questions. Nous descendîmes le boulevard Raspail et prîmes la petite rue de droite. Le globe de l’hôtel répandait sa clarté blanchâtre. Les caractères noirs peints dessus s’écaillaient ; seules, des taches indécises subsistaient. Danièle savait depuis la sortie du bar que nous allions venir là. Elle n’eut pas une protestation et franchit le seuil docilement. L’entrée sentait la cire et le repassage. Dans un bureau exigu, une vieille personne digne et grise vérifiait des comptes dans un grand livre. Elle leva à peine les yeux, me réclama trente-cinq francs et cria à une invisible Rosy de nous « installer » au 14.

— Deuxième étage ! me dit-elle.

Nous prîmes l’ascenseur. Dans son vison mouillé et avec ses cheveux décoiffés, Danièle faisait un peu déjetée. Elle tenait son sac d’une main, la photographie de Rossel de l’autre et évitait de me regarder. Je pensais que vingt-quatre heures plus tôt elle se trouvait dans cette étroite cabine, pressée contre un inconnu. Aucun désir ne me tenaillait. Je l’avais amenée dans cet établissement avec l’espoir d’anéantir les sales images de la veille en leur superposant ma version personnelle de « Danièle à l’hôtel ». Je constatais que, bien au contraire, ce louche pèlerinage donnait un prolongement à mon tourment car il le précisait.

Une pauvre créature sans âge ni formes nous attendait devant la cage de l’ascenseur pour nous guider au 14. L’étage était plein de cris et de soupirs.

— Ces messieurs-dames veulent boire quelque chose ? s’enquit la changeuse de draps.

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