Frédéric Dard - À San Pedro ou ailleurs…

Здесь есть возможность читать онлайн «Frédéric Dard - À San Pedro ou ailleurs…» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию без сокращений). В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Город: Paris, Год выпуска: 1968, Издательство: Éditions Fleuve Noir, Жанр: Современная проза, на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.

À San Pedro ou ailleurs…: краткое содержание, описание и аннотация

Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «À San Pedro ou ailleurs…»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.

VOUS CROYEZ QUE LES MOUCHES AIMENT LE WHISKY ?
IL y a des gens bizarres dans les bars, la nuit…
Des hommes et des femmes accrochés à la rampe du comptoir pour « laisser souffler » leur destin.
Des hommes, des femmes qui se regardent, qui se sourient… se disent quelques mots, n'importe lesquels :
VOUS CROYEZ QUE LES MOUCHES AIMENT LE WHISKY ?
Et puis ils repartent dans la nuit, à la recherche d'un impossible bonheur, à la recherche d'eux-mêmes.
Ils s'en ont plus loin.
A San Pedro…
Ou ailleurs.
VOUS CROYEZ QUE LES MOUCHES AIMENT LE WHISKY ?

À San Pedro ou ailleurs… — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком

Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «À San Pedro ou ailleurs…», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.

Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

On toqua à la porte de la chambre.

— Entrez ! criai-je comme je pus.

Je respirai profondément avant de lancer à l’intention du garçon d’étage :

— Posez tout ça sur la table, je vous prie.

Je me remis à vomir misérablement. Quand j’eus surmonté ces nouveaux spasmes il me sembla que quelqu’un se tenait debout derrière moi. Je crois que ce fut une ombre qui m’alerta. Je tournai la tête et vis Danièle adossée au lavabo. Je la haïs de se trouver là à un tel moment. La plus odieuse des faillites ! À tâtons, j’actionnai la chasse d’eau, rêvant d’être balayé par sa cataracte.

— Je vous ai demandé à la réception. Pardonnez-moi, j’ai prétendu que vous m’attendiez…

Je me remis debout tant bien que mal. J’écartai Danièle du geste et fis couler de l’eau dans le lavabo pour, lorsqu’il fut plein, y plonger ma tête.

— Vous êtes très malade, n’est-ce pas ?

Je l’entendis, dans l’eau, prononcer ces mots. Elle avait une voix aquatique. Je m’emparai d’un flacon d’eau de Cologne pour m’inonder, mais elle me l’ôta doucement des mains.

— Non ! Les parfums, c’est mauvais lors qu’on a une crise de foie. On les supporte mal. Retournez vous coucher.

Elle me soutint jusqu’à mon lit. On frappa de nouveau, et cette fois c’était bien le garçon d’étage, avec mes chétifs remèdes. Danièle lui prit le plateau et examina son contenu.

— Je vous déconseille le citron, dit-elle.

Elle portait un tailleur qui ressemblait à celui de Geneviève, en moins élégant.

Je n’émergeais toujours pas de ma consternation. Pourtant il fallait bien que je me manifeste.

— Quelle heure est-il ? demandai-je.

Comme si je pouvais m’intéresser à la réponse ! Comme si, dans mon état, la notion d’heure conservait une signification quelconque.

— Presque trois heures !

Chose étrange, la visite de Danièle ne me surprenait pas. Elle résultait de ma conduite saugrenue de la veille. Si je ne l’avais pas abandonné dans cet hôtel de passes, sans doute nos relations se seraient-elles agencées autrement ? Je récoltais la moisson de ma petite infamie.

Elle me fit prendre l’aspirine.

— Couchez-vous sur le côté, les jambes en chien de fusil.

J’obéis. Une certaine accalmie se produisit alors.

— Vous avez la technique, parvins-je à bredouiller.

Danièle ne répondit pas. Elle s’assit au pied de mon lit et s’accouda au montant. Nous restâmes longtemps silencieux dans la pénombre de la pièce, sans même nous dévisager. Je redoutais de nouvelles nausées. Mais ma tempête intérieure s’apaisait. Lorsque le téléphone vrombit, je crois bien que je somnolais. J’émis un grognement, sans quitter ma position sédative.

— Voulez-vous que je réponde ? proposa la jeune femme.

J’acquiesçai.

— C’est une certaine Geneviève, dit-elle en plaquant le combiné contre sa poitrine.

— Dites-lui d’aller au diable !

— M. Debise est souffrant, il vous rappellera demain, annonça Danièle.

Elle raccrocha. Le bienfaisant silence s’étala de nouveau sur nous. À mesure que les minutes s’écoulaient, mon malaise se dissipait, ainsi que ma honte d’avoir été surpris en train de vomir. C’était une guérison générale, lente et belle comme l’aube. On ne percevait aucun bruit extérieur, sinon la très faible rumeur de l’avenue George-V engourdie dans son dimanche.

— C’est fantasmagorique, dis-je tout à coup.

— Quoi ?

— Vous, ma chambre, ce silence…

— Oui, j’aime, répondit-elle.

— Pourquoi êtes-vous venue ?

— Vous vous en doutez bien…

— Dites tout de même…

Elle hocha la tête.

— À cause d’hier, naturellement. Je ne dormais pas, vous savez !

Je me sentis outragé.

— Vous parvenez à mentir sans parler et les yeux fermés.

— Ce n’était pas un mensonge, seulement un refuge. J’ai aimé votre attitude. Quand vous avez serré mon soulier contre vous, j’ai failli me jeter à vos pieds. Plus que le mot que vous m’avez laissé, ce geste…

Elle plaqua ses deux mains devant son visage.

— Ne pleurez pas, Danièle !

Ses mains retombèrent.

— Je ne pleure pas. Je crois bien que je suis heureuse, Jean.

— Qu’avez-vous pensé en me voyant partir ?

— J’ai été soulagée. Nous ne pouvions plus nous parler, ni même nous regarder après… après tout ça. Je craignais que vous ne reveniez. J’ai attendu au moins une heure avant de m’en aller à mon tour.

— C’est la première fois que vous sortez seule un dimanche ?

— Oui.

— Vous n’avez pas eu de difficultés ?

— Ça ne vous regarde pas, c’est mon problème, pas le vôtre.

Elle s’allongea en travers du lit. J’entendis ses chaussures tomber l’une après l’autre sur le parquet, comme la veille…

— Ne vous couchez pas dans mon lit, suppliai-je.

— Pourquoi ?

— Il doit puer. Je me fais l’effet d’un porc sanieux sur un tas de fumier.

Elle ne broncha pas et dit seulement, d’une voix heureuse :

— Les hommes sont bêtes, leur vie n’est faite que de détails.

« Vous savez à quoi vous me faites penser ? À une tortue de mer. Là-bas, en Côte-d’Ivoire, quand ils en attrapent, les pêcheurs noirs n’ont qu’une façon de les conserver quelque temps : ils les mettent sur le dos. Et comme ces bêtes ont des nageoires très coupantes, ils leur crèvent les yeux pour que les tortues ne s’en servent pas quand un gamin les approche. Vous êtes pareil à une tortue sur le dos dont on a percé les yeux, Jean. Est-ce que vous vous en rendez compte ?

Je me dressai. La pièce s’abstint de tourner autour de moi. Je me mis debout sans encombre. Avec une hâte sauvage, je me débarrassai de mon pyjama. J’eus le temps d’apercevoir ma figure hâve et non rasée dans la glace Louis XV accrochée au mur. J’avais la tête de ces types qu’on vient de dégager des décombres d’un cataclysme.

On eût dit que j’étais parti depuis très longtemps à la conquête de Danièle. Après un long cheminement j’accédais enfin à elle. Je la pris longuement, avec une fervente obstination.

CHAPITRE VIII

— Aujourd’hui, c’est moi qui ferai semblant de dormir, alors tu t’en iras sur la pointe des pieds…

— Et je resterai plusieurs jours sans vous voir, dit-elle.

Elle prononça cette sentence tranquillement, d’un ton quasi enjoué.

— Je t’interdis de me tourmenter, Danièle.

Plus que ses paroles, son expression paisible m’affolait.

— Voyons, Jean, ça fait trois jours de suite que je quitte la maison, moi qui ne sortais qu’une ou deux fois par mois…

— Merci de me rappeler ces sorties, soupirai-je avec aigreur.

Ma compagne fit la moue.

— Il faut comprendre.

Je la capturai avec les pans de ma robe de chambre.

— Tu veux faire comprendre quelque chose à un homme amoureux ? Je ne suis plus qu’une fringale de toi, l’idée que tu vas franchir cette porte dans quelques minutes m’épouvante. La perspective de rester plusieurs jours sans toi me donne envie de mourir. Oh, non ! ne me parle pas de ton mari, de ses béquilles ni de vos petites conventions. Ou alors il ne fallait pas venir, Danièle !

— Ne soyez pas lâche, protesta-t-elle. Car il est lâche de reprocher aux gens le bonheur qu’on leur donne.

Elle se mit à brouter doucement les poils de ma poitrine.

— Malgré ses yeux crevés, la tortue donne des coups de nageoires dans le vide, on dirait, hein ? Pourquoi voulez-vous tout briser, impulsivement ? Prenez le temps de souffrir.

— Je ne suis pas masochiste, la souffrance ne me fait pas jouir ! Voilà pourquoi je te verrai demain !

Читать дальше
Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Похожие книги на «À San Pedro ou ailleurs…»

Представляем Вашему вниманию похожие книги на «À San Pedro ou ailleurs…» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.


Отзывы о книге «À San Pedro ou ailleurs…»

Обсуждение, отзывы о книге «À San Pedro ou ailleurs…» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.

x