Frédéric Dard - À San Pedro ou ailleurs…

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À San Pedro ou ailleurs…: краткое содержание, описание и аннотация

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VOUS CROYEZ QUE LES MOUCHES AIMENT LE WHISKY ?
IL y a des gens bizarres dans les bars, la nuit…
Des hommes et des femmes accrochés à la rampe du comptoir pour « laisser souffler » leur destin.
Des hommes, des femmes qui se regardent, qui se sourient… se disent quelques mots, n'importe lesquels :
VOUS CROYEZ QUE LES MOUCHES AIMENT LE WHISKY ?
Et puis ils repartent dans la nuit, à la recherche d'un impossible bonheur, à la recherche d'eux-mêmes.
Ils s'en ont plus loin.
A San Pedro…
Ou ailleurs.
VOUS CROYEZ QUE LES MOUCHES AIMENT LE WHISKY ?

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J’allai chez mon coiffeur où je rencontrai le père Klassmann, un vieux producteur dont la boîte remontait aux temps héroïques et qui avait donné au cinéma au moins une demi-douzaine de chefs-d’œuvre.

La crise du septième art le rendait timoré. Il produisait au ralenti, avec circonspection et mettait des mois avant de se décider à entreprendre un film. Contrairement à ses confrères, il ne se laissait pas influencer par les réussites des autres et dédaignait les modes, prétendant, à raison, que s’inspirer d’un succès est une forme du renoncement.

Il me salua de la main tandis que son coiffeur donnait de l’importance aux quatre cheveux blancs moussant sur la nuque du vieillard. Je n’avais jamais travaillé pour Klassmann, car il ne me l’avait jamais demandé. Son dédain me pesait comme l’absence d’une grande classique au palmarès d’un champion cycliste.

— Bonjour, monsieur Klassmann !

— Salut, petit.

À trente-neuf ans, ce n’était pas désagréable de s’entendre appeler petit devant une vingtaine de personnes. Jacqueline, ma manucure, me sourit.

— Ça marche, votre film pour Marcé ? s’enquit distraitement Klassmann avec son bon accent yiddish que les acteurs se faisaient un plaisir de contrefaire à la terrasse du Paris .

— Je viens d’envoyer Barnaque aux prunes.

Toujours prendre les devants. Si nous rompions les ponts, Barnaque et moi, il se répandrait partout en affirmant que je « baissais ». Je préférais m’occuper de sa réputation avant qu’il ne se charge de la mienne.

— Pas possible ? s’égosilla le vieillard à travers la serviette chaude dont on bassinait ses joues poupines.

— Il est devenu hydrocéphale, assurai-je en écartant mes mains de ma tête ; voilà qu’il se prend pour un scénariste alors qu’il est à peine un metteur en scène.

Tout le salon pouffa. Klassmann le premier.

— Je prétends qu’il vaut mieux un mauvais commandant sur un bateau que deux bons, alors je lui ai laissé la barre.

— Si bien que vous êtes provisoirement libre ? conclut Klassmann.

À sa façon de me jeter cette question, je flairai les prémices d’une proposition et j’en rougis d’émotion.

— Tout dépend de la manière dont Marcé prendra la chose, rectifiai-je : j’ai un contrat.

— Les contrats sont faits pour être rompus, assura le vieux producteur. Marcé n’est pas un imbécile, il sait bien que des époux brouillés ne font pas d’enfant.

Il y eut un silence. Son coiffeur achevait de le pomponner. Il vint à mon fauteuil, la figure congestionnée par les soins qu’on venait de lui prodiguer. Klassmann portait un éternel costume noir, un peu archaïque, une chemise mal lavée et une cravate gris perle graisseuse. Une grosse chaîne de montre en or, accrochée à son revers de veston, décrivait une large arabesque avant de plonger dans la poche supérieure du veston. Le vieillard passait son temps à regarder l’heure et l’on se demandait s’il s’agissait d’un tic ou d’un début d’amnésie.

— Dites donc, mon petit Debise, ça vous amuserait de faire un vrai grand film, une fois dans votre vie ?

J’en eus le souffle coupé. Mon coiffeur s’obstina à regarder ailleurs en mordant son sourire. Je ris, comme à une boutade, pour cacher mon embarras.

— Avec vous, tout ce que vous voudrez, monsieur Klassmann.

— Vous avez mis un peu d’argent de côté, j’espère, reprit-il, car je ne vous en donnerai pas beaucoup. C’est la surenchère qui tue ce métier. Personne ne vaut le prix qu’on le paie.

Il regarda sa grosse montre ventrue.

— Vous venez me voir demain matin, disons à onze heures ?

— Entendu.

Il me tapota l’épaule et gagna la caisse en trottinant comme un bouvreuil.

La proposition de Klassmann me mit le cœur en fête, au point que mon amour pour Danièle s’en ressentit. Je me convainquis que c’est dans le travail seulement qu’on puise les vraies félicités quand on est artiste. Mon début de liaison me fit brusquement l’effet d’une chose annexe, une révolution s’opéra en moi. Danièle cessa de m’obséder, de m’enchanter. Elle ne fut plus qu’une petite sous-bourgeoise quelconque. Je ne me rappelai plus que ses pauvretés : la dédicace demandée à Rossel, son pas pressé au côté de l’ahuri qui l’emmenait à l’hôtel, et des expressions médiocres, aussi… Des regards qui manquaient d’éclat. Elle venait de s’éteindre, de réintégrer son anonymat.

En quittant le salon de coiffure, je pris un taxi pour aller à la recherche de ma voiture. Je la récupérai sans mal, agrémentée de deux papillons.

« Je ne boirai plus, me promis-je en y prenant place. C’est trop idiot : on égare sa voiture, on perd goût au travail, on se fabrique des Manons en carton-pâte et on a le foie en démolition. »

Je roulai dans le quartier, cherchant à retrouver mes transes amoureuses. En vain. Ces rues, ces boulevards me laissaient indifférents. À la lumière du jour, la façade de « notre » cabaret perdait son mystère.

Je me sentais désormais calme et fort et j’avais la certitude que ce contrôle de moi durerait autant que mon existence.

Un grand truc avec le père Klassmann ! Il allait me mener la vie dure, le vieux bougre. Me faire suer de la copie ! Il passait pour un tyran, appelait ses auteurs au milieu de la nuit, se montrait cinglant avec eux. Il avait la riposte prompte. À un dialoguiste exacerbé qui n’admettait pas ses critiques sous prétexte que Klassmann parlait mal le français, il avait répondu : « Vous vous rendez compte ! Mon mauvais français me suffit pour constater que vous faites de la m… ; qu’est-ce que ce serait si je le parlais bien ! »

L’envie me prit de partager mon allégresse avec quelqu’un. Je jetai mon dévolu sur Geneviève. Elle habitait un petit pavillon en meulière, à La Varenne, en compagnie de sa mère. Cette dernière ne se formalisait pas le moins du monde de la vie dissolue de son enfant. Elle faisait bon visage aux nombreux messieurs qui lui rendaient visite et poussait la compréhension jusqu’à leur préparer du café pendant qu’ils « discutaient travail » dans la chambre de Geneviève.

— Elle est encore couchée, monsieur Debise, m’avertit la chère dame. Elle est rentrée au petit jour. Allez la réveiller, ça lui fera la surprise.

Dans la chambre obscure, Geneviève dormait nue et à plat ventre sur son lit bas. J’eus instantanément envie d’elle, et l’éveillai de la plus délicate façon.

— Qui est-ce ? grommela-t-elle à un moment où, dans la même situation, la plupart des femmes ne posent plus de questions.

— Devine ! répondis-je, en précipitant nos ébats.

Poliment, elle murmura : « Oh, je sais ! » s’éveilla pleinement, me le prouva et, quand je fus apaisé donna la lumière.

— Eh ben dis donc, s’exclama-t-elle en clignant des yeux, pour un malade, y a pas à se plaindre ! C’est ton infirmière qui m’a répondu, hier ?

— Non, c’est ma maladie.

— La sublime rencontre qui… que ?…

— En personne.

— Je vois que t’as suivi mon conseil, et que les choses n’ont pas traîné. Je parie que maintenant la crise est passée ?

— Complètement. Je peux te demander un service, Viève ?

— Cause !

— J’ai rendez-vous avec… cette personne, ce soir, et je voudrais me décommander. Comme c’est son vieux qui répond au téléphone, il serait mieux qu’une voix féminine demande après elle. Dis que tu es sa couturière, par exemple.

— D’ac. Elle s’appelle comment, ta ravageuse ?

Je donnai les coordonnées de Danièle à Geneviève. Le téléphone se trouvait précisément dans sa chambre car elle s’en servait davantage à l’horizontale qu’à la verticale.

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