Frédéric Dard - À San Pedro ou ailleurs…

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À San Pedro ou ailleurs…: краткое содержание, описание и аннотация

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VOUS CROYEZ QUE LES MOUCHES AIMENT LE WHISKY ?
IL y a des gens bizarres dans les bars, la nuit…
Des hommes et des femmes accrochés à la rampe du comptoir pour « laisser souffler » leur destin.
Des hommes, des femmes qui se regardent, qui se sourient… se disent quelques mots, n'importe lesquels :
VOUS CROYEZ QUE LES MOUCHES AIMENT LE WHISKY ?
Et puis ils repartent dans la nuit, à la recherche d'un impossible bonheur, à la recherche d'eux-mêmes.
Ils s'en ont plus loin.
A San Pedro…
Ou ailleurs.
VOUS CROYEZ QUE LES MOUCHES AIMENT LE WHISKY ?

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Comme chaque fois, la sonnerie retentit longtemps avant qu’on ne décroche.

Nobody , fit Geneviève.

Je tenais l’écouteur annexe. La sonnerie lancinante remuait en moi je ne sais quoi d’aussi indéfinissable que l’angoisse.

— Insiste !

La voix grondante de Carbon éclata tout à coup :

— Oui, j’écoute ?

— Madame Carbon, je vous prie. Ici, c’est sa couturière.

— Elle est sortie. Y a quelque chose à lui dire ?

Je fis vivement un signe négatif à Geneviève.

— Inutile, je la rappellerai plus tard, elle va bientôt rentrer ?

— Ah ! ça, je l’ignore.

— Merci, ajouta vivement Geneviève en coupant la communication.

Elle me fit la grimace.

— Tu parles d’un grincheux. J’ai l’impression qu’elle a de bonnes raisons de le cocufier.

— La meilleure du monde, soupirai-je.

— On rappellera tout à l’heure ?

Je réfléchissais. Une sournoise jalousie me tenaillait. Danièle avait prétendu ne pas pouvoir s’absenter, or elle ne se trouvait pas chez elle à l’heure du déjeuner.

— Non, laisse, j’irai !

Geneviève sauta du lit et s’en fut entrouvrir la porte.

— Tu nous montes le jus, Marguerite ? cria-t-elle à la cantonade.

Elle décrocha une robe de chambre-kimono dont l’affreux dragon me tirait la langue, l’enfila prestement et revint s’asseoir sur le bord du lit pour allumer une cigarette.

— Tu en veux une ? demanda-t-elle.

— Pas envie de fumer, je traîne des séquelles de gueule de bois.

— Et des séquelles de vague à l’âme, non ? T’es un type pas banal dans ton genre. Le Frégoli de la pensée. Il y a un instant, l’idée d’aller à ton rendez-vous te flanquait la frousse, et maintenant tu ne penses plus qu’à ça.

— Je crois que je suis un peu désaxé, reconnus-je.

— Comme tous les types seuls, mon grand. En larguant ta femme, tu as rompu ton équilibre. Tu traverses l’existence sur un fil, et sans balancier. Il s’avance, ton divorce ?

— C’est fait !

Elle eut un rire plutôt triste.

— Tu vas pouvoir m’épouser alors ! Avec moi tu serais tranquille : je me suis déjà tapé tous tes amis et connaissances. Les meilleures épouses sont les filles de mon espèce. Quand elles se marient, elles entrent en fidélité comme on entre en religion.

Je devinai sa détresse, au sein de la boutade. Je massai affectueusement sa croupe plantureuse.

— Laisse-moi profiter de mon nouveau célibat.

— Mais t’en profites pas, Jean ! Tu te beurres ou tu joues les Roméo avec les premières Juliette venues.

Marguerite entra, portant un plateau odorant. Elle trouvait naturel qu’un homme nu partageât le lit de sa fille.

— Vous êtes encore bronzé de l’été dernier, monsieur Debise, complimenta la vieille femme. Vous avez une peau qui prend bien le soleil ! À propos de soleil, je crois que nous allons avoir un printemps précoce, il y a déjà des perce-neige dans le jardin…

— Va les cueillir et fous-nous la paix, conseilla aimablement Geneviève.

Marguerite secoua la tête.

— Que pensez-vous de la jeunesse d’aujourd’hui, monsieur Debise ?

— Il en pense un bien fou, trancha Geneviève, et s’il prétend le contraire, c’est un hypocrite.

La mère sortit en maugréant des présages.

— Tu manques un peu de respect filial, reprochai-je.

— Penses-tu, répondit-elle, on fait un numéro toutes les deux, mais on s’adore.

Elle servit le café, un œil fermé à cause de la fumée rectiligne de sa cigarette.

— Au fait, pourquoi n’es-tu pas au boulot à cette heure ?

— Je me suis pété avec Barnaque.

— Hé, aïe aïe ! voilà mon fabuleux rôle foutu. J’avais beau savoir que c’était du flan, j’y pensais tout de même. On a toujours besoin d’un pot de réséda sur sa fenêtre.

— T’en fais pas, je vais entreprendre une superproduc avec Klassmann et je t’écrirai un bijou de texte. J’ai envie de gratter dans le cérébral.

Elle me tendit ma tasse de café noir.

— C’est pas toi qui prends le café sans sucre, Jean ?

— Non, Geneviève, ce n’est pas moi !

Elle touillait le sien d’un geste bien rond et elle avait l’air réfléchi.

— Tu veux que je sois franche ?

— Je n’ai pas à le vouloir : tu l’es, et c’est ce qui fait ton charme.

— Tu files du mauvais coton, mon grand, à tout point de vue. Si tu ne te réorganises pas sérieusement, tu vas partir en brioche.

— Tu as un traitement à me prescrire ?

— Oui. Primo, quitte l’hôtel et loue un appartement agréable dans un quartier sympa. L’hôtel, nécessairement, ça te crée une ambiance précaire. Tu as l’impression toujours de n’être que de passage. Faut qu’un type de ton âge ait un chez soi, avec des bibelots à lui, une vieille bonne grincheuse et des habitudes. Tu manques surtout d’habitudes. Deuxio, poursuivit Geneviève, cesse de biberonner avant de devenir alcoolique et boulonne à bloc. Troisio, sélectionne tes amis et déniche-toi une chouette mémé…

Je n’écoutai plus la suite. Tout mon être se tendait vers Danièle. Mon amour venait de passer au vert.

Comme il m’était difficile d’aimer, à présent !

CHAPITRE IX

Un double rideau d’arbres nus, criblés de houppettes de gui, bordait l’étroite route. Au bout du chemin, la masse compacte du village luttait contre les brumes du crépuscule.

J’accélérai et ma Ferrari impétueuse balaya les quelques hectomètres me séparant encore des Mousseaux. La sarabande de peupliers cessa brusquement, me découvrant le chaste cimetière de campagne, ses murs gris et sa grille mal jointe. J’obliquai à gauche, désespéré par le chemin désert qui s’offrait. Danièle n’était pas encore arrivée. Ma montre marquait cinq heures moins dix. Malgré mon avance, j’espérais qu’elle m’attendait déjà. Je stoppai, coupai le moteur. Aussitôt des bruits ruraux m’assaillirent. Dans un champ voisin, un paysan épandait du fumier sur une terre labourée. Son tombereau cahotant produisait un bruit de scie à métaux. Des oiseaux invisibles lançaient des cris d’adieu au jour mourant. Mon anxiété me glaçait, je me sentais devenir aussi froid que ces gens qui gisaient de l’autre côté du mur. Il avait suffi que Danièle fût absente de chez elle pour qu’immédiatement se renouât le sortilège, pour que mon amour d’elle, pour que ma souffrance d’elle s’emparassent de moi.

Je l’appelais, du tréfonds de ma pensée. Je l’exhortais à me rejoindre. Les minutes passaient, de plus en plus glaciales. Des reliquats de jour escaladaient la crête des arbres. À cinq heures un quart je décidai qu’elle ne viendrait pas. Ma cruelle apostrophe de l’ascenseur avait tout détruit. Pourquoi ne m’acceptait-elle pas complètement ? Pourquoi ne me comprenait-elle pas jusqu’au bout ?

Les vitres de ma voiture s’embuèrent et je fus prisonnier. La résignation allait venir, comme chez tous les prisonniers. Il suffisait d’aller aussi loin que possible dans l’épuisement cérébral. Je sentais que cette cruelle partie de cache-cache avec mes sentiments m’avait plus éprouvé que mes excès de boisson.

À cinq heures vingt, la lumière un peu floue de deux phares bas surgit dans mon réflecteur. Elle s’immobilisa derrière ma voiture et s’engloutit. Malgré l’opacité de ma lunette arrière, je décelai la petite Austin blanche. Je voulus sortir de ma voiture, mais mes jambes paralysées par l’émotion restèrent obstinément enfouies sous mon tableau de bord. C’était une impression unique de la savoir à quelques mètres de moi et de ne rien faire pour la rejoindre. Je m’attendais à la voir surgir, mais elle aussi restait bouclée dans son auto. J’ignore ce que fut la durée de cette double attente. Nous étions un mâle et une femelle immobiles qui jouissaient sadiquement de se priver de leur présence. L’ivresse de l’amour, ce n’est pas seulement d’être ensemble, c’est surtout de concevoir l’instant fabuleux des retrouvailles, de même que le plaisir consiste en réalité à retarder le plaisir.

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