Frédéric Dard - À San Pedro ou ailleurs…

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À San Pedro ou ailleurs…: краткое содержание, описание и аннотация

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VOUS CROYEZ QUE LES MOUCHES AIMENT LE WHISKY ?
IL y a des gens bizarres dans les bars, la nuit…
Des hommes et des femmes accrochés à la rampe du comptoir pour « laisser souffler » leur destin.
Des hommes, des femmes qui se regardent, qui se sourient… se disent quelques mots, n'importe lesquels :
VOUS CROYEZ QUE LES MOUCHES AIMENT LE WHISKY ?
Et puis ils repartent dans la nuit, à la recherche d'un impossible bonheur, à la recherche d'eux-mêmes.
Ils s'en ont plus loin.
A San Pedro…
Ou ailleurs.
VOUS CROYEZ QUE LES MOUCHES AIMENT LE WHISKY ?

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Du pied, je fis chanter le moteur de la Ferrari. J’aimais son bruit somptueux de noble mécanique, ce ronron qui promettait la puissance. Délicatement je dégageai le bolide des deux voitures qui l’enserraient et donnai un coup d’accélérateur qui me plaqua au dossier de mon siège-baquet. Je ne me lassais pas de piloter la foudre. L’homme a en lui un besoin de projection qui lui donne toutes les témérités. Je dévalai le boulevard à cent cinquante à l’heure jusqu’à la rue de Rennes, freinai en catastrophe pour laisser sa priorité à un camion et décrivis un arc de cercle brutal qui me ramena dans la voie montante du boulevard.

Quarante secondes plus tard, je m’arrêtai devant l’hôtel, en double file. À tous les étages de l’établissement on devinait des lumières roses derrière les rideaux fermés. L’immeuble abritait une vaste fornication. J’imaginai les couples en train de s’abîmer dans chacune des chambres, me demandant laquelle de ces lumières roses éclairait les basses amours de Marie. De temps à autre, un homme et une femme arrivaient furtivement, traversant d’un élan la lumière du porche, comme s’il se fût agi d’un brasier. D’autres sortaient, tout aussi gênés, mais au bout de quelques pas leur timidité disparaissait et ils retrouvaient une allure assurée, des gestes quotidiens, une voix normale pour repartir dans la vie.

J’attendis près d’une heure, fumant un paquet de cigarettes entier sans cesser de me décrocher la nuque à regarder la façade de l’hôtel.

Enfin ils réapparurent. Le bellâtre marchait devant, avantageux. Il franchit le seuil sans même tenir la porte à Marie, laquelle lui emboîta le pas en hésitant.

Je sortis de l’auto :

— Alors, c’était bien ? les apostrophai-je.

Ils s’arrêtèrent et me firent front, depuis le trottoir. Je vis que, malgré cette heure passée dans une chambre, ils ne formaient pas un couple.

— Tiens, c’est encore le pot de colle ! fit le gros brun en s’avançant sur moi.

Il se tourna vers Marie.

— C’est un mateur, dans son genre, hein, bijou ? Si je lui pétais la gueule ?

Marie s’approcha à son tour. Je remarquai combien elle avait les yeux cernés. Son vison semblait flétri dans la clarté morose du globe.

— Oh ! fichez le camp, je vous ai assez vu, dit-elle à son partenaire.

Il sourcilla :

— Ah ! ben ça, alors…

Puis, en mâle outragé :

— Tu disais pas ça, y a un instant, hein, ma salope !

Marie baissa la tête et mit la main sur la poignée de la portière.

— Je peux monter ? demanda-t-elle.

Elle prit place dans ma voiture sans attendre mon acquiescement. Un certain désarroi se lut sur la physionomie niaise du joufflu.

— Vous voulez que je vous dise ? cracha-t-il enfin : vous êtes deux dingues, aussi bien cherchés que trouvés !

Il me tourna le dos et s’éloigna à longues enjambées, un peu comme il dansait le tango naguère.

Je repris ma place au volant et me tournai vers Marie. La femme blonde hocha misérablement la tête, puis elle m’arracha ma cigarette des lèvres pour la fumer.

— Il a raison, soupirai-je, vous êtes une sacrée foutue salope.

Elle fit un signe affirmatif.

— La dernière des putes ! grondai-je.

Elle baissa la vitre d’un geste lent et secoua la cendre de la cigarette à l’extérieur.

— Une putain se fait payer, objecta-t-elle.

Ce fut plus fort que moi : je la giflai d’un revers de main. Le bout incandescent de la cigarette me brûla et ses dents me meurtrirent. Marie n’eut pas un gémissement, pas une protestation. Elle s’affaira pour retrouver la cigarette perdue dans les plis de son vison. Déjà une odeur de fourrure brûlée se dégageait. J’aperçus la cigarette sur la poche plaquée du manteau et la jetai dans la rue.

— Si nous allions boire le dernier ? suggéra ma compagne comme si absolument rien d’insolite ne se fût produit.

Elle ajouta :

— Ma voiture est garée devant la Coupole.

*

Des gens soupaient dans une ambiance confuse de brasserie. Des senteurs de choucroute dominaient.

— C’est pour manger ? demanda un garçon affairé.

— Non, c’est pour boire !

— Alors mettez-vous en terrasse, si vous voulez bien.

En cette saison, la terrasse était bien entendu vitrée. Nous prîmes place sous la rampe à infrarouge chargée de la chauffer. Marie écarta son manteau. Je constatai que sa robe était vilainement fripée. Elle n’avait même pas dû se dévêtir pour faire l’amour.

— À la hussarde ? fis-je en désignant la robe froissée.

— Naturellement, répondit-elle.

Près de nous, de jeunes intellectuels crasseux bâtissaient un monde nouveau, qui, à mon avis, manquait encore de hardiesse.

Une espèce de timidité nous paralysa. Nous n’osions plus nous regarder ni nous parler. J’avais l’impression déroutante qu’il venait de m’arriver quelque chose d’important. Je commandai deux scotches, mais les whiskies qu’on boit dans une brasserie n’ont rien de commun avec ceux que l’on vous sert dans les bars feutrés. Ils s’y démocratisent, deviennent de banales consommations chichement calibrées. Marie but le sien d’un trait. Lorsqu’elle reposa son verre, j’aperçus des traces de sang mêlées à celles de son rouge à lèvres ; alors je levai les yeux sur elle et je vis que sa lèvre inférieure avait éclaté. Elle était gonflée, violacée, lui composait un vilain rictus. Cependant je n’éprouvai pas le moindre remords. Je me sentais concerné par son acte : un obscur besoin de la châtier continuait de me tarauder.

— Vous n’avez pas honte ? finis-je par demander, presque timidement.

Elle sourit :

— Honte de quoi ?

— Vous me dégoûtez… Ce type niais qui vous appelait bijou et qui marchait devant vous, comme on marche devant son chien. Quelle honte !

— Je ne peux pas leur demander, en plus, d’être poètes, riposta Marie.

— Vous n’êtes qu’une truie !

— À mes heures, seulement à mes heures ; de même que vous êtes sans doute un porc aux vôtres.

Elle éleva son verre vide, comme pour m’inciter à renouveler sa consommation.

— Et de quel droit me faites-vous une scène ?

— Je ne vous fais pas de scène !

— Vous me suivez, vous me giflez, vous me traitez de truie et de salope, que vous faut-il de plus !

Le garçon passant à proximité, elle lui montra son verre et il le lui prit des mains.

— On dirait que vous liquidez des rancœurs accumulées, poursuivit-elle. Pour quelles raisons avez-vous divorcé ?

Je pensai à Martine. À la manière dont elle encourageait les hommes, d’un regard, d’un sourire, à la façon dont, ensuite, elle calmait ma jalousie d’un regard et d’un sourire presque pareils à ceux qui l’avaient provoquée. L’amour que j’avais d’elle me donnait la crédulité des grands jaloux. J’étais devenu crédule par vocation. Et puis un jour ce sortilège conjugal cessa et un dégoût, inconscient d’abord, s’insinua dans ma tendresse. Je crus, un temps, qu’il s’agissait d’une évolution normale de nos rapports, qu’un couple devait subir ces louches atteintes et les surmonter pour accomplir tout son trajet. Mais le moment arriva où la séparation me parut être aussi sacramentelle que l’union. Pourquoi l’Église qui se prétend étroitement humaine n’a-t-elle pas institué le sacrement du démariage ?

— Vous ne me répondez pas ? murmura ma compagne.

— Je ne VOUS réponds pas, je ME réponds, excusez-moi.

Elle rafla le nouveau whisky sur le plateau du serveur qui survenait, l’avala avant que le garçon ait eu le temps de déposer le ticket de débit sur notre table.

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