Frédéric Dard - À San Pedro ou ailleurs…

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VOUS CROYEZ QUE LES MOUCHES AIMENT LE WHISKY ?
IL y a des gens bizarres dans les bars, la nuit…
Des hommes et des femmes accrochés à la rampe du comptoir pour « laisser souffler » leur destin.
Des hommes, des femmes qui se regardent, qui se sourient… se disent quelques mots, n'importe lesquels :
VOUS CROYEZ QUE LES MOUCHES AIMENT LE WHISKY ?
Et puis ils repartent dans la nuit, à la recherche d'un impossible bonheur, à la recherche d'eux-mêmes.
Ils s'en ont plus loin.
A San Pedro…
Ou ailleurs.
VOUS CROYEZ QUE LES MOUCHES AIMENT LE WHISKY ?

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— Madame avait soif, remarqua-t-il.

— Elle a encore soif ! dit Marie.

— Un autre scotch ? demanda l’homme et se tournant vers moi.

— Deux autres, rectifiai-je.

— Non, décréta brusquement la jeune femme, ça suffit. Je rentre.

Je payai nos consommations et nous quittâmes la terrasse surchauffée. Marie avait les joues rouges. Une croûte noirâtre et vernissée venait de se former sur sa lèvre meurtrie.

Une fois sur le trottoir, elle respira profondément.

— Je crevais de chaleur, sous cette foutue rampe électrique.

— Alors, on se quitte ?

Elle opina, referma son manteau, me tendit la main après une courte hésitation.

— Tout le monde se quitte, toujours…

Je fus surpris par la douceur de sa main. Je ne me décidai pas à la lui lâcher. Je fixai le fronton d’un cinéma, en face, où s’étalait la photographie monstrueusement agrandie d’un acteur américain dont je ne me rappelais plus le nom.

— On va se revoir ? insistai-je, certain déjà de sa réponse.

— Oh ! non, dit-elle précipitamment.

— Pourquoi ?

— Voyons, vous sentez bien que ça n’est pas possible !

Elle sortit ses clés de voiture de la poche de son manteau.

— Curieuse soirée, ajouta-t-elle en retirant sa main de la mienne.

Après quoi elle monta dans une Austin 1 100 blanche stationnée au beau milieu du passage clouté. Elle manœuvra avec brusquerie pour la décoller du trottoir. Ce fut au moment précis où, dégagée, elle démarrait sur le boulevard qu’il y eut cette sorte d’explosion terrible en moi. Tout mon individu fut secoué par un cri immense, profond comme un cri de terreur.

— Marie !

L’auto filait déjà. Je m’élançai derrière elle. La conductrice ne s’aperçut pas tout de suite de ma galopade car les femmes ne regardent généralement dans leur rétroviseur que pour recharger leur rouge à lèvres. Mais elle dut ralentir au carrefour et, dans un rush insensé je parvins à la rejoindre. Mon poing s’abattit sur le toit carré de la voiture. Elle freina sec et entrouvrit sa portière pour voir ce qui se passait. Haletant, je me laissais tomber à genoux sur la chaussée mouillée. J’enfouis mon visage dans les plis de son manteau, et j’éclatai en sanglots comme un gosse. Les voitures qui suivaient celle de Marie klaxonnèrent, puis la contournèrent. Sa main douce se posa sur ma nuque, la massant doucement.

— Je sais, murmura-t-elle, je sais…

Elle s’inclina et posa sa bouche sur mon cou.

— Allons, relevez-vous : on nous regarde !

Hébété, je me redressais. À la lumière du plafonnier, je m’aperçus qu’elle avait quitté ses souliers pour conduire. Je voyais distinctement son pied à travers les mailles fragiles du bas à peine teinté.

Marie me refoula d’une main ferme. Lorsque je fus suffisamment écarté de sa voiture elle claqua sa portière. Avant de redémarrer elle baissa la vitre de son côté, passa son étonnant visage à l’extérieur et me tendit un sourire pitoyable.

— Je vais vous faire un aveu, balbutia-t-elle : tu sens bon !

Elle exécuta un départ foudroyant et je restai planté au milieu du boulevard, devant une alignée de gens surpris qui me regardaient.

Je me sentais nu et pétrifié comme un arbre mort.

CHAPITRE III

Un confus sentiment de honte hanta mon sommeil. Lorsque le valet de chambre m’apporta mon petit déjeuner, à huit heures, comme chaque matin, et qu’il ouvrit les rideaux de ma chambre, la lumière du jour me déclencha un violent mal de tête.

Depuis mon enfance je traîne derrière moi un chapelet de moments honteux qui s’allonge au fil des ans. Les instants où je fus ridicule, vil, méchant ou lâche restent plantés dans ma mémoire comme des récifs que le flot de ma vie ne parvient pas à attaquer. Ils sont les piédestaux de ma modestie. Grâce à eux mes succès ne m’ont jamais grisé.

Dans la clarté bleuâtre de la chambre, je sus que mon aventure de la nuit venait de prendre place dans la laide cohorte des souvenirs maudits. J’aurais beau essayer de l’extirper de moi, rien ne pourrait faire qu’elle n’ait pas été. Désormais, elle altérerait un peu plus la maussade idée que je me faisais de moi-même.

— Monsieur a mal dormi ? observa Paul en installant le plateau sur mes genoux.

— Quel temps fait-il ? éludai-je.

— Couci-couça, Monsieur. Mars, c’est mars, que voulez-vous…

J’admirai la tranquillité de l’employé ; sa sereine vision des choses.

— C’est vrai, reconnus-je : mars, c’est mars, Paul.

Il se retira.

Je bus, coup sur coup, mon jus d’orange et ma tasse de café noir. Des ondes douloureuses continuaient de déferler dans ma tête, mais je savais qu’une longue douche froide finirait par les espacer et qu’après un léger whisky noyé d’eau gazeuse je serai paradoxalement guéri de mes excès. Un lent balancement intérieur sapait mon énergie. Mon regard tomba sur ma chemise de la veille, soigneusement accrochée à un dossier de chaise, bien que je ne remette jamais deux jours de suite la même chemise. Une petite tache de sang fleurissait le col. Elle provenait du baiser de Marie. Je m’efforçai de dissiper l’émotion qui me gagnait. Je n’allais tout de même pas me laisser envahir par le souvenir de cette névrosée…

Le téléphone sonna. Il s’agissait de Barnaque, le réalisateur chez qui je travaillais depuis quelque temps sur un nouveau film.

— Je ne vous réveille pas, Jean ?

— J’ai déjà pris mon petit déjeuner.

— C’est simplement pour vous dire que Marcé veut nous voir pour parler du scénario.

— Parler du scénario signifie le discuter. Il y a un os ?

— Il ne m’a pas dit, vous savez combien il est laconique parfois ?

— Oui, quand ça va mal, grommelai-je. Alors, programme ?

— Comme on est samedi, il nous attend à sa campagne.

— À quelle heure ?

— Le plus tôt possible, on bouffera là-bas.

— C’est la grande séance décidément !

Barnaque eut un rire inquiet et raccrocha. J’étais mortifié parce que Marcé avait chargé Barnaque de me prévenir au lieu de me téléphoner personnellement. Pour qui le connaissait, cela voulait dire que j’allais porter le chapeau.

*

Le portail blanc de la « Commanderie » était grand ouvert et j’aperçus la grosse Jaguar de Barnaque sur le terre-plein réservé aux voitures des visiteurs.

Un vieux jardinier remuait la terre d’un massif sous la petite pluie oblique qui noyait la campagne. Je stoppai et me mis à la recherche de mon scénario. Il avait glissé du siège voisin et gisait sur le plancher de l’auto. En le ramassant, je sentis le contact d’un objet mou, je découvris alors un sac à main de daim noir que je reconnus aussitôt pour être celui de Marie. Elle l’avait oublié dans ma voiture, la veille.

Je fus surpris par la violence de mon émotion. Mon cœur se mit à cogner anormalement tandis qu’un court instant ma vue se brouillait. Cet objet noir, doux sous mes doigts comme la main de la jeune femme, m’intimidait ; en même temps il me causait une allégresse qui ressemblait à du bonheur. D’un geste fébrile j’actionnai le fermoir d’or pour procéder à l’inventaire du réticule. Il contenait un tube de rouge à lèvres, un poudrier, un trousseau de clés, une liasse de billets de banque et un petit étui de cuir renfermant les papiers de voiture et le permis de conduire de Marie.

En fait, elle ne se prénommait pas Marie, mais Danièle. Son mensonge me blessa comme une insulte.

Danièle Carbon . Nom de jeune fille : Derny . À la rubrique « domicile », je lus : « Les étangs-Montfort-l’Amaury ».

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