Frédéric Dard - À San Pedro ou ailleurs…

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VOUS CROYEZ QUE LES MOUCHES AIMENT LE WHISKY ?
IL y a des gens bizarres dans les bars, la nuit…
Des hommes et des femmes accrochés à la rampe du comptoir pour « laisser souffler » leur destin.
Des hommes, des femmes qui se regardent, qui se sourient… se disent quelques mots, n'importe lesquels :
VOUS CROYEZ QUE LES MOUCHES AIMENT LE WHISKY ?
Et puis ils repartent dans la nuit, à la recherche d'un impossible bonheur, à la recherche d'eux-mêmes.
Ils s'en ont plus loin.
A San Pedro…
Ou ailleurs.
VOUS CROYEZ QUE LES MOUCHES AIMENT LE WHISKY ?

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— Ce serait quoi, comme livre ?

— Je ne sais pas encore. Probablement une histoire d’amour. Il n’y a que cela d’intéressant à raconter. Un homme et une femme. Un homme et un homme, une femme et une femme, ou un homme et son chien ! Qu’importe ! Un prêtre et son Dieu. Un révolutionnaire et son idéologie ! Un drogué et sa seringue. L’amour, quoi ! Sous toutes ses formes. Tiens, je vais écrire ton histoire. Carbon qui t’envoie un billet pour Abidjan, votre première nuit à l’hôtel du Parc. Votre vie en brousse. Son accident. Votre installation dans la Tour de Contrôle de Montfort-l’Amaury, tes fugues, nous deux… Un roman, quoi ! Si tu as un brin de style, tu peux en fabriquer un avec n’importe quel bout d’existence. Le monsieur qui nous a loué le chalet, par exemple… Il vit avec son grand fils. Tous les deux déblaient la neige devant les portes des propriétés dont ils assument la gérance. Bon : ils pensent en déblayant cette neige, hein ? Ils ont des préoccupations différentes, des rêves, des souvenirs, des espoirs. Intéressant si on s’y intéresse. Tu t’attardes un instant au seuil d’un individu. Tu regardes, tu essaies de comprendre. Tu racontes ce que tu crois avoir compris. Ça te dirait que j’écrive ce que je crois avoir compris de ta vie, Danièle ?

Elle boutonnait son manteau troïka qui la faisait ressembler à une fée des neiges, toute blonde.

— Il vaudrait mieux écrire ce que tu crois avoir compris de la tienne, Jean.

— Tu crois ?

— Oui. Ça t’aiderait à voir clair en toi.

Nous descendions la route en épingle à cheveux. Des gamins blonds aux joues écarlates faisaient de la luge dans un champ. Un sentier coupait la pente et on voyait s’y promener de vieilles Anglaises en bottillons.

— Bon, ma vie… Mais par quel bout l’attraper ?

— Par le commencement… Ta jambe ne te fait pas souffrir ?

— Non, je la sens guérir.

Je marchais en boitant légèrement, plus à cause de l’ankylose que du fait de la blessure.

— Je ne vais pas attaquer par ma petite enfance, dis, Danièle ? Des têtes penchées sur moi… Des odeurs… Les jouets… La mort de bon papa (brusquement parti au ciel). Ce serait de la masturbation mentale.

— Ton premier amour ? suggéra ma maîtresse. Raconte-moi, tu veux ?

— Non. Je n’ai pas le droit. Et puis je n’ai plus de premier amour puisque j’en ai eu d’autres.

— C’est vrai.

Le chemin débouchait sur la grand-rue. Comme nous empruntions cette dernière, un traîneau attelé d’un cheval plein de sonnailles et de pompons stoppa. Deux dames en descendirent. Pendant que la plus âgée réglait la course, je proposai à Danièle de fréter le romantique véhicule pour faire le tour du pays. C’était un beau traîneau vert, avec ces motifs naïfs et gracieux qui caractérisent l’Oberland Bernois.

J’aidai ma compagne à grimper sur la banquette arrière.

— Mais, c’est Jean Debise ! s’écria l’une des précédentes passagères.

Je reconnus Katy Klin, la directrice d’un théâtre parisien, une vieille beauté cent fois ravalée dont on sentait le maquillage à la merci d’un éclat de rire.

Je pressai sa main parcheminée.

— Permettez-moi de vous présenter Danièle, ma femme !

Elle sourit à Danièle, éberluée au milieu des peaux de bique.

— Ravie ! Je ne savais pas que vous vous étiez remarié, cher Jean Debise !

Pour une théâtreuse comme elle, il était impossible de dissocier mon prénom de mon patronyme car les deux constituaient une raison sociale.

Je clignai de l’œil.

— C’est tout récent, vous êtes la première à le savoir, chère vous !

Inconcevable également que je l’appellasse autrement que « chère vous » ou, à la rigueur « ma belle amie ».

Elle gloussa d’aise, ravie ! Elle avait l’âge où l’on ne peut plus jouir que des secrets des autres.

— Non ! C’est un secret suisse ?

— Je compte sur votre discrétion, car je tiens à savourer ma lune de miel.

— Promis, juré, pour qui me prend-il, ce Jean Debise ?

Pour une vieille concierge mal crépie.

— Elle est blonde et s’appelle Danièle ! se pâma la guenon. Elle est jolie. Elle a des yeux pervenche ! Car ils sont pervenche, ces grands yeux-là, n’est-ce pas ? poursuivit la dame en sortant des lunettes de sa poche pour les appliquer sur ses yeux sans en écarter les branches.

Danièle était au supplice.

— Tous mes compliments, jolie petite madame, continuait la bavarde, vous venez d’épouser l’un des hommes les plus doués de sa génération.

(Et allez donc !)

— Jurez-moi que vous allez lui faire écrire une pièce pour mon théâtre, enchaîna Katy Klin. Avec son sens du dialogue, il nous pondrait un chef-d’œuvre, le vilain brigand ! Et ça le changerait de son hideux cinématographe…

Elle s’abstint de nous présenter sa compagne, d’où je conclus qu’il devait s’agir de sa femme de chambre. Nous eûmes toutes les peines du monde à nous défaire d’elle.

— Je suis descendue au Palace , vous me jurez de venir prendre le thé un de ces après-midi ?

— Promis !

— À bientôt, les tourtereaux !

Elle nous envoya des baisers jusqu’à ce que nous fussions hors de vue.

— Pourquoi as-tu dit à cette horrible vieillarde que nous étions mariés ? demanda Danièle.

— Pour voir la tête que tu ferais.

— Je ne trouve pas ça drôle.

— La perspective de passer pour mon épouse te déplaît ?

— Ce jeu est dégradant.

Elle se tassa dans les fourrures qui sentaient l’étable et le moisi.

— Ne m’en veuille pas, Danièle ! D’accord, c’est une blague de mauvais goût, mais ce n’est qu’une blague !

Je glissai ma main sous la couverture et me mis à caresser sa jambe jusqu’à ce que je rencontre la chair tiède.

— Tu crois que tu deviendras ma femme, un jour ?

— Ce sont les gens libres qui se marient, Jean.

— Et ce sont les femmes aimantes qui se rendent libres. Je parie qu’il consentirait au divorce, le papa Carbon.

— Si je le lui demandais, probablement…

— Seulement tu ne comptes pas le lui demander !

— Je lui impose déjà mon absence, ça me paraît suffisant pour l’instant.

Le cocher se retourna. Un vieux, maigre, avec des lunettes ébréchées, les joues râpeuses, un bonnet de laine bleue. Il me posa une question en allemand, probablement à propos de l’itinéraire que je souhaitais. Par signes, je lui fis comprendre qu’il pouvait nous promener où bon lui semblait.

L’air était léger et vif. Les clochettes des harnais sonnaient clair. Les fers du traîneau crissaient sur la neige durcie.

Mon Dieu ! Comme Danièle était belle !

Les montagnes étincelantes ruisselaient de poudre de diamant. On voyait descendre ou s’élever des œufs de couleur, chargés de skis, sur le ciel intact.

— Sais-tu où j’ai pris la décision de t’amener ici, Danièle ? Sur la plage de San Pedro.

— Ça te ressemble, soupira-t-elle.

— Quoi donc ?

— Cette manie de vivre au futur. Présentement, en quel lieu et avec qui vis-tu, Jean ?

— Ici, avec toi ! Et j’y suis à ce point heureux que mon futur n’est que l’infinie prolongation de ce présent. Je t’en supplie, mon amour, envisage ta liberté. Commence d’y penser, calmement, sans effroi, afin que lentement, comme se constitue une gangue calcaire, elle devienne une réalité…

« Si j’ai prétendu que tu étais ma femme, à cette chouette enfarinée, c’est pour commencer à créer une espèce de certitude, je crois. Bien souvent, la vérité, c’est un mensonge qui a réussi, chérie. Essayons de réussir le mien. »

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