Frédéric Dard - À San Pedro ou ailleurs…

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À San Pedro ou ailleurs…: краткое содержание, описание и аннотация

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VOUS CROYEZ QUE LES MOUCHES AIMENT LE WHISKY ?
IL y a des gens bizarres dans les bars, la nuit…
Des hommes et des femmes accrochés à la rampe du comptoir pour « laisser souffler » leur destin.
Des hommes, des femmes qui se regardent, qui se sourient… se disent quelques mots, n'importe lesquels :
VOUS CROYEZ QUE LES MOUCHES AIMENT LE WHISKY ?
Et puis ils repartent dans la nuit, à la recherche d'un impossible bonheur, à la recherche d'eux-mêmes.
Ils s'en ont plus loin.
A San Pedro…
Ou ailleurs.
VOUS CROYEZ QUE LES MOUCHES AIMENT LE WHISKY ?

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Je comptai mentalement ses élancements de foreuse. Un, deux, trois, quatre… J’adressai une moue à Danièle :

— Il n’est pas rentré.

Elle laissa sonner encore. Sa figure se transformait à vue d’œil, c’était spectaculaire. Une pâleur cireuse l’envahissait, ses narines se creusaient tandis que sa lèvre inférieure se mettait à trembloter.

— On doit répondre, balbutia-t-elle. Thérésa…

— Elle sera allée faire des courses…

Un déclic que je n’attendais plus se produisit.

— J’écoute ? grogna l’organe sourd de Carbon.

Danièle faillit s’évanouir. Elle avala plusieurs fois sa salive avant de balbutier :

— Julien ?

— Oh ! c’est toi, Fifille !

Il avait sa grosse voix normale, basse et vibrante. Une voix d’adjudant commandant un maniement d’armes.

— Oui, je voulais savoir…

— Tu voulais savoir quoi, petite ?

— Si tu étais rentré.

— Je suis rentré.

— Comment tu allais…

— Je vais bien. Pas vite, mais bien ! Et de ton côté, ça marche ?

Je n’avais jamais écouté une conversation téléphonique aussi banale, et pourtant, quelque chose de très dramatique se dégageait de chaque phrase innocente.

— Oui, répondit Danièle.

— T’as besoin de rien, Fifille ?

— Non !

— Où tu es, là ?

— En Suisse.

— Tu skies ?

— Non.

— T’as tort. Je sais que moi, si j’étais pas déguisé en limace… Tu veux que je te fasse rigoler ? Hamlet couche dans ton lit depuis que t’es absente.

Des larmes s’accumulèrent sur les paupières inférieures de Danièle. Je lui adressai un petit « Tsst tsst » désinvolte.

— Il va te jouer le morceau de bravoure de « La femme du boulanger », chuchotai-je.

Mais Carbon continuait, toujours du même ton rudement affable :

— L’effet que ça me fait le matin, quand j’aperçois ce bestiau à ta place, près de mon lit !

Il rit.

— Tu es gentille d’avoir appelé, Fifille. Tu penses rentrer bientôt ?

Il y eut un silence. Danièle se mit à secouer frénétiquement la tête et à bredouiller, de plus en plus fort :

— Je ne sais pas. Je ne sais pas ! Je ne sais pas !

Elle lâcha le combiné et s’abattit sur le lit en proie à une véritable crise de nerfs. Je ramassai l’appareil.

— Allô, monsieur Carbon ?

— Salut, Jean, qu’est-ce qui lui arrive, elle pleure ?

Sa cordialité paraissait spontanée.

— Oui, elle pleure. Je tiens à vous dire devant elle que si elle veut rentrer je ne ferai rien pour l’en empêcher.

— Je m’en doute, mon garçon. D’ailleurs on ne retient pas une femme qui veut partir. Pendant que je vous ai au fil, laissez-moi vous dire…

Il se racla la gorge.

— Vous pouvez me rendre visite tous les deux à l’occasion, si ça vous arrange.

Mes doigts blanchirent sur le combiné :

— Vous êtes un vieux salaud, Carbon, et vous n’avez aucune dignité !

Là-dessus je raccrochai. Effrayée par mon éclat, Danièle venait de se dresser sur son séant. Je lui lançai mon poing dans la figure et sortis en claquant si fortement la porte qu’elle se fendit.

*

Habituellement (car en trois jours nous avions contracté des habitudes) nous prenions notre bain ensemble. Furieux, je m’enfermai dans la salle d’eau et me douchai copieusement. Peut-être Danièle essaya-t-elle de m’y rejoindre, mais le bruit de l’eau cinglant impétueusement mes reins couvrit celui du loquet. J’espérais que la douche me calmerait. Au bout d’un quart d’heure, je compris qu’elle m’arracherait la peau avant d’avoir apaisé ma rage. Quand j’écartai le rideau de plastique, la salle de bains était ruisselante d’une épaisse buée. Le miroir du lavabo ressemblait à une cloison en verre dépoli. Renonçant à me raser, je sortis, vêtu d’une seule serviette nouée à la taille. Une bonne odeur de café m’arrivait de la cuisine. Dans le salon, la radio diffusait un bulletin d’information. J’allai me planter devant la large baie ensoleillée. À cet instant, un petit train bleu ciel passa en frétillant sur le viaduc. Des gens tranquilles le peuplaient, qui regardaient défiler les chalets aux toits frangés de longues stalactites dégoulinantes. La paix du paysage me fit du bien. Je m’y roulais comme, étant enfant, je me roulais sur les pentes douces d’une colline mauve de thym sauvage.

— Ah, tu es là ? fit Danièle, d’une voix sans rancune.

— Non, je fais semblant, ripostai-je.

— Qu’est-ce que tu regardes ?

J’eus un geste large pour embrasser les deux vallées en « Y » qui accomplissaient leur jonction au pied de notre chalet.

— Ça !

— À quoi penses-tu ?

— Je pense que les hommes ne sont pas dignes de la nature. C’est de la confiture donnée à des cochons ! Ma mère dixit !

Il y eut un silence. Puis elle s’approcha et posa sa joue sur mon dos nu.

— Je t’ai fait mal ? demandai-je sans me retourner.

— Moi je t’ai fait DU mal, c’est pire.

Je la regardai. Elle avait une marque rose sous l’œil droit, accompagnée d’une légère enflure.

— Cela fait donc deux fois en quinze jours que je te frappe ; je me dégoûte.

— Il ne faut pas, je t’aime. C’est moi qui te demande pardon…

Danièle paraissait s’être complètement reprise. Elle souriait.

— Tu es rassurée à propos de ton bonhomme, n’est-ce pas, alors tu te sens bien ?

Elle se rembrunit.

— Tu viens déjeuner, c’est prêt.

Il restait des croissants de la veille, qu’elle avait ranimés en les passant au four. J’en mangeai un, du bout des dents.

— Tu veux que je te dise, Danièle ? Tu es une chienne ! Tu vas finir par retourner chez ton maître, comme votre saloperie de danois.

— Qu’en sais-tu ?

— Tu avais besoin qu’il te siffle. Maintenant c’est fait. Tu vas pouvoir regagner ta niche…

Elle secoua la tête.

— Tu confonds les remords et les regrets, Jean.

Nous achevâmes de prendre notre café en fixant obstinément les petits carreaux de la nappe. Je sentais croître son anxiété. Une question tourmentait Danièle, qu’elle n’osait pas poser. Et puis elle plongea tandis qu’elle débarrassait la table.

— Pourquoi l’as-tu traité de salaud ?

— Oh ! c’est vrai que tu avais lâché l’écouteur. Il proposait qu’on lui fasse des petites visites amicales, toi et moi. C’est un mari épatant.

— Tu ne le connais pas.

— Ce que je sais de lui me suffit ; ma curiosité de l’humain s’exerce dans d’autres domaines. Il fait un temps mémorable, veux-tu que nous descendions en ville ?

— Notre tête-à-tête commence à te peser ? demanda-t-elle.

Je posai un baiser sur la marque rose de mon coup de poing.

— Depuis tout à l’heure, on ne peut plus appeler ça un tête-à-tête, Danièle. Il y a comme une paire de béquilles entre nous. Tu aimerais faire du ski ?

— Non.

— Allons faire des courses. J’ai envie d’acheter du papier et de le noircir. Quand je reste un certain temps sans travailler, je me sens dangereusement inutile et je cafarde.

— Tu as un film en cours ces temps-ci ?

— J’avais. Mais je n’ai plus qu’un amour en cours. Et je ne voudrais pas l’abandonner, lui non plus.

À Paris on devait faire des gorges chaudes à propos de ma disparition. Marcé ne me pardonnerait jamais mon lâchage, car il était rancunier comme un mulet.

— Que vas-tu écrire ?

— J’ai envie de commencer un livre.

— Tu en as déjà écrit ?

— À mes tout débuts je publiais des romans-feuilletons dans des journaux vaguement pornos. Style : « Quand il découvrit ses longues jambes gainées de nylon », tu vois le genre ? Je commence à en avoir ma claque du cinéma et de ses gens capricieux. Je voudrais, une fois dans ma vie, faire œuvre d’artiste. Il y a trop de monde sur un film, on est ballotté par trop d’avis contradictoires. Les producs, à la rigueur, on en trouve de pas cons, mais ils sont eux-mêmes tributaires du distributeur, et alors les choses commencent à se gâter. Et puis le metteur en scène a son optique, les vedettes ont la leur ; bref, une bonne demi-douzaine de personnes importantes exigent qu’on fasse leur film à elles, ta personnalité au milieu de ce tohu-bohu, elle donne de la bande ! Tandis qu’un livre, ou une pièce de théâtre, c’est un travail de solitaire… On te le prend ou on ne te le prend pas. Tu restes le propriétaire et l’unique responsable de tes élucubrations.

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