Frédéric Dard - À San Pedro ou ailleurs…

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À San Pedro ou ailleurs…: краткое содержание, описание и аннотация

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VOUS CROYEZ QUE LES MOUCHES AIMENT LE WHISKY ?
IL y a des gens bizarres dans les bars, la nuit…
Des hommes et des femmes accrochés à la rampe du comptoir pour « laisser souffler » leur destin.
Des hommes, des femmes qui se regardent, qui se sourient… se disent quelques mots, n'importe lesquels :
VOUS CROYEZ QUE LES MOUCHES AIMENT LE WHISKY ?
Et puis ils repartent dans la nuit, à la recherche d'un impossible bonheur, à la recherche d'eux-mêmes.
Ils s'en ont plus loin.
A San Pedro…
Ou ailleurs.
VOUS CROYEZ QUE LES MOUCHES AIMENT LE WHISKY ?

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Nous le hissâmes sur le plateau et il s’acagnarda comme il put contre un montant. Danièle hésita, puis grimpa à l’avant. Avait-elle peur d’affronter trop vite son mari, ou bien préférait-elle nous laisser seuls ?

Je m’assis face à Carbon. Le camion démarra en tanguant sur les fondrières. Je cherchai quelque chose à dire pour rompre la tension de notre intimité, mais Carbon regardait obstinément ailleurs… Cette fois, je regrettai l’absence d’Honoré, après avoir, tout à l’heure, déploré sa présence. Il faisait chaud. Un vaste soleil couvrait cette nature en chantier. Partout des bulldozers, des pelleteuses, des camions, des pics pneumatiques grondaient, foraient et concassaient rageusement. Les hommes semblaient saisis d’une folie destructrice. Les arbres tombaient en lisière des clairières et la terre rouge, éventrée, se laissait arracher de tentaculeuses racines.

— Quel gâchis ! murmura mon compagnon.

Parlait-il des travaux ou de notre situation ?

Nous traversâmes un hameau de petites cases délabrées devant lesquelles des poules chétives et des enfants nus aux nombrils proéminents s’ébattaient en piaillant.

Un peu à l’écart, un vieux Noir tournait en rond, les mains au dos, tel un écolier puni. Il avait un énorme bloc de pierre en équilibre sur sa tête.

— Il fait une pénitence, murmura Carbon.

Tout le monde, autour de notre camion, semblait heureux sous le soleil. Y compris le vieillard au bloc de pierre qui touchait, en se martyrisant de la sorte, un acompte sur des félicités supra-terrestres.

— Écoutez, monsieur Carbon, il faut que je vous dise…

Il planta son gros regard bleu sur moi.

— Quoi ?

— Non, rien…

— Évidemment, ajouta-t-il.

Il n’y avait rien à dire. La situation parlait toute seule…

Parvenus au Relais, nous descendîmes mon compagnon du plateau. Avec des gestes forts et précis, il cala ses gros bras dans les supports en demi-cercle des béquilles, puis il resta immobile et nous dûmes l’attendre pour franchir l’enceinte de bambou du relais. Il nous toisa et demanda :

— Il n’y a pas d’avion prévu, aujourd’hui ?

— Non, fit Lombard.

— Par la route, Sassandra est à combien d’ici ?

— Soixante kilomètres.

— Soit une heure et demie de camion, hé ?

— En effet, monsieur Carbon.

— Bon, vous allez y conduire monsieur… heu !… Jean. Faut qu’il voie un toubib d’urgence ! Laissez-lui le temps de faire ses valises parce qu’ensuite il retournera en France se soigner, pas vrai, monsieur… Jean ?

— Je verrai, essayai-je d’ergoter.

— C’est vu ! La santé avant tout, mon vieux ! Un beau gosse comme vous avec un pilon, ça la foutrait mal.

Il souleva sa béquille droite et donna une tape qui réussissait à être polissonne sur les fesses de Danièle.

— Tu viens, Fifille ?

Elle ne bronchait pas. Il réitéra son coup de béquille.

— On va casser une croûte, les émotions, ça creuse…

Lombard remonta dans son camion pour aller chercher Honoré et le matériel. Je pris la direction de ma hutte.

Au bout de quelques pas, Danièle me rejoignit en courant.

— Jean ! haleta la jeune femme. Oh ! Jean, écoute-moi.

Elle pleurait. Je désignai le « J » qui frémissait sur sa cuisse.

— Il signifiait Jean ou Julien, lorsqu’on te l’a tatoué ? demandai-je.

Elle secoua la tête, ses sanglots l’étouffaient.

— Je vais te dire, poursuivis-je, il signifiait les deux, voilà la vérité. Tu m’emmerdes, Danièle. Adieu !

*

J’achevais de faire mes valises lorsque M me Garcin entra dans ma hutte, portant une boîte verte frappée de la croix rouge.

— Il paraît que vous êtes blessé ? s’inquiéta-t-elle, je viens d’apprendre la chose par Alain. Montrez un peu.

J’écartai les lambeaux de mon pantalon.

— Mais c’est de la démence de rester comme ça ! s’écria-t-elle.

— Je suis dément, chère madame.

— Asseyez-vous, je vais toujours désinfecter la plaie.

Elle déboucla sa trousse de secouriste et se mit à me soigner avec dextérité. Elle avait des gestes précis et énergiques.

— L’infection est interne, assura l’hôtesse, à mon avis, ce coup d’hélice n’a pas été une mauvaise chose.

— Vous avez été infirmière ?

— Au contraire : je le suis devenue. Notre Relais est une petite succursale de l’hôpital Saint-Louis. On y soigne un peu tout et surtout les maladies vénériennes. La blennorragie sévit dans le coin. Chaque semaine des garçons viennent me voir, tout penauds. Ils prétendent pudiquement qu’ils se sont coincés « le chose » en dormant, ce qui est une manière délicate de justifier leurs gonocoques. Je vous fais mal ?

— Ça brûle, mais allez-y !

— Je suis navrée de vous voir partir. En somme, votre séjour ici aura été un fiasco…

Lombard ne lui avait parlé que de ma blessure. Elle ignorait mes démêlés avec les Carbon.

— Un fiasco complet, renchéris-je. Pourtant je crois que je n’oublierai jamais votre établissement.

Cyprien vint chercher mes bagages et m’avertit que le camion était prêt. Je pris congé de M me Garcin et contournai ma hutte pour éviter de passer devant celle de mes voisins. Nous n’avions plus rien à nous dire. Dans le fond, ma blessure facilitait les choses en me fournissant un bon prétexte pour filer.

Alain qui attendait au volant du vieux G.M.C. recula en me voyant déboucher sur la piste. Mes valises se trouvaient déjà sur le plateau du véhicule. Avant de grimper dans la cabine surchauffée toute dégoulinante d’huile, je jetai un regard d’ensemble au paysage. La mer d’un bleu infini me parut plus tranquille que les jours précédents. Je vis les huttes sagement alignées comme des ruches, les rochers peuplés d’oiseaux de mer gris cendré, les fleurettes mauves de la plage, les bananiers du jardin, le gros réservoir d’eau sur son échafaudage de bois ; puis mes yeux se portèrent sur la case des Carbon.

— Danièle, murmurai-je. C’est donc un adieu !

Les vrais adieux sont solitaires. On ne quitte vraiment un être aimé que lorsqu’il n’est plus là.

Je ne parvenais pas à m’arracher à ma contemplation.

— Je ne voudrais pas vous bousculer, dit Lombard, mais si nous pouvions faire la route avant le gros de la chaleur…

Sans un mot, je pris place à bord, sur une banquette de faux cuir, ravagée. Elle brûlait.

Lentement, le camion s’ébranla, soulevant comme toujours son nuage rouge. Des cris, derrière nous, firent stopper Lombard. Nous nous penchâmes de part et d’autre de la cabine et nous vîmes surgir Danièle. Elle courait, les cheveux au vent, dans la poussière rouge tourbillonnante qui teintait son short immaculé.

— Qu’y a-t-il ? demanda Alain d’une voix mécontente.

Nos petites histoires lui tapaient visiblement sur les nerfs. Il devait détester les complications sentimentales. Lentement, l’âge aidant, il deviendrait un type dans le genre de Carbon. Quelqu’un de calme, aux idées méthodiques.

— Pousse-toi ! me dit Danièle, je vais avec vous.

Je lui fis de la place. Elle grimpa lestement près de moi. Elle avait les joues en feu, les cheveux collés par la sueur et sentait la femme.

— On peut y aller, cette fois, oui ? ronchonna Lombard.

Quand il redémarra, je jetai presque machinalement un regard par la lunette de la cabine. J’aperçus Carbon sur le chemin. Planté entre ses béquilles scintillantes, il nous regardait partir sans un geste.

— Vous savez, madame Carbon, avertit le conducteur, je ne reviendrai pas avant la fin de la journée car je vais profiter de ce voyage à Sassandra pour y faire des courses.

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