Frédéric Dard - À San Pedro ou ailleurs…

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À San Pedro ou ailleurs…: краткое содержание, описание и аннотация

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VOUS CROYEZ QUE LES MOUCHES AIMENT LE WHISKY ?
IL y a des gens bizarres dans les bars, la nuit…
Des hommes et des femmes accrochés à la rampe du comptoir pour « laisser souffler » leur destin.
Des hommes, des femmes qui se regardent, qui se sourient… se disent quelques mots, n'importe lesquels :
VOUS CROYEZ QUE LES MOUCHES AIMENT LE WHISKY ?
Et puis ils repartent dans la nuit, à la recherche d'un impossible bonheur, à la recherche d'eux-mêmes.
Ils s'en ont plus loin.
A San Pedro…
Ou ailleurs.
VOUS CROYEZ QUE LES MOUCHES AIMENT LE WHISKY ?

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Cela faisait le quatrième jour de notre installation dans ce chalet qui, vu de la grand-rue, ressemblait à une tirelire-boîte à musique. Nous n’en étions pas sortis. Nous commandions toutes nos provisions par téléphone. Ainsi je réalisais mon vieux rêve : avoir une femme sous clé, pour son usage exclusif. Une femme à l’abri des contaminations extérieures. Nous passions le plus clair de notre temps au lit, ne nous levant que pour manger ou prendre le soleil sur le balcon. Aujourd’hui, en regardant la petite ville allongée dans la vallée, l’envie me travaillait de replonger parmi les hommes. Peut-être à cause des patineurs qui virevoltaient sur la piste et aussi des joueurs de curling, de gros messieurs tudesques pour la plupart, infiniment ridicules avec leurs genouillères capitonnées et leurs petits balais rouges dont ils se servaient pour balayer la glace devant la pierre tournoyante. Les oriflammes flottant aux nombreux mâts créaient une impression de kermesse ; celui du canton de Berne frappé de son ours mal léché, celui de Gstaad qui représentait une sorte de grue blanche sur fond rouge… Des calicots claquaient au vent de la rue principale, pour annoncer je ne sais quel match de hockey (je pouvais lire les plus gros caractères depuis le balcon, à l’aide de jumelles trouvées dans le chalet).

Pourquoi ce matin du quatrième jour différait-il des matins précédents ?

— Veux-tu que j’aille préparer le café, chérie ?

— Allons-y tous les deux, Jean ! Je ne veux pas que tu me quittes.

J’entendis sa secrète tristesse. Un petit sanglot contenu mettait de l’espace entre les mots qu’elle prononçait.

Elle quitta le lit d’une pirouette pudique, les jambes jointes. Ce matin nous n’avions pas fait l’amour avant de nous lever. Elle s’approcha de moi et m’enlaça par derrière. Je sentais ses seins nus s’écraser sur mon dos nu. C’était bon, cette femme pressée contre moi, cet air salubre et ce merveilleux paysage enneigé. Des gouttes tièdes tombèrent sur mes épaules.

— Tu pleures, Danièle ?

— Je te demande pardon. Tu n’as pas pleuré, toi, quand…

— Ah ! non, m’emportai-je, on ne va pas se référer sans arrêt à ma femme ! Oui, j’ai pleuré, j’ai beaucoup pleuré ! On pleure toujours la mort d’un être familier, non ? Un ménage, c’est un être familier. Quand mon ménage est mort, je l’ai pleuré, comme Martine l’a pleuré, j’espère, entre les bras de ses amants.

Je m’éloignai de la croisée.

— Alors pleure, Danièle ! Pleure…

Elle cacha son visage dans ses mains.

— Tu comprends, il est si diminué…

— Il a vécu longtemps avant de te rencontrer, il vivra après. Le temps aidant, tu deviendras une parenthèse dans sa vie. Il est réellement devenu impuissant, oui ou non ?

Elle acquiesça.

— Alors il s’est déjà déshabitué d’une importante partie de votre intimité.

— C’était devenu autre chose, hoqueta ma compagne.

— Quoi ? questionnai-je, ma jalousie instantanément dégainée.

— Plus dépouillé.

— Un amour sans l’amour ?

— Quelque chose comme ça, oui !

— Il t’aimait cérébralement et te donnait une fois par mois la permission de minuit afin que ton système glandulaire ne soit pas trop perturbé. Il y en a qui trouveraient sans doute ça noble, moi je trouve ça dégueulasse, je te l’ai déjà dit.

« Un vrai amour est total ou il n’est pas. Il doit être démentiel, sinon c’est un amour de petit retraité. Carbon a vingt-cinq ans de plus que toi et il est mort à moitié, très exactement jusqu’à la ceinture. Tu n’étais plus pour lui qu’une aimable infirmière. Il lui reste son fric, sa mulâtresse de fille et son affreux danois. Et surtout le plus miraculeux des présents, vu son âge : un chagrin d’amour ! Et tu voudrais le plaindre ! Ne me regarde pas de cet air affligé. Le cynisme, vois-tu, c’est la santé dé l’intelligence. Une manière empirique de se remettre les sentiments à l’heure. Au quatrième « top » il est exactement le moment d’être lucide !

J’allai la saisir contre moi pour bercer son tourment.

— Voyons, ma Danièle, si tu m’as aimé et suivi, c’est parce que ta vie précédente ne te satisfaisait pas. Tu n’en pouvais plus. La femme que j’ai rencontrée devant ce comptoir d’acajou voici quinze jours, et qui m’a demandé si les mouches aimaient le whisky, cette femme-là, chérie, arrivait au bout de son rouleau, je l’ai vu immédiatement.

Elle se laissa ramener au lit. Je me mis à la caresser audacieusement, comme les autres matins :

— Quand je te prends, Danièle, sais-tu que tu gémis ?

— Tais-toi !

— Il t’arrive même de pousser des petits cris qui me lacèrent la chair comme des lanières. Tu es une vraie femelle et tu as besoin d’un vrai mâle. Avant d’être des hommes, nous sommes des mammifères, mon amour. Rien que des mammifères perdus dans leurs instincts.

Je la pris avec plus de violence que d’ordinaire. Ensuite nous restâmes longtemps blottis l’un contre l’autre, fondus dans notre assouvissement. Nous regardions le plafond dont les lames de bois étaient pareilles à celles des murs.

— On se croirait enfermés dans une boîte, tu ne trouves pas ?

Elle répondit « oui », mais le plafond servait d’écran à ses évocations. Je crus y entrevoir Carbon, seul sur la piste rouge, dans le soleil.

— Je me demande s’il est rentré en France !

Je ne répondis pas. La constance de son tourment m’écœurait. Elle comprit mon désespoir et murmura :

— Pardonne-moi de te parler de lui, j’ai besoin. Tu ne voudrais pas que j’y pense en secret, pour moi toute seule, Jean ? Nous devons tout mettre en commun, même les choses qui peuvent blesser l’autre. Ce matin, le souvenir de mon mari me hante. J’aurai beau essayer de le chasser, il ne s’en ira pas.

— Tu as peur ?

— Oui.

— Qu’il se soit tué ?

— J’ai dû faire un cauchemar, éluda Danièle.

J’allongeai la main vers le téléphone : il y avait un poste dans presque toutes les pièces. Immédiatement, une voix féminine me posa une question en allemand.

— Je voudrais un numéro de téléphone en France, lui dis-je.

Elle me parla alors dans un français nasal.

— Quel numéro ?

— Le… Un instant, je vous prie…

Je me tournai vers Danièle :

— Je ne me rappelle plus votre numéro.

Elle se dressa sur un coude, écarta d’un coup de tête ses cheveux de sa figure et murmura d’une voix blanche :

— Le zéro 125, Jean !

CHAPITRE VII

Ils vont nous rappeler tout de suite.

— Écoute, Jean, je vais lui parler. Seulement tu vas me jurer une chose…

— Ne t’inquiète pas, je n’écouterai pas. Je suis jaloux mais pas mesquin. Tiens, je vais aller prendre mon bain pendant ce temps.

Elle poussa un cri :

— Non ! Au contraire. Je veux que tu restes, Jean. Je veux que tu prennes l’écouteur.

— Tu n’y penses pas !

Le téléphone carillonnait déjà.

— Ne me laisse pas, prends l’écouteur, je t’en supplie !

— Mais sacré bon Dieu, à quoi ça rime ?

— Je te le demande !

La sonnerie se répétait, aigrelette comme certaines sonneries de petites gares.

— Tu n’as pas le droit de m’abandonner !

Résigné, mais embarrassé, je m’emparai de l’écouteur annexe. Danièle décrocha.

— Vous allez avoir Montfort-l’Amaury, dit laborieusement la standardiste.

Dans sa bouche, ce nom si français s’abîmait, devenait Maon’fort-Lam’ry. Des voix confuses traversèrent un brouhaha mécanique, puis le ronfleur d’appel de Carbon retentit, seul, lancinant.

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