Frédéric Dard - À San Pedro ou ailleurs…

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À San Pedro ou ailleurs…: краткое содержание, описание и аннотация

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VOUS CROYEZ QUE LES MOUCHES AIMENT LE WHISKY ?
IL y a des gens bizarres dans les bars, la nuit…
Des hommes et des femmes accrochés à la rampe du comptoir pour « laisser souffler » leur destin.
Des hommes, des femmes qui se regardent, qui se sourient… se disent quelques mots, n'importe lesquels :
VOUS CROYEZ QUE LES MOUCHES AIMENT LE WHISKY ?
Et puis ils repartent dans la nuit, à la recherche d'un impossible bonheur, à la recherche d'eux-mêmes.
Ils s'en ont plus loin.
A San Pedro…
Ou ailleurs.
VOUS CROYEZ QUE LES MOUCHES AIMENT LE WHISKY ?

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— Où vois-tu qu’il est mis en cause ? On prétend que j’ai épousé une ravissante dame blonde prénommée Danièle. En quoi est-il concerné, monsieur Carbon ? Puisque nous vivons ensemble, maintenant, tu es ma femme. L’univers entier se fout bien que tu le sois légalement ou pas. Je ne démentirai rien du tout parce que ce serait renier un peu notre amour…

— Et indisposer tes amis de France-Soir ?

J’allais protester quand on sonna de nouveau. Une silhouette coiffée d’un képi se découpait sur le verre dépoli de la porte d’entrée. Je courus ouvrir et me trouvai en face d’un homme en uniforme gris.

— C’est monsieur Debise ?

— Oui.

Il me tendit un message.

— Il vient d’arriver ce télégramme pour vous. On ne savait pas où ça se trouvait. On a téléphoné aux hôtels et aux agences de chalet…

Je lui tendis une pièce de cinq francs et le complimentai pour sa conscience professionnelle.

Il faisait un temps gris, des flocons de neige imprécis voletaient dans l’aigre bise. On ne parvenait pas à déterminer s’ils tombaient du ciel ou s’ils étaient, au contraire, soulevés de terre.

— Voilà que ça commence, grommelai-je en rejoignant Danièle.

L’adresse portée sur le télégramme indiquait : « Madame et Monsieur Jean Debise, Gstaad, Suisse. »

— Un plouk, sûrement, pour s’adresser à Madame et Monsieur , ajoutai-je en éventrant l’enveloppe.

Elle me regardait lire. J’aurais dû déchirer le papier, émettre un petit rire insouciant ; bref : mentir. Seulement, je mentais beaucoup mais jamais à bon escient.

Je tendis le télégramme à Danièle qui le lut à mi-voix, décomposée pour avoir aperçu la signature avant de prendre connaissance du texte.

« Tous mes vœux de bonheur aux nouveaux mariés. Suis de tout cœur avec vous. Julien CARBON. »

*

Je crois que pendant les heures qui suivirent, nous nous comportâmes comme les personnages d’un ballet moderne. Nous ne parlâmes pas. Nous glissions au lieu de marcher, et nos gestes avaient une lenteur moelleuse.

Je cessai d’écrire. Danièle se décida à mettre les fleurs de M. Printz dans un affreux vase de faïence mauve. Je bus plusieurs verres de Martini. Danièle se recoiffa devant le harnais servant de cadre à une glace. Je fis des dessins sur le bloc, près du téléphone, en me demandant qui je pourrais bien appeler pour tenter de conjurer l’espèce de catastrophe confuse qui venait de nous frapper. Personne ne pouvait rien pour nous. Notre amour trébuchait car il était parti du mauvais pied.

Lorsqu’on reste un certain temps sans parler, on perd toute envie de communiquer, comme si la force émettrice de ses pensées devenait centripète au lieu d’être centrifuge.

Lorsque nous eûmes usé la gamme des menues occupations, de celles qui forment les ultimes barrières du respect humain parce qu’elles vous donnent une attitude, nous finîmes par changer de pièce. Danièle gagna la chambre tandis que j’allais m’asseoir devant la grande baie pour y regarder mourir le jour terne. Ce soir-là, la montagne avait perdu sa gloire. Elle n’était plus qu’une succession de masses hostiles perdues dans d’inquiétantes grisailles. En bas, les lumières de la ville paraissaient falotes, comme les éclairements périphériques des villes, qui ne dégagent de l’ombre que des solitudes miséreuses.

Je ne songeai pas à actionner les commutateurs. J’espérais un enseignement de mon engloutissement. Peut-être allais-je, dans le confort de la pénombre, découvrir la mystérieuse recette de bonheur ? Je voulais Danièle, et je la voulais pour toujours. Mais il me la fallait libre de toute hypothèque. Tout à l’heure, pendant que j’écrivais et qu’elle était assise sur le plancher, j’avais ressenti quelque chose de neuf, d’unique, d’exaltant, de savoureux. Je ne me résoudrais plus jamais à abdiquer cette paix fugacement ressentie qui contenait des certitudes bouleversantes.

Le télégramme gris gisait sur le plancher comme un papillon de nuit.

« Salaud de Carbon ! » Il jouait de son absence comme d’un instrument et gardait dans ses grosses pattes de bûcheron les fils ténus servant à manœuvrer Danièle. Son apparente sérénité affolait sa femme davantage que des menaces. Il l’aurait à l’inertie, se contentant de décocher à coup sûr une flèche de qualité quand l’occasion se présenterait.

Le monde n’était pas assez grand pour le fuir, ni la vie assez longue pour l’oublier. Il pouvait se permettre de rester immobile dans son cube de ciment de Montfort : les pieux aussi sont inertes, et pourtant ils paralysent la bête attachée après eux. Carbon se tenait en embuscade entre ses béquilles. Je devais trouver un moyen de le vaincre.

Il fit tout à fait noir. La neige ne parvenait pas à éclairer la nuit brumeuse.

Je m’arrachai à mon engourdissement.

« Les grands moyens, me disais-je, les grands moyens. Il faut le battre sur son propre terrain. Il a mis dans l’esprit de Danièle la notion de retour. Il se comporte comme s’il s’agissait d’une courte fugue déjà pardonnée. Il lui fait croire que tout le monde l’attend patiemment et qu’il ne doute pas qu’elle revienne très vite… Mieux : il nous propose de lui rendre visite ! C’est une façon machiavélique de nous effrayer. La seule manière de le contrer, c’est d’accepter ce combat singulier et de retourner contre lui ses propres armes. Danièle est la sensibilité même ; avec elle, les victimes ont raison. Je dois me mettre en position de victime. »

Je donnai la lumière. Les meubles du Simmental, en bois blond, se mirent à briller et réchauffèrent ma certitude.

— Danièle !

Elle sortit de la chambre aussitôt. Ses pommettes rougies m’apprirent qu’elle venait de beaucoup pleurer.

Elle se tint à distance, les bras pendant le long du corps…

— As-tu l’impression que j’achèverai ma pièce de théâtre ?

— Je l’espère.

— Crois-tu que je parviendrais à l’écrire sans ta présence à mes côtés ?

— Un écrivain est fait pour écrire. Et plus il est malheureux, mieux il écrit, répondit-elle.

— Danièle, je viens de réfléchir à nous deux, je suis arrivé à cette conclusion : tu es beaucoup trop honnête pour être heureuse avec moi.

Elle attendit la suite. Je vis briller comme un espoir dans ses yeux, et cet éclat me fit infiniment mal.

— Je crois que nous avons eu tort de brusquer les choses. Tu ne trouveras jamais la paix de cette façon. J’aime mieux pleurer ton absence que de te voir pleurer l’absence d’un autre. Je vais te reconduire à ton mari.

— Je suis assez grande pour rentrer seule !

Elle acceptait sans protester. Elle appelait cela « rentrer » ! Le souffle me manqua. Un brasier à la place du cœur ! Ma vie à nouveau déchirée ! Voilà que je souffrais réellement du mal que je voulais simuler.

— Nous allons prendre un taxi pour Lausanne. Il doit y avoir un train de nuit…

Danièle ne bronchait toujours pas, mais la petite lueur de soulagement s’épanouissait dans ses yeux encore nimbés par les larmes.

— Va faire tes valises, Danièle.

— Elles sont faites.

CHAPITRE IX

Pourquoi ce retour sur Paris me rappela-t-il les funérailles de ma mère ?

Je me revis dans ce corbillard automobile, avec le cercueil, dans la vilaine soute centrale et les couronnes de fleurs sur la galerie argentée du toit. Martine partageait ma banquette et me tenait la main. Elle portait un manteau noir. Un voile de crêpe plongeait son visage dans une ombre funèbre et je la reconnaissais mal. Moi je n’avais pas voulu porter le deuil. Je m’étais vêtu d’un complet bleu foncé ; une cravate noire constituait mon seul tribut à la tradition. J’alléguais que les vêtements de deuil sont les accessoires d’une sordide hypocrisie. Mais ce parti pris, à un tel instant, n’avait-il pas quelque chose de vaguement théâtral ? N’obéissais-je point à mon constant besoin de me singulariser, de me placer toujours plus ou moins en marge des autres ?

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