Hervé Bazin - Vipère au poing

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Vipère au poing: краткое содержание, описание и аннотация

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« Vipère au poing », c'est le combat impitoyable livré par Jean Rezeau, dit Brasse-Bouillon, et ses frères, à leur mère, une femme odieuse, qu'ils ont surnommé Folcoche.
Cri de haine et de révolte, ce roman, largement autobiographique, le premier d'Hervé Bazin, lui apporta la célébrité et le classa d'emblée parmi les écrivains contemporains les plus lus du XX
siècle.

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— Eh bien, mes enfants, vous n'êtes pas loquaces. Avez-vous déjà le mal du pays ?

— Ça, répond Frédie, pas question. Papa sourit et fredonne :

— Où peut-on être mieux qu'au sein de sa famille ? Puis, d'une voix de basse-taille :

— Partout ailleurs !

Pour un homme de goût, c'est un peu patte d'éléphant dans le plat d'épinards. Mais tel sera toujours notre pauvre vieux quand il cherche la camaraderie de ses fils. Il force la note, il devient compromettant. On ne sait jamais sur quel pied danser avec ce Jupiter, dès que Junon cesse de lui préparer ses foudres. Frédie récite sa leçon, avant que nous n'atteignions Angers et ses boutiques propices.

— Tu aurais pu mettre une autre cravate, mon vieux. La tienne est horrible.

— Et puis après ! Nous n'allons pas chez le prince de Galles. D'ailleurs, tu as quelque chose à dire, avec tes pompes de mendiant !

M. Rezeau jette un coup d'oeil, enregistre et opine : — Vous ne serez jamais fichus de vous nipper convenablement. Nous ferons le nécessaire à Angers.

Angers. Cinq minutes d'arrêt. Sa cathédrale Plantagenet. Sa maison d'Adam. Putains et nonnes à égalité. Étudiants. Ralliement. L'ange qui joue à saute-mouton du monument aux morts. Une ville où l'on pense bien. Rectifions : une ville où l'on pense « biens ». Prendre de préférence le trottoir de droite ou le quai de droite, le long de la Maine.

M. Rezeau met la main au portefeuille, entre avec nous aux Dames de France , rue d'Alsace (comme ces noms flattent l'oreille !). On achète en courant une cravate bleue et une paire de souliers jaunes, parce que Frédie les veut jaunes, malgré tous les conseils de son père qui trouve le noir beaucoup plus cligne. Et l'on repart.

Le programme est chargé. Nous n'allons pas seulement dans le Gers convertir le comte de Poli à la diptéromanie. Nous allons, en passant, cueillir des renseignements essentiels sur certains de nos ancêtres, les plus nobles, bien entendu, car il est inutile de s'inquiéter des autres. M. Rezeau, depuis quelque temps, est tout à fait mordu pour la science de d'Hozier. Exactement depuis qu'il a découvert que nous descendions des barons de Cherbaye et de cette autre famille qui portait le nom curieux de de Tanton et avait droit à ces prodigieuses armoiries : d'azur à deux fleurs de lis et demie . Quel passionnant mystère !

Sans doute les de Tanton avaient-ils reçu du roi ces armes étonnantes depuis qu'un des leurs, portant devant le souverain l'écu de France… Ce ne sont que suppositions, bien sûr, mais, sans doute, était-ce à Bouvines. Sans doute ce Tanton a-t-il protégé le roi de la malemort. Sans doute reçut-il, ce faisant, quelque mauvais coup, partageant en deux la troisième fleur de lis, ce dont son maître bienveillant voulut éterniser la mémoire. Frédie, irrévérencieusement, prétend bien que ce pourrait être non pas une histoire de lis mais une histoire de lit royal. Toujours est-il qu'il y a du roi là-dedans. Et nous, Rezeau, descendants des de Tanton, nous sommes tout de même roturiers, malgré nos armoiries ( de gueules au lion d'or passant ) enregistrées sous Louis XVI, au titre bourgeois, malgré nos alliances avec la fleur des pois de ce royaume, inconsidérément devenu république.

Nous rendons enfin visite, selon un itinéraire soigneusement tracé au crayon bleu sur le guide Michelin, à certains camarades de guerre de M. Rezeau. Car, je ne vous l'ai peut-être pas encore dit, mais Monsieur a fait la guerre. Il était réformé au début des hostilités, réformé pour déficience générale, mais un Rezeau, en ce cas-là, s'engage immédiatement et, reconnaissons-le, jamais dans l'intendance. M. Rezeau a donc fait la guerre et en a la croix. Il garde de son séjour à Verdun une extrême fierté, l'horreur des poux (ces hémiptères !), une certaine tolérance pour La Marseillaise et La Madelon , enfin une glorieuse blessure. Une blessure… dans le dos, vous avouerez que c'est embêtant pour un engagé volontaire, que c'est une infâme déveine, car il a été touché, notre héros de père, par une balle rasante, alors qu'il rampait vers une mitrailleuse boche, alors que son dos, en quelque sorte, attaquait le premier !

Je vous raconte toutes ces choses, j'en fais une petite salade. Ne me croyez pas inconséquent. Pour la nième fois, papa nous les raconte, avec des variantes et des compléments d'information, tandis que la « cinq chevaux » se dirige vers Doué-la-Fontaine, première étape — généalogique, celle-là — de notre randonnée.

A midi, nous déjeunons, sur l'herbe, aux portes du village. Mme Rezeau nous a pourvus d'œufs durs, de salade de haricots et de pommes de terre en robe de chambre (je proteste au passage ; on devrait dire : pommes de terre en robe des champs). Elle nous en a pourvus pour deux ou trois jours. Économie. Souci de nous gâcher notre plaisir. Hormis les œufs, rien n'est mangeable. Nos provisions sont affreusement salées.

— Ce soir, nous dînerons chez un traiteur, déclare M. Rezeau, qui affectionne ce mot noble et ajoute aussitôt dans notre style : Fine nous a donné des saloperies.

Il ne précise pas : « Sur l'ordre de votre mère », mais nous autorise à le penser. Faut-il le dire ? Nous trouvons que son silence est un peu lâche. On n'abandonne pas si vite ce que l'on a soutenu si longtemps de son autorité.

Compulser les registres de l'état civil et, surtout, se faire confier les plus anciens d'entre eux par ces secrétaires de mairie qui sont la plupart du temps instituteurs, donc communistes, ce n'est pas une petite affaire. Le nom des Rezeau et la qualité de la carte de visite de notre père ne les impressionnent pas toujours. Il faut quelquefois aller voir le maire ou l'adjoint, expliquer le coup, longuement, à des paysans obtus ou méfiants, savoir distinguer ceux d'entre eux qui attendent un pourboire et ceux qui s'en offenseront. M. Rezeau, reconnaissons-le, ne s'en tirait pas trop mal.

Le secrétaire de mairie de Doué-la-Fontaine fut charmant. Il portait barbiche, lorgnon et col cassé, comme les portera Tafardel. Mais il laissait percer des opinions respectueuses de l'ordre établi.

— Un type très bien, décida notre père, un malheureux qu'on laisse moisir dans ce trou, parce qu'il n'est pas franc-maçon.

Pendant trois heures, nous nous penchâmes sur les grimoires de feu les curés de Doué. Nous rencontrâmes quelques ancêtres, notamment ce Louis Rezeau qui, à plusieurs reprises, reconnaissait des enfants comme « nés de ses œuvres ». Papa tournait pudiquement la page, en cherchait d'autres, plus pompeuses, où dormaient ces paraphes compliqués, lacés, relacés, de la prétention bourgeoise, ou ces signatures en forme de coups d'épée (« Sa main digne, quand il signe, égratigne le vélin ») des écuyers et autres seigneurs, ou enfin ces croix pesantes et rudes comme l'existence des paysans qui les tracèrent.

Si vaine que soit la constitution d'un arbre généalogique, où pend toujours une quantité considérable de bois mort (cet arbre poussant dans le passé, on devrait logiquement dire une racine généalogique), si vaine que soit la recherche et le dosage plus ou moins truqué d'une ascendance, je ne dédaigne pas totalement ce petit jeu. L'origine de mes vingt-quatre paires de chromosomes m'intéresse. Mais surtout le dépouillement d'un registre présente en lui-même un attrait analogue à celui du miracle de Lazare. L'acte de naissance de ces morts du XVIIe siècle, qui n'ont même plus de tombe, les restitue partiellement à la vie. Tandis que mon père, avec ce vain instinct de collectionneur qu'il manifestait en toutes choses, accumulait les notes, épinglait les dates, donnait de subtils coups de filet dans le temps et dans l'espace, j'aimais derrière lui m'emparer des registres, choisir un nom (ce nom fourni par le baptême au hasard de la conception), le suivre de page en page. Quelquefois, il s'arrêtait tout de suite, ainsi que beaucoup d'autres, rayés par une épidémie. Quelquefois, on le retrouvait sur deux, trois, cinq, dix registres successifs, baptisé, marié, remarié, père de plusieurs enfants, parrain de beaucoup d'autres, témoin de ses amis, enfin « décédé muni des sacrements de notre mère la sainte Église ». La grande histoire peut mépriser ces humbles en elle anonymes, comme sont en nous anonymes les millions de globules de notre sang. Mais ni elle, ni la petite histoire, ni même le roman, quelles que soient les précisions et la couleur de son récit, ne peuvent donner ce caractère d'authenticité, ce parfum de fleur desséchée qui a pourtant fleuri. Soit dit en passant, il arrive que des fleurs bi ou tricentenaires soient collées sur les feuillets des registres, et c'est injustement à Doué-la-Fontaine que j'ai retrouvé l'acte de naissance d'une certaine Rose-Mariette Rezeau, fille de noble homme Claude Rezeau et de dame Rose Taugourdeau…

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