Hervé Bazin - Vipère au poing

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Vipère au poing: краткое содержание, описание и аннотация

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« Vipère au poing », c'est le combat impitoyable livré par Jean Rezeau, dit Brasse-Bouillon, et ses frères, à leur mère, une femme odieuse, qu'ils ont surnommé Folcoche.
Cri de haine et de révolte, ce roman, largement autobiographique, le premier d'Hervé Bazin, lui apporta la célébrité et le classa d'emblée parmi les écrivains contemporains les plus lus du XX
siècle.

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— Aucun intérêt, fit mon père. J'ai suivi la piste. Elle est morte à seize ans, l'année du choléra.

Elle était morte à seize ans, en effet, la petite arrière-grand-tante. Elle était morte, voilà deux cent dix-huit ans, mais son acte de naissance était toujours orné d'un pétale de rose, qu'avait collé sa maman, qui ne savait sans doute pas signer et qui pourtant avait su signer mieux que tous les autres, mieux que Folcoche, certainement, cette spécialiste du cunéiforme, ne l'avait su faire à mon baptême.

Je suis, vous le savez bien, un peu sacrilège. J'emportai le pétale de rose. Aucun amoureux ne l'aurait mieux conservé que moi. Je lui trouvai une cachette sûre : au milieu de mon scapulaire, entre un morceau de toile « ayant touché sainte Thérèse de l'Enfant Jésus » et l'image imprimée sur flanelle et lavée de sueur de Notre-Dame des Sept-Douleurs.

De Doué-la-Fontaine, nous eûmes le temps, dans la même journée, d'aller essuyer la poussière de quelques vieilles reliures, à Vihiers, puis à Trémentines. A huit heures moins le quart, le secrétaire de mairie de cette dernière localité nous mettait poliment à la porte, et nous allions coucher à Cholet.

Avec des fortunes diverses, les deux jours suivants furent employés à prospecter généalogiquement les Deux-Sèvres et la Vendée. Le soir du troisième jour, quittant la région où nous avions des chances de rencontrer des ancêtres dans leurs linceuls de papier jauni, nous nous lancions à travers la Charente, ce département qui a la forme d'un foret, coincé entre l'autre Charente (qui n'est pas inférieure, mais maritime), et la Dordogne truffée. L'étape obligatoire était Montenveau-sur-la-Dronne, dont le curé, à l'époque, s'appelait Toussaint Templerot.

« Ce gaillard-là m'a sauvé la vie en me transportant sur son dos, entre les lignes, lorsque je fus blessé pour la seconde fois », nous avait dit notre père.

L'abbé Templerot méritait bien l'épithète de gaillard. A notre arrivée, vers vingt heures, un géant d'un mètre quatre-vingt-sept poussa la porte de son presbytère et accola M. Rezeau, qui avait l'air très ému et nous découvrit un nouvel aspect de sa mentalité. Comment pouvait-il donc refouler pendant des années des affections apparemment si profondes ?

— Mon vieux Templerot ! s'exclamait cet homme disert, soudain dépourvu de mots.

— Sacré Jacques ! répondait le curé, qui n'avait pas le coup de gueule plus nuancé. Sont-ce là tes gamins ?

Mes quatorze ans tout ronds, les quinze ans et demi de Frédie allaient s'offusquer du terme, mais Templerot ne nous en laissa pas le temps. L'un après l'autre, nous fûmes soulevés de terre et embrassés de façon sonore. Ce curé, décidément, ne ressemblait pas aux abbés que nous avions connus jusqu'alors et dont l'affection, les jours de gala, allait jusqu'au baiser de paix, ce frotti-frotta de joues mal rasées.

— Entrons chez moi, reprit Templerot. Vous ne serez peut-être pas aussi dorlotés que dans votre manoir, mais la Marguerite a fait pour le mieux.

Je pense bien ! Jamais je n'avais vu tant de victuailles sur une table. Les assiettes étaient de faïence et les couverts d'aluminium, mais la selle d'agneau, le canard rôti aux navets, l' île flottante , le blanc cacheté, le rouge poudreux nous affolèrent.

— Arrête, Templerot ! Ces enfants n'ont pas l'habitude de pareilles agapes.

— C'est bien pour ça qu'ils sont ch'tifs, disait la Marguerite, tout en servant. Le vin, c'est la force de l'homme. Dans vos pays de là-haut, le vin est pâle. N'y a pas de soleil dedans.

Le curé déboutonnait sa soutane. M. Rezeau, mais oui, notre père, qui devenait aujourd'hui « Jacques, de la cote 137 », déboutonna également son gilet bleu ardoise. Je me trouvais au bas bout de la table et, l'estomac surchargé, je considérais dans une sorte de rêve la salle à manger du presbytère qui n'était point tendue, comme la nôtre, de verdures des Gobelins, pleines de perroquets, d'oiseaux indéfinis, de nébuleux châteaux. Les murs, absous à la chaux une fois par an, ne comportaient même pas le décor de pieux chromos cher au curé de Soledot. Pas une bondieuserie, hormis le crucifix de plâtre où trottinaient des mouches. La fenêtre donnait sur un jardin ratissé au petit poil, où prospérait un figuier, certainement point stérile comme celui de la parabole. Je n'étais déjà plus très conscient.

— Marguerite, donne-nous la goutte.

La goutte m'acheva. Je ne saurais rien vous dire de plus. Le colosse, en riant aux larmes, m'emporta dans ses bras, me déposa au creux d'un immense lit de campagne tout mou, tout chaud, où je m'endormis aussitôt.

Je me réveillai le lendemain matin, ou, plus exactement, je fus réveillé par Marguerite qui m'apportait sur un plateau un bol de chocolat flanqué de brioches et de tartines beurrées.

— Ça-va-ti, mon gars ?

Cette familiarité me choquait bien un peu, mais je me laissai embrasser de bonne grâce.

— Je me lève tout de suite, mademoiselle.

— Mademoiselle ! C'est Marguerite que je m'appelle. Et puis tu vas déjeuner au lit. Quand j'étais gamine…

Déjeuner au lit ! Je ne croyais pas que ce privilège pût appartenir à toute autre personne que Folcoche. Je ne me fis cependant pas prier et j'attaquai les brioches tandis que Marguerite continuait à m'expliquer comment la dorlotait feu sa mère, jadis épicière… Oh ! épicière ! Quel dommage ! Marguerite appartenait donc à une des classes les plus viles de la société.

Le chocolat expédié, — ce premier chocolat qui reste dans ma vie une date beaucoup plus importante que celle de ma première communion, — je me sentis soudain couvert de honte.

— Et la messe ? est-ce que j'ai manqué la messe ?

Car il ne me venait point à l'idée de dédaigner le saint sacrifice célébré par un curé qui m'hébergeait si bien.

— Aujourd'hui n'est pas dimanche, répondit calmement la brave femme. Dors encore un peu. Je viendrai te chercher pour aller aux fraises.

— Des fraises, déjà ! Chez nous, elles ne seront pas mûres avant un mois. Et puis on les garde pour les invités.

— C'est qu'ici, repartit fièrement la bonne du curé, nous ne barbotons pas dans le brouillard. Et les invités de M. Templerot, c'est toi, c'est les neveux de M. Templerot, c'est même les petits oiseaux. Y en a six planches qui ont passé l'hiver dans le crottin.

Un pays de cocagne, en un mot. Absolument dépaysé, je passai au bleu la prière du matin — dans une cure, Seigneur ! — et, sur le coup de dix heures, je rejoignis Frédie, qui se gavait de fraises des quatre-saisons, dans un jardin bon enfant où les fleurs côtoyaient les légumes. Personne pour nous surveiller. Ce laisser-aller n'était-il pas un piège tendu à notre discrétion ?

— Vas-y mou ! Il ne faut pas que cela se voie de trop. Mais où est papa ?

— Il a pris son filet à insectes et, bras dessus, bras dessous, est parti avec Templerot.

— M. le curé de Montenveau ! rétorquai-je.

— Non, insista Frédie. Ici, les titres honorifiques et les titres de rente n'ont pas cours.

Je ne sais pas trop où Frédie avait déniché cette formule. Ses quinze ans et demi commençaient à devenir quelque peu révolutionnaires. En mots, d'ailleurs, en mots seulement.

Notre père rentra peu après, toujours flanqué de son ami, qui, de loin, m'interpella :

— Petit misérable ! C'est ainsi que tu fais honneur à mes vins ! Ah ! ces buveurs de cidre, quelle petite race !

— Ils ne boivent même pas de cidre à la maison, rectifia doucement notre père, mais de l'eau.

— Oh ! protesta le curé, mettant toute sa réprobation dans cette seule exclamation. Et tu laisses faire ?

— Ma femme, vois-tu, a des conceptions personnelles sur l'éducation des enfants.

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