Hervé Bazin - Vipère au poing

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Vipère au poing: краткое содержание, описание и аннотация

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« Vipère au poing », c'est le combat impitoyable livré par Jean Rezeau, dit Brasse-Bouillon, et ses frères, à leur mère, une femme odieuse, qu'ils ont surnommé Folcoche.
Cri de haine et de révolte, ce roman, largement autobiographique, le premier d'Hervé Bazin, lui apporta la célébrité et le classa d'emblée parmi les écrivains contemporains les plus lus du XX
siècle.

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Mais, aux alentours de Pâques, il n'y a point d'estivants sur le sable, l'eau n'est pas polluée par la sueur en vacances, les hôtels vides font des prix. Au surplus, il ne s'agissait que de longer rapidement l'océan pour nous faire connaître une des plus belles compositions panoramiques du Créateur.

— Évidemment, le paysage est bien gâté par les panneaux publicitaires de ces horribles marques d'apéritifs ou par les villas de style américain. Mais vous tâcherez d'en faire abstraction.

Le Style américain, soit dit en passant, était le vocable passe-partout employé par le vieux pour qualifier à la fois le jazz (dites mieux : jazz-band), l'architecture moderne, la peinture cubiste, les poèmes surréalistes, les meubles en ronce de noyer et les sièges en tube. Ces derniers surtout le révoltaient : laissons le chrome aux dentistes. Je pense qu'il les aurait sans doute trouvés plus confortables que ses bergères à pieds de biche, s'il avait vécu plus de quinze jours dans un décor de ce genre, mais l'occasion ne lui en fut jamais donnée.

Obliquons donc vers Bordeaux. Quinconces, pont Saint-Jean, qui a 486 mètres de long. Nous négligeons le port, dont les activités sont sales et peu intellectuelles. Nous coucherons à Blaye, dont les hôtels sont moins chers, à Blaye, dont les remparts sont de Vauban (si j'ai bien retenu ma leçon), à Blaye, patrie de Jauffré-Rudel, qui, toutefois, n'en fut jamais prince. Le lendemain matin, arrivée à Royan et premier cours d'océanographie et de quelques autres sciences annexes. Les crevettes grises ne doivent pas être confondues avec la salicoque, le palémon ou le bouquet. Le pou de mer n'a rien à voir avec l'entomologie : il s'agit du plus méprisable des crustacés. Le chardon bleu est abusivement décoré de ce titre, car il n'appartient même pas au genre carduus . Les flotteurs du varech posent un problème non résolu : de quelle manière sont-ils gonflés ? Essai de théorie personnelle. Le goéland utilise les courants ascendants bien mieux que les planeurs, car les œuvres de Dieu sont toujours supérieures aux imitations des hommes. Néanmoins ceux-ci devraient bien utiliser l'immense réservoir d'énergie que constituent les marées. Quelques formules. Aperçu rapide sur les difficultés que rencontre la construction des turbines fonctionnant sous une faible hauteur de chute. Il ne faut pas confondre les Royannais, qui sont les indigènes de Royan, avec les Royadères, qui habitent Royat, dans le Puy-de-Dôme, ou, mieux, en Limagne, car les départements sont une création arbitraire de la Révolution. Ce jeune garçon, là-bas, près du môle, est en train de nager le crawl, et le crawl dérive de la nage pratiquée par les Polynésiens.

— Au fait, j'aurais peut-être dû vous faire apprendre à nager. Vous êtes favorisés par la présence de l'Ommée, qui traverse notre parc. Il faudra que j'en parle à votre mère.

Il faudra que… Tiens ! le vieux redevient respectueux des avis de sa femme. Il sent l'écurie. La fausse camaraderie, qu'il avait cru bon d'adopter au départ, se paternalise de plus en plus. Nous ne sommes d'ailleurs pas tellement plus rassurés que lui. Frédie ne cesse de me répéter dans l'oreille :

— Tu me soutiendras, hein ? Tu me soutiendras ? Nous n'avons pas le temps de rester plus de deux heures à Royan. Dans la même journée, nous inspectons Fouras, puis Châtelaillon, pour coucher enfin à La Rochelle, chez notre tante, la baronne de Selle d'Auzelle, qui vient d'hériter de sa belle-mère un hôtel particulier rue de la Marne et des marais salants en Oléron. Demain nous ferons un crochet pour admirer l'immense jetée de La Pallice, en cours de construction.

Mais non, nous n'irons pas. Une lettre de Folcoche, dont le contenu ne nous sera pas divulgué, nous a précédés chez la baronne, et notre père, qui se découvre éreinté, décide soudain de rentrer directement à La Belle Angerie , via Fontenay-le-Comte et Cholet. Nous ne connaîtrons pas Les Sables-d'Olonne ni Croix-de-Vie. La Citroën, poussive (l'huile a besoin d'être changée), galope bon gré, mal gré vers La Belle Angerie . Déjà le décor familier des haies vendéennes, les chemins creux, les talus couronnés de souches, les vaches pie qui ont le beurre si jaune nous préviennent de nous tenir convenablement et de ne plus nous appuyer aux coussins de la voiture. Nous évitons Angers et passons par Candé. Bientôt nous sommes à Vern, dont les bornes nous avisent que Soledot n'est plus qu'à cinq kilomètres. Enfin, à quatre heures, nous remontons l'allée des platanes, variétés V. F., au pied desquels meurent les dernières jonquilles. Notre père corne faiblement. Folcoche apparaît. Ses cheveux secs sont ébouriffés. Elle est flanquée de Fine, qui triture son tablier, et d'un très long, très maigre abbé, qui se croise les bras et penche la tête du côté gauche, celui du crucifix, bien astiqué, fiché dans sa ceinture.

— Quelle sale gueule il a, le B VII ! me glisse Frédie.

Mais notre père a déjà baisé la main de sa femme.

— Voici M. l'abbé Traquet, qui a bien voulu remplacer le père, que son ordre renvoie au Canada.

— Ah ! bon, fait mon père, déjà ravi de cette explication, je n'avais pas bien compris le motif de son départ. Soyez le bienvenu, monsieur l'abbé.

Notre mère ne nous embrasse pas plus qu'au départ.

— Toi… fait-elle en menaçant de l'index ce pauvre Frédie.

Mais elle se ravise : il lui faut d'abord réchauffer l'indignation paternelle.

B VII, posant lentement ses quarante-quatre sur les marches du perron, descend vers nous et prend possession de nos épaules, où s'abattent respectivement sa main gauche et sa main droite. Je suis honoré de la main droite, qui m'apparaît solide. Mais il m'apparaît aussi nécessaire de faire comprendre à ce spécialiste qu'il n'a point un mouton sous la serre.

— Excusez-moi, monsieur l'abbé, mais je dois dire deux mots à notre frère Marcel, qui n'a point daigné venir nous souhaiter le bonjour.

— Votre frère apprend ses leçons, réplique sèchement l'abbé, et vous allez justement le rejoindre. Vos vacances ont été longues et, si je ne m'abuse, assez peu méritées. Vous devez reprendre immédiatement le travail.

Littéralement, il mâche ses mots, cet homme. Ses mandibules font un petit bruit de cheval qui broie de la paille. Frédie, subjugué, gravit le perron. Je suis le mouvement qui nous conduit directement dans la salle d'études. Mais, en arrivant, j'avise Cropette, qui s'absorbe dans une pénible reproduction de la carte de Russie. (La Russie, qu'on appelle provisoirement U.R.S.S., traduction de C.C.C.P., et dont notre mère recherche avidement les timbres, bien que ceux-ci soient généralement d'odieuses reproductions de bustes révolutionnaires.) J'avise donc Cropette et lui dis tranquillement :

— Pourquoi mets-tu Petrograd ? On dit Leningrad, maintenant.

L'abbé fonce sur moi.

— De quoi vous mêlez-vous ? Mais je continue :

— Évidemment, Petrograd, cela fait beaucoup mieux. Tu es pierre et, sur cette pierre, je bâtirai…

La première gifle de B VII me déporte de trois mètres. Mais la fin de la phrase part quand même :

— … je bâtirai mes petites trahisons.

Seconde gifle. Cropette n'a toujours pas levé le nez et calligraphie laborieusement, du côté de la haute Volga, le nom de Nijni-Novgorod, alias Gorki. Il est toutefois plus rouge que moi, malgré les deux taloches que je viens d'encaisser pour l'amour de la vérité, tel Jésus, patron de tous les Traquet du monde.

— Eh bien, ça promet ! déclare l'abbé. Votre mère n'a rien exagéré. Mais j'en ai maté d'autres que vous, je vous le garantis.

A mon grand étonnement, les choses s'arrêtent là. L'abbé s'assied et reprend d'un ton neutre :

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