Hervé Bazin - Vipère au poing

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Vipère au poing: краткое содержание, описание и аннотация

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« Vipère au poing », c'est le combat impitoyable livré par Jean Rezeau, dit Brasse-Bouillon, et ses frères, à leur mère, une femme odieuse, qu'ils ont surnommé Folcoche.
Cri de haine et de révolte, ce roman, largement autobiographique, le premier d'Hervé Bazin, lui apporta la célébrité et le classa d'emblée parmi les écrivains contemporains les plus lus du XX
siècle.

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Un coup d'œil jeté sur le massif de rosiers me fit découvrir Folcoche en train de jouer du sécateur. Je répondis, très haut :

— Oh ! tu sais, l'abbé Traquet n'est pas si dur qu'il en a l'air au premier abord. Il a fouetté Frédie pardessus sa culotte, et l'autre s'est mis à hurler pour faire croire qu'il avait mal.

Et d'une ! Le temps d'arrêt marqué par le sécateur m'apprit que la mégère avait parfaitement entendu. Dans le courant de l'après-midi, B VII, pour satisfaire à la nature qui laisse aux prêtres les mêmes exigences de vessie qu'aux impies, fit un court pèlerinage à la tourelle, laissant la porte entrouverte. A son tour, il fut gratifié d'une révélation. Quand le gémissement de ses souliers l'annonça, je déclarai tranquillement à Marcel, sur le ton des fausses confidences :

— Je crois que maman, cette fois, a ce qu'elle désire. Je l'ai entendue dire ce matin qu'elle ne voulait plus ici que des précepteurs du genre domestique et que celui-ci lui paraissait satisfaisant sous ce rapport.

Et de deux ! Je ne manquerai plus une occasion, désormais, d'user mes adversaires l'un par l'autre. Je déploierai des ruses d'apache pour me procurer un sac de malheureux bonbons à la menthe, que je laisserai bien en évidence près de la barrette de l'abbé, afin que Folcoche le soupçonne de distributions intempestives. A tout propos, je vanterai B VII, « sévère, mais juste ». J'agacerai l'abbé, mais ma réputation bien établie de frondeur ne permettra pas à Folcoche de sentir que je la manœuvre.

Quant à M. Rezeau, je ne vous le cacherai point, j'eus beaucoup de mal à l'approcher. Encore qu'il fût très satisfait d'avoir, sur le dos de Frédie, évité de plus grands tracas de maison, mon père ne laissait pas que de manifester envers moi un certain mépris, tout au moins… de l'étonnement. D'avoir fait de mon aîné un bouc émissaire ne lui semblait pas très élégant, bien qu'il y eût lui-même donné les mains. Il s'attendait à quelque éclat de ma part. Mon silence garantissait sa tranquillité, mais l'écœurait légèrement. Il n'était pas un seul instant dupe de la version officielle et, avec une parfaite mauvaise foi, me reprochait intérieurement de l'avoir contraint à couvrir une injustice de son autorité. J'étais dans cette maison l'élément de résistance sur lequel il voulait compter : privé d'opposition, le gouvernement de Sa Majesté craignait les excès du totalitarisme.

Aucune autre possibilité, pour le joindre, que les ponts . Mais Folcoche veillait, Cropette était toujours dans mes jambes, l'abbé avait la manie de dire son chapelet derrière nous, comme son prédécesseur.

Enfin, une occasion se présente. Frédie est depuis cinq jours enfermé, lorsque j'arrive à me débarrasser des uns et des autres pour coincer M. Rezeau, rêvant seul sous les tulipiers du bord de l'eau. J'ai devant moi un homme ennuyé, frisant nerveusement ses moustaches, qui sont maintenant franchement blanches. Il jette autour de lui un regard humide. Rien à l'horizon.

— Que me veux-tu ?

Il sait très bien ce que je veux. Mais, accepter une situation et accepter de la discuter loyalement, ce sont deux choses très différentes pour un bourgeois du type Rezeau. Il ne peut être question d'admettre qu'on a sciemment entériné une injustice. Il faut que je présente ma requête de façon à permettre à M. Rezeau une attitude avantageuse de redresseur de torts. Sinon, elle sera rejetée sans examen. Avant toute autre chose, il faut sauver la face, présenter mes arguments sur un plateau, comme les clefs d'une ville dont le vainqueur ne voudrait pas, sachant très bien qu'elles sont fausses. Compréhensif et magnanime, tel est le caractère officiel de la plus grande loque de père que la terre ait portée, de ce pater familias incarné dans sa peau de bique pelée et grelottant à l'idée que Folcoche pourrait surprendre notre tête-à-tête.

— Allons ! Qu'as-tu à me dire ? Cela ne te ressemble pas de tourner autour du pot.

Je me lance, très satisfait de ce compliment indirect.

— Papa, il faut que je vous avoue une chose : dans l'affaire du placard, nous sommes tous solidaires. Je dois même dire que l'idée vient de moi.

Je le fixe dans les yeux, et la couleur de son regard me redevient supportable.

— Je m'en doutais, concède-t-il.

Puis il reprend, avec un culot candide qui n'appartient qu'à lui :

— Tu aurais pu me le dire plus tôt. En tant qu'aîné, la faute de ton frère ne s'en trouve pas diminuée, mais je n'aime pas que l'on se dérobe à ses responsabilités.

— Je crois que cette dérobade faisait l'affaire de notre mère…

Halte-là ! Il ne faut pas glisser sur cette pente.

— Mais vous prêtez à votre mère des calculs effarants ! Je veux bien admettre qu'elle n'est pas toujours d'humeur facile, mais, vous, mes enfants, et toi, tout particulièrement, vous avez hérité de son caractère et vous me rendez la vie impossible. Quelles incessantes complications ! De mon temps, tout était plus simple.

— De votre temps, c'était grand-mère.

J'ai dit cela tout doucement, d'un air pénétré. Papa reprend, mais d'une voix bourrue, qui chez lui précède ou suit l'émotion :

— N'essaie pas de me monter contre ta mère. La mienne était une sainte. Je sais. Mais la vôtre n'est tout de même pas un monstre !

Je ne réponds pas, je le laisse digérer le « tout de même ». Une poule d'eau, attendrissante, glousse entre les roseaux. Un léger friselis peigne l'eau sale de l'Ommée, où passent, indistincts, quelques dos noirs de gardons.

— Papa, nous voudrions aller au collège.

Nulle réaction violente. Mon père se contente de soupirer.

— Et avec quoi, mon pauvre ami ? Je ne vous garde pas ici par vanité. Un précepteur est plus économique que trois pensions. La dot de ta mère nous fait vivre. Avant la guerre, elle représentait une fortune. Aujourd'hui, elle nous assure la petite aisance. Quant aux fermes, n'en parlons pas. Les baux datent de 1910. La Vergeraie me rapporte mille huit cents francs, si tu tiens à le savoir.

Et, soudain, se fâchant tout seul :

— Non, je ne mettrai pas mes fermes à moitié. Ce n'est pas l'usage de ce pays. Mes fermiers, qui sont sur mes terres depuis des générations, seraient capables de s'en aller. Évidemment, une métairie comme La Vergeraie , mise à moitié, pourrait rapporter de quinze mille à vingt mille francs, selon les années. C'est tentant. Mais où prendrais-je l'argent pour acheter le cheptel, mort et vif ? Ce ne sont pas ces richissimes Pluvignec qui me prêteront un sou. Hypothéquer La Belle Angerie ? De quoi aurions-nous l'air ?

Il avait aussi la ressource de travailler. Cette idée l'effleura.

— Si je n'étais pas continuellement souffrant, si mes travaux scientifiques pouvaient être dédaignés, si, surtout, la magistrature n'était pas, depuis les inventaires, monopolisée par les créatures de la franc-maçonnerie, je pourrais me faire nommer juge dans la région. Mais, dans les circonstances actuelles, vraiment, non, je ne peux pas…

Il n'ajoutait pas — mais il le pensait — que, pour un Rezeau, le travail salarié n'apparaît pas comme tellement honorable. Il n'y a que les petites gens qui sont obligés de travailler pour vivre. Cet horrible préjugé, hérité de nos ancêtres nobles, avait encore cours dans la famille, malgré la nécessité où se trouvaient déjà bon nombre des nôtres de monnayer leur activité.

Enfin, M. Rezeau eut l'idée que j'attendais de lui, mais que je n'osais formuler, de peur que, venant de moi, il ne la repoussât avec hauteur :

— Dans trois jours, dit-il, nous arrivons au premier mai. A l'occasion de la Saint-Jacques, je lèverai toutes les punitions.

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