Hervé Bazin - Vipère au poing

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Vipère au poing: краткое содержание, описание и аннотация

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« Vipère au poing », c'est le combat impitoyable livré par Jean Rezeau, dit Brasse-Bouillon, et ses frères, à leur mère, une femme odieuse, qu'ils ont surnommé Folcoche.
Cri de haine et de révolte, ce roman, largement autobiographique, le premier d'Hervé Bazin, lui apporta la célébrité et le classa d'emblée parmi les écrivains contemporains les plus lus du XX
siècle.

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Je le quittai, satisfait, mais rien ne m'empêchera de penser que l'amnistie est l'expédient des gouvernements faibles.

XVI

— Maintenant, Cropette, va chercher ton frère aîné. En l'honneur de la Saint-Jacques, je passe l'éponge.

Mon père avait attendu la dernière minute. Ses mains étaient encombrées de roses du Bengale, que nous lui avions offertes une par une, selon l'usage de la famille. L'instant choisi par sa faiblesse était bien de ceux qui ne tolèrent aucune récrimination. Folcoche ne protesta donc pas. Un rapide coup d'œil jeté vers moi m'apprit toutefois qu'elle n'acceptait point d'être dupe. Lentement, d'entre ses deux seins maigres, inutilement bridés par le soutien-gorge, elle tira la clef de la chambre de Frédie et me la tendit.

— Je préfère que ce soit toi, Brasse-Bouillon, qui aille délivrer ton brillant second.

Cette simple phrase indiquait le changement de cap. On se tournait désormais contre moi, l'ennemi numéro un, contre qui toutes les armes allaient devenir bonnes.

Jusqu'alors, en effet, la mégère s'était contentée de faire une montagne du moindre manquement, d'inventer mille complications réglementaires et de veiller jour et nuit à leur application la plus stricte. Mais elle n'avait pas osé employer la calomnie et le mensonge, armes incertaines qui se retournent parfois contre celui qui les emploie. Elle n'avait surtout presque jamais oublié que sa puissance, elle la tirait précisément de son rôle de mère de famille, chargée par Dieu et la société de nous élever selon les meilleurs grands P des principes et bénéficiant, aux yeux du monde, du préjugé favorable accordé à toutes les mères. Elle se gardait bien de la vengeance gratuite, conservait la forme, mettait en avant tous les prétextes chrétiens, légaux et sociaux, bref, étayait sa sévérité sur une béquille de justice. Dorénavant, il n'en sera plus ainsi. Le temps presse. En marche vers seize ans, en marche vers quinze ans, en marche vers quatorze ans… Ces chiffres montent, jour par jour, semaine par semaine, mois par mois, ils montent contre elle, ainsi que nos têtes et nos épaules. Il est fatal que la mégère soit vaincue par notre adolescence qui, déjà, fournit à Frédie l'occasion de réclamer de temps en temps le Gillette de papa. Nos jeunes muscles, nos duvets, nos voix qui muent son autant d'empiétements, autant d'insultes muettes qu'il faut châtier. Nous sommes toujours ses enfants, nous sommes donc toujours des enfants, qui n'ont que le droit d'obéir et de servir de cobayes aux fantaisies de sa puissance, à l'exercice de ses prérogatives (devenu, pour Folcoche, une sorte de culture physique de l'autorité). On ne peut plus transiger sur rien. La guerre civile ne quittera plus la maison.

La semaine qui suivit immédiatement la fête de papa fut intolérable. Folcoche, exaspérée comme une araignée dont on vient de balayer la toile, jetait de nouveaux fils de tous les côtés. La moindre vétille déchaînait ses clameurs. Cropette, pour un bouton arraché, fut consigné trois jours. N'osait-il pas, ce saxon terrorisé par les uns et par les autres, n'osait-il pas ne plus trahir personne ? Un encrier renversé par mégarde sur mon cahier de géographie me valut également trois jours de chambre. Folcoche avait même réclamé la sanction du fouet. Mais l'abbé, soutenu par M. Rezeau, refusa.

— Ne soyons pas nerveux. La punition doit être proportionnée à la gravité de la faute.

Folcoche, ulcérée, ne me quittait plus d'une semelle. Voulais-je franchir une porte ? Elle accourait, se jetait devant moi, criait :

— Alors, tu ne veux pas laisser le pas à ta mère ? Et même, s'arrangeant pour se précipiter sur mon coude :

— Sale petite brute ! Tu l'as fait exprès. Veux-tu me demander pardon immédiatement !

Je m'exécutais avec le sourire :

— Je vous demande excuse, ma mère.

La tournure est impropre, vous le savez comme moi, mais voilà bien le degré de finesse où s'aiguisait notre haine. Cette phrase signifiait exactement le contraire de ce qui m'était réclamé, mais, comme tout le monde l'emploie couramment sans se rendre compte de son absurdité, Folcoche, d'ailleurs assez peu éclairée sur les subtilités de la langue française, n'y entendait pas malice.

B VII, lui, cet abbé qui était entré à La Belle Angerie avec des intentions de croquemitaine, cinglait vers les rivages de la neutralité. Entre Folcoche et lui s'installait une aigre méfiance. Je continuais à interpréter favorablement toutes ses décisions, à chanter son los sur tous les toits, à lui inventer des motifs de brouille avec notre mère. Encore un petit exemple : le vin de messe vint à manquer. Folcoche, sans aucune arrière-pensée, s'étonna :

— Je croyais que notre provision durerait plus longtemps !

Réflexion anodine, mais qui, entendue de tous, allait me servir à créer, entre l'abbé et sa patronne, un malaise, cette fois définitif.

Pendant deux jours, Traquet dut remplir son calice de vin blanc ordinaire. Il n'était pas très sûr que l'emploi de cette piquette fût canonique. Le tonneau avait pu être soufré. En classe, j'en fis la remarque à l'abbé.

— Oh ! répondit-il, il ne faut tout de même pas être trop pointilleux. Le vin de votre père vient directement du producteur. De toute façon, nous recevrons du vin de messe ces jours-ci.

Je me tournai vers Frédie innocemment.

— J'ai entendu maman dire que la consommation avait doublé depuis deux mois. Tu n'aurais pas un peu tété la bouteille ?

— Idiot ! répondit mon frère, tu sais bien qu'elle est toujours sous clef.

Oui, et c'était même l'abbé qui en avait la charge exclusive. B VII, se croyant ainsi soupçonné d'éthylisme sacré, devint pâle, se frotta les mains l'une contre l'autre à se faire craquer les articulations, mais ne dit mot. Cette goutte de vin fit déborder le vase. Il s'effaça, se cantonna de plus en plus dans son rôle de précepteur. Pour achever mon œuvre, j'écrivis une lettre à son prédécesseur, le père Vadeboncœur, en l'assurant de notre reconnaissance et du regret que nous avait causé son départ volontaire (… encore que son « remplaçant » fût un homme dévoué, que nous aimions beaucoup… etc., etc.). Ce pathos parvint au missionnaire, par l'intermédiaire de son ordre. Il répondit sans ambages qu'il n'avait point quitté volontairement La Belle Angerie , mais que, notre mère lui ayant demandé de ne point rentrer de vacances, il n'avait pas cru devoir insister… qu'il était tout heureux de ma lettre, car, depuis lors, il se demandait, avec anxiété, en quoi il avait pu faillir à sa tâche.

Papa lisait toujours notre courrier et le remettait ensuite à la censure de Folcoche. Cette fois, il me remit directement la lettre, en ajoutant :

— Inutile d'en parler à ta mère. Je ne veux pas d'histoires.

Mais je la montrai à mes frères et à B VII, qui fut ainsi édifié sur le sort que pouvait lui réserver Folcoche éventuellement. Il se rapprocha de notre père, se lia d'amitié avec le grand sirphidien, cessa complètement de seconder Folcoche dans l'élaboration de vacheries quotidiennes. Au fond, comme tous les autres précepteurs, il s'agissait d'un pauvre type, engagé au rabais sur le marché des ecclésiastiques sans emploi.

La guerre civile continua. La soupe du matin était-elle trop salée ? Inutile d'accuser Fine, qui, en fait de condiments, avait toujours eu la main légère. Du reste, pour signer son méfait, Folcoche surgissait, s'indignait :

— Quoi ? Vous faites les difficiles ? Cette soupe est excellente, et vous allez me faire le plaisir de la manger tout de suite.

Pour nous contraindre à l'avaler, elle n'hésitait pas à s'en offrir deux ou trois cuillerées devant nous.

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