Hervé Bazin - Vipère au poing

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Vipère au poing: краткое содержание, описание и аннотация

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« Vipère au poing », c'est le combat impitoyable livré par Jean Rezeau, dit Brasse-Bouillon, et ses frères, à leur mère, une femme odieuse, qu'ils ont surnommé Folcoche.
Cri de haine et de révolte, ce roman, largement autobiographique, le premier d'Hervé Bazin, lui apporta la célébrité et le classa d'emblée parmi les écrivains contemporains les plus lus du XX
siècle.

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Cacor conseillait l'ablation de la vésicule biliaire, mais par tous les moyens Mme Rezeau cherchait à éviter l'opération. L'idée de s'absenter pour deux mois l'épouvantait : que resterait-il de son empire lors de son retour ? Depuis quelque temps, nous avions brusquement consenti à grandir. Et notre mère, changeant d'avis, regardait avec inquiétude monter nos épaules. Déjà, celles de Frédie parvenaient à la hauteur des siennes.

XI

Le 14 juillet 1927 — mais oui, elle avait tenu si longtemps ! — le 14 juillet, jour anniversaire de « leur » république et fête de la liberté, Mme Rezeau se piqua vainement trois fois. Un calcul plus gros que les autres, engagé dans le canal cholédoque, se refusait à passer. Cacor, cette fois, fut impératif.

— En fait de vésicule, madame, vous n'avez plus qu'un sac de sable. Sans opération immédiate, je ne réponds plus de rien.

Folcoche se débattit en vain. Au bout de sept heures de crise, elle capitula. Mais, avant de partir pour la clinique, elle tint à nous faire, en public, les plus sanglantes menaces pour le cas où nous abuserions de son absence. B VI fut dûment chapitré. Mille recommandations et objurgations furent faites à notre père, descendu sans enthousiasme de son grenier à insectes et promu lieutenant général du royaume. Fine reçut les clefs indispensables, mais les autres restèrent accrochées dans l'armoire anglaise fermée à double tour. Ses adieux consistèrent en trois baisers, jetés du bout des lèvres, comme trois signes de ponctuation, au milieu du front de chacun de nous. Comme d'habitude, elle y ajouta la petite croix : papa la traçait avec le gras du pouce, Folcoche avec la pointe de l'ongle.

Enfin, toutes précautions prises, la mégère (nous venons d'ajouter ce terme à notre collection d'épithètes en cours) consentit à monter dans l'ambulance, qui s'éloigna par l'allée des platanes. Nos V. F. la saluaient au passage. Selon le rite, nous nous portâmes tous, par un raccourci, à un endroit du parc qui borde la route et où les voitures doivent repasser pour prendre la direction d'Angers. Au commandement, nos mouchoirs furent agités : ils étaient absolument secs.

Plus tard, au collège, il m'arrivera de trouver déserte une salle de classe surpeuplée de camarades anonymes, et je la sentirai se remplir d'une intense présence à la seule entrée du préfet d'études. Ce n'est pas le nombre des vivants, c'est leur autorité qui meuble une maison. Folcoche partie, La Belle Angerie parut désaffectée. Les portes claquaient dans le silence comme des coups de maillet sur une futaille vide.

Cette voix criarde qui assassinait les échos pour appeler « les enfants », comme s'il s'agissait de démontrer que ces vauriens avaient franchi le périmètre légal, cette voix qui affirmait à tout propos, alors que nous n'avions pas la moindre intention de la contredire : « C'est vrai, puisque je te le dis », cette voix qui couvrait toutes les autres, même quand elle se réduisait à un murmure, cette voix… sa voix… la voix de Folcoche nous manquait.

Certes, nous étions satisfaits. Heureux, non. On ne construit pas un bonheur sur les ruines d'une longue misère. Notre joie n'avait pas de boussole. Nous étions désorientés. J'imagine assez le désarroi des adorateurs de Moloch ou de Kali, soudain privés de leurs vilains dieux. Nous n'avions rien à mettre à la place du nôtre. La haine, beaucoup plus encore que l'amour, ça occupe.

Le lieutenant général se montrait nerveux. Il n'aimait point les responsabilités et, surtout, il en détestait le détail. Au souper, devant un certain relâchement de mains et de dos, il crut nécessaire de s'impatienter : — Ne profitez pas de l'absence de votre mère pour vous tenir comme des singes.

Mais il n'insista pas. Très occupé à se couper des tartines de beurre — de ce beurre sacro-saint dont lui seul touchait une demi-livre par semaine pour suralimenter ses veilles studieuses —, « le vieux » ne desserra plus les dents. Je dis : le vieux, parce que ce mot vient d'entrer dans notre vocabulaire. Les moustaches grises le rendaient maintenant légitime. Nous ne dirons « la vieille » que dix ans plus tard.

Ce 14 juillet, qui est à peine une fête légale en pays craonnais (où la fête nationale est plutôt celle de Jeanne d'Arc), s'achevait par un crépuscule radieux. Le soleil entrait de biais par les fenêtres, qui sont orientées de telle sorte que ce phénomène ne peut se produire qu'aux jours les plus longs de l'année. D'un dernier effort et pour quelques secondes seulement, l'extrême pointe d'un rayon de bonne volonté vint toucher la plus précieuse tapisserie de la salle à manger : Amour et Psyché . Le fait est rare, et une vieille tradition, datant de l'époque où les Rezeau étaient réellement une famille, une vieille tradition, naturellement abolie depuis la mort de grand-mère, veut qu'en pareille occasion toute l'assistance se lève pour se donner le baiser de paix.

Soudain papa s'aperçut de la chose… Son regard oscilla de la tapisserie à la chaise vide de Mme Rezeau. Personne ne bronchait. Il fit timidement :

— Mais, les enfants ! le soleil est sur l' Amour !

Husch , comme disent les Anglais (dont, ce soir-là, nous avions oublié de parler la langue), duel léger des prunelles, l'ange frais qui passe. Non, le baiser de paix n'eut pas lieu. Mais le mépris du tendre, pour un instant, devint seulement la pudeur du tendre. Notre père… Notre père qui étiez si peu sur la terre, quel souvenir ressuscitait en vous ? Quelle vision d'une Belle Angerie, peuplée de jeunes filles, vos sœurs, vos amies, parmi lesquelles votre cœur avait peut-être choisi ?

Ce fut tout. Déjà, Fine enlevait les assiettes sales. Déjà, le soleil glissait sous l'horizon, s'éteignait. Déjà, les chauves-souris, sur leurs ailes de peau, venaient remplacer les hirondelles.

L'examen de conscience n'eut pas lieu. Je surpris le coup d'œil entre B VI et papa. Comme Marcel se mettait à genoux, l'oblat intervint :

— Vous êtes maintenant trop grands pour vous confesser en public. Vos aveux pourraient quelquefois nous gêner. Conservez toutefois, mes enfants, l'habitude de vous confesser directement au bon Dieu, je propose à cet effet deux minutes de silence, après quoi nous prierons pour la guérison de votre maman.

Une chouette cria : je crus entendre la protestation de Folcoche. Mais son vol feutré s'éloignait dans la nuit, agacée par les récriminations des grenouilles de l'Ommée.

Et la « reconquête » continua.

Dès le lendemain, le périmètre fut forcé. L'oblat fournit lui-même l'argument nécessaire.

— Vos fils ont besoin de muscles, monsieur. Ils ont depuis longtemps franchi l'âge du boulier.

Le parc entier nous redevint accessible. Je poussai même des reconnaissances jusqu'aux fermes. Les pissenlits étoilèrent les allées, oubliées par nos raclettes. De passage à Segré, papa se laissa convaincre (indirectement par B VI) de la nécessité de nous acheter des galoches. Nos cheveux repoussèrent avec son autorisation.

Fait curieux, les migraines paternelles s'espaçaient. Toujours friand de sirphides, M. Rezeau nous confia ses filets, avec mission de ramasser toutes les mouches sans distinction.

— Je trierai ensuite !

Il fit mieux encore : il nous embaucha dans ses travaux d'étalage et de piquage. Nous eûmes l'honneur de manier ses épingles, ses loupes et ses ampoules de sulfure de carbone. Quatre mouches inconnues, récemment expédiées du Chili par un de ses correspondants aux fins de détermination, reçurent les noms de « Jacobi, Ferdinand ( ?), Johannis et Marcelli Rezeau ». A son sens, M. Rezeau ne pouvait nous donner nulle preuve plus péremptoire de sa tendresse.

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