Hervé Bazin - Vipère au poing

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Vipère au poing: краткое содержание, описание и аннотация

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« Vipère au poing », c'est le combat impitoyable livré par Jean Rezeau, dit Brasse-Bouillon, et ses frères, à leur mère, une femme odieuse, qu'ils ont surnommé Folcoche.
Cri de haine et de révolte, ce roman, largement autobiographique, le premier d'Hervé Bazin, lui apporta la célébrité et le classa d'emblée parmi les écrivains contemporains les plus lus du XX
siècle.

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Deux jours après — mieux que Jésus-Christ —, Folcoche était ressuscitée. Provisoirement du moins : les hépatiques ont de ces sursis. Elle refusa la radio, l'algocoline Zizine, l'eau de Vichy et surtout les doléances. Pour ménager sa femme, notre père voulait décommander la réception annuelle. Elle s'y opposa. — Mon suaire n'est pas encore filé, disait-elle. Et la réception eut lieu. Aime Rezeau, qui devenait de plus en plus économe, ne tenait cependant pas tellement à cette fête dispendieuse, qui réunissait tous les ans les deux cents notables du coin, du pharmacien (celui-ci reçu de justesse) à la duchesse (celle-là traversant les groupes avec condescendance).

— Pour six mille francs, je rends d'un seul coup toutes les politesses, affirmait notre père. Et puis ça pose…

Six mille francs ! Avec cette somme, à l'époque, on habillait décemment une famille pendant deux ans. Six mille francs ! Le sixième de nos revenus environ.

Une complication surgit. Malgré toute la bonne volonté du monde, ou, plutôt, malgré toute la mauvaise volonté du monde, Folcoche ne pouvait plus, comme les autres années, nous interdire de paraître à cette réception. Nous étions maintenant trop grands pour passer inaperçus. Mais nous n'avions pas de costumes satisfaisants. A vrai dire, nous n'en avions pratiquement pas du tout : culottes et chandails sortaient des mains de Fine. A la dernière minute, Folcoche fit l'acquisition d'un complet. Je dis bien : d'un complet. Un seul. Nous avions, disait-elle, sensiblement la même taille, Cropette, qui tenait des Pluvignec, étant relativement plus grand que ses aînés.

— Chiffe s'habillera le premier et paraîtra pendant une heure. Ensuite Brasse-Bouillon endossera le costume, qu'il refilera, au bout d'une heure également, à Cropette. Personne ne s'en apercevra. L'économie est importante. D'autre part, ainsi séparés, vous serez moins tentés de faire quelque sottise et vous pourrez faire vos devoirs comme tous les autres jours. Votre heure de présence comptera, en effet, comme récréation.

Cet arrangement déplut visiblement à M. Rezeau, qui l'accepta de mauvaise grâce. Quant à l'abbé (il faut dire : AB IV et, plus brièvement, B IV), il en resta « soufflé ».

— J'avoue ne rien comprendre aux usages de cette maison, osa-t-il nous dire. Vous dépensez une somme considérable pour donner une fête et vous n'avez rien à vous mettre sur le dos.

— Nous ne sommes pas riches, monsieur l'abbé, répondis-je, et nous devons tenir notre rang aux moindres frais.

— En sacrifiant le nécessaire au superflu ?

— Qu'appelez-vous le nécessaire ? L'abbé s'enferra.

— D'ordinaire, dit-il, vous défendez moins chaudement la tribu !

J'étais entièrement de son avis, mais il ne me venait pas à l'idée qu'il ait pu l'émettre sincèrement. Je n'y voyais qu'un piège pour me soutirer des plaintes, qui, le soir, à l'examen de conscience, me seraient véhémentement reprochées. Cropette nous avait déjà joué le tour.

— Singuliers enfants ! marmonna le séminariste.

Puis, comprenant soudain :

— Ah ! j'y suis ! Vous me prenez aussi pour un ennemi. Mon pauvre petit…

Je n'aime pas la pitié. Je déteste les pleurnicheries. Sous la main de B IV, qui tentait de me caresser les cheveux, je rentrai la tête plus vivement que sous une taloche.

Cropette écoutait sans mot dire.

La fête eut donc lieu sous la pâle présidence de Folcoche. Notre « heure de récréation » fut une corvée remarquable, pire que le grattage des allées. Faire le quatrième au bridge, ramasser les balles de tennis, distribuer les baisemains sur les nobles phalangettes de la comtesse de Soledot douairière ou de Mme de Kervazec, galoper à la recherche de tel chauffeur, tenir la couverture du grand-oncle académicien, qui fit une brève apparition, telles furent nos distrairions. Frédie, qui était tout de même un peu grand, et Cropette, qui était tout de même un peu petit, se trouvèrent désavantagés par le complet collectif. Bénéficiant de ma position centrale, j'apparus presque élégant. Mme Rezeau s'en aperçut et me glissa, dans l'oreille, au passage :

— Descends tes bretelles.

Je n'en fis rien. Mais elle trouva l'occasion de me coincer dans un couloir désert, entre deux courses, et opéra elle-même cette contre-amélioration. Papa, qui s'entretenait poliment avec M. Ladourd, le marchand de peaux de lapins devenu le plus gros propriétaire de la province (hélas !), me trouva godiche.

— Tu ne vois pas que ton pantalon ressemble à un accordéon ? Remonte-le.

J'obtempérai. Mais Folcoche ne tarda pas à revenir. Je la vis arriver, minaudant au bras de M. de Kervazec. Elle tenait debout par habitude. A la vue de mon pantalon correct, un peu de rose lui fut rendu. On venait de me confier une assiette de petits fours : elle trouva le biais pratique.

— Ne t'empiffre pas ainsi, mon garçon !

Je n'en avais pas mangé un seul, me contentant de les offrir aux invités. Mais le neveu du cardinal coupa dans le pont. Me retirant lui-même l'assiette des mains, paternellement, ce barbu de Kervazec me fit un cours mondain sur le péché de gourmandise. Un cours à l'usage d'enfants gâtés, où revenait sans cesse le mot « vilain ». Cette gronderie sucrée m'écœura. J'étais surtout vexé de paraître encore assez jeune pour la subir. Si mes douze ans en paraissaient dix, j'avais la dureté des garçons de quatorze. Folcoche, qui devinait tout ce qui pouvait m'être désagréable, le comprit aussitôt. Elle reprit à son compte, non sans la vinaigrer, cette mièvrerie agaçante :

— Allez, vilain ! Rentrez dans votre chambre et dites à votre frère Marcel que sa tante de Selles d'Auzelles l'attend pour marquer ses points au bésigue.

Sursis pour les représailles. Le fiel de Folcoche se remit à brasser des cailloux. Mais cette fois Mme Rezeau sentit venir la crise. Elle quitta le grand salon, encore plein de monde, sans donner l'alarme, et s'en fut tout droit à l'armoire de pharmacie, dont elle retira la seringue de Pravaz et une ampoule de morphine. Une heure plus tard, nous la retrouvions sur son lit. Elle avait eu le courage d'enlever sa robe de lamé, de l'accrocher sur un cintre. Elle dormait, bien détendue, enroulée dans sa robe de chambre. Je fus étonné de l'expression de son visage. Les traits de Folcoche, dans le sommeil, s'amollissaient. Le menton lui-même perdait de sa sécheresse. Oui, la vipère, tous yeux éteints, la vipère du pied du platane, une fois morte, manquait de métal.

— Papa, vous ne trouvez pas que maman ne se ressemble pas quand elle dort ?

M. Rezeau considéra sa femme quelques instants et me fit soudain cette étonnante réponse :

— C'est vrai qu'elle est : mieux sans masque.

Et il m'embrassa. Son inquiétude était moins vive que lors de la précédente crise. L'essentiel, pour lui, se nommait « l'habitude ». Toute nouveauté le trouvait sans défense. Mais cette rechute et les suivantes perdaient toute allure tragique. Mon père, qui avait fait la guerre, ne dut avoir peur que les premiers jours. Les hommes de son genre s'accoutument à tout, même à la mort, et surtout à la mort des autres, dès qu'elle tait partie de cette seule vie qu'ils sachent vivre : la vie courante.

Mais, encore une fois, Folcoche ne mourut point. Le lendemain, elle était sur pied. Ses joues arboraient la nuance cadavre, mais son menton se promenait devant elle, plus menaçant que jamais. Sa bouche, entrouverte la veille, s'était pincée au maximum. Sa première victime fut l'abbé. J'ignore ce qui se passa dans la bibliothèque, mais il nous en revint tout penaud, les yeux rouges. Ce dernier détail me scandalisa. Qu'est-ce que c'est qu'un homme qui pleure ! Je résumai mon opinion :

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