Hervé Bazin - La mort du petit cheval

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La mort du petit cheval: краткое содержание, описание и аннотация

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« Vous le savez, je n'ai pas eu de mère, je n'ai eu qu'une Folcoche. Mais taisons ce terrible sobriquet dont nous avons perdu l'usage et disons : je n'ai pas eu de véritable famille et la haine a été pour moi ce que l'amour est pour d'autres. » Si loin de Folcoche qu'il vive désormais, Jean Rezeau n'en continue pas moins de subir, à travers ses révoltes glacées et ses illusions mort-nées, la tyrannie ancienne de la femme qu'il déteste le plus au monde. Dans l'apprentissage d'une liberté douteuse, les métiers exercés tant bien que mal, les amours sans conséquence, c'est toujours le spectre de la mère qui revient, tentaculaire et prêtant à toute chose les couleurs de la hargne, de l'amertume et de la dérision. A la mort du père Rezeau, Jean croit tenir sa revanche, mais comment humilier un être qui a le talent de rendre tout humiliant ?
La cruauté de l'analyse, le cynisme émouvant du héros et l'acidité du style font du roman de Bazin un des meilleurs réquisitoires, à la fois vif et modéré, contre un certain type d'oppression familiale.

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— Alors, fit soudain M. Rezeau, tu t'es décidé, mon gros, tu fais ton Droit, tu suis les traces de ton père ? Je suis content, je suis bien content de te voir si raisonnable.

Je faillis sursauter. M. Rezeau se pourléchait et, sans plus de manières, plantait un dernier chicot dans sa demi-poire. J'avalai un morceau de la mienne, en éprouvant l'impression d'avaler un bulletin de vote au pays de la liste unique. Ma « décision » était du même ordre. Mais à l'inconscience succédait la mauvaise foi.

— Ça m'étonne, disait notre mère. Généralement, il ne sait jamais ce qu'il veut.

Négligente, elle se mit à peler sa demi-poire, embrochée au bout de sa fourchette, en tira de fines épluchures et la coupa en six morceaux qui, un par un, s'en furent périr au même endroit de la bouche, un peu à gauche, sous la dent d'or. Cette exécution terminée, M meRezeau laissa tomber cette seconde appréciation, toujours négligente :

— Et je ne parle pas de Ferdinand… Celui-là sait peut-être ce qu'il veut. Mais, ce qu'il veut, c'est ne rien faire.

— N'exagérons rien, tout de même, protesta faiblement notre père.

Une simple pression de la prunelle le réexpédia dans son assiette, d'ailleurs vide. Puis M meRezeau, définitivement négligente, se mit à parler de timbres antillais avec Marcel, de tarifs maritimes avec Marcel, du dernier article du Figaro avec Marcel, tandis que celui-ci, d'un bras condescendant, réglait la circulation de la carafe d'eau. Agacé, je me souvins de certain exercice, j'essayai la pistolétade. Peine perdue ! On ne jouait plus. Il ne s'agissait plus de jouer, mais de déjouer. Le regard de Madame Mère se fit aérien, léger comme phalène, papillonna devant le mien, monta au plafond, alla se brûler du côté de la lampe et revint se poser doucement en face d'elle sur la corolle de cristal de son verre, où il se métamorphosa soudain, pour repartir droit devant lui, raide comme balle, accompagnant la voix qui décrétait :

— Allons nous coucher. Vous connaissez vos chambres… Je suis fatiguée. A demain.

Vous connaissez vos chambres !… Elle nous parlait ainsi qu'à des invités ! Elle s'éloignait, sur une simple inclinaison de tête. Elle ne jugeait même pas utile de tirer sur la longe de son seigneur et maître, qui se levait précipitamment, qui bredouillait encore plus vite :

— Nous sommes fatigués. Bonne nuit, mes enfants ! N'oubliez pas votre prière du soir.

Marcel, lui non plus, ne jugeait pas utile de nous épier. Indifférent à nos réactions, il repoussait sa chaise, nous lançait un « bonsoir » très creux et se hâtait, à larges pas lents, de rattraper sa mère pour lui prendre des mains la lourde lampe à pied de marbre vert.

— Elle les a bien mis dans sa poche, la vieille ! murmura Fred, sidéré.

C'est alors que je m'aperçus qu'ils nous laissaient froidement dans la nuit. Mais ce détail me servit. Là-bas, au bout du couloir, au bas de l'escalier, M meRezeau, ne nous voyant plus et ne se croyant plus visible, laissait tomber ses épaules, se tassait, s'accrochait au bras de son benjamin. Trahis par un écart de lumière, ses cheveux avouèrent un instant leur métal : beaucoup d'aluminium dans ce laiton. La vieille ? Depuis dix ans que nous disions « le vieux », elle n'avait pas mérité l'adjectif, pire que le « Folcoche » périmé. Ces cheveux blancs, ce refus d'une petite bataille de prunelles et notre élimination même qui était un refus d'un plus grand combat… oui, la vieille ! Adopté.

Adopté sans enthousiasme. Je ne suis plus d'âge à charger les sobriquets d'un sens magique. Je sais aussi que les règnes séniles sont les plus longs et les plus durs. Le grand-père est toujours gaillard, l'arrière-grand'mère continue à s'éteindre. Notre mère ne fait qu'entrer dans cette interminable vieillesse des Pluvignec, famille de sarments. Cette vieillesse-là n'abdiquera jamais. Au surplus, il y a quelque chose qui ne va pas. De mon côté. Ma fureur, qui m'apparaît légitime, m'apparaît aussi futile, ou lointaine. Je pense peut-être : superflue. On ne vit pas deux fois le même grand amour. Serait-il impossible de revivre une grande haine ? J'essaie de croire que le mépris l'a remplacée. J'essaierai vainement de m'en persuader et vainement de m'endormir, recroquevillé sous les maigres couvertures de mon lit, dans ma chambre sans feu. Je ne me retrouve plus, je m'étonne. Je m'indigne à la fois de cette absence et de cet étonnement. Je compare et je m'indigne aussi de ces comparaisons. Est-il possible que vivent sur cette terre des êtres aussi différents, aussi radicalement opposés que celle-ci et celle-là ? Celle-ci : l'ex-Folcoche. Celle-là : Micou. Folcoche et Micou, vinaigre et sirop, vipère et colombe, ma mère et ma… Ma rien du tout, pour bien dire. O précieux rien du tout ! Lèvres sans dent d'or ! Azur de layette ! Pourquoi faut-il que mon souffleur ricane : « Alors, Brasse-Bouillon, ce sont les litanies de la Vierge que tu récites ? »

VII

Le photographe de la sous-préfecture sort de chez nous. M meRezeau n'est pas satisfaite.

Elle aurait voulu être photographiée debout, au centre du cliché, son mari à sa droite, ses enfants à ses pieds. Mais il paraît que cela ne se fait pas quand lesdits enfants sont devenus des jeunes gens. Elle aurait dû s'y prendre plus tôt. Il lui a fallu s'asseoir sur une bergère… Une bergère ! L'un des grands Dagobert du salon faisait plus digne, plus Rezeau, mais il était trop haut. M meRezeau a donc été obligée de s'asseoir, tandis que nous l'entourions de nos quatre « statures moyennes ». C'est ainsi que nos arrière-neveux la contempleront, avec attendrissement, sans se douter que l'opérateur s'est permis de lui rabaisser quatre fois le menton et de lui réclamer une douzaine d'essais avant de confier au gélatino-bromure son bienveillant sourire. Quant à la tapisserie de l'Amour, qui a servi de toile de fond, je gage qu'ils la croiront sur parole. Tant pis ! Ils apprendront peut-être un jour que groupe et entente ne sont pas synonymes, que le p'tit oiseau est souvent une pie-grièche, quand il ne s'agit pas d'un corbeau. Enfin, c'est fait, nous serons encadrés ou couchés dans les albums de famille. Après tout, il était temps, il était grand temps, et c'est miracle que cette fantaisie ait brusquement semblé indispensable à notre père. Le vieux doit le sentir confusément : ce cliché est le premier et le dernier du genre. Jamais plus nous ne serons réunis, au complet. Notre définitive diaspora commence.

Le photographe nous a précédés de dix minutes : on distingue nettement dans la boue de l'allée des platanes la trace de ses pneus. Il pleut toujours. Cette fois il pleut selon l'usage : moitié pluie, moitié brouillard, la bruinasse lessive les parmélies le long des troncs, s'acharne sur la statue de saint Aventurin, lui prodigue la goutte au nez. Nous marchons tous les quatre vers la route, vers l'arrêt du car. Tous les quatre, dont trois sont en partance vers des directions différentes. Tous les quatre, ces quatre hommes qui totalisent maintenant une assez jolie puissance musculaire et que dirige, du haut de sa fenêtre, le toujours négligent regard d'une seule femme. Car M meRezeau ne nous accompagne pas : elle est fatiguée, elle est encore fatiguée. Elle inaugure cette fatigue politique, qui remplira les lettres de notre père et les transformera en bulletins de santé, cette fatigue qui déjà l'a contrainte à écourter notre séjour, à nous renvoyer à nos chères études au bout de quarante-huit heures, à nous dire adieu d'un simple geste.

— Après une si longue séparation, j'aurais voulu vous garder plus longtemps…

Seul, M. Rezeau parle, ou soliloque, ou s'excuse, à notre choix. Il a retrouvé sa vieille peau de bique pelée et jeté par-dessus un ciré de chasse au gibier d'eau. Son vieux chapeau de campagne, le pétase (qui l'attendait dans le grenier à insectes), fait gouttière comme jadis et lui inonde la moustache. Il tient à la main son parapluie qu'il a oublié d'ouvrir. Tandis qu'il continue à parler et que personne ne l'écoute, je sens le bout de ce parapluie qui se pose sur mon épaule, comme s'il voulait m'armer chevalier.

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