Hervé Bazin - Un feu dévore un autre feu

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Un feu dévore un autre feu: краткое содержание, описание и аннотация

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Un feu dévore un autre feu, un grand roman d'amour, un drame de la passion, enchâssé dans un drame social dont les vingt dernières années nous ont fourni de bouleversants exemples. Imaginaire, se déroulant dans un pays non précisé, en vingt-six jours, cette histoire, où l'amour triomphe malgré tout, emprunte ses passages les plus intenses au tragique le plus réel de notre temps.

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*

Ça va durer une heure. Dans le bureau qui ne comporte d’ailleurs pas de meuble de ce nom, mais une simple table entre deux fauteuils de velours brun et un embryon de bibliothèque, qu’espérer de l’examen d’un modeste cartonnier aux trois quarts vide ? Quand on dispose des coffres inviolables d’une ambassade, on n’emporte pas de documents compromettants chez soi. Ramon, feuilletant mollement une liasse de lettres signées Maman, en a seulement mis une de côté. Il passe au crible la corbeille à papier, en grommelant :

— Il n’y en a que pour le patron. Je l’aurais bien sautée, moi aussi, la bonniche.

Luis, vautré sur un divan d’angle qui doit servir de lit de secours, tourne vers lui un mufle paternel et ce regard tendre qui s’attarde sur des photos reçues de la veille : celles de deux premières communiantes, ses filles, mignonnettes élevées chez les sœurs :

— Encore ! fait-il. Les occasions ne t’ont pas manqué, ces temps-ci. Tu vois, moi, je serais plutôt contre : ce qui me console, c’est de penser que, s’ils avaient gagné, les copains de cette fille auraient pu un jour s’envoyer mes gamines.

Il se tait et range précipitamment ses photos dans son portefeuille et le portefeuille dans la poche gauche de sa veste, la poche du cœur, en vérifiant machinalement que dans la poche droite dort bien son revolver. Arborant le méprisant sourire du client qui sort du bobinard, le commissaire vient de rentrer ; il pousse devant lui Fidelia, échevelée, crevant de honte ; il jette :

— Rhabille-toi.

Et tandis qu’elle renfile un pauvre linge fripé, il écrase du regard la muette convoitise de Ramon. L’os du chef de meute n’appartient qu’à lui et, s’il le lâche, nul sans lui faire offense n’oserait le ronger ensuite. Ramon baisse le nez. Luis admire, cherchant à comprendre pourquoi ce bout d’homme n’a qu’à paraître pour se faire obéir de malabars qui pourraient l’envoyer valser d’une chiquenaude. Très à l’aise, très coq redescendant de sa poule et s’en trouvant plus mordoré, il semble tirer de sa paillardise même un regain d’autorité. Son nez tranche l’air et, se mordillant la moustache, il redevient méchamment sérieux. Il a empoigné une chaise et, assis derrière la table, traduit lentement la lettre envoyée à son fils par M me Legarneau mère. Il hausse les épaules :

— L’affolement de la vieille peut donner une idée des horreurs que son fils doit débiter sur notre compte. Mais ce n’est pas avec ça que je pense le faire expulser. L’arrestation de Fidelia, chez lui, le compromettra bien davantage.

— L’ar… res… tation ! bégaie Fidelia, rhabillée, mais qui, perchée sur une jambe afin de rechausser l’autre, en tombe sur le tapis.

Encore une fois Luis admire. « Mon Ariel » — comme l’appelle M me Prelato, suave —, c’est décidément le diable en miniature. Être affreux à ce point-là et le savoir et le rester, pour quelques primes en nature, mais aussi pour la gloire d’assumer, quelle qu’elle soit, la besogne, de ne jamais céder à la pitié, ça devrait mériter le ruban noir ! Ulcérée, avilie par un sacrifice dont elle comprend maintenant qu’il était vain, Fidelia se relève et, n’ayant plus rien à perdre, se met à hurler :

— Tu m’as menti, salaud !

Le commissaire s’en tortille de plaisir sur sa chaise. Puis il se fâche et glapit :

— Et toi, salope, tu ne m’as pas menti ? Crois-tu que j’ignore que tu avais aussi ta carte du parti, que tu vendais ses journaux le dimanche, que tu distribuais ses tracts ? Je n’ai pas de comptes à te rendre, et d’ailleurs je ne t’ai pas trompée en te disant que Pablo ne saurait rien. C’est vrai. Tu peux être tranquille : il a été fusillé ce matin… Allez, vous autres ! Embarquez-moi ça.

*

Luis, qui ne savait pas, en est resté pantois. Il y a des moments où l’iniquité en arrive à tourmenter les bourreaux. Là, non vraiment, il n’admire plus ; il se demande si, pour mieux respirer, il ne devrait pas se faire muter dans un service moins bien payé, mais peuplé de truands qu’on puisse tabasser sans complexes. Même pour lui la scène est insoutenable.

D’un geste fou la petite métisse, devenue enragée, a soudain raflé sur le bureau un coupe-papier d’acier poli ; elle bondit sur le commissaire qui pare le coup, prestement, en lui opposant sa chaise. Mais Ramon a déjà surgi derrière Fidelia et l’assomme d’un foudroyant revers de main à la nuque, exécuté avec un remarquable métier. La chaise du commissaire retombe. Il exulte :

— Magnifique ! Tentative de meurtre sur la personne d’un officier de police dans l’exercice de ses fonctions… Je n’en demandais pas tant.

XI

Là-haut, les deux vivants en sursis, bras croisés sur la poitrine et dosant leur respiration, avaient cru s’entraîner côte à côte à devenir gisants. Dans le rigoureux silence leur cœur leur paraissait encore battre trop fort pour ne pas les trahir. Que se passait-il ? Malgré l’habitude prise de localiser les présences d’après l’assourdissement d’une voix, le nombre de pas à faire d’une porte à l’autre, les craquements de parquet, les plaintes de gonds, ils étaient parfaitement déroutés. Ils s’attendaient à une fouille en règle, à une scène violente et ils n’avaient d’abord entendu que des bribes de conversation qui de cloison en cloison leur parvenaient feutrées :

— Ce n’est pas à nous qu’ils en ont, avait fini par murmurer Maria.

Et juste à ce moment s’était produit ce bruit caractéristique qui se répétait tous les soirs quand leurs hôtes se mettaient au lit : le do dièse approximatif chanté par un ressort de sommier. Deux têtes s’étaient soulevées et tournées l’une vers l’autre, roulant des yeux blancs, avant de se renfoncer lentement dans l’oreiller pneumatique.

*

Enfin avertis par le tintement de la grille, mais encore trop anxieux pour bouger, quelque sbire pouvant être resté sur place, ils n’avaient pas vu la voiture du commando s’éloigner avec sa prisonnière. Les criailleries finales, un bruit de chute sur le parquet, un piétinement serré sur semelles traînantes suggérant le transport d’un corps leur avaient laissé penser que Fidelia n’était pas partie sur ses jambes, mais enlevée comme un paquet. Ensuite ils avaient hésité à descendre ; ils ne s’y étaient résolus qu’au bout de deux heures, après avoir entrebâillé la trappe et — précaution naïve — jeté le contenu des poches de Manuel sur les dalles du couloir pour s’assurer de l’absence de réaction. L’escalier déplié, ils s’étaient aventurés à pas de loup dans la maison, lorgnant les encoignures, inspectant les dessous de table ; et de pièce vide en pièce vide ils en étaient arrivés à celle qu’ils auraient dû ouvrir la première :

— L’oreille ne vaut pas l’œil, murmura Maria en entrant. Elle ne peut être sûre de rien.

Par discrétion, peut-être aussi par pudeur, ils n’étaient jamais entrés dans cette chambre, en soi semblable à bien d’autres, mais trop intime pour ne pas leur rappeler qu’il n’en existait pas qui fût leur. Impersonnelle pourtant, tapissée de papier-liège à deux tons, illuminée par une large baie d’où pleuvaient à petits plis de grands rideaux de voile, elle bannissait tout superflu, elle n’offrait que deux meubles, l’un à la verticale, l’autre à l’horizontale : l’armoire qui contient ce qui vêt, le lit qui contient ce qui se dévêt. Et voilà qu’ils se tenaient devant ce lit où la couverture d’alpaga restait creusée, non pas en long, mais en travers, par l’empreinte d’un corps, tandis que deux touffes laineuses sans doute arrachées à la fourrure par des mains crispées, deux touffes demeurées sur place en deux endroits où affleurait de la peau, quasiment rasée, continuaient à mesurer l’écartement des bras d’une femme de petite taille :

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