Frédéric Dard - Le mari de Léon

Здесь есть возможность читать онлайн «Frédéric Dard - Le mari de Léon» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию без сокращений). В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Город: Paris, Год выпуска: 1990, ISBN: 1990, Издательство: Fleuve Éditions, Жанр: Современная проза, на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.

Le mari de Léon: краткое содержание, описание и аннотация

Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «Le mari de Léon»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.

« Ce livre raconte l'histoire d'un ver de terre amoureux d'une étoile. Le ver de terre s'appelle Léon. L'étoile s'appelle Boris. »
San-Antonio Léon est l'humble serviteur de Boris, metteur en scène de renom. Il lui organise une existence douillette et, la rage au cœur, débusque pour lui le gibier féminin de son choix. Jusqu'au jour où la situation s'aggrave : survient une donzelle qui se met en tête de séduire « l'Illustre », de se l'attacher à tout jamais…

Le mari de Léon — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком

Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «Le mari de Léon», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.

Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Nadège alla débrancher son fer à repasser et prit l’une de ses tartines.

— En voulez-vous ? demanda-t-elle, la bouche pleine.

Il regarda les rôties appétissantes, hérissées de petites fraises entières, brillantes comme des yeux, et fut tenté.

— Volontiers.

Il se mit à croquer voracement la tartine.

— Pain de campagne et fraises des bois, annonça Nadège. Je ne bouffe que ça, pratiquement.

Elle déglutit et poursuivit :

— Dommage que vous n’ayez pas eu le courage de lire mon cahier entièrement. Je crois, sans vanité excessive, avoir assez bien décrit le sentiment que je vous porte.

— Redonne-le-moi !

— Impossible : je l’ai brûlé.

Elle désigna la cheminée de marbre violacé où l’on voyait un tas de cendres de papier incomplètement consumé. Il restait un trognon blanc roussi autour de la reliure en spirale.

— Pourquoi l’as-tu détruit ? Par dépit ?

— Non, parce que je savais que vous me le redemanderiez. J’aime mieux, à présent, que vous imaginiez la suite plutôt que vous ne la lisiez, elle sera tellement plus belle, tellement plus forte !

— Tu es une drôle de fille !

— Oui, on me l’a déjà dit et je me le dis aussi.

— Tu ne manques pas de confiance en toi.

— Ce n’est pas en moi que j’ai confiance, mais en vous.

— Tu es persuadée que je vais t’aimer ?

— Ça commence déjà.

Il éclata, postillonnant des bribes de tartine :

— Quelle suffisance !

— Non, non : c’est comme ça. Je suis faite pour vous. Vous vous en apercevrez.

— Tu es une vraie mouche à merde !

— Ça se peut. N’empêche que vous serez très heureux avec moi lorsque nous serons mariés.

— Mais qu’est-ce que c’est que cette enfoirée de mythomane ! s’emporta Lassef. Si je m’écoutais, je te flanquerais encore des beignes !

— N’hésitez pas : je suis à vous.

Sa colère baissa d’un cran, mais il restait rageur.

— Tu sais que tu es moche ?

— Quand vous me regarderez mieux, vous découvrirez que non.

— Je me tape des filles mille fois plus belles que toi !

— Comme la blonde qui cherchait à engager la conversation, un soir, au théâtre ? Elle est exquise en effet ; mais juste ça : exquise.

— Au fait, pourquoi venais-tu à chaque représentation ?

— Devinez.

— Pourquoi te déguisais-tu ridiculement en homme ?

— Pour attirer votre attention. La preuve…

— Pourquoi me regardais-tu à la lorgnette ?

— Se reporter à la réponse ci-dessus.

— Tu me fais chier ! Elle hocha la tête :

— Il faut bien en passer par là.

— Tu es horripilante.

— Ça ne va pas durer.

Il déposa la moitié de sa tartine dans l’assiette et se mit à arpenter la pièce. Il s’attardait devant Simone, devant la table à repasser, devant la cheminée aux cendres tristes. Tout l’atteignait, lui causait une griffure de l’âme. Un étrange chagrin le prenait, comme lorsqu’on évoque un passé qui aurait dû déboucher sur autre chose.

— Nous sommes désespérément seuls, soupira Boris.

— Pas moi. Je suis avec vous et je resterai avec vous même lorsque vous ne serez plus là ! Jusqu’à la fin du monde, comme l’a dit Jésus à ses apôtres.

Il posa sur Nadège un regard égaré.

— Tu ne trouves pas que tu es grosse ? lui demanda-t-il.

— Si, dit-elle ; je mange trop de confiture.

Lassef fit la moue.

— Tu as tort ! Salut, môme !

Il s’en alla sans se retourner. Nadège se porta à la fenêtre pour le regarder sortir de l’immeuble.

25

L’optimisme de Mira était fondé car elle rentra à l’appartement quelques jours après la visite que lui avaient faite Boris et Léon.

Un matin, elle téléphona à ce dernier de venir la chercher, et il la ramena avec son baluchon de cuir, vieux de trois quarts de siècle, qui sortait de chez un peaussier fameux de Moscou, lequel servait la famille impériale.

Mira était blafarde, faible et amaigrie, mais ravie de se retrouver boulevard Richard-Wallace. Les médecins lui ayant recommandé de se mouvoir le plus possible, elle entreprit séance tenante de faire du ménage en fredonnant des chants russes, ce qui mit dans l’appartement une sorte d’entrain inhabituel.

Boris conçut de ce retour (inespéré) une allégresse joyeuse. Il se remit à l’écriture de « Rue des Ambitieux ». Il jetait son texte à toute allure sur ses feuillets, avec une insouciance créative, sachant bien qu’il reprendrait le tout ensuite pour le « couler dans le bronze ».

Comme à son habitude, Yvrard le regardait créer, assis sur la moquette du bureau, ses bras enserrant ses genoux. Il avait une attitude de chien et faisait songer à ces lévriers languissants que l’on voit sur des tapisseries anciennes. Il perçut un coup de sonnette « en coulisse » et attendit des nouvelles.

Zino survint peu après, porteur d’un pneumatique adressé à Boris.

— Veux-tu que je l’ouvre ? demanda Léon.

Mais Lassef, plongé dans cet état second de la création, n’entendit pas la proposition et déchira maladroitement l’enveloppe. Il lut :

On ne vous aime pas parce que vous êtes dans la lumière, mais parce que la lumière est en vous.

Nadège

« L’Illustre » parcourut une seconde fois la phrase. Il fronça le nez, mécontent. Cette fille le harcelait sourdement : il avait besoin de l’oublier.

Depuis sa visite éclair rue Lecourbe, il la revoyait à sa table de repassage sur laquelle gisait « sa belle robe de conquête », visage à la fois tendu et calme, regard profond. Elle était plutôt dodue mais appétissante. Il évoquait la pile de tartines dans l’assiette, Momone prostrée dans ses sangles, la lumière grise du logement.

Ce qui le poursuivait avec le plus d’insistance, c’était sa voix qui s’efforçait d’être neutre mais qui pourtant vibrait de toutes les passions. Voilà qu’elle se rappelait à son bon souvenir. Le message était beau et constituait un appel. Boris avait horreur qu’on l’appelât. Il venait à son heure, suivant son bon plaisir.

— On peut savoir ? demanda Léon.

Boris glissa le pneumatique dans sa poche.

— Pascal…, fit-il laconiquement.

Il se remit au travail, mais plus rien ne venait. Cette garce ambitieuse (comme « ceux » de SA rue) lui avait cassé son coup. Nadège ! Pour la première fois, il fut frappé par la similitude des prénoms de sa femme et de la petite belle-sœur : Nadia, Nadège. On pouvait, si le cœur vous en disait, y lire un présage.

Renonçant à sa pièce, il s’empara du téléphone et appela Zakouskine. Le producteur était un homme inatteignable pour le commun des mortels. L’une des satisfactions de la gloire, c’est de vous faire traverser ce genre de murailles.

— Jules ?

Da .

Lassef lui lança une phrase en russe ; mais c’était du russe approximatif, pour boîte de nuit tendue de velours rouge et peuplée de violonistes ringards. Ils le parlaient aussi mal l’un que l’autre, Zakouskine et lui, mais ressentaient le besoin d’échanger des paroles, fussent-elles boiteuses, dans cette langue, histoire de marquer leurs origines communes. Cela ressemblait un peu à un signe de reconnaissance, à un code maçonnique.

— Figurez-vous que j’ai trouvé mon nain, fit Boris.

— Quel nain ?

— Celui qui jouera le fou de l’oncle de Nicolas Rostov dans La Guerre et la Paix. Un nain épatant, gracieux ; rien du monstre habituel. Je compte développer son rôle car je raffole des nains : ils me fascinent ; je crois que j’aurais voulu en être un !

Il rit, mais Zakouskine resta de marbre et se racla la gorge.

Читать дальше
Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Похожие книги на «Le mari de Léon»

Представляем Вашему вниманию похожие книги на «Le mari de Léon» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.


Отзывы о книге «Le mari de Léon»

Обсуждение, отзывы о книге «Le mari de Léon» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.

x