Frédéric Dard - Le mari de Léon

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Le mari de Léon: краткое содержание, описание и аннотация

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« Ce livre raconte l'histoire d'un ver de terre amoureux d'une étoile. Le ver de terre s'appelle Léon. L'étoile s'appelle Boris. »
San-Antonio Léon est l'humble serviteur de Boris, metteur en scène de renom. Il lui organise une existence douillette et, la rage au cœur, débusque pour lui le gibier féminin de son choix. Jusqu'au jour où la situation s'aggrave : survient une donzelle qui se met en tête de séduire « l'Illustre », de se l'attacher à tout jamais…

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Lassef eut un geste mou de la main.

— On a un souper, ce soir ? demanda-t-il.

— Non, demain : les Lecoq avec les Laférière : ils mettraient des piastres dans l’opération La Guerre et la Paix.

— Sacré morceau, soupira Boris, ça me fout un peu les jetons.

— Mais non, ça t’excite !

Boris amorça un haussement d’épaules. Peu facile dans sa position.

— Surtout, continue de tringler la gazelle des sables, ces vaches-là deviennent des ennemies dès que tu cesses de les faire jouir.

— Je la vois demain, rassura Léon : je l’emmène chez Tantine pour l’initier aux « jeux interdits ». C’est le moment de la chambrer dur. Tu sais qu’elle commence à faire des objections à propos du Tolstoï ; elle trouve le sujet « vieux ». La conne qui ne l’a jamais lu, elle non plus !

— C’est quoi, Tantine ?

— Une boîte cossue où des messieurs vont faire des galipettes entre eux.

— C’est dégueulasse !

— Tantine a aménagé un petit salon avec glaces sans tain, depuis lequel on peut suivre les ébats de ces chérubins.

— Tu en connais des endroits bizarres, Léo ! Dans le fond, tu n’aurais pas des instincts pédoques ?

— Je ne sais pas, répondit loyalement Yvrard. Qui peut répondre en toute sincérité à cette question ?

Jean-Louis Pascal arriva, l’air embêté.

— Elle n’a pas voulu partir, annonça-t-il, mais elle a promis de ne plus manifester. Vous savez qui c’est, cette fille, patron ? Votre fameux « admirateur » qui m’a balancé du poivre moulu dans les yeux. Il a opéré un sacré changement de look ! Radical ! On a abandonné le genre hermaphro pour le genre pin-up. Je dois avouer que celui-ci lui convient beaucoup mieux.

— Tu es bien sûr que c’est la même personne ?

— Totalement certain. D’ailleurs je lui ai fait allusion au poivre, et elle a souri en murmurant « Pardon, je vous avais pris pour un loubard ».

— C’est pas banal, dit Boris.

Il regarda la pendule électrique de la loge.

— Il nous reste huit minutes avant la reprise : va la chercher.

— Qu’est-ce que c’est que cette histoire d’admirateur ? demanda Léon. Tu ne m’en as pas parlé, ajouta-t-il d’un ton de reproche.

— Parce que je n’y ai plus pensé ; ce n’était pas un événement, tu sais. Simplement, un gars, du moins le croyais-je puisqu’il était habillé en homme et portait moustache, qui assiste plusieurs jours de suite aux représentations en me regardant avec des jumelles ! Agaçant ! Je demande à Pascal d’essayer de savoir ce qu’il veut, et mon admirateur lui balance du poivre dans les yeux. Or voilà qu’il s’agit d’une fille ! Et cette fille change totalement de tenue et de manières.

— Une déséquilibrée, non ? Ou alors une fan exacerbée.

— On va savoir !

Pascal revint, escorté de la fille à la robe verte et s’effaça pour la laisser entrer.

— Nadège ! s’exclama Léon, suffoqué.

La jeune fille s’avança et fixa Boris avec une intensité, une dévotion presque insoutenables.

— Alors c’est donc là ? chuchota-t-elle.

L’ambiance de la loge, sa touffeur, l’odeur de lys et de sueur mêlés la transportaient. Elle regardait « l’Illustre » allongé dans le fauteuil, ses bras en rames abandonnées. Il la couvait d’un regard de reptile.

— C’est elle, ta belle-sœur ? murmura-t-il.

— Je suis sidéré, fit Léon, sincère.

Lassef ramena ses jambes contre le siège et remonta son buste.

— Ça signifie quoi, tes conneries de ce soir ? demanda-t-il.

Il parlait bas, à la Gabin, afin d’être mieux entendu.

Elle lui sourit.

— Ce qui est négatif paie davantage que ce qui est positif, dit Nadège. Quand je laisse parler mon cœur en essayant de cerner mes sentiments, j’ai droit à une annotation insultante ; mais quand je fous la merde, on me convie aussitôt dans la loge du Prince !

Boris se mit debout et vint à elle. Tout en la fixant droit dans les yeux, il lui administra deux gifles qui la firent chanceler.

— Oh ! patron ! s’écria le brave Pascal, outré.

Lassef parut ne pas entendre la protestation de son assistant. Il se tourna vers Léon :

— Attrape cette petite merderie et embarque-la où ça te chante, je ne veux plus en entendre parler !

Blême d’humiliation, Léon poussa sans ménagement sa belle-sœur hors de la loge.

Déjà, dans le couloir, la sonnerie retentissait et la voix du régisseur s’y superposait : « En scène dans trois minutes ! En scène dans trois minutes ! »

— Vous n’y êtes pas allé avec le dos de la cuiller, patron, grommela Jean-Louis Pascal.

Il ajouta courageusement :

— J’ai horreur de voir frapper une femme !

— Et moi, j’ai horreur qu’une petite pute en délire perturbe mon spectacle pour assouvir ses caprices ! hurla Boris à s’en faire sauter les cordes vocales. Je mets des mois à écrire une pièce, des mois à la monter, à la peaufiner. Chaque intonation, chaque silence comptent, et une merdeuse viendrait faire joujou avec cette somme de travail, d’énergie, de talent ! Mais putain, deux gifles ne sont rien, mon garçon ; des saloperies pareilles, on devrait les écraser comme des punaises !

Il quitta sa loge à longues enjambées silencieuses de maraudeur. Son cœur fou lui remontait dans la gorge, et des étincelles pourpres éclaboussaient sa vue.

* * *

— Tu as fait du joli, crétine ! jeta Léon en claquant sa portière.

Quelque chose qui ressemblait à du désespoir ruinait son moral. A cause de cette sale pécore, sa vie quiète devenait décombres. Il connaissait Boris : l’injustice personnifiée ! Tout être a besoin d’un responsable dans les périodes de catastrophe, mais Boris davantage que tout le monde. « L’Illustre », en puriste absolu, considérait la représentation perturbée comme une catastrophe, et la ferait payer à Léon. Une paire de gifles ne pouvait suffire à calmer sa rage : c’est Léon qui porterait le chapeau.

— Tu me plumes avec tes amours branquignoles, harcelait Yvrard. Tes rêves de masturbée font chier tout le monde ! Je tiens à ma situation, figure-toi. Or Boris n’est pas le genre d’homme à tolérer des fantaisies pareilles ! Le travail, pour lui, c’est sacré ! Il passe avant tout ! C’est ça, ses amours à lui. Tu t’imagines qu’il va y renoncer pour un boudin qui se prend pour un mannequin parce qu’il s’est foutu une robe de dix mille balles sur le cul ?

Il poursuivit sur ce ton jusqu’à la rue Lecourbe. Parvenu devant le porche de son immeuble, il la retint alors qu’elle s’apprêtait à quitter la voiture.

— Je pense que tu as compris, maintenant, et que tu renonceras à tes chimères. Sinon, je te réexpédie à Rouen-les-Bains, moi, ma fille !

Elle eut son sourire énigmatique.

— Il m’a giflée, dit-elle en caressant ses joues.

— Oui, il t’a giflée et il a bien fait !

— On ne gifle pas n’importe qui, reprit Nadège : il s’est passé quelque chose entre nous. Ne te fais pas de soucis, Léon : ça baigne !

L’inépuisable obstination de sa belle-sœur, son optimisme indestructible plongèrent Léon dans l’admiration.

— Je pense vraiment que tu es dingue, déclara Yvrard.

— Heureusement, fit Nadège ; heureusement !

* * *

Contrairement aux craintes de Léon, Boris était de bonne humeur à la fin du spectacle et ne lui fit pas grise mine. La seconde partie de la représentation avait merveilleusement roulé. L’état de grâce ! L’éviction de la jeune perturbatrice semblait avoir apporté un bien-être au public. Les spectateurs écoutaient religieusement et, depuis la scène, les acteurs les sentaient réceptifs. Le courant passait bien ; il se produisait l’admirable aller et retour qui ressemble à l’amour et conduit à un orgasme collectif.

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