Frédéric Dard - Le mari de Léon

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Le mari de Léon: краткое содержание, описание и аннотация

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« Ce livre raconte l'histoire d'un ver de terre amoureux d'une étoile. Le ver de terre s'appelle Léon. L'étoile s'appelle Boris. »
San-Antonio Léon est l'humble serviteur de Boris, metteur en scène de renom. Il lui organise une existence douillette et, la rage au cœur, débusque pour lui le gibier féminin de son choix. Jusqu'au jour où la situation s'aggrave : survient une donzelle qui se met en tête de séduire « l'Illustre », de se l'attacher à tout jamais…

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Boris aimait travailler pour Zakouskine, comme il aimait le faire aussi pour Alfred Lecoq. Plus les gens étaient nantis, plus il les traitait avec désinvolture, comme pour leur faire sentir qu’ils devaient expier leur réussite.

Un contrôle fiscal qui s’éternisait dans ses bureaux ruinait la quiétude de Jules Zakouskine. Il s’en était ouvert à Boris par téléphone :

« — Vous qui êtes malin comme cent singes, Boris, vous devez bien connaître filière pour arrêter cette merderie d’inquisition ? »

« — Eh bien oui : le ministre ! avait rétorqué Lassef. Je vais demander à Léon d’organiser un petit dîner en privé. »

Ce soir-là, la situation pouvait se résumer ainsi : Boris qui rêvait de tourner un grand remake à épisodes de La Guerre et la Paix offrait à son futur producteur la possibilité d’amadouer le maître momentané de la fiscalité, lequel était dans ses petits souliers depuis qu’il avait découvert que la vieille femme de chambre de Lassef lui avait pompé le nœud jadis. Conjoncture favorable, somme toute, harmonisée ; ce que l’on nomme dans le jeu de billard un « carambolage ». Il suffisait que Boris apprenne la vérité de la bouche de Madeleine pour qu’il eût la possibilité de devenir insistant auprès de Chevalard, lequel « ferait plaisir » à Zakouskine, lequel accorderait satisfaction à Lassef.

Or cette vérité, s’il ne la connaissait pas encore, du moins Boris la subodorait-il. Il flairait les choses et en jouait comme d’un instrument. Il savourait la conjoncture avec une sûreté de commandeur du Taste-vin. Tout lui devenait « situation théâtrale » car il savait que tout n’était que jeu.

Chevalard s’enquit de la carrière de « Je m’appelle Naufrage du Titanic » (qu’il n’avait pas encore vu) et de ce qui avait motivé un titre aussi original.

Avec une modestie laconique, Boris répondit :

— Bourré ! Dix rappels par soirée ! Je voulais un titre étrange, un titre poétique, celui-là m’est venu ; j’ignore s’il est bon.

— En tout cas, le sujet l’est, grommela Zakouskine. Il donnerait un beau film.

Sa gourdasse se montra d’un avis contraire :

— C’est beau mais c’est triste ! Les gens n’aiment plus ce qui est triste !

Et elle lança son rire pour charge de Reichshoffen.

« La sottise de cette fille fera tout capoter ! pronostiqua Boris. Il est si difficile de mettre sur pied des projets, il faut tant de persévérance, se dépenser jusqu’à l’épuisement. Et en quatre mots, une bécasse comme elle détruit l’édifice. »

— Vous aimez la peinture, Bérangère ? demanda-t-il à brûle-pourpoint.

— J’adore !

— J’ai dans ma chambre un dessin de Domenico Gnoli dont je raffole. Vous permettez, Jules, que je le montre à votre Merveilleuse ?

Zakouskine qui n’avait en tête que le ministre n’entendit même pas la question. Lassef entraîna l’idiote chez lui avec l’idée arrêtée de la neutraliser. Il fallait la mettre dans son camp et qu’elle n’en bouge plus.

Le dessin de Gnoli était un projet de décor pour « La Belle au Bois Dormant », ballet tiré du conte de Perrault sur une partition de Tchaïkovski. Cela représentait une femme en crinoline enfermée dans une immense cage emplie d’oiseaux et d’étranges éléments : chapeaux, écharpes, etc. Même une linotte, probablement inculte comme Bérangère, ne pouvait qu’admirer l’œuvre.

— En effet, c’est gracieux, dit-elle très docte et du bout des lèvres.

— Ton cul l’est bien davantage ! riposta Boris.

La dame chevaline fut soufflée. Elle resta les yeux rivés au dessin sans proférer le moindre son, comme paralysée.

Boris jubilait ; il adorait jouer son va-tout : « Il faut que ça passe ou que ça casse ! Ou bien elle va faire la gueule sinistros durant la soirée et prévenir son bœuf sitôt ma porte franchie, ou bien je lui ouvre d’autres perspectives. »

Il n’ignorait pas combien les femmes qui parviennent à se faire épouser par leur patron leur sont généralement fidèles, par prudence. Elles abdiquent les plaisirs libertins pour se consacrer à leur rôle de bourgeoise adulée.

« Ma seule chance, c’est d’être Boris Lassef, songea « l’Illustre ». Ma gloire compensera-t-elle le réseau de conventions qui la ligote ? »

Comme elle ne réagissait toujours pas, il approcha sa bouche de l’oreille de sa « productrice » et chuchota :

— Je veux que tu me fasses une confidence, darling : ta petite culotte est de quelle couleur ? J’aimerais le savoir pour pouvoir mieux y penser pendant le repas.

Il attendit en supputant :

La gifle ?

Le brusque départ ?

Le sourire ?

Elle tourna enfin vers lui son visage tragique à force d’incompréhension.

— Mais enfin, Boris…

— Tu as remarqué la largeur de mon lit ? coupa Lassef. Tu parles d’un champ de manœuvres. Quand tu vas venir me voir seule, tu t’allongeras en travers, les bras en croix. J’adore les femmes couchées les bras en croix, c’est l’abandon suprême. Je tirerai les rideaux et ne laisserai filtrer qu’un tout petit peu de lumière. Tu es belle comme un feu d’artifice et ta chatte a un goût de framboise, je le devine. Maintenant, allons les rejoindre.

Il la saisit par la taille. Elle se laissa entraîner, docile, assommée, vaincue.

Au salon, Chevalard et Zakouskine parlaient déjà chiffons. Le producteur n’avait pu s’empêcher de démarrer sur son problème. Ce contrôle fiscal l’indignait. Sa diplomatie mercantile laissait le pas à un courroux de contribuable brimé :

— Vous comprinez (il avait un peu l’accent de Mira), monsieur le ministre, le cinéma français est dans merde. Il appelle au secours dipuis des années. Et qu’est-ce qu’on fait pour le sauver ? On envoie contrôle aux producteurs ! Au lieu de lui donner oxygène, on lui coupe les veines pour que sang soit plus vite parti. Bientôt, c’est mort complète ! Et moi, dipuis quarante ans, je lutte. Je fais les plus grands films prestige. Cannes, je suis sectionné presque chaque année. Rigardez ma boutonnière, monsieur le ministre, vous voyez rubon ? Non ! Zakouskine, deux Palmes d’Or et Grand Prix spécial Jury, mais au lieu de Ligion d’honneur : polyvalents ! Rubon, je me fous. Tu peux produire sans rubon. Mais sans financement, il vaut mieux aller vendre moules !

En entendant ce langage, Boris comprit que le concours précieux de Chevalard était loin d’être acquis. Pourquoi tous ces gens manquaient-ils de doigté ?

Avisant Madeleine qui allumait les chandeliers de la table, il alla la rejoindre, en maître de maison soucieux, mais ne lui parla pas service.

— Ainsi vous connaissiez notre cher ministre, Madeleine ?

Elle rougit sous sa farine, sourit stupidement et opina.

— Vous avez eu une aventure avec lui ? insista Lassef d’un petit air crapulard, histoire de la mettre en confiance.

— Dans un train, minimisa-t-elle, et il y a… longtemps.

— Vous deviez être irrésistible, Madeleine : vous avez de beaux restes !

Ravie, elle tapota sa chevelure bleutée comme pour ressusciter les fastes de son visage d’antan.

Lassef était un homme qui pouvait se permettre de tout dire et à n’importe qui. Avec lui, la gêne n’existait pas.

Il poussa la vieille femme du coude.

— Il en a une chouette ? pouffa « l’Illustre ».

Elle gloussa.

— Pas mal : courte mais grosse.

« En trognon de chou ! » songea Boris. Il regarda Chevalard à distance, imaginant sa bite prolétarienne tassée dans le renflement d’un slip qu’il devait continuer d’acheter dans des petites boutiques de quartier. Sa promotion sociale l’avait obligé à changer de tailleur, mais il n’avait pas cru devoir trouver un chemisier.

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