Frédéric Dard - Le mari de Léon

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Le mari de Léon: краткое содержание, описание и аннотация

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« Ce livre raconte l'histoire d'un ver de terre amoureux d'une étoile. Le ver de terre s'appelle Léon. L'étoile s'appelle Boris. »
San-Antonio Léon est l'humble serviteur de Boris, metteur en scène de renom. Il lui organise une existence douillette et, la rage au cœur, débusque pour lui le gibier féminin de son choix. Jusqu'au jour où la situation s'aggrave : survient une donzelle qui se met en tête de séduire « l'Illustre », de se l'attacher à tout jamais…

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Des larmes lui vinrent.

« Ô mon Boris, fasse le ciel que je meure le premier. Je ne pourrais supporter la vue de toi sans toi. »

Lassef respirait menu, sans que sa poitrine ne se soulève. Son torse tapissé de poils exubérants fascinait Yvrard qui avança la main pour l’effleurer. Le léger contact ne troubla pas le dormeur. Alors il quitta le bord du lit pour s’agenouiller au chevet de Boris. De profil, le masque de « l’Illustre » était plus saisissant encore. La Monnaie de Paris venait de frapper une médaille à l’effigie de Lassef, mais le graveur qui avait dû travailler sur photos (Boris s’étant refusé à poser) n’avait pas su rendre l’intensité du modèle. Cela ressemblait à un Boris Lassef « décaféiné » (l’expression était de Léon). Portraits qu’exécutent des artistes ambulants, l’été, dans les ports à la mode ; la ressemblance y est, l’âme non.

Il attendit longtemps, tel un veilleur, ne se lassant pas d’admirer la fabuleuse « médaille ». Une musique douce berçait son admiration.

L’enchantement.

Lorsque ses genoux commencèrent à lui faire mal, il se pencha sur Lassef et ses lèvres parcoururent délicatement la bouche entrouverte du dormeur.

Il éteignit la célèbre lampe et quitta la chambre à tâtons.

* * *

Le lendemain matin, Boris décida de rendre visite à Mira à l’Hôpital Américain.

Quand il s’éveilla, passablement embrumé par le cachet, mais détendu, il songea que c’était jour de relâche et il en éprouva une sensation heureuse de vacances qui le surprit, lui, l’infatigable ; son bien-être le rendait charitable. Il évoqua l’absence de Mira avec désappointement car il avait envie de blinis. Personne ne les réussissait mieux que la grosse femme ; les siens étaient légers et d’un goût indéfinissable. Boris se dit qu’elle allait peut-être mourir en emportant sa recette, et cette perspective l’angoissa. Il éprouva le besoin de se rassurer en allant donner de la joie à sa première maîtresse.

Léon lui apporta le petit déjeuner sur un plateau à pieds courts conçu pour le lit. Il refusa les œufs coque et conseilla à son ami de les faire cuire un peu plus pour les rendre durs et les incorporer dans une salade niçoise ravigotante qu’il souhaitait manger à midi. Lassef ne savait rien de l’argent, le jetait au besoin par les fenêtres, mais avait parfois des sursauts d’économie dignes d’un grigou.

Comme il buvait son thé, Léon demanda, laconique :

— Programme de la journée ?

— On va aller voir Mira, ensuite j’irai monter « ton » film publicitaire ; tu verras, tu es très chouette là-dedans.

— Et tantôt ?

— On se payera une toile, j’irai tirer la môme Valéry dans ma loge, et on rentrera préparer le souper de nos guignols. Qui avons-nous déjà ?

— Zakouskine et sa connasse, et le ministre du Budget ; lui viendra seul car sa bergère est aux sports d’hiver, il m’a fait prévenir ce matin par ses péones.

— Il va falloir qu’on se défonce, soupira Boris. Souper allégorique : Zakouskine le producteur qui me fait gagner le fric que Chevalard le ministre me pompe ! Qu’est-ce que Zino prévoit comme bouffement ?

— Des truffes en croûte sauce madère, récita Léon ; Sciclounoff nous en a envoyé de superbes, grosses comme des œufs de poule. Ensuite fricassée de Saint-Jacques, et canard au miel.

— La vache ! Les calories en rang par quatre !

— On fera de la diététique demain, pour compenser.

— Compenser mon cul, oui !

Lassef caressa son ventre plat.

— Je suis plein de bourrelets, geignit « l’Illustre ».

— C’est vrai, tu ressembles à Carlos.

Boris hocha la tête.

— Si je ne fais pas gaffe, je vais prendre du bide.

— On ira chez Cambuzat, la gomme à effacer les excès. Pendant que j’y pense, Boris, ce soir on s’habille ; la pute de Zakouskine raffole de ça, comme toutes les anciennes secrétaires épousées par leur patron.

— Qu’est-ce que j’en ai à foutre de cette grande vachasse ! Je voudrais même pas me faire lustrer le paf par elle !

Léon sourit :

— Sois diplomate, grand. Tu sais bien que Zakouskine est à sa dévotion. Si tu veux qu’il produise ton film l’an prochain, il est indispensable de gagner les bonnes grâces de sa sauterelle.

— Alors il va falloir se déguiser en pingouin ? Même à l’Élysée, je vais y bouffer en blouson !

— Ton hôte, à l’Élysée, est moins conformiste que ton invitée de ce soir. Les hommes en smok la font mouiller.

Lassef murmura quelques imprécations en russe, qu’il tenait de sa mère.

— Dans le fond, ajouta Yvrard, les cons fonctionnent selon un mode d’emploi très simple. Quand tu as lu la notice, tu les pilotes aussi facilement qu’une bicyclette.

— J’ai jamais su faire du vélo, dit Boris.

* * *

Mira tenait toute la largeur de son lit d’hôpital. Elle était simplement couverte d’un drap qui évoquait un linceul et épousait ses volumes. Boris pensa à une toile de Gnoli, toute blanche, représentant un homme et une femme couchés sous un drap blanc révélant leurs formes enlacées. Ce tableau l’avait impressionné parce qu’il était funèbre pour qui savait le contempler. Il racontait « l’illusion humaine », la fragilité et la force du couple, son destin compromis.

La chemise blanche de Mira était grandement dégrafée ; ses énormes seins offerts, son ventre rond et renflé comme un atoll s’étalaient de façon indécente sur la couche trop étroite. Son triple menton s’était transformé en un goitre pendant, et son visage lunaire ressemblait à une monstrueuse flaque de chair molle où saillaient ses yeux clairs et sa grosse bouche rouge.

A la vue de Boris, la flaque prit vie instantanément. Un sourire heureux accentua l’énormité des lèvres.

— Borrris cherrri !

Elle souleva ses deux mains de bonne ogresse et les brandit vers l’arrivant. Déjà de vilaines larmes de suif criblaient son mufle.

Boris se pencha pour l’embrasser. Un souffle fétide le chavira. Il pensa que si elle guérissait, jamais plus il ne fourrerait son sexe dans ce cloaque.

— Je t’ai apporrrté pâtes de frrruits et fleurrrs, fit-il gaiement en prenant l’accent de Mira.

Il désigna Léon, chargé d’une « présentation » blanche et rose (Mira raffolait des fleurs blanches ou roses).

— Tu es grrrand fou, Borrris !

Léon déposa le pot garni sur une table voisine et vint à son tour embrasser la malade. Elle le retint par le revers de son veston et il dut rester à l’équerre dans une posture ridicule et mal commode.

— Comment va maison, Léon ? demanda ardemment Mira.

— Vous nous manquez beaucoup, Mira ; mais vaille que vaille, on se débrouille.

— Tu t’occupes bien Borrris ?

— Je fais de mon mieux.

Elle le fixait à bout portant de ses yeux pâles et globuleux que l’attention dilatait davantage encore. Enfin, elle le lâcha et il put se remettre à la verticale.

— Borrris, murmura-t-elle. Tu dois toujourrrs garrrder Léon avec. Léon est coquin, mais il t’aime. Et, dans la vie, il y a trrrès trrrès peu de gens qui t’aiment. Pourrr dévouement, tu n’as que moi et lui. Tu te souviendrrras ?

— Naturellement, répondit Boris qui pensait à autre chose.

— Tu trrrouverrras autrrre femme, Borrris. Tant qu’amourrr durrrerrra, fanatique elle serrrra. Mais quand amourrr s’en va, ça divient charrrognerrrie, ça divient merrrde pourrrie. Tu te souviendrrras, cherrri ?

— Bien sûr, bien sûr, Mira. Dis-moi, qu’est-ce que tu mets dans tes blinis pour qu’ils aient ce goût admirable ?

« Ah ! nous y sommes ! C’est pour ça que tu es venu, mon Boris ! Pour obtenir un secret de cuisinière. Elle ne possède que cela, cette pauvre grosse : une recette de tante Mira. Et tu viens la lui soutirer, captateur d’héritage ! Tu crées des choses uniques ! Tu es prôné, adulé, et tu perds une heure de ton temps inestimable pour savoir ce que fout Mira dans sa pâte à blinis ! Ah ! comme tu es follement inattendu ! »

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