Frédéric Dard - Le mari de Léon

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Le mari de Léon: краткое содержание, описание и аннотация

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« Ce livre raconte l'histoire d'un ver de terre amoureux d'une étoile. Le ver de terre s'appelle Léon. L'étoile s'appelle Boris. »
San-Antonio Léon est l'humble serviteur de Boris, metteur en scène de renom. Il lui organise une existence douillette et, la rage au cœur, débusque pour lui le gibier féminin de son choix. Jusqu'au jour où la situation s'aggrave : survient une donzelle qui se met en tête de séduire « l'Illustre », de se l'attacher à tout jamais…

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Tout à l’heure, en entrant dans la loge de Boris, il était disposé à tout lui dire. Depuis, il s’était ravisé ; quelque chose lui conseillait de ne pas parler au « Grand » de sa belle-sœur.

— Je me suis battu avec un automobiliste, fit-il. Pour une idiote question de place de parking.

— Toi ! dit Boris, incrédule car il tenait son ami pour un couard.

— Ça t’étonne ?

— Plutôt. C’était quoi, ton adversaire ? Un vieillard, un paralytique, un nain ?

Léon blêmit.

— Comme tu dois être sûr de toi pour te permettre d’insulter ceux qui t’aiment, Boris.

Lassef rit de côté. Un « rire de brochet ». Il entoura de son bras les épaules de Léon.

— Je plaisante, Léo. Voyons, tu es comme moi : tu hais la castagne. Les coups c’est pour les cons, nous possédons d’autres armes.

La voix du régisseur de scène se superposa à la rumeur, demandant à « mesdemoiselles et messieurs les comédiens de se préparer. En scène dans trois minutes ».

Boris tressaillit.

— Merde, j’ai oublié de dire à Bauchul de shunter la musique un peu plus tôt à la reprise. Fonce le prévenir qu’il doit la raccourcir de deux secondes : elle mord sur la réplique d’attaque d’Armande !

Léon se précipita. Boris se dit qu’il venait de lui mentir au sujet de ses égratignures et se demanda pourquoi.

* * *

— Tu l’as vu ? demanda Béatrice Turpin.

Elle parlait de « l’admirateur » aux jumelles, lequel continuait de braquer celles-ci sur Lassef.

Ils se trouvaient en coulisse pendant que « leur fille » dans la pièce, tirait les vers du nez au vieux médecin de famille pour tenter de savoir où en étaient les rapports de ses parents.

— On dirait un hermaphrodite, dit Boris.

— Pourquoi ?

— Il y a quelque chose de féminin chez ce type.

— Tu dois lui faire prendre son pied, assura Béatrice en pouffant. Il s’escrime devant ta photo. Au fait, as-tu eu des aventures masculines, don Juan ? Juste pour voir ?

— Je ne baise pas avec Léon, riposta Boris. Je sais que ça tracasse pas mal de gens, surtout depuis la mort de ma femme, mais la réponse est « non ». Si on se défonçait le pot mutuellement, ma réponse serait « oui », sans problème, car je considère que chacun gère sa sexualité comme il l’entend.

La comédienne fut affolée à l’idée qu’elle venait de froisser Lassef. Il convenait de toujours faire patte de velours avec lui si on entendait résister à son caractère de gueux. L’agresser, dans quelque domaine que ce soit, était suicidaire.

— Mais je ne t’ai pas parlé de Léon ! bredouilla-t-elle.

— C’est moi qui t’en parle !

Il la quitta pour s’avancer dans les lumières.

« Mais oui, c’est elle ! C’est ma vraie chérie, je n’osais pas reconnaître ta voix ! »

Il prit la remplaçante de Geneviève Valéry dans ses bras, sans émotion personnelle, et cependant tous les spectateurs frémirent. Des ondes sensuelles s’échappaient de Lassef ; pas une femme qui n’en fût plus ou moins troublée. Il exerçait ce magnétisme naturel sans lequel il ne peut exister de grands acteurs.

* * *

Le lendemain soir, « l’admirateur » était encore là. Plus à la même place. Il se trouvait tout au fond de la salle, près de la sortie. Il portait un costume beige clair, un pull à col roulé tête-de-nègre, de grosses lunettes teintées qu’il soulevait et bloquait avec ses cheveux pour pouvoir utiliser ses jumelles.

Cette présence figée, cette « scrutation » dont il était l’objet énervaient Lassef. La colère le gagnait. S’il avait été artiste de music-hall, il aurait délibérément interpellé le gêneur. Il se rap- pelait Fernand Reynaud apostrophant des spectateurs qui riaient à contretemps ou qui avaient cru bon d’amener avec eux leur enfant braillard. Mais une pièce de théâtre est une mécanique rigoureuse qui, même lorsqu’elle est comique, ne peut se permettre des interruptions. Les acteurs réglés comme des montres, les lumières plus précises que des lasers, les bruits et la musique minutieusement « injectés » dans le spectacle transforment celui-ci en avion de ligne où tout est programmé.

A l’entracte, il bondit sur Jean-Louis Pascal qui continuait à venir au théâtre bien qu’il n’eût plus grand-chose à y faire. Il suivait les représentations de la coulisse, en garçon fervent pour qui une messe n’est jamais semblable à la précédente.

— Tu veux me rendre un service, fiston ?

— Avec plaisir. Je vous demande pardon, mais vous jouez un tout petit peu crispé, ce soir, patron.

Boris exulta :

— Eh bien c’est justement de cela qu’il s’agit.

Il raconta l’histoire de l’admirateur forcené à son assistant.

— Tu ne peux savoir ce que je ressens d’être regardé à la jumelle, soir après soir ! Il va me rendre dingue, ce mec !

— Vous voulez que je lui parle ?

— Exactement. Mais dans la nuance, hein ? Viens, je vais te le montrer.

Ils traversèrent la scène où les machinos s’activaient à planter le décor suivant, et Boris regarda la salle, partiellement vidée par l’entracte. « Son type » n’avait pas bougé de sa place. Il se tenait tassé sur son siège, engoncé dans son col comme un volatile malade dans les plumes de son jabot. On n’apercevait de sa tête que les plis de son menton affaissé, ses grosses lunettes et ses cheveux plaqués par trop de gomina.

— Dernière rangée, à trois fauteuils sur la gauche de la porte centrale ; il a des lunettes bleutées ! informa Lassef en laissant la place à son assistant.

Pascal regarda à son tour.

— Vu ! fit-il au bout d’un instant. Drôle de mec. Une fiote, non ?

— Je le voyais plutôt hermaphro.

— En tout cas, il est jeune. Vous savez ce que je vais faire, patron ? Au lieu de lui cracher le morceau de but en blanc, je lie conversation avec lui, voir un peu ce que c’est que cet être bizarre.

— A ta guise. Tu m’en veux pour ce boulot de flic, fiston ?

— Au contraire : c’est marrant.

Lassef lui tapota la nuque.

— Je te trouve meilleure mine, ces jours. Où en sommes-nous à propos de ton rognon ?

— Je suis inscrit pour une transplantation. J’attends qu’un type crève pour avoir la vie sauve.

18

Léon referma le cahier qu’il avait lu d’une traite et se mit à réfléchir. Drôle de gamine. La personnalité de Nadège lui apparaissait brusquement dans toute sa force. Jusque-là, il n’avait fait que la pressentir ; il sentait que cette fille d’apparence plutôt ingrate bouillonnait d’un feu intérieur et que sa volonté s’imposerait toujours tant elle mettait d’acharnement, de pugnacité à réaliser ses moindres projets. Il ne doutait plus, à présent, de l’opiniâtreté de sa jeune belle-sœur.

Il feuilleta le cahier à toute allure, comme les enfants d’autrefois feuilletaient des albums de dessins destinés à donner l’illusion du mouvement en l’ayant décomposé.

L’écriture tracée à l’encre bleue, aux caractères droits bien formés, agréables à lire, le faisait songer à un dessin qui révélait le rêve — ou le projet — de Nadège. Celui d’une jouvencelle, certes, mais d’une jouvencelle implacable.

Ce qui surprenait Léon, c’est qu’elle ait éprouvé le besoin de l’écrire ; mais, en confiant au papier ses chimères, ne prenait-elle pas une sorte d’engagement vis-à-vis d’elle-même ? N’était-ce pas un défi qu’elle se lançait ? Une autoprovocation ?

Léon dissimula le cahier sous sa pile de chemises, dans le meuble de rangement, et consulta sa montre. Bientôt une heure du matin. Il hésita, puis se décida à appeler chez lui, sans grande conviction. Il n’existait qu’un poste téléphonique dans son appartement, lequel se trouvait au salon, distant de la chambre de Nadège. Comme il détestait les sonneries acides, il avait fait poser un ronfleur dont l’appel ne faisait pas sursauter, mais qui, en revanche, ne portait pas très loin.

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