Frédéric Dard - Le mari de Léon

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Le mari de Léon: краткое содержание, описание и аннотация

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« Ce livre raconte l'histoire d'un ver de terre amoureux d'une étoile. Le ver de terre s'appelle Léon. L'étoile s'appelle Boris. »
San-Antonio Léon est l'humble serviteur de Boris, metteur en scène de renom. Il lui organise une existence douillette et, la rage au cœur, débusque pour lui le gibier féminin de son choix. Jusqu'au jour où la situation s'aggrave : survient une donzelle qui se met en tête de séduire « l'Illustre », de se l'attacher à tout jamais…

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Contre toute attente, la jeune fille décrocha presque immédiatement.

— Tu n’étais pas couchée ? demanda Léon.

— Non.

— Quelque chose qui ne va pas ? lâcha-t-il, sans réaliser sur l’instant l’énormité de sa question.

— Tu sais que j’étais vierge ? répondit Nadège.

Comme il restait coi, elle ajouta :

— Je te le précise au cas où tu ne t’en serais pas aperçu.

— Ça a été une pulsion, plaida Yvrard.

— Tu diras ça à ton psychiatre, il aimera.

— Une pulsion merveilleuse, ajouta Léon. Vois-tu, Nadège, cette folie, je…

— Tu ne l’oublieras jamais ! ricana-t-elle. Et moi non plus.

Il se sentait gauche, éperdu. Quel comportement pouvait-il avoir ?

— Ça t’a été… heu… désagréable ? fit-il, honteux de sa question qu’il jugeait grotesque.

— Penses-tu : un rêve ! Les pucelles n’ont qu’une idée en tête : se laisser enfiler par un vieux minable comme toi !

— Tu es cruelle ! soupira Yvrard.

— Davantage que tu ne crois ! répondit Nadège. Tu t’en apercevras.

— J’ai lu ton cahier, annonça Léon.

— Je m’en doute. Toi, ta morale ressemble à des chiottes mal tenues. Eh bien, puisque tu as lu, je vais t’annoncer quelque chose d’intéressant, Léon, mon bel amant : tu vas m’aider !

— Comment cela, t’aider ?

— M’aider à construire mon idéal.

— Tu n’y arriveras pas, affirma Yvrard.

— Je te parie que si.

— Je sais de quoi je parle !

— Et moi, je sais ce que je veux. Pour l’instant « reste tranquille », toi aussi, comme tu me le conseilles dans ton petit mot imbécile. Je te préviendrai de ce que tu devras faire, le moment venu.

La voix de la fille se durcit :

— Marche droit, Léon ! N’oublie pas que tu m’as violée. Si tu cherches à me doubler, je fous le bordel dans ta pauvre vie misérable !

Elle raccrocha brutalement. Léon ressentit un étrange sentiment de panique. Voilà tout à coup que cette gamine le terrorisait en se dressant sur sa route.

Après un heurt rapide, sa porte s’ouvrit et Boris entra dans la chambre, seulement vêtu de son slip sombre.

— A qui téléphonais-tu ? questionna-t-il.

— Nadège, ma belle-sœur.

— A cette heure ?

— J’étais en souci pour Momone, hier elle n’allait pas fort.

Lassef lui jeta un regard indéfinissable.

— C’est un joli prénom, « Nadège ». Ce ne serait pas elle, l’automobiliste irascible ?

— Quelle idée !

Rire de requin de « l’Illustre ».

— Je n’arrive pas à dormir, t’aurais pas quelque chose ?

— Bien sûr.

Léon fouilla dans une trousse de plastique où il groupait ses médicaments de maniaque. Il en tira une boîte plate de couleur bleue et blanche.

— Ça, c’est un produit suisse, du Ténébral. Prends-en un demi-comprimé, ça suffira.

— Tu es dingue, mon insomnie est de force 5 sur l’échelle de Richter.

Boris cueillit un cachet et parvint à l’avaler sans absorber de liquide, d’un coup de glotte puissant.

— Tu as un gosier d’autruche, dit Léon.

— Ça t’embêterait de me tenir compagnie en attendant que ta drogue produise ses effets ?

— Pas du tout. C’est toi, ce soir, qui en rentrant du théâtre, t’es précipité dans ta chambre sans même me souhaiter le bonsoir.

— Je croyais avoir sommeil, et puis j’ai raté mon envol. Viens, Léo, on va parler de ma prochaine pièce.

Yvrard suivit « l’Illustre » dans sa chambre. Cortège saugrenu. Boris filait à grandes enjambées. Presque nu, il ressemblait à un grand singe à cause de ses poils noirs fournis. Léon le suivait, drapé dans une robe de chambre d’inspiration japonaise (longs roseaux d’or sur fond noir).

— Assieds-toi, mon drôlet.

Il désignait le bord du lit, après s’être glissé dans les draps, dos à une pile d’oreillers.

— J’ai une idée, à propos de « Rue des Ambitieux » mais elle est encore floue, j’ai besoin d’en discuter avec toi.

« Tu as besoin d’en discuter avec moi, mon Boris ! Comme cela est doux à entendre. Comme tu me fais TIEN en me parlant ainsi ! Je voudrais passer le reste de mes jours à t’écouter. »

La chambre de « l’Illustre » s’éclairait d’une lampe ancienne, russe d’origine, ramenée par ses parents de leur pays glacé. Elle avait appartenu à un ancêtre qu’ils vénéraient (Boris ne se rappelait plus bien pour quelle raison). Il l’avait héritée ainsi que quelques autres objets tout aussi insolites qui lui donnaient à réfléchir sur la psychologie des émigrants, laquelle les porte à faire des choix inattendus quand ils déterminent les choses à conserver. Chaque fois que des journalistes (les chroniqueurs de « l’été » principalement) lui posaient la fameuse question : « Qu’emporteriez-vous sur une île déserte si vous n’aviez droit qu’à un seul objet ? », il pensait aussitôt à la lampe tarabiscotée, garnie d’incrustations de nacre et d’argent. Mais, pour leur faire plaisir (à question bateau, réponse bateau), il répondait : « Crime et Châtiment de Dostoïevsky », ce qui lui épargnait de leur raconter la lampe et sa trajectoire à travers l’Europe.

Boris repoussa le drap car il avait trop chaud. Il croisa les mains sur son ventre plat, considéra le plafond, à la recherche de menues lézardes qu’il transformait vite en figures allégoriques, et murmura, d’une voix d’hypnotisé :

— Au lever du rideau ça représente la 139e Rue romantique avec ses maisons dix-huitième et ses arbres bas. Deux négrillons bien vêtus jouent à ce que tu voudras. Dans le fond, on devine le grouillement inquiétant du Harlem normal.

« Un Blanc débouche. Il coltine un gros sac de voyage à bon marché et un saxo dans son étui. Il est fringué à la n’importe comment, vaguement cradingue.

« Il demande aux petits Noirpiots où habite Jeremy Donavan. Tu aimes, Jeremy Donavan, Léo ? »

— Beaucoup. On y est déjà !

Sourire émacié de Boris. Il se sentait bien, protégé, détendu. Les effets du somnifère commençaient à rôder dans son esprit, et cette sensation cotonneuse n’était pas désagréable.

— Les gamins lui indiquent la maison. Le Blanc se met à gravir le perron.

— Et à cet instant, la « tournette » opère à vue. La rue s’escamote pour laisser place à l’appartement de Donavan, dit Léon.

— Gagné !

— On sonne et Donavan, ou quelqu’un de son entourage va ouvrir. Le Blanc mal fringué est sur le paillasson, avec son sac et son saxo.

— Bravo.

Boris glissait dans un sommeil incoercible. Il demanda :

— C’est qui, ce Blanc ? Et que vient-il faire dans ce quartier noir ?

— Un artiste musicien dans la débine cherchant un copain qu’il a perdu de vue. Copain de guerre, je suppose, car il n’y a que la guerre pour mélanger vraiment des Noirs et des Blancs. Oui je sens que ces deux-là ont guerroyé ensemble. Quelque acte d’héroïsme a fait de l’un le débiteur de l’autre ; ou peut-être pas.

— Tu aurais pu être moi, balbutia Boris.

— Il ne m’aura manqué que le génie.

Boris eut un geste mou de la main. Vaincu par le comprimé, il dormait presque.

— Veux-tu que je te laisse ? chuchota Léon.

« L’Illustre » eut encore la force de secouer négativement la tête.

Léon resta donc en place, mais cessa de parler.

Le souffle de Lassef se régularisa. Il demeura immobile contre ses oreillers empilés, abandonné dans le sommeil, fragilisé tout à coup. A merci. On aurait dit un gisant représentant un guerrier mort. En le contemplant, Léon sut à quoi il ressemblerait lorsqu’il ne serait plus. Visage de pierre, noble, aigu, souverain. Pathétique !

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