Frédéric Dard - Le mari de Léon

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Le mari de Léon: краткое содержание, описание и аннотация

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« Ce livre raconte l'histoire d'un ver de terre amoureux d'une étoile. Le ver de terre s'appelle Léon. L'étoile s'appelle Boris. »
San-Antonio Léon est l'humble serviteur de Boris, metteur en scène de renom. Il lui organise une existence douillette et, la rage au cœur, débusque pour lui le gibier féminin de son choix. Jusqu'au jour où la situation s'aggrave : survient une donzelle qui se met en tête de séduire « l'Illustre », de se l'attacher à tout jamais…

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« Fallait-il qu’elle l’aime et qu’elle me haïsse pour en arriver à accomplir son suicide avec tant de détermination, tant de machiavélisme ! »

Il ne comprenait pas qu’on pût à la fois décider de mourir et de se venger. La vengeance est un acte de vie ardente ; elle implique d’être savourée par qui la décide. Une vengeance posthume dénote un esprit glacé, une volonté implacable.

« Sans doute que sa vacherie l’a aidée à crever ! »

La mort de Nadia ne faisait qu’attiser son ressentiment contre l’épouse de Boris. Il ne lui pardonnait ni le mépris dans lequel elle l’avait tenu, vingt ans durant, ni le mal qu’il lui avait causé.

Il fut arraché à ses sombres réflexions par un hurlement de Boris.

— Non ! lançait celui-ci. Non !

Dans son exaspération, il prononçait « Naon ».

— Armande, bordel ! T’as l’air d’une marchande de parapluies en pétard avec son mec ! T’as déjà pris des bites dans le cul, à ton âge, vachasse ! Il t’est arrivé de jouir, non ? Ne serait-ce que par inadvertance ! Tu me joues cette scène de réconciliation comme si t’étais derrière un guichet, à vendre des billets de la Loterie Nationale ! Sois sensuelle, nom de Dieu ! Sois perverse ! Vous vous rabibochez parce que vous avez envie de tringler, tous les deux ! Ça fait partie du jeu ! De celui que vous vous jouez à longueur d’existence. On doit sentir que tu mouilles déjà. Tu le sais bien, ma garce, que dans quelques minutes ça va déboucher sur un gala de traversins ! Il va te filer un braque géant, ce mec, tu vas griffer les draps, lui mordre les épaules. Je veux qu’on perçoive ça de la salle. Si les spectateurs pigent pas que déjà ta culotte est à essorer, c’est foutu, y a plus qu’à rentrer chez soi manger sa soupe et regarder « La Roue de la Fortune » !

Léon oublia ses préoccupations pour se délecter de la colère professionnelle de « l’Illustre ». Quand il invectivait ses acteurs, il devenait faubourien, Lassef ; canaille, d’une trivialité dans laquelle il se roulait à plaisir.

Yvrard regrettait toujours de n’avoir pas quelque magnétophone à disposition pour enregistrer les éclats du Maître.

Boris se dégagea violemment de la travée et fonça jusqu’à la scène après avoir gravi le praticable en deux bonds de félin.

Il semblait décidé à frapper. Mais lorsqu’il se trouva dans les « lumières de travail », il se calma et dit à sa doublure :

— C’est quoi, ma dernière réplique ?

— « J’ai sûrement été cruel, Armande, mais c’est ta faute. »

Il se tourna vers la comédienne :

— Et tu réponds ?

Elle récita, sans jouer, comme si elle lisait les nouvelles au Journal télévisé :

— « Oui, Bertrand, je sais que c’est ma faute, mais tu devrais me le faire comprendre calmement au lieu de t’énerver. »

— Voilà, dit Lassef. Tu sens bien que c’est la réplique charnière de la scène. Elle met les pouces, la salope. Elle, si intraitable, si virulente, voilà que son bas-ventre la rend tout miel. Elle dépose les armes. S’humilie. Endosse les torts sans chicaner. Elle ne pense pas un mot de ce qu’elle dit, leur rogne reprendra plus tard ; mais pour le moment, ce qui importe à Armande, c’est de se faire embroquer.

Il dit la réplique. Avec une telle justesse que Léon en frissonna. La phrase, banale sur le papier, prenait une force insoupçonnée. Elle devenait « charnelle ». Les mots se chargeaient de sensualité. Yvrard eut envie d’applaudir.

— Tu as compris, la grande ? demanda Boris. Première partie, acte de contrition à connotation lubrique : « Oui, oui, c’est ma faute, tout ce que tu voudras, mais enfile-moi ta queue ! » Deuxième versant, on a l’air de réclamer des circonstances atténuantes. « C’est ma faute, MAIS. » En réalité elle exalte la virilité de l’autre con. « Mais tu devrais me le faire comprendre… » Sous-entendu : « Toi qui es magnanime, toi qui es fort, toi qui as un zob bien dur. » Tu as pigé ?

Elle acquiesça, docile mais renfrognée, vexée de l’apostrophe qui mettait en cause son talent.

Lassef retourna à son pupitre. Il donnait des coups de tête d’arrière en avant, dans le vide, comme les tennismen qui viennent de commettre une faute impardonnable.

— Bon, on reprend un peu plus haut. Pense bien à ce que je viens de t’indiquer, Armande.

La nouvelle version de la comédienne ne le satisfit pas. Il lui fit répéter vingt fois la réplique. Après chaque essai, il l’abreuvait d’injures, la traitant de pute frigide et de malbaisée. En fin de compte, elle éclata en sanglots et annonça qu’elle allait rendre son rôle.

— Voilà ! jubila Boris, le dernier argument des ringards ! Me rendre ton rôle, pauvre conne ! Alors que tu devrais me lécher le dessous des couilles pour te l’avoir proposé ! Bon, on arrête pour aujourd’hui, vous me pompez l’air.

Il rassembla ses paperasses, but à la bouteille plus d’un demi-litre d’eau d’une traite, rota agressivement et dit à Jean-Louis Pascal :

— Envoie-lui des fleurs de ma part, ça la consolera.

Après une répétition, Boris essuyait une petite période de « flou artistique », comme disait Léon. Cela ressemblait à de la fatigue et à du désenchantement. Il s’attarda à son pupitre, renversé en arrière, les mains au plus profond des poches du blouson. Les comédiens se dispersaient en lançant des « au revoir » effarouchés.

Léon quitta sa place pour venir s’asseoir près de « l’Illustre ». Il ne parla pas, sachant qu’il convenait de respecter son accablement momentané.

— Vous n’avez plus besoin de moi ? demanda Jean-Louis.

Boris secoua la tête. Son assistant disparut.

— Il va bientôt crever, soupira Lassef, comme se parlant à soi-même.

— Tu as vite fait d’enterrer les gens ! dit Léon.

— Regarde sa pauvre gueule, tu comprendras. Il tient à force de volonté et pour me faire plaisir.

— Il tient pour que tu ne le remplaces pas, corrigea Yvrard.

Il se fit un léger glissement derrière eux, Geneviève Valéry les rejoignait par l’allée centrale. Elle ne portait plus de jean mais une robe imprimée dans les tons bleus sous une veste de vison.

— D’où sors-tu ? demanda Boris. Tu ne répétais pas aujourd’hui.

— Je me suis placée au fond de la salle pour suivre votre travail : ça m’intéresse.

— A qui as-tu demandé la permission ? grommela Lassef.

— J’ai pensé que…

— Ne pense pas, c’est mon boulot à moi.

— Je comprendrai mieux mon rôle en comprenant celui des autres, plaida Geneviève.

Un coup d’œil suffisait à Léon pour réaliser qu’il s’était passé quelque chose entre la jeune comédienne et Boris.

— Tribulations de la chair ? questionna-t-il à son oreille.

L’une de leurs phrases codes.

Lassef hocha la tête, grincheux :

— A peine : un simple dépôt de foutre.

Il examina Geneviève Valéry sans complaisance. Elle espérait qu’il lui dirait de s’asseoir. Boris murmura simplement :

— Je te préfère en robe. En jean, tu as un côté minet, malgré ta coiffure. Salut !

Elle eut du mal à partir.

— Elle a le béguin, déclara Léon.

— Le béguin de son rôle, oui ! Elle ferait n’importe quoi pour le conserver. Tu as envie d’une pipe, Léo ?

— Je me contente de gonzesses moins fraîches, les adolescentes m’intimident.

— Tu n’as pas de nouvelles de Nadia ? demanda brusquement « l’Illustre ».

Léon fut secoué par la question abrupte.

— Non, pourquoi ?

— Ce matin, le Royal Monceau a téléphoné pour demander si elle comptait conserver sa chambre où elle n’a plus remis les pieds depuis trois jours. J’ai dit à Mira d’appeler le vieux Fedor ; il ne l’a pas vue. Bizarre, non ?

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