Frédéric Dard - Le mari de Léon

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Le mari de Léon: краткое содержание, описание и аннотация

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« Ce livre raconte l'histoire d'un ver de terre amoureux d'une étoile. Le ver de terre s'appelle Léon. L'étoile s'appelle Boris. »
San-Antonio Léon est l'humble serviteur de Boris, metteur en scène de renom. Il lui organise une existence douillette et, la rage au cœur, débusque pour lui le gibier féminin de son choix. Jusqu'au jour où la situation s'aggrave : survient une donzelle qui se met en tête de séduire « l'Illustre », de se l'attacher à tout jamais…

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Dans le garage, une voiture ronronnait calmement. Léon appliqua son mouchoir sur son nez et sa bouche et pénétra dans la tempête carbonique. A travers la fumée, il distingua une vieille B 14 sur cales et une petite voiture jaune qu’il reconnut immédiatement : l’automobile de Nadia. Il fonça. Les vitres du véhicule étaient baissées et Nadia occupait une position oblique, les jambes sous le volant, mais la tête appuyée sur le montant, côté passager. Elle avait les yeux entrouverts et ce que l’on pouvait apercevoir de son regard était blanc.

Léon se sentit investi d’un grand calme glacé. Il n’éprouvait aucune surprise. A croire que cet instant se trouvait pré-inscrit dans sa mémoire et que de le vivre lui causait une impression de « déjà-vu ». Il avança la main sur le cou offert de Nadia. La peau était tiède et il sentit battre lentement sa jugulaire. Il aperçut alors un feuillet plié en deux, à cheval sur le rétroviseur. Il s’en empara. Mais le brouillard dans lequel il évoluait était tel qu’il ne pouvait lire le message. Alors il le fourra dans sa poche, sortit précipitamment et referma la porte.

Ses vêtements devaient puer le gaz d’échappement. Il rentra dans la maison. Son calme ne l’abandonnait pas. Il était simplement soucieux à cause de cette fichue odeur qui imprégnait son complet. Il inventoria les placards muraux de la cuisine et, parmi un fourbi hétéroclite, dénicha une bombe désodorisante. L’ayant secouée, il constata qu’elle contenait encore du produit, alors il en vaporisa son veston et son pantalon.

Après quoi il alla rejoindre le trio dans la fameuse chambre. Il réfléchissait mollement, « au goutte-à-goutte » : « Elle est venue chez moi, hier, uniquement pour me demander l’adresse de la maison. Sa décision était déjà prise. Elle vit encore, mais est-elle récupérable ? »

Il avait entendu dire que le gaz carbonique trop longtemps inhalé lèse gravement le cerveau. Léon connaissait un cas où un type, secouru in extremis, avait survécu dans un état voisin de celui où se trouvait son épouse.

— Tu pues ! s’exclama Boris. D’où viens-tu ?

— De la cave. On n’y voit rien et je me suis fait tomber un flacon de je ne sais quoi sur la gueule !

— Pin des Vosges ! annonça Pascal.

Lassef avait oublié le ronflement qui l’intriguait naguère. Il donnait des directives à Solard. Le petit homme brun prenait fiévreusement des notes, amorçait des croquis.

— Si tu achètes cette maison, on pourrait utiliser les meubles de la chambre ? suggéra-t-il.

— Bonne idée. Tu ne trouverais jamais les pareils !

« Tu es là, dans toute la gloire de la création, mon Boris. Et Nadia se meurt à quelques mètres de toi. Et tu n’en sais rien ! Ça, c’est une situation digne de toi ! »

Il caressait dans sa poche le message que Nadia avait fixé au réflecteur intérieur de la Mini ; il était curieux de son contenu, mais il lui plaisait de dominer son impatience. Rien ne pressait. Il savait qu’il avait le temps, dorénavant. Tout le temps !

10

Une île !

L’image qui chaque fois lui venait au moment où il cabriolait sur le praticable unissant provisoirement la scène à la salle pour regagner son pupitre.

La grande planche fixée à des dossiers de fauteuils, les deux lampes à abat-jour mobile, ses paperasses, ses bouteilles d’eau, son gruyère…

Oui : une île.

Son île. Il revenait s’y poser pour, à bonne distance, contempler le continent de la scène. Jean-Louis se tenait assis en bout de pupitre avec son propre carnet de notes. Léon restait dans l’ombre, deux rangées derrière eux, muet, mais disponible, ô combien.

De temps à autre, « l’Illustre » l’interpellait sans se retourner :

— Qu’est-ce que tu en penses, Léo ?

— C’est bon.

— Tu crois, hein ?

Un instant rassuré, l’éternel inquiet faisait relâche. Il contemplait ses « gugus » avec satisfaction, un peu comme un peintre sa toile où naît ce qu’il a conçu.

— On reprend !

Il appelait dès lors les comédiens par le nom du personnage qu’ils interprétaient.

— Armande ! C’est un peu sec, tout ça, ma grande. N’oublie pas qu’elle l’aime, ne l’oublie jamais. Ils vont se déchirer jusqu’à la mort, mais ils s’aiment. Sinon y aurait pas de pièce, tu comprends ? Et toi, Bertrand, te défonce pas le cul pour me faire de l’Odéon 1930, mon bonhomme, puisque c’est moi qui jouerai. Plus tu seras neutre, plus tu me seras utile. Pour moi, t’es pas un acteur, mais une silhouette, rien qu’une mise en place. Un jour je te distribuerai dans une autre pièce et je t’apprendrai à jouer la comédie !

Il s’affaissait brusquement, sa tête d’aigle enfoncée dans le col remonté du blouson d’astrakan, son regard affleurant la fourrure, comme celui d’un guetteur au créneau.

— Allez-y !

Il écoutait inlassablement tomber les répliques :

— « Tu devrais mettre des chaussettes montantes. »

— « Pourquoi ? »

— « Parce que ces fixe-chaussettes sont ridicules sur tes chevilles de coq. On dirait de minuscules bretelles. Les hommes en fixe-chaussettes me font pouffer. »

— « Tu en connais d’autres ? »

La voix de Boris !

— Arrêtez !

Le silence se fait instantanément sur la scène où les comédiens, démobilisés, se mettent à ressembler à des marionnettes abandonnées par la main qui leur donne vie.

Lassef se tourne vers Pascal :

— On sucre la scène des fixe-chaussettes. Elle ridiculise « réellement » le héros. On enchaîne sur : « Tu es sûr que tu préfères aller au restaurant ? »

Jean-Louis se mit à griffonner son manuscrit.

Il lança :

— Vous avez rectifié, là-haut ?

Léon se laissait mollir dans son fauteuil. Trois jours sans nouvelles de Nadia. Le moteur de la Mini avait dû s’arrêter, faute de carburant. Nadia Lassef était morte maintenant, raidie sans doute dans la posture saugrenue où il l’avait trouvée. Comme Lassef s’était engagé à acheter la propriété, l’agence cessait de la faire visiter et beaucoup de temps pouvait s’écouler avant qu’on ne découvre le corps. Plus les jours passeraient, plus la macabre trouvaille intriguerait la police et l’enquête qui en résulterait risquerait de perturber l’existence de Boris. Inlassablement, Léon relisait le court billet laissé par Nadia. Un petit chef-d’œuvre !

Pardon, Boris.

J’ai fait l’amour avec Léon et cette faiblesse m’est insupportable. On ne trompe pas un homme comme toi. Je préfère disparaître. Adieu. Nadia.

Léon se sentait impressionné par cette vengeance désespérée. Elle avait fait le ménage avant de mourir, sachant bien qu’une telle lettre ruinerait à jamais les relations des deux amis. Léon aurait beau nier, Lassef ne le croirait pas. Toute sa vanité d’homme lui ferait admettre le message d’adieu. L’épouse se tuant parce qu’elle ne peut assumer la faute ignominieuse, ajoutant même « qu’on ne trompe pas un homme comme lui », représentait le sommet de sa gloire. Un être tel que « l’Illustre » ne renoncerait jamais à un aussi fabuleux présent.

Léon se félicitait donc d’avoir eu le réflexe de s’en emparer ; mais, le temps passant, il se mettait à redouter que cette étrange fin de Nadia Lassef ne paraisse suspecte et qu’il s’ensuive de graves complications. Il conservait la lettre qui, en dernier recours, apporterait, s’il le fallait, la preuve de son suicide mais qui le compromettrait aux yeux de Boris.

Depuis sa découverte du drame, Léon ne dormait plus. Dès qu’il se retrouvait dans sa chambre morne et sans âme, il revoyait le garage enfumé, la petite automobile jaune et la femme sans connaissance jetée en travers de la banquette avant. Aurait-on pu la sauver s’il avait donné l’alarme à cet instant ? Probablement plus, ou alors on aurait obtenu une seconde Simone.

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