Frédéric Dard - Le mari de Léon

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Le mari de Léon: краткое содержание, описание и аннотация

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« Ce livre raconte l'histoire d'un ver de terre amoureux d'une étoile. Le ver de terre s'appelle Léon. L'étoile s'appelle Boris. »
San-Antonio Léon est l'humble serviteur de Boris, metteur en scène de renom. Il lui organise une existence douillette et, la rage au cœur, débusque pour lui le gibier féminin de son choix. Jusqu'au jour où la situation s'aggrave : survient une donzelle qui se met en tête de séduire « l'Illustre », de se l'attacher à tout jamais…

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La pièce filait bon train. Les comédiens gardaient leur texte en main mais évitaient ostensiblement d’y recourir.

— Ne vous emballez pas, fit Jean-Louis Pascal de sa voix douce.

Il parlait toujours de façon mesurée, ce qui tempérait les vociférations de Lassef.

Dociles, les interprètes calmèrent le rythme.

Embusqué dans le grand escalier, Boris écoutait, assis sur une marche. Pour lui, cela ressemblait à de la musique, à une symphonie où chaque comédien figurait un instrument. Les répliques s’échangeaient. Il les rectifiait d’instinct et les situait dans l’univers qui déjà existait en lui.

Ils en étaient au dernier tableau (la pièce n’était pas découpée en actes, Lassef jugeant cette formule vieillotte et source de lenteur ; il lui préférait les enchaînements rapides qui restituent mieux la vie). L’acteur qui le doublait pour les répètes était un type ringardos, mais qui possédait une voix bien timbrée ; il enregistrait beaucoup de pubs radio. Boris suivit jusqu’au bout le déferlement du texte, comme un chef d’orchestre lit une partition. Il avait la tête dans ses mains, le regard mi-clos. Ces mots qui pleuvaient lui paraissaient sans âme, vertigineusement creux. Faisaient-ils réellement évoluer une situation dramatique ? Pourraient-ils soutenir l’histoire jusqu’au bout ? La rendre explicite ? En exprimer l’intense émotion ? C’était toujours eux, en fin de compte, qui trahissaient. Sur l’instant ils charmaient, on se laissait prendre à leur chatoiement, et puis, quand la minute de vérité arrivait, c’est-à-dire quand on les livrait au public, voilà qu’ils vous chiaient dessus comme des oiseaux !

Son « double » balança la réplique de fin en mettant le paquet, comme s’il devait séance tenante prouver quelque chose, secrètement convaincu qu’il serait meilleur que Lassef dans le rôle.

« Cabot de merde ! » songea Boris en se levant. Il haïssait les comédiens.

En le voyant déboucher de son pas gigantesque, le visage tendu, Pascal comprit qu’il avait suivi la lecture. Il se mit debout d’un rétablissement et marcha à la rencontre de « l’Illustre », son bloc-notes à la main.

— Y a un os, murmura-t-il.

— Je sais, fit Boris d’un ton tranchant.

Malgré tout, Jean-Louis éleva ses feuillets et désigna d’un ongle sale un nom qu’il avait encerclé à plusieurs reprises. Lassef lut « Valéry ». Il opina. C’était bien là l’objet de sa contrariété. Geneviève Valéry, une ingénue de dix-sept ans qui devait jouer la fille du « couple maudit ».

— Irrécupérable, déclara Pascal. Physiquement, c’est l’idéal, mais elle est totalement absente du personnage, et vous aurez beau faire…

Boris tapa du pied.

— Je me suis laissé enfler à l’audition. Elle est si jolie ! En l’écoutant, je devais rêver qu’elle m’enfilait un doigt dans le cul ! Toute sa vie on fait des conneries, tu vois, petit mec ? Dis donc, tu n’as pas bonne mine !

— Ça va être l’heure de ma dialyse, patron.

Boris eut un grognement irrité. Il n’avait pas envie de voir s’absenter son collaborateur au moment où une difficulté se dressait.

— Si vous voulez, je peux essayer de la retarder ? proposa héroïquement l’assistant.

Boris fut tenté d’accepter. Il coula un regard de gratitude sur Pascal. Le garçon portait un pantalon de jean presque blanc, une chemise verte, une veste kaki à épaulettes, boutons dorés et faux galons, qui lui donnait l’aspect de quelque guérillo à la débine.

Ses traits creusés, sa pâleur maladive firent honte à Lassef de sa tentation.

— Non, non : vas-y.

Quelque part, la maladie de Jean-Louis le rassurait. A cause d’elle, celui-ci ne serait pas tenté de le quitter pour voler de ses propres ailes, comme l’avaient fait tous les précédents assistants qu’il s’était échiné à former et qui, croyant avoir compris sa recette, allaient ailleurs faire du faux Lassef.

— Rien ne presse, je dois être à l’hosto dans une heure.

— Dis voir, elle est « signée », la Valéry ?

— Oui, hélas.

— Tant pis, ça augmentera le coût du spectacle ; mais il faut la remplacer. Tu penses à quelqu’un ?

— Il y a la petite Éliane Forban ? Ce serait l’idéal.

— Elle n’acceptera jamais : il y a juste une scène !

— Pour jouer avec vous, elles accepteraient n’importe quelle panouille, et d’ailleurs la scène en question est belle.

— Contacte-la toujours.

Depuis le hall, en bas, une secrétaire hurla :

— Monsieur Lassef ! Téléphone.

— Je ne suis pas là ! répondit-il.

— De la part de M. Léon. Il paraît que c’est urgent !

— J’arrive !

— Je t’appelle de l’agence, annonça Yvrard.

— Quelle agence ?

— Ben, immobilière, au sujet de la baraque de Versailles. Sais-tu combien elle coûte ? Huit briques !

— C’est cher ? demanda Boris.

— Oui et non. La maison vaut une poignée de fèves car elle est délabrée, mais le terrain justifie le prix.

— Eh bien, alors c’est parfait.

— Tu ne les as pas !

— La banque, si. Qu’elle me les avance !

— Tu te rends compte, les agios que ça va représenter ? Tu as encore les traites du boulevard Richard-Wallace sur le cul ; sans compter celles du bouillon que tu as pris dans cette malheureuse création du show américain au Châtelet. L’idée que tu as eue de te mouiller dans une comédie musicale noire !

— Ne sois pas raciste.

— Tu tiens vraiment à cette bicoque ?

— En plein.

— Mais bon Dieu, Boris, la gonzesse m’a dit que tu n’as même pas jeté un œil aux pièces de réception. Si tu voyais le salon, on dirait la cathédrale d’Argentan après le débarquement ; quant à la cuisine, un clodo refuserait d’aller y faire chauffer sa gamelle !

— C’est tout ? coupa nerveusement Lassef.

Léon soupira.

— Bon, alors je fais le nécessaire ?

— De toute urgence.

— O.K.

Brusquement apaisé, Boris demanda :

— C’est vrai que tu as dit à Nadia qu’elle avait un con de guenon ?

— Affirmatif ! répondit Léon, penaud. A cause de… de son système pileux qui ressemble à un pelage, tu comprends ?

— C’est tout à fait ça, admit Lassef. Je n’avais jamais établi le rapprochement.

Il eut un rire lugubre et raccrocha.

L’après-midi fut calme en apparence. Pas une seule fois « l’Illustre » n’interrompit les trois lectures successives qu’il imposa à ses comédiens ; il les écoutait pensivement, sa tête rentrée dans les épaules, pareil à un corbeau perché pour la nuit. Il conservait l’œil fixe, les mâchoires crispées. A la troisième lecture, il avait déjà mémorisé toutes les modifications qu’il apporterait à son texte, pour l’instant c’était sa seule préoccupation. Il lui venait bien des tentations pour corriger le ton des comédiens ; il les refoulait car c’était prématuré. Sa direction d’acteur ne commençait que dans les décors, si bien que ses mises en scène étaient coûteuses, une équipe de machinos devant rester à disposition pour monter et démonter les éléments et, ensuite, déblayer la scène et replanter le décor du spectacle encore en exploitation.

Comme Pascal ne se trouvait plus là, il demanda si quelqu’un pouvait aller lui chercher à boire. Il buvait de la Volvic pendant des semaines pour, un jour, la répudier au profit d’Évian ou de Contrex.

Plusieurs comédiens se disputèrent l’honneur d’hydrater le Maître. Les autres se risquèrent timidement à lui demander si, d’après ces premières lectures, « cela allait ».

— Vous êtes tous à chier ! répondit Boris.

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