Frédéric Dard - Le mari de Léon

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Le mari de Léon: краткое содержание, описание и аннотация

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« Ce livre raconte l'histoire d'un ver de terre amoureux d'une étoile. Le ver de terre s'appelle Léon. L'étoile s'appelle Boris. »
San-Antonio Léon est l'humble serviteur de Boris, metteur en scène de renom. Il lui organise une existence douillette et, la rage au cœur, débusque pour lui le gibier féminin de son choix. Jusqu'au jour où la situation s'aggrave : survient une donzelle qui se met en tête de séduire « l'Illustre », de se l'attacher à tout jamais…

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Mira s’approcha. Elle sentait le lit, le rance, le parfum éventé. Elle posa sa main potelée sur la joue râpeuse de Boris.

— Tu as écorrrchurrres à l’âme, assura-t-elle. Tu voudrrrais que je fasse sucette ?

La proposition le fit rougir. Plus par superstition que par vice, il n’avait jamais cessé complètement ses relations sexuelles avec Mira. Il avait l’impression que lorsqu’elle aurait disparu, il deviendrait impuissant. Bien qu’elle fût grosse et vieille, il lui arrivait de se faire pratiquer quelques « délices », comme elle disait ingénument. Parfois, au plus fort d’une discussion avec ses collaborateurs, il les quittait sans explication et traversait le palier pour sonner chez elle. Elle comprenait d’emblée. Un léger sourire heureux flottait sur ses énormes lèvres de négresse. Il entrait sans un mot, allait s’asseoir dans le fauteuil voltaire avachi où elle passait le plus clair de son temps, se dégrafait et la regardait s’agenouiller lourdement entre ses jambes avec la formidable gaucherie d’une vache qui se couche. Nadia se doutait-elle de ce qui se passait entre eux ? La chose paraissait tellement invraisemblable !

Sa triste fornication avec Mira, que n’importe qui aurait jugée intolérable, procurait à Boris un incompréhensible sentiment de puissance et presque d’orgueil. Il était capable, lui que l’on considérait comme un esprit incomparable, de s’abandonner dans la hideuse bouche mal dentée de cette énorme gorgone, capable d’y prendre un réel plaisir. Sensations ! Sensations ! Foire aux sensations !

Il avançait dans l’existence comme un chasseur participant à une battue, toujours en éveil et prêt à viser l’émotion passant à sa portée.

Il reposa sa tasse.

— Non, merci, tu es gentille, Mira, mais je n’ai pas la tête à ça.

Elle hocha sa trogne mafflue.

— Un homme doit toujourrrs avoirrr tête à ça !

Il l’admira dans sa difformité plantureuse. Épaisse et floconneuse, elle tombait en cascade de graisse : ses joues, son cou, ses seins, son ventre, ses cuisses… Il ressentit un picotement au coin de ses yeux. Elle le faisait évoquer sa mère, cette folle géniale, de qui sans doute il tenait son talent. A force de vivre ensemble, les deux femmes avaient fini par avoir la même voix ; il suffisait à Boris de fermer les yeux quand Mira parlait pour réentendre sa mère.

— Merci de t’être levée, dit-il pour la congédier.

Mais elle resta immobile, comme prisonnière de sa masse.

— Tu ne devrrrais pas perrrmettrrre, pourrr Nadia, déclara-t-elle. Il n’est pas bon une femme qui caprrrice. Tu es le grrrand Borrris Lassef, ça tu ne dois pas oublier !

Il lui sourit.

— Tu es un personnage, Mira ! Un jour je devrais écrire une pièce dont tu serais l’héroïne. Mais qui pourrait tenir ton rôle ?

— Moi, fit-elle. Je suis capable de jouer théâtrrre ; tous les Rrrusses peuvent jouer théâtrrre !

6

Elle entra presque timidement et l’appartement lui parut désert, bien qu’elle entendît Boris qui chantait dans la salle de bains. Il chantait à tue-tête avec une voix de basse une complainte que lui avait apprise sa mère. Cela racontait l’histoire d’un enfant perdu dans la forêt et qui se nourrissait du miel des abeilles sauvages. Il glissait sa main dans le creux d’un tronc d’arbre pour s’en emparer, et les insectes ne le piquaient pas.

C’était le chant de Lassef qui donnait à Nadia cette impression de solitude car il lui prouvait qu’elle n’était pas attendue. Son absence ne changeait rien à l’existence de « l’Illustre ». Leur appartement pouvait être privé d’elle sans que la vie y soit différente.

Accablée, elle s’assit sur une chaise de la partie salle à manger pour attendre elle ne savait trop quoi, semblable à une postulante d’emploi dans une antichambre. Elle se sentait désespérément inutile et vaincue.

Le chant cessa pour faire place à des bruits d’eau, puis au zonzonnement du rasoir électrique. Boris se présentait toujours rasé de frais et bichonné à une première répétition. Un côté saint-cyrien de jadis montant « au feu ».

Une fois dans la chambre, il se mit à chanter, en français cette fois, une scie d’après-guerre du genre loukoum, aux paroles niaises. « L’Illustre » l’interprétait en roulant les « r », non pas à la russe, mais à la façon des ténorinos de l’époque, ce qui en accentuait le ridicule. Il parut, dans son blouson d’astrakan, tout de noir vêtu, son manuscrit sous le bras. Il sentait le pré-shave et souriait.

En découvrant Nadia, il devint grave. Il déclama, imitant la voix de Raimu dans La femme du boulanger :

— Ah ! te voilà de retour, Pomponnette ! Exciter mon pauvre Léon au point de lui faire perdre la tête, c’est du propre !

En entendant la tirade de son mari, elle comprit l’habile manœuvre de Léon qui avait dû jouer la scène de la confession désespérée, et en éprouva un vif chagrin. Comme il avait rapidement su retourner la situation, le salaud !

Bravement, elle toisa son époux.

— Comment peux-tu t’être entiché d’un homme aussi vil, Boris ? Tu ne comprends donc pas qu’il vit de votre amitié ? Qu’il est bon à rien et prêt à tout ? Qu’il t’exploite minablement ? Il est tapi dans ton ombre et te fait croire qu’il t’est indispensable. Il a dû te le dire parce qu’il est malin, mais cette nuit il a bel et bien voulu coucher avec moi. Et parce que j’ai refusé, il m’a insultée grossièrement.

— Insultée ? fit Boris, surpris.

— Il m’a dit que j’avais un con de guenon !

Lassef éclata de rire.

— Un con de guenon ! C’est bien une trouvaille à lui ! Il est drôle. Tu vois, c’est pas seulement par amitié que je le veux auprès de moi, mais c’est surtout parce qu’il m’amuse. Il est tellement inattendu, cocasse. Moi, je suis un type pathétique qui aime rire, et il n’y a que Léon qui me détende vraiment.

— Écoute, lança Nadia, j’ai bien réfléchi…

Il cria :

— Non ! Pas suffisamment ! Je sais ce que tu vas me dire, ma fille. L’ultimatum, n’est-ce pas ? Lui ou moi ! Attends encore avant de me le lancer, les conséquences risqueraient de te décevoir et, qui sait, de te faire souffrir.

— Tu ne m’aimes plus, soupira-t-elle.

Lassef haussa les épaules :

— Oh ! tu sais, l’amour, c’est un peu comme la foi : ça dépend des jours.

* * *

Jean-Louis Pascal avait rassemblé le casting de « Je m’appelle Naufrage du Titanic » dans le foyer du théâtre et procédait à une « italienne » en attendant Boris. Ce dernier exigeait de ses comédiens qu’ils sachent leur texte par cœur avant de commencer les répétitions, afin d’en être « débarrassé », disait-il. Pour lui, à ce niveau de création, le texte relevait de la formalité ; il s’épanouirait plus tard, prendrait toute son importance quand les gestes, les places et les intonations seraient minutieusement réglés.

Jean-Louis Pascal ressemblait à un beur. Grand, la chevelure afro, la pommette velue, le regard sombre, affligé d’un léger strabisme, toujours vêtu de loques aux connotations militaires, il était devenu indispensable à Lassef dans le travail. Silencieux, efficace, il décelait la moindre imperfection, griffonnait sans cesse des notes que les acteurs redoutaient. C’était un des rares êtres au monde dont Boris prenait l’avis. Leur collaboration étroite ne débordait jamais dans le privé. Lassef savait peu de choses de Pascal, hormis son numéro de téléphone et qu’il souffrait d’une grave maladie rénale qui le contraignait à suivre un traitement délicat.

La troupe se plaçait en demi-cercle, face à Pascal lequel, à son habitude, s’asseyait en tailleur sur la moquette, son manuscrit loqueteux étalé devant soi.

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