Frédéric Dard - Le mari de Léon

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Le mari de Léon: краткое содержание, описание и аннотация

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« Ce livre raconte l'histoire d'un ver de terre amoureux d'une étoile. Le ver de terre s'appelle Léon. L'étoile s'appelle Boris. »
San-Antonio Léon est l'humble serviteur de Boris, metteur en scène de renom. Il lui organise une existence douillette et, la rage au cœur, débusque pour lui le gibier féminin de son choix. Jusqu'au jour où la situation s'aggrave : survient une donzelle qui se met en tête de séduire « l'Illustre », de se l'attacher à tout jamais…

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— Intéressant, fit Lassef. Et puis ?

— Et puis rien. Elle m’a repoussé, m’a mordu, regarde ! J’ai retrouvé mes esprits. Nadia a exigé que je disparaisse de votre vie. Elle a sûrement raison ; après une chose pareille, il est impossible que nous continuions à nous fréquenter. Elle m’a laissé la possibilité d’inventer un motif plausible de démission, mais je serais incapable de te mentir. Je voudrais te demander pardon avant de disparaître, Boris. Mais je… je ne le sens pas. Cette bouffée, cette pulsion sexuelle, ce n’était pas moi, comprends-tu ?

Lassef considérait son ami d’un œil guilleret.

— C’est marrant, je ne t’imaginais pas en satyre, assura-t-il.

Toi, te jetant sur la grave Nadia ! Bien que je sois le mari, j’aurais aimé voir ça !

« Ça y est, l’alerte est passée. Qui est-ce qui l’a dans son gros cul ? C’est Mme Lassef ! Elle va me le payer, la bougresse ! Elle croyait que c’était la guerre entre nous ! Tu vas voir, ma belle, ce qu’est la vraie guerre, celle qui tue ! Et toi, mon magnanime Boris ! Comme tu es grand dans la clémence ! Comme il est juste de ton cet enjouement qui nous met à l’aise tous les deux. Je ne te quitterai jamais. »

— Je ne te demande pas pardon, mais je te dis adieu ! risqua Léon.

Boris devint sérieux :

— Là, t’es mauvais comme un goret ! C’est pas du Labiche, c’est pas du Feydeau. C’est chougnard. Tu ressembles à Gaby Morlay dans Le Voile Bleu . Dis, on ne va pas se faire une soupe avec tes pulsions érotiques ! Tu voudrais quoi ? Que je te provoque en duel ? La vérité, Léo, c’est que tu as picolé comme un Polak chez le père Lecoq. Tu ne te sentais plus après ton triomphe.

Il s’empara une fois encore de la maquette du Deux ; il paraissait avoir complètement oublié la « confession » de Léon.

— Tu vois, ça c’est de la saloperie. Demain, fais le nécessaire pour l’achat de la maison de Versailles, signe un compromis d’urgence, je veux que Solard aille visiter l’une des chambres du premier et s’en inspire pour refaire son décor. C’est cette qualité de climat qu’il me faut !

Léon s’approcha du bureau et saisit Boris par le cou.

— Alors c’est vrai, tu ne m’en veux pas ? balbutia-t-il.

Lassef se mit à rire.

— Les maris en veulent aux amis qui baisent leur femme, pas à ceux que leur femme repousse !

Lorsque Léon se fut retiré, Boris pressa un timbre sur un rythme convenu. Il n’avait pas sommeil et ne pensait qu’à sa pièce. La vision de Nadia boudant dans une chambre d’hôtel le laissait froid. Il avait la particularité de ne consacrer son esprit et son énergie qu’à une seule chose à la fois. Ses différends matrimoniaux lui paraissaient véniels et sans conséquence. Ce n’était pas exactement du cynisme, mais plutôt une incapacité à se « diviser ». Pour l’instant, tout son potentiel d’intérêt se trouvait mobilisé par son décor.

En évoquant la pièce où il n’avait pu perpétrer ses fantasmes sexuels avec la fille de l’agence, il brûlait de s’« emparer » de ce décor pour le transposer sur la scène de Chaillot. Il était obnubilé par cette chambre vieillotte, écornée et décolorée par le temps. Il la voulait telle, avec ses meubles d’une autre époque : la coiffeuse au marbre rosâtre, ses éléments de faïence blanche à motifs roses ; le lit à baldaquin ; la commode tombeau ; la banquette ; les tableaux recouverts de linge gris qui faisaient penser à la mort doucereuse infligée par le temps. Le papier de la tapisserie, en particulier, le charmait : dans les bleus très pâles, semé de minuscules pampres bruns.

La porte s’entrouvrit et une grosse femme d’une soixantaine d’années se montra, furtive autant que le permettait son embonpoint. Elle portait un peignoir de soie rose imprimé de nénuphars blancs et verts. Elle avait un visage bouffi sur un triple menton de graisse blême, des cheveux raides, mal teints, d’un auburn impossible. Ses grosses lèvres molles, son regard lourd souligné de poches fripées achevaient de donner à l’arrivante un côté veule et maladif. Les traces d’un maquillage mal effacé se lisaient encore sur ses joues flasques. Elle devait se farder n’importe comment, à grosses touches maladroites.

En la voyant déboucher de nuit, défaite par plusieurs heures de sommeil, Boris pensa qu’elle ressemblait à quelque tireuse de cartes de fête foraine.

— Pardon de te réveiller, Mira, murmura-t-il, je voudrais du thé.

— Tu le veux comment, Petit Loup ? demanda-t-elle avec un fort accent russe.

— Très fort !

— Ce n’est pas bon !

— J’ai à travailler.

— Il n’est pas bon de trrravailler de nuit !

— Avec toi, rien n’est bon ! grommela Boris.

Elle s’éloigna en traînant ses savates fourrées, maugréant des présages.

Lassef étala une grande feuille de papier quadrillé devant lui et se mit à reconstituer la chambre de mémoire, en l’adaptant à l’implantation de son décor.

Comme il s’abîmait en évocation, il entendit un grelottement de troïka et Mira réapparut avec un plateau chargé de tout ce qui était nécessaire à la dégustation d’un thé à grand spectacle.

— Il sent bon ! complimenta Boris.

— Ça ne vaudrrra jamais samovarrr, fit-elle. Des années que je dis il faut acheter samovarrr. On trrrouve chez antiquairrre.

Il lui sourit.

Chère Mira ! Il la connaissait depuis toujours. C’était une amie de sa mère défunte et, sur les instances de cette dernière, elle avait déniaisé Boris quand il avait dix-sept ans. Il gardait de l’expérience un souvenir impérissable. Sans doute cette grosse sexagénaire adipeuse lui avait-elle procuré l’une des émotions les plus intenses de son existence.

Mme Lassef mère avait dû dire à Mira, en roulant les « r », comme elle : « Mirrra cherrrie, tu devrrrais apprrrendrrre amourrr à Borrris, sinon il va aller voirrr putain et attrrraper verrrole ! »

A l’époque, Mira était une femme assez dodue, mais encore appétissante. Mme Lassef et elle avaient été veuves de bonne heure, ce qui avait renforcé leurs liens affectifs. Comme Mira était plus jeune que son amie d’une douzaine d’années, elle la considérait comme une sœur aînée à laquelle elle se montrait soumise. Lorsque Boris avait acheté le grand appartement du boulevard Richard-Wallace, il avait pris un studio contigu où sa mère était venue habiter avec Mira.

Sa mère disparue, Lassef avait gardé la grosse femme près de lui. Elle respectait son foyer et se rendait utile, préparant des repas russes quand les Lassef invitaient, exécutant des travaux de couture et « surveillant » les femmes de ménage qui se succédaient à l’appartement. Elle avait avec Nadia des rapports de courtoisie dépourvus de la moindre effusion. Bien qu’elle fussent toutes deux d’origine russe, elles se méfiaient l’une de l’autre et par conséquent se ménageaient.

Elle regardait « l’Illustre » souffler sur sa tasse de thé, attendrie. Elle trouvait parfaitement normal qu’il l’eût arrachée de son lit à cette heure tardive ; pour elle comme pour tous ses proches, les fantaisies de Boris étaient sacrées.

— J’ai vu chambrrre vide, murmura-t-elle. Nadia n’est pas rrrentrée ?

— Elle est allée dormir à l’hôtel.

Comme la vieille femme sourcillait, il expliqua :

— Je l’ai vexée.

Elle hocha la tête :

— Il ne faut pas laisser épouse rrrébellion. C’est porrrte ouverrrte à tout !

— Elle me fatigue, grommela Lassef avec la certitude de proférer une injustice.

Il but plusieurs gorgées de thé. Un confus désarroi le gagnait, il eut peur que son travail ne lui suffise plus. Il s’agissait d’une vieille hantise qui le taraudait de loin en loin, dans les moments d’insatisfaction, quand il lisait mal le dessin de sa vie.

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