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Jean-Marie Le Clézio: La ronde et autres faits divers

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Jean-Marie Le Clézio La ronde et autres faits divers

La ronde et autres faits divers: краткое содержание, описание и аннотация

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Onze « faits divers », d'une banalité tout apparente. Qu'il s'agisse d'un groupe d'ouvriers misérables passant en fraude la frontière italienne, de deux jeunes filles fugueuses, d'un enfant voleur, d'une femme accouchant seule sur la moquette d'un mobile home, surveillée par son chien-loup au regard de braise, qu'il s'agisse de la fillette broyée par un camion, ou de la fillette violée dans une cave de H.L.M., l'auteur impose aux faits une étrangeté bouleversante. L'incident s'annule au profit du dénominateur commun de toute souffrance humaine qu'articulent l'horreur de la solitude, la répression, l'injustice et, quoi qu'il arrive, le fol et vain espoir de rencontrer, dans l'amour et dans la liberté, une merveilleuse douceur.

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La respiration du bébé est douce, un peu oppressée à cause de la chaleur. Son bruit régulier emplit la carlingue du mobile home. La respiration semble construire quelque chose, peut-être que c’est d’elle que viennent la chaleur et la lumière ; c’est d’elle que vient l’odeur fade et caressante qui empêche le chien de dormir.

Quand le bébé se réveille et commence à pleurer, Nick ne bouge pas. Mais son regard devient plus dur, tout son corps se tend à l’extrême. Ses ongles s’incrustent plus fort dans le tapis, et sur son dos, sur son encolure, les poils se hérissent un peu.

Il y a si longtemps que le vide règne dans le mobile home, depuis des heures, depuis le moment où Liana a refermé la portière et s’est éloignée sur le terrain vague. Le vide est ailleurs aussi, sur les étendues de terre poudreuse, dans les bosquets brûlés par le soleil, sur le feuillage des lauriers et des eucalyptus, sur le lit blanc du fleuve. Il y a si longtemps que tout résonne dans le corps, cogne sur les parois de métal et de verre. Maintenant la voix du petit enfant emplit tout le mobile home. Elle jaillit, grinçante et sûre, insistante comme le chant des insectes. C’est une voix qui, pleure contre le silence, contre la solitude, forant un trou dans l’épaisseur de l’air, dans l’épaisseur des murs de métal, un trou par où s’enfuit le silence. Il n’y a personne d’autre ici, dans le mobile home, personne d’autre que la voix aiguë, et le regard fixe du chien-loup.

Tout à coup, Nick sent la faim. Depuis si longtemps il n’a rien mangé. Sa bouche et sa langue sont devenues insensibles, et il ne sait même plus comment c’était avant. Heure par heure, sans la regarder, il a guetté la porte du mobile home, attendant que Liana revienne, attendant qu’elle apparaisse, à contre-jour, qu’elle lui parle, qu’elle l’appelle. Depuis des jours il attend qu’elle lui donne à manger, n’importe quoi, de la viande, des biscuits, du pain. Mais Liana ne le regardait plus, quand elle entrait dans le mobile home, elle s’allongeait tout de suite sur la banquette de moleskine, elle dégrafait sa robe, et elle pressait contre sa poitrine le petit être qui tétait goulûment. Alors il y avait cette odeur de lait et de sueur qui grandissait dans le mobile home, qui envahissait tout. Cette odeur-là faisait mal à Nick, elle l’effrayait un peu aussi, et il allait se cacher sous la table, à l’autre bout de la carlingue, les yeux étrécis, les oreilles couchées en arrière.

Maintenant, il y a cette odeur fade et douce, de lait, d’urine et de sueur, qui emplit la carlingue du mobile home, mais Nick n’a plus peur. Le corps du bébé est en train de grandir, d’occuper tout l’espace, avec sa peau tiède, avec son visage, son souffle, avec sa voix qui pleure.

Le bébé pleure plus fort, maintenant. Peut-être qu’il s’cst rendu compte de l’absence de sa mère, ou bien il a faim, lui aussi. Mais sa faim est une faim petite et douce, il a envie de sucer le sein tiède de sa mère, d’emplir sa bouche du lait épais, il a envie de retrouver la chaleur du corps qu’il aime.

La faim de Nick est différente, c’est une faim qu’il ne connaît plus, que rien ne peut assouvir. Sa faim est pareille à la solitude de l’estuaire du fleuve sec, là où les maisons des fermiers sont balayées par le vent de poussière. Sa faim est une douleur, comme la douleur de son regard fixe, de son ouïe fixe. Elle ronge l’intérieur de son corps et fait brûler la fièvre. La faim amplifie tout. Chaque bruit, chaque craquement au-dehors résonne à l’intérieur de son corps et le fait tressaillir, malgré la voix presque continue de l’enfant qui pleure. Il y a la haine, maintenant, et la crainte. Nick n’avait encore jamais éprouvé cela à ce point. C’était au fond de lui, tout à fait à l’intérieur de son corps, et maintenant, cela remontait, en faisant des grognements dans sa gorge, en hérissant tout son poil, en rétrécissant encore le point noir de ses pupilles dans ses yeux jaunes. Chaque muscle de son corps était tendu, prêt à l’action.

C’est la voix du bébé qui pleure qui a réveillé la haine et la crainte. La voix se mêle à la douleur de l’attente, à la douleur de la mâchoire, à la sécheresse de sa langue et de ses lèvres. La voix se mêle au grand vide qui creuse un trou au centre de son corps.

Au-dehors, le soleil brûle la coque d’aluminium du mobile home. Brûle les arbres noirs prisonniers dans la terre, brûle les cailloux poussiéreux du fleuve. Ailleurs, les autos roulent dans la lumière, avec leurs vitres aveugles, lancées vers un destin qui n’existe pas.

Peut-être que, dans le grand supermarché en ciment et en tôles, près de l’autoroute, Liana marche au hasard le long des rayons de marchandises : boîtes multicolores, paquets, viandes sous cellophane, fruits trop rouges, trop jaunes, ou bien falaises de bouteilles aux liquides magiques et défendus. Elle avance droit devant elle, et la lumière des barres de néon éclaire son visage défait, ses yeux enfoncés dans les orbites, ses cheveux couleur de paille. Elle erre sans but entre les rayons, elle se heurte aux gens et aux choses, sans les reconnaître. Elle marche d’un bout à l’autre de la salle géante, sans toucher à rien, sans rien regarder, puisque plus rien ne peut être à elle, puisqu’elle n’a plus rien.

Un instant encore, elle pense au visage de l’assistante, à ses lunettes dorées, elle entend même le son de sa voix dans son oreille, mais elle a beau écouter de toutes ses forces, elle ne parvient plus à comprendre ce que dit la voix douce. Alors elle marche plus vite pour fuir sa détresse, pour se cacher. Mais la lumière est partout dans la grande salle vide, elle ne peut pas lui échapper. Cela lui serre la gorge et les tempes, cela fait trembler ses jambes sous elle. Elle sait maintenant qu’il n’y a personne d’autre que l’assistante, il n’y a pas d’autre nom au monde, là, tout près d’elle, et elle ne pourra pas la retrouver.

Liana marche longtemps dans les allées du supermarché, sous la lumière froide des néons. Les gens ne la regardent pas. Ils sont trop occupés à regarder les gâteaux, les fruits, les savons, les vêtements, ils ont des visages couleur de viande, des yeux brillants comme des capsules, leurs mains sont avides de prendre, d’emporter.

Alors tout à coup elle s’aperçoit qu’elle ne cherche rien d’autre que la sortie, une porte, n’importe où, pour fuir, pour être dehors. Il faut qu’elle s’en aille, le plus vite possible, elle comprend l’urgence terrible, le danger qui menace, là-bas, dans le mobile home.

Elle s’arrête devant une jeune femme brune au teint très pâle, qui est debout immobile devant les journaux. Elle voudrait lui demander de l’aider, vite, car ses yeux ne voient plus la sortie. Elle voudrait parler de son enfant qui est restée seule dans la carlingue, là-bas, de son enfant qu’on va venir prendre, qu’on va emporter, qu’on va dévorer. Mais les mots ne parviennent pas à sortir de sa gorge. Ils restent enfermés dans son corps, ils lui font si mal que ses lèvres tremblent et que les larmes emplissent ses yeux, coulent sur ses joues.

La jeune femme pâle la regarde un instant sans rien dire, puis elle s’enfuit très vite. À travers ses larmes, Liana la voit qui tourne et qui tourne entre les rayons, comme si elle cherchait à brouiller ses traces.

Dehors, la lumière du soleil est plus forte encore. Elle brûle et blanchit tout, les cailloux, la terre, les feuilles des arbres. Il y a de la poussière de ciment sur les toits des maisons, comme une taie légère sur le bleu cruel du ciel. Sur l’autoroute aux nœuds lents, les carapaces des voitures étincellent. Le vent par instants apporte le bruit rauque des moteurs, les rugissements des camions, ou des klaxons comme des cris de bêtes. Puis cela s’en va. Tout est ainsi, par vagues, hésitant, clignotant. Il y a tant de solitude, il y a tant de faim… Il y a tant de lumière sur l’estuaire désert du fleuve, et, dans le terrain vague, isolée, pareille à la coque d’un avion naufragé, la carlingue d’aluminium du mobile home, en équilibre sur ses étais de brique. Malgré tout cela, malgré la violence et le meurtre, ici on n’entend pas de bruit, sauf, de temps à autre le grondement de l’autoroute et les voix des chiens des fermes.

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