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Jean-Marie Le Clézio: La ronde et autres faits divers

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Jean-Marie Le Clézio La ronde et autres faits divers

La ronde et autres faits divers: краткое содержание, описание и аннотация

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Onze « faits divers », d'une banalité tout apparente. Qu'il s'agisse d'un groupe d'ouvriers misérables passant en fraude la frontière italienne, de deux jeunes filles fugueuses, d'un enfant voleur, d'une femme accouchant seule sur la moquette d'un mobile home, surveillée par son chien-loup au regard de braise, qu'il s'agisse de la fillette broyée par un camion, ou de la fillette violée dans une cave de H.L.M., l'auteur impose aux faits une étrangeté bouleversante. L'incident s'annule au profit du dénominateur commun de toute souffrance humaine qu'articulent l'horreur de la solitude, la répression, l'injustice et, quoi qu'il arrive, le fol et vain espoir de rencontrer, dans l'amour et dans la liberté, une merveilleuse douceur.

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Liana secoue la tête.

La jeune femme va s’en aller. Mais elle se ravise. Elle sort de son sac à main un calepin, elle écrit quelque chose sur une feuille, elle déchire la feuille et elle la donne à Liana.

« C’est mon nom et mon adresse, et mon numéro de téléphone. Si vous avez besoin de quoi que ce soit, vous pouvez me trouver là, ou bien vous pouvez me laisser un message. Pour Judith, ça suffit. Vous vous souviendrez ? Judith. »

Liana la regarde sans sourire, sans expression.

« Ça ira bien maintenant, vous verrez. »

« Je n’ai besoin de rien. »

«Au revoir. »

«Au revoir, madame. »

«Quand vous — quand vous irez à l’hôpital, appelez-moi. Je viendrai vous chercher. »

L’assistante s’en va, elle ferme doucement la porte.

Dehors, le grand chien-loup blanc et noir court quelque part sur la terre poussiéreuse, à toute vitesse entre les broussailles, le long du fleuve sec. Il n’écoute pas le bruit des autos qui roulent sur la route, en haut des pilotis de béton. Il n’écoute pas le bruit grinçant des criquets, ni les cris des enfants dans les champs. La lumière étincelle sur les pierres aiguës, sur les feuillages, sur les palmes des palmiers, sur les dents du fil de fer barbelé. C’est une lumière qui enivre, qui rend un peu fou. Le grand chien tourne en traçant de grands cercles autour des fermes, il suit une très vieille piste, et les chiens du voisinage se mettent à aboyer. Puis, quand le soir tombe, il s’arrête de courir, et les poils hérissés, en rampant, il s’avance vers le poulailler entouré de grillage, et il choisit longuement sa proie.

*

Aujourd’hui, 3 octobre, Liana s’est réveillée avant le jour. Quand elle a senti qu’elle perdait les eaux, elle a compris que c’était le moment, que ça allait venir. Elle n’y avait pas encore pensé, pas vraiment, et elle avait cessé de surveiller les jours sur le calendrier depuis longtemps, de sorte qu’elle avait un peu oublié que ça devait venir un jour.

Depuis tellement longtemps elle était grosse et lourde, avec la peau du ventre tendue comme une pastèque. Peut-être qu’elle s’était habituée à tout cela, c’était un nouvel état, et ça ne devait plus changer. Simplement, elle avait été un peu plus grosse et un peu plus lourde chaque jour, elle avait soufflé un peu plus pour marcher, pour monter les escaliers, et même, à la fin, les bordures du trottoir. Et puis les gens la regardaient avec l’air gêné, on aurait dit qu’ils étaient pour quelque chose dans cette histoire. Il y en avait même qui étaient gentils avec elle, mais spécialement gentils, avec un regard un peu fuyant, et Liana s’était méfiée d’eux. Elle ne voulait voir personne, plus personne. Quand la jeune femme aux lunettes dorées était revenue, chaque fois Liana avait entrebâillé la porte, et elle lui avait dit méchamment, comme à une vendeuse de savonnettes : « Je n’ai besoin de rien, merci madame. »

Les derniers temps, elle reconnaissait même sa façon de frapper à la porte, doucement du bout des doigts, et elle n’avait pas bougé. Le chien avait aboyé comme un fou, jusqu’à ce que l’assistante reparte.

Maintenant, elle avait un peu peur quand même, Liana, en sentant toutes les eaux partir sous elle, dans son lit. Elle se levait pour nettoyer, et tout de suite il y avait eu les grandes douleurs. Jamais elle n’avait eu mal comme cela. C’étaient des vagues de feu qui descendaient de ses reins, qui paralysaient ses jambes, puis qui remontaient le long de son dos, jusque dans ses épaules, dans ses bras, qui résonnaient dans sa nuque.

Elle est tombée sur la moquette sale en gémissant, incapable de marcher. Elle s’est mise à respirer très fort, en faisant un bruit de machine, et elle a senti toutes ses veines tendues comme des cordes, et son cœur, comme s’il était au centre même du mobile home, qui battait lourdement, qui faisait vibrer toutes les tôles, les meubles, le plancher.

Nick s’est approché d’elle, les oreilles dressées, ses yeux jaunes brillant bizarrement à la lueur de l’ampoule électrique. Peut-être qu’il savait ce qui était en train de se passer. Liana l’a appelé muettement, en le regardant, les dents serrées pour ne pas gémir. Mais il s’est arrêté loin de la jeune femme, et il s’est couché sur le ventre, les pattes posées bien à plat sur la moquette, les oreilles droites, sans cesser de regarder avec ses yeux jaunes à la prunelle étroite.

Sur le tapis, Liana s’est roulée un peu de côté, et malgré les douleurs terribles qui l’empêchaient de penser ou de bouger, elle s’est sentie un peu rassurée de voir Nick, comme s’il pouvait vraiment l’aider.

Elle ne lui parlait pas. Elle restait étendue sur le tapis, les genoux un peu repliés sur son ventre, les bras serrés sur elle, et elle geignait doucement, en serrant les lèvres pour ne pas crier. Le gémissement montait en elle, le long de son corps, avec les ondes de la douleur, vagues violentes que les lèvres serrées empêchaient de jaillir et qui fusaient en vapeur contenue. C’était pour elle, pour Nick aussi qu’elle gémissait, essayant de transformer la douleur en une chanson monotone qui lui permettrait peut-être de s’endormir, d’oublier.

Mais Liana ne peut pas s’endormir. Les vagues de douleur passent à travers son corps, venues de très loin, de l’autre bout de la terre, elles ont trouvé sur leur chemin la carapace du mobile home, et à l’intérieur de la carapace, cette femme couchée sur le tapis, recroquevillée, essayant en vain de se cacher. Il y a tellement de souffrance sur la terre ! La terre cendrée, les arbres, les palmiers immobiles, la nuit grise, les réverbères à la lueur mauvaise, et tout cela encore, ces tôles, ces vitres, ces plastiques, ces meubles recouverts de moleskine. Et lui, le grand chien-loup blanc et noir, couché sur le ventre comme une statue de pierre, hiératique, et au-dehors, ces femmes, ces hommes, inconnus, ceux qui dorment enlacés dans leur lit défait, ceux qui sont seuls, les malades dans les longues salles des hôpitaux, les vieillards qui étouffent, tous ceux-là, au-dehors, dans les chambres suffocantes. La solitude est si grande, elle emplit l’intérieur du mobile home, c’est elle qui vient maintenant, par vagues de plus en plus serrées, qui vient du fond de la nuit et qui vibre sur les étoiles bleutées des réverbères, et qui fait entendre son terrible silence, et la voix de la jeune femme qui gémit ressemble au bruit d’un moustique.

Devant elle, le grand chien ne bouge pas. Il regarde avec ses yeux jaunes, il écoute. Liana voudrait l’appeler, et elle pense à son nom, et à l’autre nom aussi, celui qui se dit Simon, et cette fois le vertige ne vient pas. Liana ne veut pas crier, elle ne peut pas. Elle ne sait pas pourquoi, mais il ne faut pas qu’elle crie, quoi qu’il arrive, il ne le faut pas. Alors ses lèvres se serrent encore davantage sur la douleur, et ses genoux écartés laissent les bras s’enrouler autour du gros ventre durci, le serrer comme une ceinture.

Lentement, sans s’en rendre compte, les bras commencent leur pétrissage, leur acte d’expulsion. Ils glissent le long du ventre, unis par les poignets, puis ils remontent jusqu’aux seins, ils redescendent encore, encore. C’est comme cela qu’ils luttent contre les vagues de la douleur, pour les écarter, briser leurs rangs. Liana roule sur le dos, elle retombe tantôt à gauche, tantôt à droite, et le mouvement de roulis régulier lui fait du bien. Elle est comme un bateau qui roule sur les vagues, qui cède un instant, puis bascule tandis que la force dangereuse glisse sous sa coque.

Le gémissement roule aussi. Il est tantôt aigu, puissant, quand la vague fait craquer toutes les structures, fait trembler tout sur son passage ; tantôt doux et grave, ralenti, et le cœur et les poumons ralentissent aussi leur travail, et le temps du monde se ralentit, comme un souffle.

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