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Jean-Marie Le Clézio: La ronde et autres faits divers

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Jean-Marie Le Clézio La ronde et autres faits divers

La ronde et autres faits divers: краткое содержание, описание и аннотация

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Onze « faits divers », d'une banalité tout apparente. Qu'il s'agisse d'un groupe d'ouvriers misérables passant en fraude la frontière italienne, de deux jeunes filles fugueuses, d'un enfant voleur, d'une femme accouchant seule sur la moquette d'un mobile home, surveillée par son chien-loup au regard de braise, qu'il s'agisse de la fillette broyée par un camion, ou de la fillette violée dans une cave de H.L.M., l'auteur impose aux faits une étrangeté bouleversante. L'incident s'annule au profit du dénominateur commun de toute souffrance humaine qu'articulent l'horreur de la solitude, la répression, l'injustice et, quoi qu'il arrive, le fol et vain espoir de rencontrer, dans l'amour et dans la liberté, une merveilleuse douceur.

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Les deux jeunes filles roulent le long du trottoir, vers l’ouest. Le soleil est au zénith, il brûle, et l’air frais n’arrive pas à dissiper l’espèce de sommeil qui pèse sur le goudron de la rue et sur le ciment des trottoirs. Les magasins sont fermés, les rideaux de fer sont baissés, et cela accentue encore l’impression de torpeur. Malgré le bruit des vélomoteurs, Martine entend par instants, au passage, le glouglou des postes de télévision qui parlent tout seuls au premier étage des immeubles. Il y a une voix d’homme, et de la musique qui résonne bizarrement dans le sommeil de la rue, comme dans une grotte.

Titi roule devant, à présent, bien droite sur la selle de son vélomoteur. Ses cheveux rouges flottent au vent, et son blouson d’aviateur se gonfle dans le dos. Martine roule derrière elle, dans la même ligne, et quand elles passent devant les vitrines des garages, elle aperçoit du coin de l’œil leurs silhouettes qui glissent, comme les silhouettes des cavaliers dans les films de cow-boys.

Puis, tout d’un coup, à nouveau, la peur revient à l’intérieur de Martine, et sa gorge devient sèche. Elle vient de s’apercevoir que la rue n’est pas vraiment vide, que tout cela est comme réglé d’avance, et qu’elles s’approchent de ce qui va arriver sans pouvoir se détourner. L’angoisse est si forte que tout se met à bouger devant les yeux de Martine, comme quand on va se trouver mal. Elle voudrait s’arrêter, s’allonger n’importe où, par terre, contre un coin de mur, les genoux repliés contre son ventre, pour retenir les coups de son cœur qui jettent des ondes à travers son corps. Son vélomoteur ralentit, zigzague un peu sur la chaussée. Devant elle, au loin, Titi continue sans se retourner, bien droite sur la selle de son vélomoteur, et la lumière du soleil étincelle sur ses cheveux rouges.

Ce qui est terrible surtout, c’est que les gens attendent. Martine ne sait pas où ils sont, ni qui ils sont, mais elle sait qu’ils sont là, partout, le long de la rue, et leurs yeux impitoyables suivent la cavalcade des deux vélomoteurs le long du trottoir. Qu’est-ce qu’ils attendent, donc ? Qu’est-ce qu’ils veulent ? Peut-être qu’ils sont en haut des immeubles blancs, sur les balcons, ou bien cachés derrière les rideaux des fenêtres ? Peut-être qu’ils sont très loin, à l’intérieur d’une auto arrêtée, et qu’ils guettent avec des jumelles ? Martine voit cela, l’espace de quelques secondes, tandis que sa machine ralentit en zigzaguant sur la chaussée, près du carrefour. Mais dans un instant, Titi va regarder derrière elle, elle va rebrousser chemin, elle va dire « Eh bien ? Eh bien ? Qu’est-ce que tu as ? Pourquoi tu t’arrêtes ? »

Martine ferme les yeux, et elle savoure ces quelques secondes de nuit rouge, dans toute cette journée cruelle. Quand elle regarde à nouveau, la rue est encore plus déserte et plus blanche, avec le grand fleuve de goudron noir qui fond sous les rayons du soleil. Martine serre bien fort les lèvres, comme tout à l’heure, pour ne pas laisser échapper sa peur. Les autres, ceux qui regardent, les embusqués derrière leurs volets, derrière leurs autos, elle les déteste si fort que ses lèvres recommencent à trembler et que son cœur bat la chamade. Toutes ces émotions vont et viennent si vite que Martine sent une ivresse l’envahir, comme si elle avait trop bu et fumé. Elle voit encore, du coin de l’œil, les visages de ceux qui attendent, qui regardent, les sales embusqués derrière leurs rideaux, derrière leurs autos. Hommes au visage épais, aux yeux enfoncés, hommes enflés, qui sourient vaguement, et dans leur regard brille une lueur de désir, une lueur de méchanceté. Femmes, femmes aux traits durcis, qui la regardent avec envie et mépris, avec crainte aussi, et puis visages de filles de l’École de sténo, visages des garçons qui tournent, qui s’approchent, qui grimacent. Ils sont là tous, Martine devine leur présence derrière les vitres des bars, dans les recoins de la rue que le soleil vide.

Quand elle repart, elle voit Titi arrêtée avant le carrefour suivant, à l’arrêt de bus. Titi est à demi tournée sur la selle de son vélomoteur, ses cheveux rouges sont rabattus sur sa figure. Elle est très pâle, elle aussi, car la peur trouble l’intérieur de son corps et fait un nœud dans sa gorge. C’est sûrement le soleil de feu qui donne la peur, et le ciel nu, sans un nuage, au-dessus des septièmes étages des immeubles neufs.

Martine arrête son vélomoteur à côté de Titi, et elles restent toutes les deux immobiles, la main sur la poignée des gaz, sans rien dire. Elles ne se parlent pas, elles ne se regardent pas, mais elles savent que la ronde va commencer, maintenant, et leur cœur bat très fort, non plus d’inquiétude, mais d’impatience.

La rue de la Liberté est vide et blanche, avec ce soleil au zénith qui écrase les ombres, les trottoirs déserts, les immeubles aux fenêtres pareilles à des yeux éteints, les autos qui glissent silencieusement. Comment tout peut-il être si calme, si lointain ? Martine pense aux moteurs des motos qui peuvent éclater comme le bruit du tonnerre, et elle voit un instant la rue s’ouvrir, se précipiter sous les pneus qui la dévorent, tandis que les fenêtres explosent en mille miettes qui jonchent l’asphalte de petits triangles de verre.

Tout cela est à cause d’elle, d’elle seule : la dame en tailleur bleu attend l’autobus, sans regarder les jeunes filles, un peu comme si elle dormait. Elle a un visage rouge parce qu’elle a marché au soleil, et sous la veste de son tailleur bleu, son chemisier blanc colle à sa peau. Ses petits yeux sont enfoncés dans ses orbites, ils ne voient rien, ou à peine, furtivement, vers le bout de la rue où doit venir le bus. Au bout de son bras droit, elle balance un peu son sac à main de cuir noir, marqué d’un fermoir en métal doré qui envoie des éclats de lumière. Ses chaussures sont noires également, un peu arquées sous le poids du corps, usées en dedans.

Martine regarde la dame en tailleur bleu avec tellement d’insistance que celle-ci tourne la tête. Mais ses yeux petits sont cachés par l’ombre de ses arcades sourcilières, et Martine ne peut pas rencontrer son regard. Pourquoi chercher à saisir son regard ? Martine ne sait pas ce qui est en elle, ce qui la trouble, ce qui l’inquiète et l’irrite à la fois. C’est peut-être parce qu’il y a trop de lumière ici, cruelle et dure, qui alourdit le visage de cette femme, qui fait transpirer sa peau, qui fait briller les rayons aigus sur le fermoir doré de son sac à main ?

Tout d’un coup, Martine donne un coup d’accélérateur, et le vélomoteur bondit sur la chaussée. Aussitôt elle sent l’air sur son visage, et la stupeur s’efface. Elle roule vite, suivie de Titi. Les deux vélomoteurs avancent avec fracas sur la chaussée déserte, s’éloignent. La dame en bleu les suit un instant du regard, elle voit les vélomoteurs tourner deux rues plus loin, à droite. Le bruit aigu des moteurs s’éteint soudain.

À quelques pâtés de maisons, pas très loin de la gare, le camion bleu de déménagement démarre lentement, charge de meubles et de cartons. C’est un camion ancien, haut sur roues, peint en vilain bleu, et que les chauffeurs successifs ont brutalisé depuis un million de kilomètres, à grands coups de frein et en cognant sur le levier de vitesses. Devant le camion bleu, la rue étroite est encombrée de voitures arrêtées. En passant près des bars, le chauffeur se penche, mais il n’aperçoit que l’ombre au fond des salles. Il sent la fatigue et la faim, ou bien c’est la lumière trop dure qui se réverbère sur le goudron de la chaussée. Il plisse les veux, il grimace. Le camion bleu va vite le long de la rue étroite, et le grondement de son moteur s’amplifie dans les portes cochères. Sur la plate-forme arrière, les meubles grincent, des objets s’entrechoquent dans les cartons d’emballage. L’odeur lourde du gas-oil emplit la cabine, se répand au-dehors, dans une fumée bleue qui traîne le long de la rue. Le vieux camion tangue et roule sur les cahots, il fonce droit devant lui, un peu semblable à un animal en colère. Les pigeons s’envolent devant son capot. Il traverse une rue, une autre rue, presque sans ralentir, peut-être que le million de kilomètres qu’il a parcourus à travers les rues de la ville lui donne le droit de passage.

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