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Jean-Marie Le Clézio: La ronde et autres faits divers

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Jean-Marie Le Clézio La ronde et autres faits divers

La ronde et autres faits divers: краткое содержание, описание и аннотация

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Onze « faits divers », d'une banalité tout apparente. Qu'il s'agisse d'un groupe d'ouvriers misérables passant en fraude la frontière italienne, de deux jeunes filles fugueuses, d'un enfant voleur, d'une femme accouchant seule sur la moquette d'un mobile home, surveillée par son chien-loup au regard de braise, qu'il s'agisse de la fillette broyée par un camion, ou de la fillette violée dans une cave de H.L.M., l'auteur impose aux faits une étrangeté bouleversante. L'incident s'annule au profit du dénominateur commun de toute souffrance humaine qu'articulent l'horreur de la solitude, la répression, l'injustice et, quoi qu'il arrive, le fol et vain espoir de rencontrer, dans l'amour et dans la liberté, une merveilleuse douceur.

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Seconde, troisième, seconde. Les vitesses grincent, le moteur cogne, fait des ratés. Sur les vitres des magasins la silhouette bleue passe vite, un peu semblable à un animal furieux.

Là-bas, au bord du trottoir, la dame en tailleur bleu attend toujours. Elle vient de consulter sa montre pour la troisième fois, mais les aiguilles semblent s’être bloquées sur cette insignifiance : une heure vingt-cinq. À quoi pense-t-elle ? Son visage rouge est impassible, la lumière du soleil marque à peine les ombres de ses orbites, de son nez, de son menton. Éclairée bien en face, elle ressemble à une statue de plâtre, immobile au bord du trottoir. Seule la peau noire de son sac à main et de ses chaussures semble vivante, jetant des éclats de lumière. À ses pieds, son ombre est tassée comme une dépouille, un peu rejetée en arrière. Peut-être qu’elle ne pense à rien, pas même à l’autobus numéro sept qui doit bien venir, qui roule le long des trottoirs vides, quelque part, qui s’arrête pour ramasser deux enfants qui vont au lycée, puis, plus loin, un vieil homme en complet gris. Mais ses pensées sont arrêtées, elles attendent comme elle, en silence. Elle regarde, simplement, parfois un vélomoteur qui passe en faisant son bruit de chaîne, parfois une auto qui glisse sur l’asphalte, avec ce bruit chaud de rue mouillée.

Tout est si lent, et pourtant, il y a comme des éclairs qui frappent le monde, des signes qui fulgurent à travers la ville, des éclats de lumière fous. Tout est si calme, au bord du sommeil, dirait-on, et pourtant il y a cette rumeur et ces cris rentrés, cette violence.

Martine roule devant Titi, elle fonce à travers les rues vides, elle penche tellement son vélomoteur dans les virages que le pédalier racle le sol en envoyant des gerbes d’étincelles. L’air chaud met des larmes dans ses yeux, appuie sur sa bouche et sur ses narines, et elle doit tourner un peu la tête pour respirer. Titi suit à quelques mètres, ses cheveux rouges tirés par le vent, ivre, elle aussi, de vitesse et de l’odeur des gaz. La ronde les emmène loin à travers la ville, puis les ramène lentement, rue par rue, vers l’arrêt d’autobus où attend la dame au sac noir. C’est le mouvement circulaire qui les enivre aussi, le mouvement qui se fait contre le vide des rues, contre le silence des immeubles blancs, contre la lumière cruelle qui les éblouit. La ronde des vélomoteurs creuse un sillon dans le sol indifférent, creuse un appel, et c’est pour cela aussi, pour combler ce vertige, que roulent le long des rues le camion bleu et l’autobus vert, afin que s’achève le cercle.

Dans les immeubles neufs, de l’autre côté des fenêtres pareilles à des yeux éteints, les gens inconnus vivent à peine, cachés par les membranes de leurs rideaux, aveuglés par l’écran perlé de leurs postes de télévision. Ils ne voient pas la lumière cruelle, ni le ciel, ils n’entendent pas l’appel strident des vélomoteurs qui font comme un cri. Peut-être qu’ils ignorent même que ce sont leurs enfants qui tournent ainsi dans cette ronde, leurs filles au visage encore doux de l’enfance, aux cheveux emmêlés par le vent.

Dans les cellules de leurs appartements fermés, les adultes ne savent pas ce qui se passe au-dehors, ils ne veulent pas savoir qui tourne dans les rues vides, sur les vélomoteurs fous. Comment pourraient-ils le savoir ? Ils sont prisonniers du plâtre et de la pierre, le ciment a envahi leur chair, a obstrué leurs artères. Sur le gris de l’écran de télévision, il y a des visages, des paysages, des personnages. Les images s’allument, s’éteignent, font vaciller la lueur bleue sur les visages immobiles. Au-dehors, dans la lumière du soleil, il n’y a de place que pour les rêves.

Alors la ronde des vélomoteurs se referme, ici, sur la grande rue de la Liberté. Maintenant les vélomoteurs vont tout droit, en jetant vite en arrière tous ces immeubles, ces arbres, ces squares, ces carrefours. La dame en tailleur bleu est seule, au bord du trottoir, comme si elle dormait. Les vélomoteurs roulent tout près du trottoir, dans le ruisseau. Le cœur ne bat plus la chamade. Il est calme, au contraire, et les jambes ne sont plus faibles, les mains ne sont plus moites. Les vélomoteurs roulent au même rythme, l’un à côté de l’autre, et leur bruit est tellement à l’unisson qu’il pourrait faire crouler les ponts et les murs des maisons. Il y a les hommes dans la rue, embusqués dans leurs autos arrêtées, cachés derrière les rideaux de leurs chambres. Ils peuvent espionner avec leurs yeux étrécis, qu’est-ce que ça peut faire ?

Presque sans ralentir, le premier vélomoteur est monté sur le trottoir, il s’approche de la dame en bleu. Quand cela se passe, et juste avant de tomber, la dame regarde Martine qui roule devant elle dans le ruisseau, elle la regarde enfin, ses yeux grands ouverts qui montrent la couleur de ses iris, qui donne la lumière de son regard. Mais cela ne dure qu’un centième de seconde, et ensuite il y a ce cri qui résonne dans la rue vide, ce cri de souffrance et de surprise, tandis que les deux vélomoteurs s’enfuient vers le carrefour.

Il y a à nouveau le vent chaud qui souffle, le cœur qui bondit dans la cage thoracique, et dans la main de Martine serrée sur le sac à main noir, il y a la sueur. Le vide, surtout, au fond d’elle, car la ronde est finie, l’ivresse ne peut plus venir. Loin devant, Titi s’échappe, ses cheveux rouges flottant dans le vent.

Son vélomoteur est plus rapide, et elle passe le carrefour, elle s’en va. Mais à l’instant où le deuxième vélomoteur franchit le carrefour, le camion de déménagement bleu sort de la rue, tout à fait semblable à un animal, et son capot happe le vélomoteur et l’écrase contre le sol avec un bruit terrible de métal et de verre. Les pneus freinent en hurlant.

Le silence revient sur la rue, au centre du carrefour. Sur la chaussée, derrière le camion bleu, le corps de Martine est étendu, tourné sur lui-même comme un linge. Il n’y a pas de douleur, pas encore, tandis qu’elle regarde vers le ciel, les yeux grands ouverts, la bouche tremblant un peu. Mais un vide intense, insoutenable, qui l’envahit lentement, tandis que le sang coule en méandres noirs de ses jambes broyées. Pas très loin de son bras, sur la chaussée, il y a le sac de cuir noir, comme s’il avait été bêtement oublié par terre, et son fermoir de métal doré jette aux yeux des éclats meurtriers.

Moloch

Aujourd’hui, 15 août 1963, la jeune femme qui s’appelle Liana est seule, assise sur la banquette recouverte de moleskine vert sombre, au fond de la grande salle. Dehors, la chaleur pèse sur les murs de tôle, sur le toit plat, et malgré les fenêtres ouvertes, il n’y a pas un souffle d’air. Aux pieds de Liana, Nick halète bruyamment. C’est le seul bruit à l’intérieur du mobile home sauf, de temps en temps, dans le lointain, un moteur de moto ou de scie à chaîne, ou bien un drôle de cri d’enfant qui fait tressaillir la jeune femme. C’est comme s’il n’y avait personne, vraiment personne à des lieues à la ronde, car le silence pèse avec la chaleur, il étouffe, il serre la tête, il empêche de penser.

Il y a si longtemps que Liana n’a vu personne. La dernière fois, c’était… C’était il y a deux jours, trois jours peut-être ? Liana ne sait plus très bien, c’est à peine si elle parvient à mettre en marche son esprit pour chercher des souvenirs. Quand elle fait cela, il y a quelque chose qui se déclenche en elle, comme si un petit muscle se raidissait, comme ces petits nerfs qui se mettent à trembler dans la paupière ou sur la joue. C’est un signal pour qu’elle s’arrête de chercher. Alors elle se lève, elle marche un peu le long du mobile home, pieds nus sur la vieille moquette râpeuse et marquée de brûlures de cigarettes. Le plancher du mobile home tremble sous ses pas. Le chien-loup se redresse, ses oreilles pointent en avant. Puis il laisse retomber sa tête, il se rendort, ou il fait semblant de se rendormir. Lui non plus n’a vu personne depuis des jours, mais sans doute ça lui est égal. Il n’aime personne, il n’a besoin de personne.

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