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Jean-Marie Le Clézio: La ronde et autres faits divers

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Jean-Marie Le Clézio La ronde et autres faits divers

La ronde et autres faits divers: краткое содержание, описание и аннотация

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Onze « faits divers », d'une banalité tout apparente. Qu'il s'agisse d'un groupe d'ouvriers misérables passant en fraude la frontière italienne, de deux jeunes filles fugueuses, d'un enfant voleur, d'une femme accouchant seule sur la moquette d'un mobile home, surveillée par son chien-loup au regard de braise, qu'il s'agisse de la fillette broyée par un camion, ou de la fillette violée dans une cave de H.L.M., l'auteur impose aux faits une étrangeté bouleversante. L'incident s'annule au profit du dénominateur commun de toute souffrance humaine qu'articulent l'horreur de la solitude, la répression, l'injustice et, quoi qu'il arrive, le fol et vain espoir de rencontrer, dans l'amour et dans la liberté, une merveilleuse douceur.

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Cela dure longtemps, si longtemps que Liana ne sait même plus comment cela a commencé. Par instants, elle pense que le bébé est en train de naître, que c’est cela, ce qu’elle a attendu depuis des mois, qu’il est en train de se passer quelque chose d’extraordinaire, pour la première fois, quelque chose qui va tout changer sur la terre. Cela fait un grand frisson, un courant qui brûle et qui éclaire tout en elle, comme une langue d’alcool qui court.

Mais cela ne dure pas, à cause de la souffrance, à cause de la solitude du fond de la nuit, qui enserre la coque du mobile home. Il ne reste plus que la douleur, la douleur désespérante, suffocante, qui vient de tous les points de la terre sèche, du lit de la rivière sans eau, ou de la ville endormie dans la brume. Qui vient par les couloirs de l’ombre, dans la nuit si longue, et qui progresse, se ramifie dans les branches hérissées des arbres, dans les feuilles âpres des vieux aloès.

Le chien-loup est immobile. Ses yeux jaunes regardent fixement la jeune femme qui roule un peu, allongée sur le tapis vert, sa robe rejetée autour de son ventre dilaté. Son regard est dur, ses oreilles bougent à peine, pour capter les craquements du plancher sous le corps de la femme, les vagues des gémissements incessants.

Peut-être que c’est lui qui ordonne toute la douleur. Peut-être que c’est dans son regard si dur, si jaune, qui semble venir d’un autre monde, qui vient de là-bas, du centre de la chaleur et de la lumière, des plages brûlantes de la mémoire, qui vient de la même lumière que celle de la semence de l’homme qui est restée dans le ventre de la femme ; alors la semence a grandi en faisant son explosion de douleur, ouvrant, écartant, forçant la chair qui lui résiste, lançant de longs frissons fiévreux dans les membres, poussant ses vagues à travers les entrailles jusqu’aux poumons, jusqu’au cœur.

Juste avant le lever du jour, l’enfant naît. Liana ne s’est pas rendu compte que cela arrivait. Simplement, elle a compris qu’elle ne pourrait plus se lever, s’en aller, ni même appeler au secours. C’était trop tard. Son corps s’est arc-bouté sur ses jambes comme pour faire le pont, si fort qu’elle pensait repousser les parois étroites du mobile home, et même le pays du dehors, les arbres, les pylônes, l’épaisseur de la nuit. Puis l’enfant est apparu lentement, par la tête, glissant doucement, et les mains de Liana le guidaient au-dehors. Liana regardait le plafond du mobile home, l’ampoule électrique nue qui rayonnait aussi fort qu’une étoile. Ses mains faisaient tout le travail, et son ventre aussi, en dilatations et contractions régulières. Les mains ont guidé l’enfant entre ses jambes écartées, elles l’ont posé sur le tapis, encore tout gluant et recouvert des voiles du placenta. Les mains aussi ont rompu le cordon ombilical, et l’ont noué autour du ventre de l’enfant. Déjà les vagissements aigus emplissaient l’intérieur du mobile home, et la lumière du jour a commencé à éteindre les rayons de l’ampoule électrique.

Alors, tout d’un coup, Liana s’est sentie délivrée de son angoisse, pour la première fois depuis des mois, sans bien comprendre pourquoi. Simplement, peut-être que cette nouvelle vie emplissait tout dans la coque du mobile home, et il n’y avait plus de place pour rien d’autre. Il faisait si chaud que Liana n’a pas enveloppé la petite fille. Au contraire, sans se lever du tapis souillé, c’est elle qui s’est dévêtue complètement. Puis elle a mis le petit être sur sa poitrine, elle l’a pressé sur ses seins gonflés. Elle s’est endormie comme cela, couchée par terre sur le côté, avec le bébé dans ses bras, tandis que la lumière grandissait sur les fenêtres du mobile home.

*

Le chien-loup aux yeux jaunes regarde fixement. Rien ne bouge sur son corps, ni dans ses yeux. Son poil blanc et noir brille à la lumière du jour, chaque étincelle de lumière dure et dense comme une gemme. Il n’y a pas de repos sur la terre, ni de douceur, jamais. La lumière du soleil est sèche et âpre, elle vient des étendues vides, des plages de galets poussiéreux, à l’estuaire du grand fleuve.

Le temps est si long, ici, dans la coque métallique du mobile home ; c’est comme si tout s’était arrêté, pris par la chaleur sèche, paralysé, frappé par les milliers d’étincelles électriques. Pareil aux pierres, pareil aux silex fichés dans la terre poudreuse, pareil aux brindilles des arbustes calcinés, aux arbres morts de soif, aux feuilles grises des aloès, aux palmes arrêtées dans l’air lourd, dans le ciel. Le chien-loup fixe de ses yeux jaunes aux pupilles étroites, droit devant lui, sans bouger. Il y a la force dans son regard, dans son mufle, sur son front aux rides verticales. La force vient aussi de ses sourcils, ces longs poils raides qui sortent d’une petite tache noire au-dessus de ses yeux, et de ses moustaches, courtes et dures, dont certains poils sont brisés. La force vient de son poitrail, de ses pattes antérieures étendues devant lui, les ongles enfoncés dans la carpette vert sale du mobile home.

Il ne bouge pas. C’est sa volonté, sa force de ne pas bouger. C’est à la manière d’un ordre, qu’il ne comprend pas, mais qu’il entend, et qui a arrêté tout son corps, qui a tendu chaque nerf, chaque muscle. C’est peut-être venu dans la lumière aveuglante du grand jour, quand Liana a ouvert la portière du mobile home, ce matin, pour s’en aller. Il y a eu alors une vague douloureuse qui l’a repoussé jusqu’au fond du mobile home, et la voix dure de sa maîtresse, une voix qu’il n’avait jamais entendue, qui a crié juste une fois son ordre.

Les yeux jaunes du chien regardent la banquette près de la fenêtre. Ils restent fixés sur les coussins de moleskine verte où il y a une serviette-éponge dépliée, parce que sur la serviette dépliée dort le petit enfant. Il ne bouge pas, lui non plus, il fait à peine un peu de bruit en respirant, parce que l’air est trop chaud et pèse sur sa poitrine. Mais il dort sans bouger, allongé sur le dos, la tête de côté, les poings fermés.

Le chien-loup le regarde. C’est lui qu’il surveille intensément de ses yeux jaunes, car l’enfant est le seul être vivant au monde, le seul qui ait un cœur, un visage, des mains.

C’est peut-être à cause de l’odeur. Depuis des jours, le chien-loup ne sent qu’elle, une odeur bizarre qu’il n’avait jamais encore sentie, un peu douce et fade, une drôle d’odeur de sueur et d’urine, mais douce, très douce, un peu dans le genre d’une plante, ou d’une fleur. À cause de l’odeur, le chien-loup ne peut pas dormir. Parfois, ses yeux se ferment, il pose sa mâchoire sur ses deux pattes avant, et il se laisse aller vers le sommeil. Et tout d’un coup, l’odeur arrive. Elle l’alerte, elle entre en lui, elle fait redresser ses oreilles et ouvrir très grand ses yeux, et chaque nerf de son corps est tendu à se rompre.

L’odeur du petit enfant est très douce, elle emplit tout l’intérieur du mobile home. Peut-être même qu’elle s’est répandue au-dehors, sur le terrain vague, dans les arbres, jusque sous les poteaux de l’autoroute et sur les plages désertes du grand fleuve sec.

Le chien-loup aime cette odeur. Il ne sait pas vraiment qu’il l’aime, mais chaque fibre de son corps est tendue, jusqu’à la douleur, pour reconnaître mieux cette odeur. Cela fait en lui un trouble, un bruit ténu qui ne cesse pas, la palpitation légère du cœur, la tiédeur de l’haleine passagère, le sang qui coule dans les artères, qui bouge sous la peau fragile.

Il écoute, sans se lasser. Immobile, les pattes puissantes étendues devant lui, il écoute. Mais c’est comme son regard, une ouïe fixe, tendue, douloureuse. Viennent les petits bruits du dehors, craquements, souffles, grincements d’insectes. Parfois, loin, rendus irréels par la chaleur, des cris d’enfants, des aboiements de chiens. Ou bien les grondements des camions qui montent avec peine vers le pont de l’autoroute. Les bruits sont mêlés à la lumière, à la chaleur, à la solitude. Le chien-loup les perçoit sans tressaillir, ils résonnent à l’instant précis où il les a imaginés. Mais ses oreilles droites sont tournées vers l’avant, elles ne servent qu’à capter le bruit faible et lent qui vient de la banquette de moleskine.

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