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Jean-Marie Le Clézio: La ronde et autres faits divers

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Jean-Marie Le Clézio La ronde et autres faits divers

La ronde et autres faits divers: краткое содержание, описание и аннотация

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Onze « faits divers », d'une banalité tout apparente. Qu'il s'agisse d'un groupe d'ouvriers misérables passant en fraude la frontière italienne, de deux jeunes filles fugueuses, d'un enfant voleur, d'une femme accouchant seule sur la moquette d'un mobile home, surveillée par son chien-loup au regard de braise, qu'il s'agisse de la fillette broyée par un camion, ou de la fillette violée dans une cave de H.L.M., l'auteur impose aux faits une étrangeté bouleversante. L'incident s'annule au profit du dénominateur commun de toute souffrance humaine qu'articulent l'horreur de la solitude, la répression, l'injustice et, quoi qu'il arrive, le fol et vain espoir de rencontrer, dans l'amour et dans la liberté, une merveilleuse douceur.

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Tayar se réveille avant le midi. Quand il ouvre les yeux, il voit d’un coup toute cette blancheur, le soleil qui étincelle sur les roches calcaires. Le ciel est d’un bleu très pâle, presque blanc. La lumière fait mal au fond de ses yeux, elle brise. Tayar sent les larmes couler sur ses joues. Avec effort, il défait le nœud de ses bras autour de son corps, il étend ses jambes. Le vent souffle toujours dans la même direction, en sifflant dans les branches de l’arbre sec.

Tayar se lève, titube. Il fait quelques pas, s’accroupit pour uriner. Comme il n’a pas bu depuis la veille, l’urine est sombre, puante. Tayar cherche autour de lui, pour deviner s’il y a de l’eau quelque part. Comme autrefois, ses narines se dilatent pour capter l’odeur de l’eau. Il n’y a pas d’ombres, pas même un bosquet de plantes ni une crevasse. Le plateau calcaire est aride et sec, balayé par le vent et par la lumière.

Tayar recommence à marcher. Il va droit devant lui. La lumière est dure comme la pierre, comme le ciel. Mais après tous ces jours enfermés dans la prison, après l’ombre de la cellule, les couloirs humides et puants, où l’air vibre sourdement dans la lueur des barres de néon, après tous les bruits de pas, les voix, les claquements de porte qui résonnent toujours trois fois, comme ceci : pan ! pan-pan ! Tayar aime cette dureté, ce silence de vent et de pierre, ce ciel immense et sans nuages où brûle un seul soleil.

La faim, la soif, la fatigue l’ont lavé de tout cela. Il sent les souvenirs de la prison qui s’en vont de lui. Peut-être qu’il aurait dû venir ici, tout de suite. Là-bas, en bas, dans la brume grise de la ville, il y a la peur, la haine, le dégoût. Tayar pense à Mariem qui s’est cachée dans une chambre d’hôtel, parce qu’elle croit qu’il va venir, pour se venger, pour la tuer avec son couteau à cran d’arrêt. Elle sait maintenant qu’il s’est échappé, on a dû le lui dire. Ce sont des flics qui ont dû lui trouver cette chambre, dans un hôtel moche des alentours de la gare, parce qu’ils pensent aussi qu’il va chercher à se venger, ils ont tendu leur piège. Oui, c’est cela, ils ont préparé la souricière, ils attendent quelque part, dans la rue, embusqués dans une camionnette. Ou bien au bar en face de la gare, ils boivent des cafés et des demis à longueur de journée, en l’attendant. Tayar a envie de rire quand il pense aux flics embusqués à l’attendre.

L’air est froid ici, malgré le soleil qui éblouit. Lentement, pour ménager ses forces, Tayar monte vers le haut du plateau calcaire, vers l’espèce de falaise verticale qui fait comme une grande marche d’escalier. Les buissons épineux griffent ses jambes, déchirent la toile du pantalon gris. Bien qu’il n’y ait personne, Tayar fait attention à ne pas laisser de traces, à ne pas briser les branches des arbustes, à ne pas déplacer les petits cailloux sur la terre sèche. Instinctivement, il retrouve les gestes anciens, ceux qu’il avait oubliés en vivant dans la ville, un peu penché en avant pour ne pas donner prise au vent, ni aux regards, les bras serrés le long du corps, respirant par le nez pour ne pas dessécher la gorge, prêt à se tapir dans un trou du sol.

Au fur et à mesure qu’il approche de la falaise rocheuse, son instinct l’avertit qu’il y a de l’eau, quelque part, au sommet. Il ne la voit pas, il ne l’entend pas, mais il la sent avec l’intérieur de son corps, comme un souvenir. Avec peine, il escalade la paroi rocheuse, et les cailloux qui s’éboulent font un bruit qui résonne dans tout le paysage de pierre. Tayar s’immobilise, recroquevillé contre les rochers, il attend que le silence revienne.

Là-haut, il y a encore davantage de lumière. Plus rien ne le sépare du ciel. L’étendue du plateau calcaire est immense, le ciel bleu pâle à l’horizon, sombre comme la nuit au zénith. Le vent fait trembloter les broussailles, agite les feuilles calcinées des arbustes. La terre entre les cailloux est grise, blanche, couleur de salpêtre. Ici, malgré le soleil, Tayar sent le froid de l’espace, le vent. C’est un vent âpre et desséchant qui souffle avec force, venu du fond de l’atmosphère. Pour se reposer, Tayar s’allonge sur la terre, il regarde le ciel. Il ne sait plus ce qu’il doit faire, où aller. Il ne sait même plus pourquoi il est venu ici, quand il fuyait la grande ville dont il connaît chaque rue. Il pense un bref instant à Mariem, il voit son visage, son corps, ses jambes qui marchent, ses cheveux jaunes qui brillent. Mais l’image s’efface tout de suite, le ciel et le vent la font disparaître.

Tayar sent chaque muscle de son corps qui souffre. Il y a aussi cette douleur au fond de sa poitrine, une brûlure précise, qui lance des ondes comme la fièvre. Tayar se retourne sur le ventre, il regarde la terre et les broussailles, autour de lui. Il y a des moucherons plats qui volent près des touffes d’euphorbe. Une abeille aussi, que le vent emporte. Puis une grande fourmi noire, qui court sur la terre poudreuse. Tayar la regarde avec attention, comme si elle était le dernier être vivant près de lui. La fourmi court vers son visage puis elle l’aperçoit, hésite, repart en sens inverse. Tayar est content de la voir. Il se roule sur le côté pour mieux la regarder s’en aller.

Tout d’un coup, il voit autre chose. Il est avec son oncle Raïs, sur la montagne du Chélia, du côté du soleil couchant. Il y a si longtemps de cela que Tayar ne sait plus pourquoi ils sont là, tous les deux, couchés dans la pierraille, immobiles, retenant leur souffle et guettant. Ils ont marché longtemps à travers les broussailles, car les habits de l’oncle Raïs sont déchirés et couverts de poussière, et Tayar a les pieds ensanglantés. Ils ont marché depuis des jours, ils fuient un danger que le jeune garçon ne comprend pas. Tayar sait qu’il ne doit pas parler. Le soleil brûle sa nuque et son dos, mais le vent est froid, il agite les brins d’herbe et les feuilles des arbustes. Il faut se taire, il faut être muet comme les pierres de la montagne, silencieux comme les lièvres. Tous deux, l’oncle Raïs et l’enfant, regardent intensément quelques points noirs bizarres qui avancent au bas de la montagne, le long du lit de l’oued : des hommes.

Ce sont les soldats qui viennent du poste de Lambessa, qui patrouillent à la recherche des fugitifs. Ils sont si loin qu’on ne voit pas leurs visages. Seulement la tache vert sombre de leurs uniformes, et leurs fusils-mitrailleurs. Ils avancent lentement au fond de la vallée, sans s’arrêter, sans regarder en l’air. Est-ce qu’ils ont peur, eux aussi ? Tayar voudrait poser la question à son oncle, mais il n’ose pas parler, même en chuchotant.

La peur est partout ici, sur la montagne. Elle est dans chaque pierre blanche, dans chaque touffe d’euphorbe, dans chaque buisson d’épines, elle est dans le lit de l’oued où progressent comme des fourmis les soldats sombres. Elle est dans les collines lointaines, couleur d’ombre violette, elle est dans le ciel sans fin, pareille à un oiseau de proie qui rôde. Cela fait un silence terrible, un silence que rien ne peut rompre, qui entre dans le corps et glace le cœur.

Tayar perçoit ce silence, tandis qu’il reste allongé sur le plateau calcaire. Peut-être que les soldats vont venir, maintenant, cherchant sa piste dans les plaques de sable, cherchant les branches brisées, les pierres bougées, les petits éboulis.

À la tête de la colonne de soldats, il y a un grand chien. Tayar n’en a jamais vu d’aussi grand. Il le voit distinctement, qui tire sur sa laisse, attaché à la main du soldat. Lui aussi, il cherche, en flairant les pierres du ravin. Parfois, il s’arrête, le nez en l’air, comme s’il avait senti quelque chose, et Tayar pense qu’il va regarder dans leur direction, aboyer. Mais le grand chien repart, en courant un peu en zigzag, entraînant derrière lui les hommes qui doivent courir aussi et, malgré la peur, Tayar a envie de rire. C’est que la peur ne vient pas des hommes : elle existe toute seule, elle naît de la grande montagne, des pierres blanches, des buissons dont les feuilles tremblent dans le vent, du ciel vide où il y a toujours le soleil.

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