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Jean-Marie Le Clézio: La ronde et autres faits divers

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Jean-Marie Le Clézio La ronde et autres faits divers

La ronde et autres faits divers: краткое содержание, описание и аннотация

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Onze « faits divers », d'une banalité tout apparente. Qu'il s'agisse d'un groupe d'ouvriers misérables passant en fraude la frontière italienne, de deux jeunes filles fugueuses, d'un enfant voleur, d'une femme accouchant seule sur la moquette d'un mobile home, surveillée par son chien-loup au regard de braise, qu'il s'agisse de la fillette broyée par un camion, ou de la fillette violée dans une cave de H.L.M., l'auteur impose aux faits une étrangeté bouleversante. L'incident s'annule au profit du dénominateur commun de toute souffrance humaine qu'articulent l'horreur de la solitude, la répression, l'injustice et, quoi qu'il arrive, le fol et vain espoir de rencontrer, dans l'amour et dans la liberté, une merveilleuse douceur.

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Elle lui donne du pain par petits morceaux, comme à un bébé. Elle dit quelques mots, de sa voix tranquille, mais son visage est triste. Tayar comprend tout à coup que son oncle Raïs est mort. Les soldats l’ont tué près des ruines. Mais il est si fatigué que cela lui est égal, et il ne pose pas de questions.

Mais le ciel est encore plus vide, plus grand, plus blanc. Le soleil est descendu sur la ligne des montagnes, à l’horizon. Tayar sait que lorsqu’il aura disparu de l’autre côté de la montagne de Thiey et de l’Audibergue, la nuit tombera d’un seul coup. Il se hâte pour retrouver l’abri de la doline. Mais il a perdu le chemin. Il avance au hasard sur l’étendue des pierres blanches et noires, sous le ciel jaune pâle.

Les arbustes sont rares. Il y a de longs murs de pierres sèches qui vont jusqu’à l’autre bout du plateau, sans raison. Tayar les suit avec peine. La soif et la faim sont des douleurs lancinantes. Elles jaillissent des pierres tranchantes, du ciel, des arbustes. Tayar s’assoit un instant sur ses talons, pour se reposer, et ses mains touchent les cailloux déjà froids.

Maintenant, il se souvient. C’est son oncle Raïs qui le lui a dit la première fois, mais il le savait déjà, comme si c’était quelque chose qu’il avait appris le jour de sa naissance. Avec hâte, il cherche parmi les pierres, jusqu’à ce qu’il trouve une grande pierre triangulaire. C’est celle-là, celle qu’il a entendu nommer autrefois, la « pierre de la faim ». Son oncle Raïs lui en parlait, il se souvient, il lui montrait la pierre et il riait, et il savait que ça n’était pas une pierre comme les autres. C’était une pierre qui avait un secret, un esprit, quand on la rencontrait sur son chemin.

Tayar défait les boutons de sa chemise-veste réglementaire, et il appuie la pointe de la pierre sur sa peau, là où palpite le nœud de la douleur, tout près de son cœur. Le froid de la pierre le fait tressaillir, mais il serre très fort la pierre entre ses bras, et il appuie. La pointe de la pierre entre dans sa chair. Il serre la pierre si fort qu’il gémit de douleur. Mais ses bras ne s’occupent pas de la douleur.

La pierre est tellement serrée contre son diaphragme que Tayar peut à peine respirer. Il se lève, plié en deux, alourdi, et il recommence à marcher sur le plateau calcaire. Maintenant, la pierre l’aide, elle lui donne sa force froide, elle efface la faim et la douleur.

Quand la nuit commence à tomber, Tayar aperçoit la doline. Au fond, il voit la borie, pareille à un igloo de pierre. Plus loin, il y a l’arête rocheuse des montagnes, et peut-être, plongée dans la nuit déjà, marquée d’étoiles lointaines qui scintillent au fond de l’ombre, la vallée du Loup.

Les bords de la doline sont encore dans la lumière douce du crépuscule. Tayar s’approche de la borie, il regarde la porte basse qui s’ouvre sur l’ombre. Il hésite, parce que cela ressemble à un tombeau de magicien. Ses mains tremblent quand il se penche pour entrer à l’intérieur de la hutte de pierre. Le sol de terre battue est propre, avec les traces d’un feu ancien, dont il ne reste que quelques cendres.

Tayar s’assoit à l’entrée de la borie, penché en avant à cause de la pierre de la faim. Fébrilement, il regroupe quelques bouts de bois, des brindilles, des feuilles, pour faire du feu. Puis il se souvient qu’il n’a plus d’allumettes. On les lui a enlevées quand il est entré en prison. De toute façon, peut-être que le bois était trop humide, à l’intérieur de la borie, et peut-être qu’il ne sait plus comment on fait du feu. Autrefois, dans les cachettes du mont Chélia, son frère rapportait des branchages, des lichens pareils à des cheveux, et il s’accroupissait sur ses talons pour faire le feu.

C’est au fond d’une vallée, non loin des ruines de Timgad. Les bêtes sont en rond autour d’un arbre sec, comme si c’était lui qui était leur véritable maître et non les enfants en haillons qui les ont poursuivies à coups de pierres toute la journée. La nuit noire est arrivée, pleine d’étoiles. On entend le bruit strident des insectes. Le vent froid souffle, comme ici, et c’est à cause de lui que les bêtes se sont rassemblées contre l’écorce du vieil arbre foudroyé.

Quand la flamme jaillit entre les doigts habiles de l’enfant, vibrante, joyeuse, pareille à un animal sauvage, Tayar regarde de toutes ses forces. Il est heureux, d’un bonheur si intense, qu’il ne peut plus bouger, ni parler. Il peut seulement regarder, de toutes ses forces, s’enivrer de la vue du feu. Son frère rit, parle fort. Il jette aux flammes de grosses branches de chêne vert qui éclatent en faisant des nuées d’étincelles dans la nuit. « Viens, Aazi, dit-il, aide-moi ! » Alors, lui aussi il donne à manger au feu, des brindilles, des herbes sèches, des racines encore couvertes de terre rouge, tout ce qui lui tombe sous la main. Le feu est vorace, il dévore tout très vite, il crache sa fumée qui vacille dans la lumière. Les insectes viennent mourir dans le feu, les longues fourmis volantes qui zèbrent l’air et grillent dans les flammes. Tayar regarde le visage de son frère. Il est brun rouge, couleur de feu aussi, et ses cheveux bouclés ont des reflets de cuivre. Ses yeux surtout sont comme le feu, comme s’il y avait au fond des étincelles qui brillaient dans la nuit. Il court et il danse autour du feu, il lui parle comme si c’était une bête vraiment, il crie de temps en temps de drôles de cris gutturaux : « Naoh ! Narr !… » Ou bien des injures, parce qu’il s’est brûlé en jetant une branche trop près de la flamme.

Puis, quand le feu est grand et fort, qu’il a dévoré toute la provision de branches, les deux enfants s’asseyent devant lui, du côté où ne vient pas la fumée, et ils le regardent mourir lentement, tandis que le froid de la nuit revient peu à peu, dans leur dos, dans leurs cheveux, dans la terre entre leurs doigts.

Tayar rêve du feu, les yeux ouverts sur la nuit. Au fond de la doline, à l’abri du vent, il ne voit que les bords du cratère découpant le ciel clair. Tayar se sent loin des hommes. Il y a si longtemps qu’il n’a ressenti une telle solitude que c’est un vertige. Lentement, sans lâcher la pierre de la faim, Tayar quitte la borie et il marche jusqu’au centre de la doline. Il avance à quatre pattes, comme un chien, la tête rejetée en arrière pour voir le ciel plein d’étoiles. Le fond de la doline est tapissé d’herbe douce qui garde la chaleur du jour comme une toison de bête.

Le vent passe au-dessus du cratère, de grandes rafales qui viennent du fond de l’espace. Il n’y a que le bruit des vagues, du vent, et le froid. Tayar reste longtemps recroquevillé, sans bouger, à regarder les étoiles. Il se souvient peu à peu de la place des étoiles, autrefois, il les reconnaît une à une, sans savoir leur nom, ni rien d’elles. Puis vient la lueur du lever de lune, vers l’est, une large tache blanche qui grandit dans le ciel. Il y a si longtemps de tout cela, que Tayar avait oublié comment c’était. Mais c’est plus fort que toute la vie, cela revient en lui, le vide, le purifie comme la faim et la soif.

Tayar ne bouge pas, pour ne pas déplacer la pierre de la faim. Près de la borie en ruine, il y a l’abreuvoir pour les moutons. Tayar marche lentement jusqu’au bassin, il boit à nouveau l’eau noire, souillée de terre. Puis il retourne se coucher au fond de la borie. Ses yeux ne se ferment pas. Ils restent ouverts sur le cercle noir du cratère qui coupe le ciel. Tayar écoute le vent, comme s’il était sur un bateau en route vers l’inconnu.

Quand le soleil est à nouveau dans le ciel sans nuages, Tayar s’assoit au bord du cratère. Il regarde la plaine de rochers qui s’étend jusqu’aux montagnes âpres. Partout, il y a les murs de pierre sèche. Les cratères des autres dolines font des taches sombres de loin en loin.

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