Jean-Marie Le Clézio - La ronde et autres faits divers

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La ronde et autres faits divers: краткое содержание, описание и аннотация

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Onze « faits divers », d'une banalité tout apparente. Qu'il s'agisse d'un groupe d'ouvriers misérables passant en fraude la frontière italienne, de deux jeunes filles fugueuses, d'un enfant voleur, d'une femme accouchant seule sur la moquette d'un mobile home, surveillée par son chien-loup au regard de braise, qu'il s'agisse de la fillette broyée par un camion, ou de la fillette violée dans une cave de H.L.M., l'auteur impose aux faits une étrangeté bouleversante. L'incident s'annule au profit du dénominateur commun de toute souffrance humaine qu'articulent l'horreur de la solitude, la répression, l'injustice et, quoi qu'il arrive, le fol et vain espoir de rencontrer, dans l'amour et dans la liberté, une merveilleuse douceur.

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Quand le soleil a été bien haut dans le ciel, Poussy s’est réveillée. Sur la grande plage, il n’y avait que quelques silhouettes de pêcheurs, au loin, en train de s’occuper de leurs barques échouées, ou bien qui faisaient sécher les filets avant de les réparer. Poussy commençait à avoir faim, et soif. Elle a regardé un bon moment Pouce allongée à côté d’elle, avant de comprendre qu’elle ne dormait pas. La jeune fille avait le visage très pâle, et ses mains étaient glacées. Mais ses yeux brillaient d’un éclat inquiétant.

« Tu es malade ? » a demandé Poussy.

Pouce a répondu par un grognement. Sa respiration sifflait un peu plus fort que tout à l’heure. Quand Poussy a pris son bras pour l’aider à s’asseoir, elle a vu sur sa peau tous les petits poils hérissés, comme quand on a la chair de poule.

« Écoute », a dit Poussy. « Attends-moi ici. Je vais aller en ville pour essayer de trouver une valise, comme ça on pourra aller à l’hôtel. Et puis je vais te chercher quelque chose à manger, et à boire. Du thé, ça te ferait du bien, avec du citron. »

Comme Pouce ne disait ni oui ni non, Poussy est partie tout de suite. Elle a longé la plage jusqu’à ce qu’elle trouve une rue, et elle a cherché un grand magasin.

Pouce est restée seule sur la plage, assise dans le sable, le dos appuyé contre le vieux mur décrépi que le soleil du matin commençait à chauffer un peu. Elle regardait la mer et le ciel, devant elle, avec des yeux troubles, comme s’il y avait de la fumée qui l’entourait et la séparait du réel. Elle respirait à toutes petites goulées, pour ne pas avoir mal au fond de ses poumons, et cette respiration saccadée la fatiguait et lui donnait une sorte de vertige très lent. Maintenant, il y avait du bruit sur la plage, des cris d’enfants, des voix de femmes, des voix d’hommes, peut-être même les échos brouillés d’un poste de radio. Mais Pouce ne faisait guère attention à eux. Elle les percevait comme s’ils venaient du bout d’un très long corridor, hachés, déformés, incompréhensibles.

« Como ti chiama ? »

Le son de la voix la fit sursauter. Elle tourna la tête, et elle vit un jeune garçon debout devant elle, qui l’examinait avec insistance.

« Como ti chiama ? » répéta-t-il. Sa voix était aiguë, mais pas désagréable. Il regardait avec étonnement la jeune fille, son visage cuivré, ses habits blancs froissés par la nuit, ses cheveux emmêlés et pleins de sable, et ses bracelets en matière plastique.

Pouce a compris la question, et elle a dit son nom, en montrant le pouce de sa main.

« Pollice ? » a dit le garçon. Et il s’est mis à rire, et Pouce riait aussi, tandis qu’il répétait :

« Pollice… Pollicino ! Pollicino ! »

Et puis il a montré sa poitrine avec son index, et il a dit :

« Sono Pietropaolo. Pietropaolo. »

Pouce a répété son nom, et ils ont recommencé à rire. Elle avait complètement oublié le mal dans ses poumons, et les frissons de fièvre. Elle ressentait seulement une ivresse bizarre, comme quand on est resté longtemps sans manger et sans dormir, une faiblesse pas désagréable.

Pietropaolo s’est assis à côté d’elle, le dos appuyé à la muraille, et il a sorti un vieux paquet de Chesterfield tout froissé, duquel il a extrait deux cigarettes tordues, presque cassées. Pouce a pris la cigarette. La fumée douce lui a fait du bien, au moins pendant les premières bouffées, puis elle s’est mise à tousser si fort que le garçon s’est mis à genoux devant elle, l’air un peu effrayé.

« J’ai mal là », a dit Pouce, en montrant sa poitrine.

« Male », a dit le garçon. « E non hai un medicamento p’ciò ? »

« Non, non », a dit Pouce.

La toux l’avait fatiguée. De petites gouttes de sueur perlaient sur son front, sur les côtés de son nez, et elle sentait son cœur battre très vue, à cause de la brûlure au fond de sa poitrine.

Le soleil était haut dans le ciel, maintenant, à sa place d’environ onze heures. Pietropaolo et Pouce restaient assis sans bouger, sans parler, à regarder les vagues tomber sur la plage.

Ensuite Poussy est revenue. Elle portait sur le bras une grosse veste imperméable de couleur kaki, et une bouteille de bière. Elle s’est assise en soufflant sur le sable, comme quelqu’un qui a beaucoup couru. Pouce était appuyée contre le mur, le visage fatigué, les yeux brillants de fièvre.

« Qui est-ce ? » a demandé Poussy.

« C’est Pietropaolo… », a dit Pouce.

Le garçon a fait un large sourire.

« Pietropaolo. Été ? »

« Poussy », a dit Poussy.

« Poussy ? »

Pouce a miaulé, pour lui faire comprendre.

« Ah ! Il Gatto ! Gattino ! »

Il s’est mis à rire, et les deux jeunes filles ont ri avec lui. Ensemble ils ont bu de la bière, en essuyant le goulot entre chaque gorgée. Puis Poussy a montré la veste à Pouce et elle lui a raconté ce qu’elle avait fait.

« C’est pour toi. Pas moyen d’avoir une valise. Partout elles sont attachées avec des chaînes. J’ai failli me faire piquer avec la veste. J’ai dû courir pendant je ne sais combien de temps avec ce truc au bout du bras, et le vendeur qui criait « ladra ! ladra ! » derrière moi. Heureusement il était gros, et il s’est fatigué avant moi. »

« Ladra ! Ladra ! » a répété Pietropaolo, et ils ont éclaté de rire.

Poussy a aidé Pouce à enfiler la veste.

« Elle est un peu grande, mais ça te tiendra chaud. »

« Et la bière ? » a demandé Pouce.

« Oh, elle était dans un carton, devant un magasin fermé. Je n’ai eu qu’à la prendre. »

Ils buvaient encore de la bière, à tour de rôle, puis Pietropaolo a ressorti son fameux paquet de Chesterfield tout froissé, et il l’a tendu vers les jeunes filles.

Pouce a secoué la tête, et Poussy a refusé elle aussi. Elle lui a dit :

« J’ai faim. »

Le garçon la regardait sans comprendre. Alors elle a montré sa bouche, en faisant claquer ses mâchoires.

« Ah si. Vorresti mangiare. »

Il s’est levé d’un bond, et il a disparu en courant dans une des rues qui donnaient sur la plage.

Elles l’ont attendu, sans parler, sans bouger, le dos appuyé contre la vieille muraille, en regardant la mer. Le vent froid soufflait par rafales, il y avait des nuages sombres dans le ciel. Poussy pensait à tout cela, qui était si loin maintenant, l’atelier, les rues grises de la banlieue, la chambre obscure et la cuisine où maman Janine était assise, et pour la première fois depuis des jours elle n’y pensait plus avec angoisse, mais avec une sorte d’indifférence, comme si elle avait vraiment décidé que plus jamais elle ne retournerait dans cette maison. Elle regardait Pouce du coin de l’œil, son visage enfantin, l’expression presque obstinée de ses lèvres, et le front bombé où le vent agitait les boucles de ses cheveux. Emmitouflée dans la veste kaki, Pouce semblait avoir retrouvé sa chaleur, sa respiration était plus régulière, elle sifflait moins, et les joues étaient moins pâles. La jeune fille regardait fixement la mer et le sable de la plage vide, comme si elle dormait les yeux ouverts.

« On va rentrer », a dit Poussy tranquillement, si calmement que Pouce a tourné son visage vers elle et l’a regardée avec désarroi.

« On va s’en aller, maintenant. On va rentrer », a dit encore une fois Poussy. Pouce n’a rien dit, mais elle a recommencé à regarder la plage et la mer fixement. Seulement les larmes ont perlé entre ses cils, puis ont glissé sur ses joues, et le vent les chassait un peu en arrière. Quand Poussy s’est rendu compte que la jeune fille pleurait en silence, elle l’a serrée contre elle en l’embrassant ; elle lui a dit :

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