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Jean-Marie Le Clézio: Printemps et autres saisons

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Jean-Marie Le Clézio Printemps et autres saisons

Printemps et autres saisons: краткое содержание, описание и аннотация

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Cinq saisons, cinq nouvelles, cinq femmes ; Libbie-Saba, Zobéïde, la bohémienne aux roses, Gaby et Zinna. Une par nouvelle. Une par saison. Cinq femmes vues ou entrevues, rêvées, pour tenter de dire la fragilité, l'étrangeté et la recherche de l'amour, la recherche de soi-même, l'errance et l'appartenance, la mémoire ou l'oubli, le temps qui ne passe pas et les lieux anciens qui s'enfuient.

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Je ne sais pas ce qu’il a dit, ou ce que j’ai dit, ni même si on a dit quelque chose. Il me semble qu’il a parlé des filles en général, ou d’une autre fille. Vraiment, je ne m’en souviens plus. Il s’est rhabillé à la hâte. Il était assez habile, je me souviens qu’il a enfilé son pantalon et son maillot de bain en même temps. Ça m’a fait un peu rire de voir ça. Dans la pénombre, son corps était mince et fin comme celui d’une jeune fille, sauf le sexe, tout petit et recroquevillé dans la touffe noire, et il l’a caché très vite, avec honte.

Moi je pensais que je ne devais pas être comme tout le monde, parce que je n’avais honte de rien. Je pensais que c’était peut-être pour ça que ça n’avait pas marché, parce que je ne me conduisais pas comme devaient se conduire les filles.

Quand il est parti, et qu’il a claqué la porte, en disant juste : « Allez, au revoir », j’ai commencé à ressentir le vide et le froid, parce qu’il ne m’a même pas regardée, il ne m’a pas demandé quand on devait se revoir. Je l’ai entendu dévaler le vieil escalier qui tremblait, j’ai entendu le bruit de ses pas dans la rue, puis ça s’est mêlé aux autres bruits. L’après-midi, la Loge était un quartier silencieux. Il y avait des pigeons qui marchaient dans la gouttière, leurs ongles grinçaient sur le zinc. Je me suis allongée sur le canapé, dans l’alcôve, sans m’habiller, et j’ai regardé la lumière briller sur mon corps. La chaleur du soleil montait sur le toit, il y avait des craquements dans les tuiles. Je ne sais plus ce que je pensais à ce moment-là, à quoi je rêvais. Je flottais dans le demi-sommeil, c’était agréable. Je pensais peut-être que c’était la première fois. Je pensais qu’il s’était passé quelque chose, et en même temps qu’il n’y avait rien. J’attendais. Il y avait comme de la fièvre au fond de moi, une onde chaude qui allait et venait, dans mes jambes, dans mon ventre, dans mes seins, jusqu’à mon visage. Je passais mes mains sur mon corps, je dessinais les formes, les creux. J’attendais, et aussi je n’attendais rien. C’est difficile de dire ça autrement. C’est simple a comprendre, non ?

La nuit, je ne peux pas dormir. C’est impossible. Il y a cette électricité, en moi, et partout, dans l’air, des étincelles dans le noir, sous les draps, comme des boules qui roulent autour de moi. Il y a des éclairs en nappes, dans le ciel, sur le plafond. J’ai les yeux ouverts, j’attends. Je ne sais pas ce que j’attends. J’écoute sonner les heures au clocher de la cathédrale. J’écoute la respiration de ma mère. Elle dort dans l’alcôve, sur le canapé-lit. L’autre jour, elle n’a rien dit. Mais j’ai compris qu’elle savait, à propos de Lucien Truchi. Des gens lui ont dit, et aussi que j’allais sur le vélomoteur, à toute vitesse dans les rues. Elle n’a rien dit. Mais elle a un drôle d’air, un regard durci. À la façon dont elle a pris possession du canapé-lit, en changeant les draps, et en retournant le matelas, j’ai compris qu’elle savait tout. De toute façon, elle ne pouvait rien dire. Si elle avait dit quelque chose, je n’aurais pas supporté. Je serais partie. D’ailleurs elle serait bien mal placée pour dire quelque chose, avec son marin italien qui vient la voir dans l’appartement.

Il y a longtemps que je pense à faire ça, et je vais le faire : un jour, fermer la porte à clef, accrocher la clef au clou qui est au-dessus de la porte, et m’en aller, marcher dans les rues de la ville. Prendre le train. Peut-être jusqu’à Marseille, ou bien jusqu’en Espagne. Prendre le bateau et retourner dans mon pays, de l’autre côté de la mer, à Mehdia, retourner à Nightingale. Revoir la forêt des chênes-lièges, les champs, les dunes, l’estuaire de la rivière, les remparts. Que reste-t-il de Nightingale maintenant ? Quand le Colonel Herschel est parti, à cause des incendies et des bombes, il a tout laissé, comme s’il devait revenir. Les meubles, les outils, les serres, tout est resté là-bas. Le gouvernement américain lui avait dit de partir, à cause de la base, des attentats. Mais il ne croyait pas que c’était pour toujours. Maintenant, le temps a passé. Les cabanes des ouvriers ont dû s’effondrer, et la grande maison de briques ne doit plus avoir de portes ni de fenêtres. Quelqu’un a dit un jour à Madame Herschel, je m’en souviens, que les gens avaient tout emporté, tout ce qu’on pouvait emporter, tout ce qui était en bois ou en fer. Même les cheminées. Même les gouttières et les arceaux de la tonnelle.

C’est pour cela que je n’arrive pas à dormir. Je suis deux. Il y en a une ici, dans l’appartement de la Loge, allongée sur le lit pliant, en train de nager au milieu des éclairs et des étincelles ; et une autre qui est restée là-bas, à Nightingale, près de la mer, avec le ciel si clair, cachée dans les touffes d’herbe des dunes, écoutant le chant des criquets, la musique des vagues.

Au printemps, il y avait les mariages. C’est peut-être un de mes plus vieux souvenirs, l’année où ma mère était revenue à Mehdia. Elle était venue me voir à Nightingale. Elle était si jeune, elle avait l’air encore d’une enfant. Elle riait et elle chantonnait tout le temps, elle me parlait dans sa langue que je ne comprenais pas. Je ne me souviens plus de son visage, mais je n’ai pas oublié la façon dont elle était habillée. C’était une robe longue très claire, et il y avait ce châle blanc qu’elle portait sur la tête et les épaules, sûrement, et qui ne laissait voir que les yeux. Elle cachait sa bouche quand elle mangeait, ou quand elle riait. Elle me montrait comment on danse, pieds nus sur le carrelage de la cuisine, au pied des escaliers. Peut-être qu’elle travaillait pour Amie, ou bien elle habitait en ville, je ne sais plus. Mais elle passait son temps avec moi, elle m’emmenait me promener, et elle me faisait danser, pieds nus, en martelant le sol de plus en plus vite. Cela, je ne l’ai pas oublié. Même maintenant, je me souviens d’elle en ce temps-là, et je ne peux pas m’empêcher de l’aimer, et pourtant je la déteste.

Je me rappelle le mariage de Jamila. Ma mère m’avait préparée, elle m’avait habillée et coiffée, pour aller au mariage de sa cousine Jamila. C’est ce nom-là qui est resté en moi. Ma mère m’avait fait des tresses, en mêlant de la laine aux cheveux, et elle m’avait mis du rouge sur les joues. C’était la première fois, je voyais mon visage dans le miroir, je ne me reconnaissais pas. Ensuite elle m’a emmenée, nous avons marché sur la route jusqu’à Mehdia, et nous avons pris le car pour Kenitra. J’étais dans une grande ville que je ne connaissais pas, avec des avenues plantées d’arbres, de grands immeubles, et toutes ces petites maisons blanches et pauvres, chacune avec sa cour intérieure. Il y avait des chèvres, des poulets. Partout, il y avait des enfants, des femmes voilées auprès des fontaines. Il y avait des bruits de voix, des musiques étranges qui sortaient des maisons, les postes de radio qui répétaient tous la même chanson d’un bout à l’autre des rues.

Nous sommes d’abord allées dans la maison de la fiancée. Le mariage ne devait pas avoir lieu dans cette maison, qui était trop petite pour la fête. La mère de Jamila avait loué une autre maison plus loin, à l’autre bout de la rue. Jusqu’au soir nous sommes restées dans la maison de la fiancée, pendant qu’elle se préparait. C’était une maison propre, simple et belle dans la lumière blanche, avec une cour de terre battue où il n’y avait rien qu’une jarre d’eau. Je suis restée assise dans la cour, et de temps en temps j’allais regarder par la petite porte la chambre où la fiancée se préparait. Elle était assise en tailleur sur un coussin, et les femmes autour d’elle peignaient ses cheveux et fardaient son visage. À côté d’elle, dans un coffre, il y avait ses bijoux qui luisaient dans la pénombre. Ma mère était avec les femmes, elle parlait et elle riait. On entendait un bruit de musique dans le lointain, des cris d’enfants.

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