Jean-Marie Le Clézio - Désert

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La toute jeune Lalla a pour ancêtres les « hommes bleus », guerriers du désert saharien. Elle vit dans un bidonville, mais ne peut les oublier. La puissance de la nature et des légendes, son amour pour le Hartani, un jeune berger muet, une évasion manquée vers « leur » désert, l'exil à Marseille, tout cela ne peut que durcir son âme lumineuse. Lalla a beau travailler dans un hôtel de passe, être enceinte, devenir une cover-girl célèbre, rien n'éteint sa foi religieuse et sa passion du désert.

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Alors, à ce moment-là, il y a un grand vol de mouettes et de sternes qui passe le long du rivage, couvrant la plage d’ombre. Lalla s’arrête, les jambes enfoncées dans le sable mêlé d’eau, la tête rejetée en arrière : elle regarde passer les oiseaux de mer.

Ils passent lentement, remontant le courant du vent tiède, leurs longues ailes effilées brassant l’air. Leurs têtes sont un peu tendues de côté, et leurs becs entrouverts laissent passer de drôles de gémissements, de drôles de grincements.

Au milieu du vol, il y a une mouette que Lalla connaît bien, parce qu’elle est toute blanche, sans une seule tache noire. Elle passe lentement au-dessus de Lalla, ramant lentement contre le vent, les plumes de ses ailes un peu écartées, le bec entrouvert, et quand elle passe comme cela, elle regarde Lalla, sa petite tête inclinée vers le rivage, son œil rond brillant comme une goutte.

« Qui es-tu ? Où vas-tu ? » demande Lalla. La mouette blanche la regarde et ne répond pas. Elle s’en va rejoindre les autres, elle vole longuement le long du rivage, à la recherche de quelque chose à manger. Lalla pense que la mouette blanche la connaît, mais qu’elle n’ose pas venir jusqu’à elle, parce que les mouettes ne sont pas faites pour vivre avec les hommes.

Le vieux Naman dit quelquefois que les oiseaux de mer sont les esprits des hommes qui sont morts en mer dans une tempête, et Lalla pense que la mouette blanche est l’esprit d’un pêcheur très grand et mince, avec le teint clair et les cheveux couleur de lumière, et dont les yeux brillaient comme une flamme. C’était peut-être un prince de la mer.

Alors elle s’assoit sur la plage, entre les dunes, et elle regarde la troupe des mouettes qui vole le long du rivage. Elles volent facilement, sans faire beaucoup d’efforts, leurs longues ailes courbes appuyées sur le vent, la tête rejetée un peu de côté. Elles cherchent à manger, parce que non loin de là il y a la grande décharge de la ville, là où viennent les camions. Elles crient toujours, en faisant leur drôle de gémissement ininterrompu où éclatent tout à coup, sans raison, des cris aigus, des glapissements, des rires.

Et puis, de temps en temps, la mouette blanche, celle qui est comme un prince de la mer, vient voler auprès de Lalla, elle trace de grands cercles au-dessus des dunes, comme si elle l’avait reconnue. Lalla lui fait des signes avec les bras, elle essaie de l’appeler, elle cherche tous les noms, dans l’espoir de dire le vrai, celui qui peut-être lui rendra sa forme première, qui fera apparaître au milieu de l’écume le prince de la mer aux cheveux de lumière, aux yeux brillants comme des flammes.

« Souleïman ! »

« Moumine ! »

« Daniel ! »

Mais la grande mouette blanche continue à tournoyer dans le ciel, vers la mer, frôlant les vagues de la pointe de son aile, son œil dur fixé sur la silhouette de Lalla, sans répondre. Quelquefois, parce qu’elle est un peu dépitée, Lalla court derrière les mouettes, en agitant les bras, et elle crie des noms au hasard, pour énerver celui qui est le prince de la mer :

« Poulets ! Moineaux ! Petits pigeons ! »

Et même :

« Éperviers ! Vautours ! » Parce que ce sont des oiseaux que les mouettes n’aiment pas. Mais lui, l’oiseau blanc, qui n’a pas de nom, continue son vol très lent, indifférent, il s’éloigne le long du rivage, il plane dans le vent d’est, et Lalla a beau courir sur le sable dur de la plage, elle ne parvient pas à le rejoindre.

Il s’en va, il glisse au milieu des autres oiseaux le long de l’écume, il s’en va, bientôt ils ne sont plus que d’imperceptibles points qui se fondent dans le bleu du ciel et de la mer.

C’est l’eau qui est belle, aussi. Quand il commence à pleuvoir, au milieu de l’été, l’eau ruisselle sur les toits de tôle et de papier goudronné, elle fait sa chanson douce dans les grands bidons, sous les gouttières. C’est la nuit que la pluie vient, et Lalla écoute le bruit du tonnerre qui roule et qui grandit sur la vallée, ou bien au-dessus de la mer. À travers les interstices des planches, elle regarde la belle lumière blanche qui s’allume et s’éteint sans arrêt, qui fait tressauter les choses à l’intérieur de la maison. Aamma ne bouge pas sur sa couche, elle continue à dormir la tête sous le drap, sans entendre le bruit de l’orage. Mais à l’autre bout de la pièce, les deux garçons sont réveillés, et Lalla les entend qui parlent à voix basse, qui rient sans faire de bruit. Ils sont assis sur leur matelas, et ils cherchent eux aussi à voir au-dehors, par les interstices des planches.

Lalla se lève, elle marche sans faire de bruit jusqu’à la porte, pour voir les dessins des éclairs. Mais le vent commence à souffler, et les larges gouttes froides tombent sur la terre et crépitent sur le toit ; alors Lalla va se recoucher dans les couvertures, parce que c’est comme cela qu’elle aime entendre le bruit de la pluie : les yeux grands ouverts dans le noir, voyant par moments le toit s’éclairer, et écoutant toutes les gouttes frapper la terre et les plaques de tôle avec violence, comme si c’étaient de petites pierres qui tombaient du ciel.

Au bout d’un instant, Lalla entend le jet d’eau qui jaillit des gouttières, et qui frappe le fond des tonneaux de kérosène vides ; elle est heureuse, comme si c’était elle qui buvait l’eau. Au commencement, cela fait un fracas de métal, et puis, peu à peu, les tonneaux se remplissent et le bruit devient plus profond. Et l’eau ruisselle de tous les côtés à la fois, sur la terre, dans les flaques, dans les vieilles marmites abandonnées au-dehors. La poussière sèche de l’hiver monte dans l’air quand la pluie bat le sol, et ça fait une drôle d’odeur de terre mouillée, de paille et de fumée qui est bonne à respirer. Il y a des enfants qui courent dans la nuit. Ils ont enlevé tous leurs habits et ils courent tout nus sous la pluie, le long des rues, en poussant des cris et des rires. Lalla voudrait bien faire comme eux, mais elle est trop vieille maintenant, et les filles de son âge ne peuvent pas aller toutes nues. Alors elle se rendort, sans cesser d’écouter les crépitements de l’eau sur les plaques de tôle, sans cesser de penser aux deux belles fontaines qui jaillissent de chaque côté du toit et qui font déborder d’eau claire les tonneaux de kérosène.

Ce qui est bien, quand l’eau est tombée du ciel comme cela pendant des jours et des nuits, c’est qu’on peut aller prendre des bains d’eau chaude, dans l’établissement de bains, de l’autre côté de la rivière, à la ville. Aamma a décidé d’emmener Lalla aux bains, vers la fin de l’après-midi, quand la chaleur du soleil a un peu décliné, et que les gros nuages blancs commencent à s’accumuler dans le ciel.

C’est le jour des bains des femmes, et tout le monde va vers l’établissement, en suivant le sentier étroit qui remonte le long de la rivière. À trois ou quatre kilomètres en amont, il y a le pont, avec la route des camions : mais avant d’y arriver, il y a le gué. C’est là que les femmes franchissent la rivière.

Aamma marche devant, avec Zubida, et sa cousine qui s’appelle Zora, et d’autres femmes que Lalla connaît de vue, mais dont elle a oublié le nom. Elles retroussent leurs robes pour franchir le gué, elles rient et parlent très fort. Lalla marche un peu en arrière, et elle est bien contente, parce que ces après-midi-là, il n’y a pas de tâches à faire à la maison, ni de bois à aller chercher pour le feu. Et puis elle aime bien les grands nuages blancs, très bas dans le ciel, et la couleur verte des herbes au bord de la rivière. L’eau de la rivière est glacée, couleur de terre, elle vibre entre les jambes quand Lalla traverse le gué. Quand elle arrive au canal, au centre de la rivière, il y a une marche, et Lalla tombe dans l’eau jusqu’au ventre ; elle se dépêche de sortir, sa robe colle à son ventre et à ses cuisses. Il y a des garçons sur l’autre rive, qui regardent les femmes relever leurs robes pour traverser la rivière, et qu’on bombarde à coups de cailloux.

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