Jean-Marie Le Clézio - Désert

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La toute jeune Lalla a pour ancêtres les « hommes bleus », guerriers du désert saharien. Elle vit dans un bidonville, mais ne peut les oublier. La puissance de la nature et des légendes, son amour pour le Hartani, un jeune berger muet, une évasion manquée vers « leur » désert, l'exil à Marseille, tout cela ne peut que durcir son âme lumineuse. Lalla a beau travailler dans un hôtel de passe, être enceinte, devenir une cover-girl célèbre, rien n'éteint sa foi religieuse et sa passion du désert.

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« Oummi, ne veux-tu pas revenir, pour me voir ? Tu vois, je ne t’ai pas oubliée, moi. »

Lalla cherche dans sa mémoire la trace des mots que sa mère disait, autrefois, les mots qu’elle chantait. Mais c’est difficile de les retrouver. Il faut fermer les yeux et basculer en arrière, le plus loin qu’on peut, comme si on tombait dans un puits sans fond. Lalla rouvre les yeux, parce qu’il n’y a plus rien dans sa mémoire.

Elle se lève, elle marche sur la plage, en regardant l’eau qui allonge l’écume sur le sable. Le soleil brûle ses épaules et sa nuque, la lumière l’éblouit. Lalla aime bien cela. Elle aime le sel aussi, que le vent dépose sur ses lèvres. Elle regarde les coquillages abandonnés sur le sable, les nacres roses, jaune paille, les vieux escargots usés et vides, et les longs rubans d’algues vert-noir, gris, pourpres. Elle fait attention à ne pas mettre le pied sur une méduse, ou sur une raie. Il y a, de temps à autre, un drôle de remue-ménage dans le sable, quand l’eau se retire, là où il y avait un poisson plat. Lalla marche très loin le long de la côte, poussée par le bruit des vagues. De temps en temps, elle s’arrête, elle reste immobile, regardant son ombre noire coulée à ses pieds, ou bien l’éblouissement de l’écume.

« Oummi », dit encore Lalla. « Ne peux-tu pas revenir, juste un instant ? J’ai envie de te voir, parce que je suis toute seule. Quand tu es morte, et qu’Aamma est venue me chercher, je ne voulais pas venir avec elle, parce que je savais que je ne pourrais plus te revoir. Reviens, juste un instant, reviens ! »

En fermant à demi les yeux, et en regardant la lumière qui se réverbère sur le sable blanc, Lalla peut voir les grands champs de sable qui étaient partout, là-bas, au pays d’Oummi, autour de la maison. Elle tressaille même, tout d’un coup, parce qu’elle a cru un instant voir l’arbre sec.

Son cœur bat plus vite, et elle se met à courir vers les dunes, là où cesse le vent de la mer. Elle se jette à plat ventre dans le sable chaud, les petits chardons déchirent un peu sa robe et plantent leurs aiguilles minuscules dans son ventre et dans ses cuisses, mais elle n’y prête pas garde. Il y a une douleur fulgurante au milieu de son corps, un coup si fort qu’elle a l’impression qu’elle va s’évanouir. Ses mains s’enfoncent dans le sable, elle s’arrête de respirer. Elle devient très dure, comme une planche de bois. Enfin, elle peut rouvrir les yeux, très lentement, comme si elle allait réellement voir la silhouette de l’arbre sec qui l’attend. Mais il n’y a rien, le ciel est très grand, très bleu, et elle entend le long bruit des vagues derrière les dunes.

« Oummi, oh, Oummi », dit encore Lala, en geignant.

Mais maintenant elle voit cela, très clairement : il y a un grand champ de pierres rouges, et la poussière, là, devant l’arbre sec, un champ si vaste qu’il semble s’étendre jusqu’aux confins de la terre. Le champ est vide, et la petite fille court vers l’arbre sec dans la poussière, et elle est si petite qu’elle est perdue tout à coup au milieu du champ, près de l’arbre noir, sans voir où aller. Alors elle crie de toutes ses forces, mais sa voix rebondit sur les pierres rouges, se disperse dans la lumière du soleil. Elle crie, et le silence qui l’entoure est terrible, un silence qui serre, qui fait mal. Alors la petite fille perdue va droit devant elle, elle tombe, elle se relève, elle écorche ses pieds nus aux angles des pierres, et sa voix est toute brisée par les sanglots, et elle ne peut plus respirer.

« Oummi ! Oummi ! » C’est cela qu’elle crie, elle entend clairement sa voix maintenant, sa voix déchirée qui ne peut pas sortir du champ de pierres et de poussière, qui revient sur elle-même et s’étouffe. Mais ce sont ces mots-là qu’elle entend, à l’autre bout du temps, et qui lui font mal, parce qu’ils signifient qu’Oummi ne va pas revenir.

Alors tout à coup devant la petite fille perdue, au beau milieu du champ de pierres et de poussière, il y a cet arbre, l’arbre sec. C’est un arbre qui est mort de soif ou de vieillesse, ou bien frappé par la foudre. Il n’est pas très grand, mais il est extraordinaire, parce qu’il est tordu dans tous les sens, avec quelques vieilles branches hérissées comme des arêtes, et un tronc noir, fait de brins torsadés, avec de longues racines noires qui sont nouées autour des rochers. La petite fille marche vers l’arbre, lentement, sans savoir pourquoi, elle s’approche du tronc calciné, elle le touche avec ses mains. Et d’un seul coup, la peur la glace tout entière du haut de l’arbre sec, très longuement, un serpent se déroule et descend. En glissant le long des branches, interminablement, ses écailles crissent sur le bois mort en faisant un bruit métallique. Le serpent descend sans se presser, il avance son corps gris-bleu vers le visage de la petite fille. Elle le regarde sans ciller, sans bouger, presque sans respirer, et aucun cri ne peut plus sortir de sa gorge. Soudain, le serpent s’arrête, la regarde. Alors elle bondit en arrière, elle se met à courir de toutes ses forces, seule à travers le champ de pierres, elle court comme si elle allait traverser toute la terre, la bouche sèche, les yeux aveuglés par la lumière, le souffle sifflant, elle court vers une maison, vers l’ombre d’Oummi qui la serre très fort et caresse son visage ; et elle sent l’odeur douce des cheveux d’Oummi, et elle entend sa parole douce.

Mais aujourd’hui il n’y a personne, personne au bout de l’étendue de sable blanc, et le ciel est encore plus grand, plus vide. Lalla est assise au creux de la dune, le corps plié en deux, la tête enfouie entre ses genoux. Elle sent la brûlure du soleil sur sa nuque, là où les cheveux se divisent, et sur ses épaules, à travers le tissu cassant de sa robe.

Elle pense à Es Ser, celui qu’elle appelle le Secret, et qu’elle a rencontré sur le plateau de pierres, dans la direction du désert. Peut-être qu’il voulait lui dire quelque chose, lui dire qu’elle n’était pas seule, lui montrer le chemin qui va vers Oummi. Peut-être que c’est encore son regard qui brûle maintenant ses épaules et sa nuque.

Mais quand elle rouvre les yeux, il n’y a personne sur le rivage. Sa peur s’est effacée. L’arbre sec, le serpent, le grand champ de pierres rouges et de poussière se sont effacés, comme s’ils n’avaient jamais existé. Lalla retourne vers la mer. Elle est presque aussi belle que le jour où Lalla l’a vue pour la première fois, à travers l’ouverture de la bâche du camion, et qu’elle s’est mise à pleurer. Le soleil a nettoyé l’air au-dessus de la mer. Il y a des étincelles qui dansent au-dessus des vagues, et de grands rouleaux d’écume. Le vent est tiède, chargé des senteurs des profondeurs, algues, coquilles, sel, écume.

Lalla recommence à marcher lentement le long du rivage, et elle sent une sorte d’ivresse au fond d’elle, comme s’il y avait vraiment un regard qui venait de la mer, de la lumière du ciel, de la plage blanche. Elle ne comprend pas bien ce que c’est, mais elle sait qu’il y a quelqu’un partout, qui la regarde, qui l’éclaire de son regard. Cela l’inquiète un peu, et en même temps lui donne une chaleur, une onde qui rayonne en elle, qui va du centre de son ventre jusqu’aux extrémités de ses membres.

Elle s’arrête, elle regarde autour d’elle : il n’y a personne, aucune forme humaine. Il y a seulement les grandes dunes arrêtées, semées de chardons, et les vagues qui viennent, une à une, vers le rivage. Peut-être que c’est la mer qui regarde comme cela sans cesse, regard profond des vagues de l’eau, regard éblouissant des vagues des dunes de sable et de sel ? Naman le pêcheur dit que la mer est comme une femme, mais il n’explique jamais cela. Le regard vient de tous les côtés à la fois.

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