Jean-Marie Le Clézio - Diego et Frida

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Lorsque Frida annonce son intention d'épouser Diego Rivera, son père a ce commentaire acide : « ce seront les noces d'un éléphant et d'une colombe ». Tout le monde reçoit avec scepticisme la nouvelle du mariage de cette fille turbulente mais de santé fragile avec le « génie » des muralistes mexicains, qui a le double de son âge, le triple de son poids, une réputation d'« ogre » et de séducteur, ce communiste athée qui ose peindre à la gloire des Indiens des fresques où il incite les ouvriers à prendre machettes et fusils pour jeter à bas la trinité démoniaque du Mexique — le prêtre, le bourgeois, l'homme de loi.
Diego et Frida raconte l'histoire d'un couple hors du commun. Histoire de leur rencontre, le passé chargé de Diego et l'expérience de la douleur et de la solitude pour Frida. Leur foi dans la révolution, leur rencontre avec Trotski et Breton, l'aventure américaine et la surprenante fascination exercée par Henry Ford. Leur rôle enfin dans le renouvellement du monde de l'art.
Étrange histoire d'amour, qui se construit et s'exprime par la peinture, tandis que Diego et Frida poursuivent une œuvre à la fois dissemblable et complémentaire. L'art et la révolution sont les seuls points communs de ces deux êtres qui ont exploré toutes les formes de la déraison. Frida est, pour Diego, cette femme douée de magie entrevue chez sa nourrice indienne et, pour Frida, Diego est l'enfant tout-puissant que son ventre n'a pas pu porter. Ils forment donc un couple indestructible, mythique, aussi parfait et contradictoire que la dualité mexicaine originelle, Ometecuhtli et Omecihuatl.

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La souffrance intervient très tôt dans l’existence de Frida. En 1913, à l’âge de six ans, elle est atteinte d’une poliomyélite qui la laisse infirme de la jambe gauche ; sa jambe atrophiée sera source de douleurs et de complexes qui dureront toute sa vie. Toute sa vie, elle gardera honte de cette jambe trop maigre qui évoque pour elle les dessins de Posada ou le dieu aztèque de la guerre, Huitzilopochtli, né lui aussi avec une jambe squelettique. Dans ses tableaux, elle cache le plus souvent son infirmité, et dans le seul nu d’elle, dessiné par Diego en 1930, elle est assise dans un fauteuil, sa jambe malade croisée sous l’autre, dans une attitude de pudeur maladroite.

Une photo de famille, prise peu après sa guérison, montre déjà l’isolement dans lequel la plonge la douleur. La petite fille au visage sérieux se tient debout sous le balcon de la maison de Coyoacán, à l’écart du groupe familial, le bas du corps à demi caché par les massifs de plantes. C’est l’époque où elle comprend qu’elle ne sera jamais vraiment comme les autres, et les filles et garçons du voisinage se moquent de l’infirme avec la cruauté instinctive de l’enfance : quand elle circulait à bicyclette, se souvient Aurora Reyes, chaussée de ses bottes montantes dont elle ne voudra plus se séparer, « on lui criait : Frida, pata de palo » (Frida, jambe de bois [11] In Hayden Herrera, op. cit ., p. 15. ). Toute son adolescence se passe dans cette solitude. Sa seule amie véritable est sa sœur, Matita, mais c’est aussi à ce moment-là qu’elle quitte la maison familiale pour ne plus jamais y revenir. Âgée de sept ans, Frida est complice de sa fugue, et en ressent une telle culpabilité qu’elle passera une grande partie de sa jeunesse à chercher à la retrouver. Matita ne recevra le pardon familial que longtemps après, quand Frida aura vingt ans — et elle-même vingt-sept.

La souffrance d’être différente est la véritable formation de Frida. Elle ne songe guère à peindre à ce moment-là. Mais elle vit dans un monde de fantaisie et de rêves, où elle trouve une compensation à sa solitude en faisant apparaître à volonté, sur la fenêtre de sa chambre, une autre Frida, son double, sa sœur : « Sur la buée des vitres, avec un doigt, je dessinais une porte, écrit-elle dans son Journal, et par cette porte je m’échappais par l’imagination avec une grande joie et un sentiment de hâte. J’allais jusqu’à une laiterie appelée Pinzón. Je traversais le “O” de Pinzón, et de là je descendais vers le centre de la terre où “mon amie imaginaire” m’attendait toujours. Je ne me souviens plus de son image, ni de la couleur de ses cheveux. Mais je sais qu’elle était gaie, qu’elle riait beaucoup. Sans bruit. Elle était agile et elle dansait comme si elle ne pesait rien. Je l’accompagnais dans sa danse, et en même temps je lui racontais tous mes secrets… »

Frida ne se séparera jamais de son double. Dans un tableau de 1939 intitulé Les Deux Frida, deux sœurs siamoises assises côte à côte se tiennent par la main, leurs deux cœurs apparents unis par la même artère. L’infirmité progressive, l’enfermement dans la solitude de la douleur ont transformé le rêve d’enfant en fantasme, et donné une valeur presque mythique à cette autre elle-même qu’elle scrute indéfiniment dans son miroir.

Ce qui étonne dans la destinée de Frida, c’est l’absolu irrationnel de tout ce qui la touche. Contrairement à Diego Rivera, rien ne la prédispose à devenir elle-même peintre. Elle est certes éduquée par son père dans le goût de l’art, et, dès le collège, elle se passionne pour ces jeunes créateurs du Mexique nouveau qui brûlent de se faire reconnaître. À la Preparatoria, elle fait partie d’un groupe d’étudiants turbulents et bavards qui s’est donné comme signe de ralliement la casquette, et porte le nom de Cachuchas. Le groupe admire le révolutionnaire José Vasconcelos et s’occupe surtout de littérature : il y a Miguel Lira, que Frida a surnommé Chong Lee à cause de son goût pour la poésie chinoise, le musicien Angel Salas, l’écrivain Octavio Bustamante. Il y a surtout Alejandro Gómez Arias, étudiant en droit et journaliste, qui est le chef spirituel et l’inspirateur des Cachuchas — et dont Frida tombe amoureuse. Ils ont des rendez-vous de collégiens à la sortie de l’école de droit, elle va avec lui à des réceptions, à des posadas, au bal, elle lui écrit des lettres pleines de sous-entendus, sur un ton mi-blagueur mi-passionné, elle l’appelle son novio, et elle se dit « sa femme », voire son escuincla (sa chienne). Elle joue à la passion, et sans doute se prend-elle au jeu. La société bourgeoise mexicaine, dans les années 20, n’est pas très permissive, — Dolores Olmedo rappelle, dans sa préface à l’exposition Frida Kahlo de Paris, qu’en 1922 « peu de femmes avaient accès à l’Université » et que Frida fut « une des trente-cinq premières femmes à poursuivre ses études parmi deux mille étudiants [12] Dolores Olmedo, Frida revient à Paris, Paris, 1992, p. 11. ». Le tempérament emporté, instinctif de la jeune fille a du mal à accepter le cadre conventionnel de cet amour de lycéens. Frida rêve d’être ailleurs, d’être libre. Le 1er janvier 1925 elle envoie à Alejandro une lettre dans laquelle elle envisage de partir avec lui pour les États-Unis : « Il faut que nous fassions quelque chose de notre vie, tu ne crois pas ? Autrement nous resterons toujours des nullités si nous passons toute notre vie au Mexique, et puis, pour moi, il n’y a rien de plus beau que de voyager, et ça m’enrage de penser que je n’ai pas assez de force de volonté pour faire ce dont je te parle, mais tu diras que ce n’est pas seulement la force de la volonté, mais aussi la force du fric, mais on peut gagner du fric en travaillant pendant un an, et alors, pour le reste, tout irait bien. Mais comme la vérité c’est que je n’y connais pas grand-chose, il faudrait que tu me dises les avantages et les inconvénients, et si c’est vrai que les gringos sont très désagréables. Parce que, tu vois, tout ce que j’ai écrit, depuis l’astérisque jusqu’à cette ligne, ça n’est que châteaux en Espagne et il vaudrait mieux m’enlever tout de suite mes illusions [13] In Hayden Herrera, op. cit ., pp. 41–42. … »

Mais Frida n’est pas sa sœur aînée Matita, elle n’a pas assez de détermination ni de détachement pour abandonner ses parents, se lancer à l’aventure, et Alejandro Gómez Arias, lui, n’a rien d’un aventurier. La relation qu’il entretient avec cette collégienne turbulente et sentimentale est faite de protection et de réserve. Il joue auprès d’elle le rôle du grand frère que Frida n’a jamais eu, à la fois complice et censeur. Pour Alejandro, Frida est une petite fille — mi niña de la Preparatoria ; quelquefois, quand elle est trop sensible, une lagrimilla, une pleurnicharde. Elle est un étrange mélange de sensualité et d’idéal, mêle allusions sexuelles (ce triangle isocèle dont elle se sert pour signer ses lettres, et qui évoque clairement le pubis) et élans mystiques. Elle est alors encore loin de l’engagement révolutionnaire. Le 16 janvier 1924, elle envoie une lettre exaltée à Alejandro : « La personne pour qui j’ai prié le plus est Maty ma sœur, et comme le prêtre la connaît, il dit qu’il va beaucoup prier pour elle. J’ai aussi prié le Bon Dieu et la Vierge pour que tout aille bien pour toi, et que tu m’aimes toujours, et j’ai aussi prié pour ta mère et ta petite sœur [14] In Hayden Herrera, op. cit ., p. 40. . » La foi religieuse que Frida a reçue de sa mère est encore très vive. Au cours de son existence, Frida gardera cette même exaltation mystique, et les grands héros de la Révolution, Karl Marx, Lénine, Zapata, Mao et Staline viendront tout naturellement occuper dans son esprit la place des saints.

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